Sécurité nucléaire: visite surprise et situations burlesques…

Quand on entend le nucléocrate de service vanter les mérites de nos réacteurs super surs!! on est en droit de se poser les bonnes questions sur cette visite surprise qui a mis en évidence certains petits points, donnant lieu à des situations “burlesques”. Et s’il y avait eu urgence?? on aurait certainement moins rigolé!! C’est la France des Pieds Nickelés, toujours prêts à s’amuser de situations impromptues… :reallypissed:

La centrale nucléaire de Paluel, en Seine-Maritime, le 15 mars 2011 Kenzo Tribouillard afp.com

PARIS – Documentation foisonnante et parfois erronée, clef du tableau électrique indisponible car en commande: une visite inopinée de parlementaires dans deux centrales nucléaires pour des exercices d’urgence n’a rien dévoilé d’alarmant mais donné lieu à des “situations parfois burlesques”.

Les exploitants sont animés par “un haut de degré de responsabilité” a souligné d’entrée Claude Birraux, président de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst), avant de détailler les péripéties de sa visite nocturne dans la centrale de Paluel (Seine-Maritime).

Les responsables de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) qui l’accompagnaient mercredi soir y ont simulé “une perte totale des alimentations électriques” et du diesel de secours du réacteur numéro 1 qui nécessitait son branchement sur la tranche numéro 2 pour rétablir l’alimentation en énergie.

Un cas de figure similaire à celui qui a provoqué l’accident dans la centrale japonaise de Fukushima le 11 mars dernier.

L’alerte fictive est lancée à 22h00 et les agents d’astreinte arrivent sur place rapidement pour préparer ce raccordement électrique, une opération qualifiée d'”exotique” par EDF, a rapporté M. Birraux jeudi lors d’une conférence de presse.

Les déconvenues s’enchaînent : à 23h30, les agents annoncent qu’une clef nécessaire pour ouvrir un panneau d’alimentation électrique est actuellement “en commande” et n’est pas disponible sur le site… A 00h00, l’équipe arrive dans le local électrique de la tranche 1 “mais les indications du document de procédure ne correspondent pas au panneau électrique” qu’ils y trouvent.

“le local non plus n’est pas numéroté”

“Il y a un doute : les clefs sur le panneau sont-elles mal étiquetées ou bien sommes-nous dans le mauvais local ? Le local non plus n’est pas numéroté”, ce qui ne facilite pas la manoeuvre, poursuit le député.

Il faudra “plusieurs allers et retours” entre la tranche 1 et la tranche 2 pour que les agents de la centrale découvrent qu’une partie des instructions qu’ils ont entre les mains sont “inexactes”. “L’énigme est résolue” mais l’opération n’est pas effectuée pour autant. L’équipe décide alors, de sa propre initiative et “à raison”, de se rendre dans la tranche 3.

Malheureusement, le guide de procédure d’EDF comporte de nouvelles inexactitudes, des ambiguïtés et “certaines actions semblent tout bonnement inutiles au personnel sur place”, relève Claude Birraux.

Jugement sans appel de l’ASN, cité par l’Opecst : le guide technique d’EDF pour cette procédure, daté de décembre 2008, comporte de “nombreuses erreurs” et “lacunes”, et il n’était “à l’évidence pas opérationnel”.

“Toutefois, il est important de signaler que le personnel a su se poser de bonnes questions, n’est jamais resté bloqué devant ces situations parfois burlesques, et au final réussissait à progresser dans ce guide technique qu’il n’hésitait pas à critiquer lui-même ouvertement”, insiste M. Birraux.

L’inspection menée par le sénateur Bruno Sido, vice-président de l’Opecst, à la centrale du Blayais (Gironde) a là encore mis en lumière les difficultés des agents à se repérer dans le maquis documentaire d’EDF décrivant les consignes à suivre en cas d’incident.

Il aura ainsi fallu une demi-heure et quatre personnes compulsant frénétiquement leurs fiches pour répondre à la question posée par l’ASN : “quel est le critère conduisant à l’arrêt du pompage d’eau en cas d’inondation ?”.

Les agents d’EDF cherchaient dans la rubrique “pompage” alors que la réponse se trouvait dans la rubrique “inondation”, a expliqué M. Sido.

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Volti

6 Commentaires

  1. Et c’est avec des situations comme celles la que notre super talonnette vante les centrales électriques Française , lamentable à l’image du chef de l’état ! :pissedoff:

  2. ça fait peur…

  3. lire le dossier du canard sur le sujet …

  4. Pour avoir participé à des exercices d’alerte (autre que nucléaire), je me
    permets de vous dire que pour une fois, ce reportage fleur bon le vécu, la réalité...

    En cas accident réel, les intervenants seront dans un état de stress énorme et l’enchainement de situations chaotiques auront vite fait de faire souffler un vent de panique sur le groupe.
    Quel scandale que les procédures ne soient pas à jour et ceci est un doux euphémisme, pour ne pas dire, qu’elles sont complètement erronées.

    Questions :

    Où est le 0 défaut, promis par nos marionnettes politiques?

    -Depuis quand des “petits” intervenants doivent-ils improviser pour sauver la vie de millions de personnes ?

    -Depuis quand le sens des (gigantesques) responsabilités  d’une équipe de technicien d’intervention doit elle palier l’incurie des procédures de secours et la non clairvoyance des dirigeants ?

    – On aimerait savoir combien de temps il a réellement fallu pour assurer cette dérivation fictive de puissance électrique du 2 .(3 ?) sur le 1 ?
    Pourquoi, ne pas clairement le mentionner ?
    -On aimerait comprendre pourquoi une intervention d’ « Un cas de figure similaire à celui qui a provoqué l’accident dans la centrale japonaise de Fukushima le 11 mars dernier. » provoque un tel merdier ?

    -On nous a pourtant certifié que des contrôles/vérifs super-pointus avaient été effectués dans nos centrales françaises depuis cette accident ?…et que le résultat été super positif !
    -Nous aurait-on menti ?…, ou n’a t’on examiné que la qualité de peinture des hangars !

    Sic : « Une perte totale des alimentations électriques  et du diesel de secours du réacteur numéro 1 qui nécessitait son branchement sur la tranche numéro 2 pour rétablir l’alimentation en énergie.
    Un cas de figure similaire à celui qui a provoqué l’accident dans la centrale japonaise de Fukushima le 11 mars dernier. »
    Ou, comment mentir en y incorporant des brides de vérité :
     -Lors de l’accident au Japon l’alimentation direct et celle de secours (les groupes électrogènes) sont simultanément tombés en carafe.
    D’ou la perte totale et irréversible des réacteurs et leurs explosions
    .
    Donc, le branchement de secours comme décrit ci-dessus est impossible en cas d’accident du type de Fukushima, car tout est noyé.
    La seul solution…, fuir ou prier, ou les deux !
    A Fukushima, la dérivation du courant pour relancer les pompes n’a été effective que plus d’une semaine après…, histoire de sauver les apparences !
    Vous comprenez mieux pourquoi, sic: “opération qualifiée d’ »exotique » par EDF.”

    Alors braves gens, dormez bien, la police… et AREVA veillent !
     PS : J’allai oublier de remercier les journalistes de faire un véritable bon boulot de merde !

    Peut-être un peu colère …mais il y a vraiment de quoi!…Non ?

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