Jaitapur, «un candidat de premier choix pour devenir un second Fukushima»?

On prend les mêmes et on recommence, ils ne veulent rien apprendre du passé…. Il est plus facile de nier la dangerosité du nucléaire que d’essayer d’en sortir…

 

Le site de la future centrale de Jaitapur, en Inde, est gardé par la police, le 20 avril 2011. Rafiq Maqbool/AP/SIPA

 

Plusieurs associations ont adressé une lettre à Nicolas Sarkozy pour demander à la France de ne pas soutenir le projet de centrale nucléaire en Inde…

Cela fait des mois que les Indiens de Jaitapur manifestent, parfois sous la répression violente des autorités, contre le projet de centrale nucléaire qui doit être construite sur la côte de l’Etat de Maharashtra, à l’ouest de l’Inde. Cette centrale devrait être dotée de six réacteurs d’Areva, pour une puissance totale de 9.900 mégawatts, ce qui en ferait le plus grand complexe nucléaire au monde. Mais au lendemain de la catastrophe de Fukushima, la sismicité de la région inquiète les habitants et les associations écologistes qui ont adressé le 12 juillet dernier une lettre à Nicolas Sarkozy pour que la France n’accorde pas la garantie à l’exportation qu’elle est censée fournir.

Trop de similitudes avec Fukushima

Pour Les amis de la Terre, Greenpeace ou encore le Réseau Sortir du nucléaire, le projet de centrale à Jaitapur présente tous les risques d’un accident nucléaire: «Il serait d’une extrême folie de soutenir la construction d’un des complexes nucléaires les plus importants au monde, et ce dans une zone à haut risque sismique, dans un pays ayant de faibles standards nucléaires, avec d’immenses problèmes de corruption, et ne disposant ni d’un régulateur indépendant, ni d’expérience dans la gestion de réacteurs de cette importance», écrivent-elles à Nicolas Sarkozy.

L’ombre de Fukushima plane également sur la centrale indienne: selon les expéditeurs de la lettre, les similitudes de Jaitapur avec la centrale japonaise la rendent vulnérables à des accidents graves. En cause notamment, la localisation des piscines de combustible usé en dehors de l’enceinte de confinement, la proximité de la salle de contrôle et du réacteur qui la rendrait inaccessible en cas de fuites radioactives importantes et le positionnement des générateurs de secours près du sol, qui les rendrait vulnérables en cas d’inondation.

Deux à six réacteurs fournis par Areva

Les associations affirment également que les études d’impact environnemental n’ont pas été communiquées aux populations locales: «Le projet a ainsi conduit à d’importants conflits sociaux et à une forte opposition locale. Pas plus tard qu’en avril dernier, un manifestant a été tué par la police et plus de 1.500 personnes ont été détenues suite à des manifestations contre Jaitapur», rappellent-elles.

En avril dernier, le ministre indien de l’Environnement, Jairam Ramesh, a réaffirmé l’intention de New Delhi de procéder à la construction de six réacteurs à Jaitapur, pour un coût de 10 milliards de dollars. Le groupe français Areva a signé deux accords en décembre 2010 pour fournir au moins deux réacteurs nucléaires de type EPR à l’Inde ainsi que du combustible pour 25 ans. Le président Nicolas Sarkozy, alors en visite officielle en Inde, avait indiqué que la vente de deux réacteurs pour le site de Jaitapur était «un prélude à une série de six».

A.C.

pour 20minutes

Volti

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