Auto-suffisants pour les 2 ou 300 prochaines années…. A la vitesse ou tout se dégrade…….
Le pays aurait les plus grands gisements de gaz non conventionnel en Europe, de quoi le rendre autosuffisant pour les 200 ou 300 prochaines années.
Au milieu des champs, en haut d’un puits, une petite flamme vacille, illuminant ce paysage gris du nord de la Pologne. Là où l’année dernière Jerzy et Piotr Damps, propriétaires d’une ferme de 7 hectares à Lubocin, un hameau de Poméranie, faisaient pousser du blé, une plate-forme d’exploitation de gaz de schiste extrait désormais le précieux combustible.
Pour l’instant, ce ne sont que des tests, réalisés par le groupe gazier polonais PGNiG. « La flamme ne brûle pas tout le temps. Mais c’est la preuve que le gaz y est. Un jour, peut-être, on extraira du gaz ici », dit fièrement Bernard Wierzba, maire de ce petit village.
Selon PGNiG, les tests sont plutôt encourageants. « Les gaz de schistes siluriens obtenus confirment de bons paramètres énergétiques et une absence de sulfure d’hydrogène, ainsi qu’un niveau d’azote peu élevé. L’exploration industrielle pourrait commencer fin 2013, début 2014 », assure la société.
Elle procédera dans les prochains mois au forage horizontal et au fractionnement hydraulique. Pour récupérer l’eau souillée par les produits chimiques nécessaires à l’éclatement de la roche, un réservoir d’eau de 6 000 mètres cubes a été creusé.
Les écologistes ont du mal à se faire entendreA peine les premiers résultats connus, le chef du gouvernement polonais, Donald Tusk, s’est rendu sur place. Il faut dire que l’enjeu n’est pas seulement économique, mais aussi politique. Avec la chute du communisme, en 1989, le pays est sorti de la dépendance politique à l’égard de Moscou. « Après des années de dépendance énergétique, l’autonomie gazière pourrait être possible en 2035 », selon les calculs de Donald Tusk.
La Pologne aurait les plus grands gisements de gaz non conventionnel en Europe. De quoi la rendre autosuffisante pour les deux cents ou trois cents prochaines années. En avril, l’Agence américaine d’information énergétique les a estimés à quelque 5 300 milliards de mètres cubes. De plus, le pays aurait également les meilleures conditions géologiques pour leur exploitation.
Plus d’une centaine de licences d’exploration ont déjà été accordées. Les Américains, pionniers dans ce domaine, sont les plus nombreux à vouloir creuser le sous-sol polonais, ExxonMobil, Chevron, Maraton, ConocoPhillips, Hutton Energy en tête. Mais le britannique Lane Energy et le français Total sont aussi intéressés. « C’est ridicule, s’indigne Marek Kryda, un militant écologiste polonais, Total veut explorer dans la région de Lublin alors qu’il ne peut pas le faire en France ».
La voix des écologistes qui mettent en garde contre les risques pour l’environnement a du mal à percer en Pologne dans ce climat d’enthousiasme généralisé. Or, pour extraire les gaz de schiste, la technologie américaine de fracturation hydraulique utilisée, consistant à injecter de grandes quantités d’eau et de produits chimiques dans les roches, présente un risque de pollution des nappes phréatiques.
« Toute opposition locale ou nationale est considérée comme incorrecte sur le plan politique », souligne Marek Kryda. Aux yeux du Polonais moyen, « c’est Poutine qui finance toutes ces actions des écolos pour ne pas perdre le marché polonais ».
Pour lire la suite, cliquer ICI
Auteur : Anne Diniak
Source : lexpansion.lexpress.fr partagé avec Sos-Planète