OGM : comment l’expert de France 2 fait de la désinformation

Il est tellement plus facile de mentir que de réveiller les moutons… C’est triste de voir cela…

Jean-Daniel Flaysakier, spécialiste « santé-médecine » à la rédaction de France 2, est venu le 28 novembre dans le JT de 20 heures vanter l’innocuité des OGM pour les humains. Le chercheur et lanceur d’alerte Christian Vélot démonte une à une les énormités qu’il a proférées, comme autant de manquements à sa double qualité de médecin et de journaliste.

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Le 28 novembre dernier, en réaction à la décision du Conseil d’État de suspendre l’interdiction française de cultiver le maïs OGM MON 810, le médecin-journaliste Jean-Daniel Flaysakier est intervenu sur France 2 dans le journal de 20 heures de David Pujadas.

Voici les propos qu’il y a tenus : « On a étudié les OGM comme des médicaments. On a voulu savoir s’ils étaient toxiques ou allergisants. Aujourd’hui, aucune étude ne permet formellement de dire qu’il y a un risque toxique ou allergisant avec les OGM. On a pris des rats. On leur a fait manger l’équivalent de 2 kg de maïs OGM par jour. On les a suivis pendant l’équivalent de dix ans de notre vie et on s’est aperçu en bout de course que les protéines fabriquées, ce que leur patrimoine génétique fabriquait, était parfaitement identique aux protéines d’animaux nourris sans OGM. Donc, il n’y a pas d’altération du patrimoine génétique, ce que l’on a constaté aussi chez l’homme, pas de flambée de tumeurs cancéreuses ni d’allergie. »

M. Flaysakier semble connaître autant le dossier des OGM que Liliane Bettencourt connaît les transports en commun. À moins qu’il ne fasse volontairement de la désinformation. Son intervention est cousue d’énormités à faire rougir Claude Allègre. On aimerait bien que les OGM soient évalués comme des médicaments. Or les études des OGM sur des animaux – avec analyses de sang –, dans le cadre des évaluations officielles, n’ont jamais dépassé trois mois sur une seule espèce animale (en général le rat), et ne sont faites qu’une seule fois. M. Flaysakier, sans doute conscient malgré tout que la pauvreté de ces expériences pourrait interpeler le téléspectateur, s’en sort avec une pirouette pour le moins originale basée sur la bonne vieille règle de trois : il ne parle pas de trois mois mais d’une période équivalente à dix ans de notre vie. Alors, celle-là, on ne nous l’avait pas encore faite !

Sans doute M. Flaysakier serait-il d’accord pour consommer des médicaments qui n’ont été évalués qu’une seule fois pendant trois mois sur des rats : « Mangez M. Flaysakier, ne vous en faites pas, ces médicament ont été évalués pendant dix ans de notre vie. » Et comme notre médecin-journaliste est visiblement plus à l’aise en maths qu’en nutrition, il récidive : la ration alimentaire des rats comprend l’équivalent de 2 kg de maïs OGM par jour ! Le comble est qu’il ne semble même pas se rendre compte du ridicule de son propos.

Le médecin Flaysakier ignore-t-il que si une période de trois mois peut permettre d’observer des effets aigus, elle est insuffisante en revanche pour détecter d’éventuels effets chroniques ? C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les pesticides eux-mêmes (dont sont gavées la plupart des plantes génétiquement modifiées cultivées à la surface de la planète) sont testés, conformément à la directive européenne 91/414, pendant deux ans sur des rats (ce qui correspond à leur durée de vie). Or les tumeurs cancéreuses et les allergies, dont notre journaliste vante l’absence de « flambée » chez les animaux nourris avec des OGM, sont justement le plus souvent des effets chroniques que nous ne verrons donc pas apparaître sur des études d’une aussi faible durée. Il est évident que si les OGM doivent causer des soucis pour la santé, ils ne feront pas mourir subitement dans des cris de douleur.

M. Flaysakier ignore-t-il également que la plupart des pesticides sont connus pour être des perturbateurs endocriniens pour lesquels ce n’est pas la dose qui fait le poison mais la durée ? Une consommation récurrente d’une faible dose peut avoir des conséquences beaucoup plus graves qu’une absorption ponctuelle d’une plus grande quantité. Et, très souvent, il n’y a pas non plus de proportionnalité entre l’effet et la dose. Quant aux effets des OGM chez l’homme, on aimerait bien savoir à quelles études notre journaliste référent fait allusion ?

Pourquoi M. Flaysakier omet-il de mentionner les contre-expertises réalisées par des chercheurs du Comité de recherche et information indépendantes sur le génie génétique (Criigen), publiées en 2007 et 2009 dans des journaux scientifiques internationaux à comité de lecture, et remettant en cause l’innocuité sanitaire de plusieurs maïs de Monsanto (dont le MON 810), et, par conséquent, le bien-fondé des autorisations délivrées par la Commission européenne sur l’avis de l’Agence européenne de sécurité des aliments (AESA) pour ces plantes génétiquement modifiées ?

Pourquoi M. Flaysakier omet-il de mentionner que de nombreux scientifiques dans le monde s’élèvent contre la carence et l’opacité de l’évaluation sanitaire des OGM agricoles, et remettent notamment en question les lignes directrices des processus d’évaluation de l’AESA ?

Que le citoyen Jean-Daniel Flaysakier se fasse le VRP des OGM et le porte-parole de Monsanto ou des chercheurs du panel OGM de l’AESA – ou, en France, de l’Association française des biotechnologies végétales (AFBV) –, dont on sait qu’ils sont totalement inféodés au lobby des semenciers, c’est tout à fait son droit et cela ne regarde que lui. Mais que le journaliste Flaysakier omette au minimum de mentionner que l’évaluation sanitaire des OGM fait l’objet de controverses dans le monde scientifique, et que face aux chercheurs qui affirment qu’il n’y a aucun problème pour la santé, il y en a d’autres qui alertent sur l’insuffisance des études effectuées et sur les risques sanitaires à long terme, est au mieux une méconnaissance du dossier, au pire une grave entorse à la déontologie du métier de journaliste.

Christian Vélot, docteur en biologie, généticien moléculaire à l’université Paris-Sud-XI

Source: Bastamag

Benji

13 Commentaires

  1. je me répète mais le risque le plus grave n’est pas direct mais indirect du fait des croisement possible avec les espèce sauvage ou de la prolifération des espèce domestique dans le milieux sauvage .

  2. tellement scandaleux !

  3. Monsanto….ou le diable, je vois pas la différence!!! 
    Les Illuminatis veulent vos âmes et toutes formes de vie

    Conspiration illuminatis seule responsable!!!!!!!!!!!!!!!

    Le dormeur doit se réveiller!!!!!!!!!!!!!!

  4. CE MEC EST UN POURRIS A LA SOLDE DU POUVOIR

  5. Il a fait un partie de ses etudes aux Etats Unis, (j’aimerais bien savoir qui a finance ses etudes d’ailleurs) on peut donc se douter pour qui il travaille… Certainement pour le bien des peuples!

  6. Bonsoir,
    Je ne comprends pas votre passage sur les perturbateurs endocriniens. En effet un ogm est concu pour une utilisation minime de pesticides. De ce fait cette partie de votre argumentation tiens t’elle toujours ?
    Amicalement

    • Deux passages qui sont explicites, si un OGM est conçu pour une utilisation minime de pesticides, dans les faits c’est encore plus de pesticides qu’il faut, du fait de l’adaptation des ravageurs qui sont responsables des maladies.

      C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les pesticides eux-mêmes (dont sont gavées la plupart des plantes génétiquement modifiées cultivées à la surface de la planète) sont testés, conformément à la directive européenne 91/414, pendant deux ans sur des rats (ce qui correspond à leur durée de vie).

      M. Flaysakier ignore-t-il également que la plupart des pesticides sont connus pour être des perturbateurs endocriniens pour lesquels ce n’est pas la dose qui fait le poison mais la durée ? Une consommation récurrente d’une faible dose peut avoir des conséquences beaucoup plus graves qu’une absorption ponctuelle d’une plus grande quantité.

    • bonjour l’ami

      pour faire court et bref,navigue sur ce blog et tu pourras constater que l’effet soit disant recherché n’a pas du tout abouti,car ces “merdeux” de chercheur ont oublié que la vie s’adapte quel que soit l’environnement et donc aujourd’hui les insectes ou parasites peuvent se taper un sceau de pesticide en petit déjeuner et ils ne chopperont meme pas la “chiasse”.( argentine ,inde s’en morde les doigts,obligé de multiplier les traitements par 10 )

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