Les indignés des services publics lancent un appel à la désobeissance…

A force d’appels, il y en aura peut être pour entendre….

Une conseillère du Pôle emploi de Toulouse est convoquée devant un conseil de discipline le 13 octobre, pour avoir refusé d’appliquer une procédure qui dégrade, selon elle, le service rendu. Face au démantèlement du service public, les actes de désobéissance de la part de fonctionnaires se multiplient. « L’Appel de Toulouse » propose une riposte concertée, réunissant fonctionnaires et usagers attachés à un service public de qualité. 

Nous sommes citoyens, usagers et salariés, agents ou fonctionnaires des services publics ou remplissant des missions de service public. Nous nous élevons ensemble contre leur destruction et la dégradation du service rendu au public.

Ce gouvernement fusionne, démantèle, privatise. Il manipule ! Il organise l’inefficience des services et les rend inopérants pour remplir leur mission d’intérêt général. Il réduit les effectifs, diminue les moyens, change les métiers, réorganise, désorganise… provocant ainsi l’insatisfaction, la souffrance des usagers et des salariés. En diffusant une mauvaise image des services publics et en opposant usagers et agents, il prépare leur disparation.

Les services publics sont : la Santé, l’Éducation, la Justice, les Services sociaux, les Universités et la Recherche, les Organismes sociaux (CAF, Sécurité sociale, Pôle emploi [1]), la Police, les pompiers, les crèches municipales, les services territoriaux, l’Équipement et l’aménagement du territoire, les transports, La Poste, la SNCF, l’accès à l’eau, au gaz, à l’électricité… Tout ce qui est légitimement accessible à tous et qui rend notre quotidien confortable.

Nous avons déjà laissé beaucoup de ces secteurs échapper à la régulation de l’État, certains ont disparu, d’autres sont privatisés ou en voie de l’être… Jusqu’où allons-nous les laisser nous dépouiller de ce qui ne leur appartient pas ?

Les générations précédentes avaient eu la prudence de garantir un accès gratuit et régulé à ces services de façon à ce que tous puissent en bénéficier, sur l’ensemble du territoire. De quel droit ce gouvernement s’autorise t-il à modifier des structures aussi fondamentales – et constitutionnelles – de notre société, à l’encontre des intérêts de la population qu’il est censé servir ?

Il agit peut-être légalement, en votant des lois de circonstance, mais illégitimement en ne prenant en compte ni l’intérêt de tous ni les importantes manifestations de la rue, et en instrumentalisant l’action sociale à des fins sécuritaires.

Il y a un dysfonctionnement dans notre système déclaré « démocratique » ; et devant ce constat beaucoup d’entre nous se sont démobilisés, invoquant une impuissance face aux politiques, eux-mêmes confrontés à leur propre impuissance face aux marchés… D’impuissance en impuissance, nous laissons faire et ce que nous redoutons se réalise.

Pourtant, nous pouvons cesser de nous abriter derrière ce discours de « ça ne sert à rien », arrêter d’être fatalistes, retrouver notre capacité à nous indigner, à réagir et à agir. Car sans nous, « ils ne sont rien », qu’ils soient politiques ou grands gestionnaires, c’est nous qui sommes sur le terrain à faire ou à subir ce qu’ils nous demandent d’accomplir contre nous-mêmes tous les jours.

Il est donc temps, pour nous et pour les générations à venir :

– de porter un coup d’arrêt à la destruction organisée de nos droits et acquis sociaux, de nos structures de solidarité et de fraternité ;

– d’arrêter de subir et de contribuer au fonctionnement de ce qui peut nous nuire ou nuire à nos concitoyens ;

– de refuser de céder à la division (les vieux contre les jeunes, les travailleurs contre les chômeurs, les salariés du privé contre les fonctionnaires, les « intégrés » contre les étrangers…), à la mise en concurrence généralisée des salariés au cœur des entreprises et des établissements publics (les places sur le marché de l’emploi sont chères, et ils s’en servent…).

Il dépend de nous, une fois encore dans l’histoire, de leur rappeler qu’ils ne sont là que sur mandat, et qu’ils sont révocables… Ils nous demandent des sacrifices, exigeons des comptes…

Il s’agit d’un appel, un appel à la résistance, à la désobéissance ouverte ou discrète, où que vous soyez, qui que vous soyez, vous pouvez agir pour vous et pour nous tous. Dans chaque secteur d’activité, chaque jour, nous pouvons faire différemment ou ne pas faire, pour arrêter cette déconstruction et la contrer le plus possible.

C’est un appel à Tous. Nous demandons à chacun d’agir à sa mesure, nous appelons aussi les personnalités à s’engager publiquement, médiatiquement : que ceux qui savent disent, haut et fort, seuls ou en collectifs : historiens, sociologues, juristes, économistes, intellectuels, journalistes… Retrouvons le sens de nos responsabilités : celles de citoyens actifs, celles de membres solidaires d’une collectivité, celles de parents soucieux de l’avenir de leurs enfants. »

Résistants et désobéisseurs des Services publics

Retrouvez l’Appel de Toulouse et la liste des premiers signataires en cliquant ICI
Notes

[1] Une conseillère de l’agence Pôle emploi de la place Occitane, à Toulouse, Isabelle de Léon, a refusé d’appliquer ce que la nouvelle procédure, née de la fusion Anpe/Assedic, lui impose de faire. D’après elle, « cette procédure n’offre pas un service de qualité, mais un service minimum, voire dégradé, qui n’est pas sans conséquence sur l’indemnisation des demandeurs d’emploi et ses délais ». Punie d’un blâme par sa direction régionale, elle est convoquée devant un conseil de discipline à Paris le 13 octobre. Elle a installé un abri mobile devant la direction régionale de Pôle emploi Midi-Pyrénées, dans lequel elle a entamé une grève de la faim.

Un article de Bastamag partagé avec sos-planète

Volti

16 Commentaires

  1. C’est peut être un début positif ….
    Juste un petit mot sur la nouvelle maman carla et son époux :
    Je voudrais juste qu’ils se réservent une petite minute dans la journée face à leur bébé et qu’ils pensent très fort aux enfants bombardés en Libye…..
    Bonjour la

  2. Bien le bonjour à la compagnie des moutons enragés :yes:

  3. ça va pas durer, nous subirons le même sort que les grecques, c’est juste une question de temps.

  4. Les fonctionnaires souvent se cachent derrière les règles et les lois qui régient les administrations. Ils disent souvent, ce n’est pas moi qui commande, je fais ce qu’on me dit de faire.  Vous vous dîtes protégés et excusables car on vous oblige à obéir aux ordres. Personne n’est obligé d’obéir aux règles si celles ci sont contraires aux commandements de DIEU et sont contraires à la vrai entre-aide fraternelle.
    Je dis NON, vous êtes autant coupable que ceux qui font et votent les lois, vous avez commis de grandes fautes. Tout le monde est responsable de ses actes et de ses pensées.
    Il ne faut pas accepter l’intolérable car un jour ou l’autre tout se paye….
    Vous êtes au service du peuple dont vous faites partie et non le contraire… Réfléchissez bien à tous les actes et les mots que vous dîtes.
    Vous servez qui ?
    Un gouvernement corrompu ou le PEUPLE qui a besoin de VOUS pour les servir et non pour les asservir….

  5. DESOBEISSANCE POUR TOUS LE MONDE,DEBRAYAGE MASSIF,IL FAUT LES TOUCHER LA OU SA FAIT MAL LE POGNON, NE SUBISSONS PAS LE MEME SORT QUE LA GRECE, BATTONS NOUS
    FOUTONS DEHORS CES VOLEURS, DECHIRER LA LOI DE 1973, SORTONS DE CETTE PRISON QU’EST L’EURO ET L’EUROPE, ENCORE UNE FOIS LES ECONOMISTES DIGNES DE CE NOM LE DISENT, ON EN SORTIRA GAGNANT, SINON CE SERA LA GUEURRE 
    PS: :yes: SURTOUT AUCUNNE CONFIANCE AUX MERDIAS

  6. Tout le monde entier ^^

    Une remarque, que j’aimerai que chacun “médite”.
     
    Indigne: Qui n’est pas digne. Qui ne mérite pas. Qui mérite le mépris, la réprobation.
    Donc nous serions des potentiels indignés ? Ah bon ?
    De quoi ne sommes-nous pas dignes, nous ne méritons pas ce qui nous afflige ?
     
    Ce n’est pas à nous, simples quidams, de nous indigner mais à tous ceux qui ont le pouvoir, tous confondus (monétaire et économique, politique et décisionnaire, etc.)
    Au contraire nous devons rester digne !
    Digne de notre humanité,
    Digne de connaitre la valeur des sourires, du partage, de l’amitié, de l’amour,
    Digne de vivre dans la liberté
    Digne d’être ce que nous sommes.
    C’est aux “grands” de se baisser devant les “petits”!
    Allons, ne vous faites pas avoir avec ce verbiage, on nous prend pour des cons et on en redemande ?
    Soyez vifs, et dignes !
     

  7. mettre si tous le monde pouvait s’y ainsi k les services publics et privés.!!!!.BLOQUAGE TOTAL EN FRANCE.!!!!!

  8. D’abord chapeau bien bas pour cette Dame qui a été jusqu’au bout de ses convictions…
    Il faut du courage pour mettre en péril son petit confort personnel – car en s’exposant on risque gros et par ces temps de crise, ce n’est pas évident!…

    Le problème des fonctionnaires c’est leur ‘fonctionnalité’ – si je puis dire…Qui n’a pas entendu des dédales de l’administration ?… La pyramide décisionnelle est trop ‘cloisonnée’ et étagée. La base constituée par les ‘fonctionnaires’ ne reçoit que l’information ‘imposée’ par les hauts fonctionnaires de l’Etat qui sont imperméables à la critique quand elle leur parvient et si elle leur parvient puisque la ‘cybernétique’ se charge de la ‘ligoter’ cette critique.

    En bref, le dysfonctionnement est voulue et les agents de sécurité qu’on a eu bon de recruter ne sont pas là pour faire de la décoration. Ils ne rassurent ni le ‘peuple’ ni les ‘fonctionnaires’. Ce n’est qu’aujourd’hui qu’on se rend compte de cette aberration parcequ’on ne peut plus cacher le plan du N.O.M…Tout ce dysfonctionnement est voulu par les élus du peuple pour desservir le …peuple au détriment du peuple.

  9. ils sont nombreux à ne pas se résigner dans les services et anciens services publics, ils sont nombreux dans les hopitaux, les écoles, les gares, à voir avec effroi la pauvreté toucher de plus en plus de gens, à voir les outils construits grâce au sacrifice de nos aieuls et à la solidarité de tous devenir de simples machines à rentabilité maximum, au détriment du service rendu et du bon sens le plus humain.j’ai été intérimaire chez EDF 18 mois, en “boutique” dans une des villes les plus pauvres de france, c’est à dire en accueil physique confronté à toutes les situations, à toutes les catégories de population.j’ai vu ces familles qui ne paient plus leur électricité (certaines par choix, d’autres par force) venir grossir chaque jour les rangs des mécontents.j’ai vu les clients d’EDF venir pour régler des litiges liés à des erreurs d’EDF, et qui ne trouvaient plus de réponses auprès du service téléphonique;j’ai vu ces grands mères et grands pères, ces chibanis, ces gitans venir demander un simple délai de paiement.j’ai vu des gens à qui l’on réclamait des sommes qu’ils ne devaient en fait pas, des gens que l’on pousse vers les assistantes sociales alors qu’en approffondissant l’historique de leur contrat les sommes dues étaient inférieures,nulles ou même en leur faveur.j’ai vu l’aveuglement et la surdité de la hiérarchie face à ces personnes,hiérarchie nous poussant à vendre des services payants (toujours plus de fric) même si cela se faisait à l’insu du client,cette même hiérarchie confortablement chauffée grâce aux sous du contribuable qui souhaite que l’on réoriente la clientèle sans potentiel commercial, que l’on éloigne les miséreux et qu’on les cache,j’ai vu cette hiérarchie refuser de faire son travail pour s’éviter des complications préférant laisser des familles en détresse pour des sommes de 600,700,800 même 1300 euros qui n’étaient pas dues,préférant prendre du grade et se la couler douce que de faire une simple rectification de facture.j’ai vu et je me suis battu contre ce que j’ai vu, avec d’autres collègues permanents de l’entreprise.je sais qu’il y a du bon en l’homme,j’espère que nous serons bient^pot capable de trouver ce bon dans nos coeurs pour faire cesser ce drame qui se joue devant nos yeux, celui de la déshumanisation de la société ou la vie d’un autre humain n’a plus d’importance.fonctionnaires,travailleurs du privé comme du public,battons nous, il est encore temps.

Les commentaires sont clos.