Pourquoi les Américains paieront leur baril 10 $ et nous 100 $

Il ne reste plus qu’à faire le plein, et remplir un ou deux bidons, ré-apprendre à marcher pour ceux qui ne savent plus se passer de leur voiture, etc… Bref, pour le Noël 2013, le luxe caviar-foie gras risque d’être remplacé par 1 litre d’essence!

Barack Obama veut réduire la dépendance des Etats-Unis aux importations de pétrole.

La fameuse “dépendance énergétique américaine”… l’expression sonne comme un vieux tube de Stéphane Eicher, qu’on fredonne en l’entendant dans le bus. On le connaît par coeur sans jamais y avoir vraiment prêté attention. Mais avec le temps, on s’y est attaché.

Car quel président américain n’a pas promis un jour l’indépendance énergétique à son pays ? En 1973, en pleine crise pétrolière, Richard Nixon promettait déjà l’indépendance énergétique en sept ans.

Bilan : entre 1973 et 2005, les importations de pétrole sont passées de 35% à 60% de la consommation totale.

Et pourtant, les Etats-Unis sont réellement en train de réduire leurs importations de pétrole.

Obama aurait-il réussi à entraîner les foules derrière lui ? Non, Barack Obama n’y est pas pour grand-chose. Cette petite révolution, elle est due à une chose : le pétrole de schiste.

Les révolutions énergétiques se succèdent aux Etats-Unis
Le développement du pétrole de schiste, ou pétrole non conventionnel, c’est la deuxième révolution énergétique américaine.

Le gaz de schiste a déjà commencé à transformer radicalement le paysage énergétique américain. Vous pouvez d’ailleurs profiter dès à présent de cette révolution du gaz de schiste avec le dernier numéro de Matières à Profits. J’y consacre un numéro entier.

De manière logique, le pétrole de schiste reprend les mêmes arguments qui ont fait la révolution du gaz aux Etats-Unis. En utilisant des techniques de fracturation hydraulique et de forage horizontal, l’industrie pétrolière est en train de révolutionner le paysage pétrolier américain.

Pas de pic pétrolier dans le Dakota
Il y a eu le Klondike pour l’or, le Texas pour le pétrole, il y a aura le Dakota du Nord pour le pétrole de schiste. Car c’est dans le bassin de Bakken, dans l’Etat américain du Dakota, que tout a commencé.

Ce graphique de la production pétrolière mensuelle du Dakota du Nord, entre 2005 et 2011, parle de lui-même :

Graphique de la production pétrolière mensuelle du Dakota du Nord, entre 2005 et 2011

Depuis 2005, la production de pétrole de l’Etat a été multipliée par cinq !

Aujourd’hui, l’Etat produit 460 000 barils par jour. Plus connu pour ses cultures de blé et d’orge, le Dakota est désormais le quatrième producteur de pétrole des Etats-Unis.

Et la production ne fait que commencer. Le nombre de forages est encore faible. En 2011, leur nombre devrait augmenter de 5%. Selon le Department of Mineral Resources, le Département des ressources du Dakota, la production pourrait augmenter de 100% d’ici 2015.

Baisse des importations
Cette montée en puissance est en train de complètement changer la donne du pétrole américain. Désormais, les importations régressent.

Entre 2006 et 2011, les importations sont passées de 13 millions de barils à 9 millions de barils de pétrole. Les importations ne représentent à présent que 46% de la consommation de pétrole.

Ce graphique montre bien que les exportations de produits pétroliers raffinés commencent à être supérieures aux importations :

Graphique des exportations de produits pétroliers raffinés commencent à être supérieures aux importations

La crise mondiale de 2008 et la plus grande consommation de gaz naturel expliquent en partie cette baisse des importations. Pourtant, l’explication principale réside bien dans la montée en puissance du pétrole non conventionnel.

L’équivalent de la mer du Nord sous les pieds des Américains
Et le potentiel de production semble considérable. Selon une étude de Bank of America et Merrill Lynch Global Research, la production de pétrole non conventionnel devrait atteindre 2,5 millions de barils par jour en 2015.

Mieux, si le taux de production reste le même jusqu’en 2015, la production pourrait atteindre 5,5 millions de barils, soit l’équivalent de la production de la mer du Nord.

Selon le Survey of Energy Resources du World Energy Council de 2010, les Etats-Unis possèdent les ressources potentielles les plus importantes dans le monde. L’Utah, le Colorado et le Wyoming devraient bientôt produire du pétrole à leur tour.

Les majors à l’assaut du pétrole américain
Bien entendu, les majors ont, comme avec le gaz de schiste, déjà commencé à investir des milliards dans des producteurs américains.

Ainsi la compagnie norvégienne Statoil a récemment acheté des parts de Brigham Exploration pour un montant de 4,4 milliards de dollars. Brigham, c’est justement une de ces compagnies pionnières qui a exploré le Dakota du Nord.

A son tour, le chinois Sinopec a investi 2,1 milliards dans Daylight Energy. Il s’agit d’une compagnie canadienne spécialisée dans le pétrole non conventionnel.

10 $ le baril, des prix qui défient toute concurrence
Ce qui me rend confiant dans l’avenir du pétrole de schiste, c’est que le baril est quasiment bradé avec cette technique.

Statoil a déboursé 4,4 milliards de dollars pour s’emparer des réserves prouvées de Brigham. Au vu des réserves de Brigham, Statoil a acheté des millions de barils à 10 $ l’unité !

Avec Sinopec, le baril est valorisé à 12 $ !

Mon conseil
Les petites valeurs qui sont actuellement en train de sillonner les montagnes enneigées du Colorado ne sont pas encore très visibles. Pourtant certains noms commencent déjà à circuler. Je vous conseille de garder une oeil sur des compagnies comme Continental Resources, qui est déjà revenu à ses niveaux d’avant août. Je suis de près cette révolution et les opportunités qui en découleront au coeur de Matières à Profits.

Première parution dans l’Edito Matières Premières & Devises le 07/12/2011.

Author Image for Florent DetroyFlorent Detroy

Florent Detroy est diplomé de Science Po Grenoble, où il s’est spécialisé sur les problématiques énergétiques et les transformations de l’espace post-soviétique.

Sa spécialité, ce sont les matières premières et en particulier dans le secteur de l’énergie.

Cela fait des années qu’il réalise des veilles stratégiques pour orienter les entreprises françaises à se développer dans des pays riches en matières premières…

Florent Detroy a une connaissance de l’ensemble de la chaine industrielle, de la prospection à la commercialisation – ce qui en fait un conseiller très précieux.

Après avoir travaillé dans les confortables bureaux londoniens des négociants en commodities… il est parti à la découverte des plaines inhospitalières d’Asie Centrale et de leurs fabuleuses ressources minières et énergétiques…

Aujourd’hui, il se consacre au conseil pour particuliers en participant régulièrement à L’Edito Matières Premières & Devises.

Son but : vous ouvrir les portes du marché des matières premières.

Voir articles par Florent Detroy

Source: quotidienne-agora.fr

Benji

15 Commentaires

  1. >Un doc très intéressant datant de 2009 parlant déjà du fameux peak oil à venir et bien plus.
    http://www.notre-ecole.net/collapse-effondrement-par-michael-ruppert/

  2. Laissons les amer-ricains s’empoisonner pour quelques dollars et réfléchissons à la sobriété pour notre avenir, ça vaudra mieux que prendre pour argent comptant ces âneries….

    • sage parole romulus,
      mais ne sous estimons jamais l’esprit de lucre des américains
      prêts à vendre la viabilité de la planète…pour quelques dollars de plus

      • Les américains sont peut-être cons, mais en attendant ils sont dans la rue à tenter quelque chose de concret pendant que nous on passe notre temps libre à bavarder.

  3. l’hydrogene est l’avenir . mais les petroliers laisseront ils faire ? pense que non puisque ça existe depuis bientot 100 ans .

  4. Bon en même temps vu qu’ils raflent tout le pétrole du monde en faisant la guerre, logique qu’avec le temps ils soient capable de réduire le prix à la pompe pendant que le reste du monde n’aura plus les moyens de rouler sans s’endetter.

  5. America futur,

    10$ baril pétrole et……………1000$ baril eau potable

  6. Ce matin à la radio, il ont annoncé qu’une de ses boîte allait venir prospecter du pétrole en Suisse.
    Ha ouais ça fait tout suite plus ridicule comme annonce…
    Mais voilà encore un mot valise pour vous cacher la vérité quand on étudie le gaz de shiste on comprends que c’est juste une ancienne méthode pour aller racler le fonds des puits de pétrole qui est utilisé pour exploiter les dernières poche inexploitable.
    – on éclate la roche pour faire sortir le pétrole et le gaz.
    – on balance un nettoyant chimique qui décolle le bitume des parois.
    On remonte le tout et on trie.
    Cette été, l’Arabie Saoudite a procéder à un test en essayant de vendre 2 millions de baril de cette soupe et personne n’a acheter… Normal sans le gaz le processus de raffinement n’est pas rentable.
    Vous vous souvenez de King-Kong, le type demande:
    Alors y’a du pétrole ?
    et le type réponds:
    Oui tous plein dans quelques centaines de millions d’années.
    Ben c’est un peu ça.

  7. Les Russes disent : le pétrole est abiotique, le magma le fabrique, des puits mal exploitaient, vidés dans la région de Bakou il y a 50 voir 80 ans se sont remplis a nouveau sans rien faire….

    les Russes a Kiev ont réussit à fabriquer du pétrole à base de pierre, de chaleur et de forte pression 

    Si vous tapez pétrole Abiotique vous allez trouvez. Volti avait il y a une certain temps trouvez le lien et l’avait mis dans un précédent article. 

    L’avenir le magnétisme Tellurique = électricité pour tous, partout autour de vous GRATIS, GRATUIT…..

  8. (Pétrole Abiotique ?)
    “Le mythe du “Pic pétrolier” est donc déboulonné. Fini. Cette légende, dont la dernière version, voulait que depuis 2007, l’humanité avait dépassé le point maximum de production, et que donc depuis quatre ans, nous vivions sur nos réserves, sans en découvrir de nouvelles, que nous nous acheminions vers la fin de l’ère du pétrole en particulier, de l’énergie fossile en général. Eh bien c’est faux.”
    (…)
    http://www.lesmanantsduroi.com/articles2/article711117.php
     

    • Ouais…
      Mais, c’est dommage que mon pompiste ne le sache pas !

    • C’est bon à savoir mais ils ne nous disent pas les efforts humains et énergétiques nécessaires pour aller chercher cet or noir, je ne vois pas la différence entre pénurie et abondance si une fois extrait, personne ne puisse en acheter.

      Le bitumeux aussi est très coûteux en mains d’œuvre et énergie, et surtout très mauvais pour l’environnement, cf le Canada.

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