Zone euro : Les clés du débat autour du changement de traité..

Changer le traité, pour plus de rigueur budgétaire, pour ne pas que les états fassent n’importe quoi et que ce soit les plus riches qui paient…… Les Allemand ont l’impression de s’être fait blouser avec l’euro, est ce vraiment une impression? Quand est il des Européens qui ont vu les prix exploser? les Français qui ont été blousés par le traité de Lisbonne? On avait dit NON et là, il semblerait que les changements vont se faire entre gens de “bonne compagnie” et il ne nous restera plus qu’à dire amen!!

La chancelière allemande Angela Merkel donne une conférence de presse à Berlin, le 2 décembre 2011 John Macdougall afp.com

Questions-réponses sur les enjeux de l’avenir de la zone euro…

Le débat d’apparence technique autour du changement de traité face à la crise de la dette cache des enjeux politiques majeurs sur la forme que va prendre à l’avenir la zone euro, mais aussi l’Union européenne dans son ensemble. Tour d’horizon des questions de fond et de forme :

– Pourquoi reparle-t-on d’un changement de traité?

C’est une exigence de Berlin. «Les Allemands, fondamentalement, ont le sentiment de s’être fait berner avec la création de l’euro, qui a remplacé leur deutschemark, car les pays membres n’ont pas respecté la règle du jeu qui prévoyait la discipline budgétaire en contrepartie», explique un diplomate européen. Le «Pacte de stabilité», dans sa forme initiale, a fait la preuve de son échec. Derrière le concept vague d’ «union budgétaire» qu’elle brandit, la chancelière Angela Merkel insiste en réalité pour inscrire des règles plus strictes en la matière dans le marbre du traité de l’Union européenne, afin de les rendre vraiment contraignantes, de «constitutionnaliser» la gestion rigoureuse.

– De quelles modifications concrètes parle-t-on?

L’Allemagne, qui donne le ton, demande que la Cour de justice européenne puisse poursuivre les pays qui enfreignent de manière répétée les règles budgétaires. Cette «judiciarisation» de la surveillance n’est pas du goût de la France en particulier. Berlin veut aussi pouvoir placer sous tutelle européenne les pays ne maîtrisant pas leurs comptes publics, avec donc abandon de souveraineté à la clé. A l’image de la Grèce aujourd’hui. Il est aussi question de l’inscription d’une «règle d’or» généralisée plafonnant le niveau de déficit permis et, pour les pays fautifs, du gel des droits de vote dans l’UE et des subventions européennes. L’Allemagne et les Pays-Bas voudraient doter un commissaire européen de nouvelles compétences pour intervenir plus directement dans les budgets nationaux lorsqu’ils dérapent. Mais la France, là encore, ne voit pas cela d’un bon œil. Paris souhaite sur ce point que les décisions restent du ressort des capitales.

– N’est-il question que de discipline budgétaire renforcée?

Non. Le président de l’UE Herman Van Rompuy va présenter au sommet européen des 8 et 9 décembre des options de changements limités dans d’autres domaines. Par exemple, pour faire converger les politiques économiques des pays de la zone euro. La France aimerait qu’on en finisse avec la règle de l’unanimité pour prendre des décisions dans l’UE en matière de fiscalité, pour lutter contre le «dumping» en la matière. Mais l’Irlande redoute qu’on lui impose un relèvement à terme de son impôt très faible sur les bénéfices des entreprises. Certains pays voudraient qu’on assouplisse le traité pour autoriser juridiquement à terme des euro-obligations, voire un rôle élargi de la Banque centrale européenne, option rejetée par Berlin. Le commissaire européen Michel Barnier propose ainsi de permettre à terme au Fonds de secours de la zone euro «un refinancement direct» auprès de la BCE.

– Comment changer le traité?

Un autre débat, très politique aussi, porte sur la méthode. L’option retenue pour le moment est de faire cela avec les 27 pays de l’UE pour ne pas créer de divisions supplémentaires. Autrement dit, de modifier dans le traité de Lisbonne des dispositions sur le fonctionnement de la seule zone euro, en particulier le «protocole 14». Qui dit changement du traité de l’UE implique ratification nécessaire à l’unanimité des vingt-sept. Problème : certains des pays non membres de l’euro pourraient en profiter pour monnayer leur feu vert. L’aile la plus eurosceptique du parti conservateur britannique réclame un rapatriement de compétences en matière sociale et de régulation financière de Bruxelles à Londres, même si David Cameron semble lui vouloir éviter l’affrontement. «A défaut, Paris et Berlin pourraient en passer par un accord entre pays impliquant la seule zone euro, voire les seuls pays de l’Union monétaire qui souhaitent aller de l’avant. Au risque de créer une Europe à deux ou trois vitesses».

Importé par 20minutes.fr
Volti

9 Commentaires

  1. «Les Allemands, fondamentalement, ont le sentiment de s’être fait berner avec la création de l’euro, qui a remplacé leur deutschemark”
    Elle se fout du monde la Merkel : l’Allemagne est le seul pays d’Europe qui tire profit de l’Euro. C’est ce qui la met en supériorité vis à vis des autres pays de la zone euro et lui permet d’afficher des excédents commerciaux records.
    Elle nous fait du chantage et sait pertinemment que d’imposer une plus grande rigueur budgétaire aux autre pays les affaiblira et de fait renforcera encore la position de l’Allemagne.
    Et puis vouloir faire “converger les politiques économiques des pays de la zone euro” aura des conséquences terribles car tous les pays européens ne sont pas semblables et n’ont pas les mêmes intérêts.
    Non, c’est vraiment de pire en pire, nous nous dirigeons vers une dictature économique Allemande avec la France comme valet.
     

  2. « C’est en vertu de cette destination de l’Europe qu’y régnèrent les empereurs romains, que Charlemagne, Charles Quint, Napoléon, tentèrent de la rassembler, qu’Hitler prétendit lui imposer son écrasante domination. Comment, pourtant, ne pas observer qu’aucun de ces fédérateurs n’obtient des pays soumis qu’ils renoncent à être eux-mêmes ? Au contraire, l’arbitraire centralisation provoquera toujours, par chocs en retour, la virulence des nationalités. Je crois donc qu’à présent, non plus qu’à d’autres époques, l’union de l’Europe ne saurait être la fusion des peuples, mais qu’elle peut et doit résulter de leur systématique rapprochement. »
    Charles de Gaulle, Mémoires d’Espoir, pages 181

  3. Le couple franco-allemand, c’est dans une moindre mesure le couple flamando-wallon.
    La Belgique est un Etat fédéral. On peut imaginer le malaise du prochain Traité si jamais l’idée était de constituer un gouvernement fédéral dit “européen”. La crise politique en Belgique devrait  alerter sur l’éfficacité du fédéralisme. 

    Apparemment, cela n’intéresse pas les politiciens européistes qui ont du mal à digérer l’échec cinglant de l’euro donc de leur construction qui n’ont de cesse de mettre en oeuvre. Il apparaît impossible pour ces gens de reconnaître leurs torts et d’admettre enfin que les particularismes des Nations ne coagulent pas sur simple Traité.

    Voici trois définitions qui sont autant de mots clés pour se faire une idée de l’enjeu.
    Régionalisme (source: Wikipédia):
    Le régionalisme institutionnel est l’attribution (dévolution, délégation, décentralisation) de certains pouvoirs aux régions. c’est un procédé constitutionnel inverse du fédéralisme, où ce sont les régions ou états qui délèguent des pouvoirs à un échelon supérieur en se “fédérant”. Les deux systèmes répondent aux mêmes préoccupations et leurs résultats peuvent être assez voisin. Le régionalisme a également une acception plus générale, selon laquelle tout mouvement infra-étatique visant à l’affirmation identitaire de cette région peut être qualifié de régionaliste.

    Nationalisme indépendantiste (source: Wikipédia):
    Certains nationalistes, les nationalistes libérateurs ou défensifs, ont pour but déclaré de libérer une nation de l’emprise d’une autre entité perçue comme dominante. Ce sont des indépendantistes. On peut situer dans ce courant. Quand l’entité dominante est un État, on parlera, suivant le degré d’autonomie souhaité, de régionalisme, d’autonomisme, de séparatisme (à connotation négative) ou de sécessionnisme (face à un État fédéré). Le souverainisme s’oppose au fédéralisme. En Europe, Euroscepticisme est une forme de souverainisme.

    Fédéralisme et décentralisation (Source Wikipédia):
    Il ne faut pas confondre fédéralisme et décentralisation, même si certains États pratiquent en effet une décentralisation poussée menant à un fonctionnement proche de celui d’une fédération. La différence entre un État unitaire fortement décentralisé (Décentralisation, Déconcentration, Régionalisme…), et un État fédéral tient dans la source du pouvoir : dans un État décentralisé, il est délégué par l’État aux régions (dévolution) par une loi (il peut donc théoriquement le leur reprendre), tandis que dans un État fédéral, elle est prévue par une constitution et ne peut être modifiée aussi facilement.

     

  4. Ce sont les vilains Allemands,

    Ce sont eux qui ont profité le plus de l’euros…et bla bla bla…et bla bla bla…
    La preuve ! Ils sont devenus riches sur le dos des autres européens, qui par conséquence,  sont devenus de plus en plus pauvres.
    Et ça,… c’est la preuve que c’est vrai !!!!! 

    Un peu de sérieux !
    Oui, l’Allemagne c’est enrichie, mais au prix d’une réunification douloureuse, d’une augmentation des impôts, d’une remise en cause profonde de son système, d’une baisse énorme du pouvoir d’achat (Allemagne de l’ouest), d’un taux de chômage énorme dans un premier temps, d’une baisse des acquis sociaux, d’une instabilité professionnelle énorme, d’une redistribution des richesses internes sans précédant et de l’augmentation du temps de travail.
    Sans oublier une politique nationale extrêmement dynamique envers les petites et moyennes entreprises. Et une chasse à la corruption.

    Et nous, que faisions nous pendant ce temps ?
    Et bien !… On empruntait et à des taux très faibles !
    Bénéficiant sans le dire de l’aura économique Allemande !
    Oui, l’Allemagne tire la vraie économie, celle faite de créations, de transformations réelles, de biens tangibles…
    Et au fait ! Où est passé l’argent de ces emprunts ? A-t-il, comme en Allemagne, était réinjecté en grande partie dans l’économie réelle !!!

    Non, car,
    -La France vie à crédit, donc sur le dos d’autrui.
    -La France dilapide son argent en conneries.
    -La France favorise les multinationales au détriment de ses PME.
    -La France n’a engagé aucune réforme profonde.
    -La France a vendu son outil de production industriel.

    Et maintenant certains politiques tentent de nous expliquer que c’est à l’Allemagne de payer les pots cassés!!!
    C’est sûr ! Plus facile que de se remettre en question
    !

    Ps : Cette prise de position est certes caricaturale, mais elle a au moins le mérite de remettre “l’église au milieu du village”.
     

  5. Il y a une différence fondamentale entre l’Allemagne et la France : les Allemands sont des fourmis besogneuses et travailleuses bien défendues par des syndicats non politisés et compétents et les Français…sont des cigales dirigées par des escrocs menteurs vendus aux Anglais… Déjà au Moyen Âge c’était comme ça….

  6. Valéry Giscard d’Estaing : la crise européenne est manipulée par les banques et des sociétés secrètes   http://www.brujitafr.fr/article-valery-giscard-d-estaing-la-crise-europeenne-est-manipulee-par-les-banques-et-des-societes-secrete-91105397.html

  7. Les changement ont déjà été voté….Changer le traité devra les légaliser.

    J’ai lu que les décisions sont prises “actuellement” à la majorité simple alors que dans le Traité de Lisbonne il fallait que les votants représentent 65% de la population européenne pour qu’une loi soit acceptée

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