Grèce: «Nous avons été égoïstes et cupides, et ce comportement nous a conduits à la crise»

C’est bien de le reconnaitre, heureusement que la communauté va encore payer pour éviter la faillite de la Grèce. Comme ça, tout le monde sera dans la même piscine, pataugeant dans un peu plus d’austérité…….

Le président de Transparency International Grèce, Costas Bakouris, le 23 juin 2011, à Athènes C.CHAUVEL / 20 MINUTES

Costas Bakouris, président de Transparency International Grèce, analyse pour 20Minutes la situation actuelle dans son pays…

Et si la crise grecque était un mal pour un bien? Rencontré à Athènes par 20Minutes, Costas Bakouris, le président de la section grecque de l’ONG de lutte contre la corruption «Transparency International», estime que la situation actuelle va forcer ses compatriotes à améliorer leur comportement.

Quel est le plan d’action de Transparency International en Grèce?

L’objectif principal est de convaincre les hommes politiques de renforcer les lois et réduire la corruption aussi bien au sein du pouvoir (92% des Grecs pensent que les partis politiques sont corrompus) que dans le service public. Il faut également mobiliser les citoyens pour qu’ils participent à cette lutte. Il y a eu trop de tolérance dans le passé, les gens savaient mais l’acceptaient au lieu de faire quelque chose.

Votre rapport sur l’année 2010, publié en mars, indique un recul des cas de corruption recensés en Grèce, est-ce une bonne nouvelle?

Oui, d’autant plus que c’est la première fois que ce chiffre baisse depuis quatre ans. Le pourcentage de personnes signalant un cas de corruption est passé de 13,4% en 2009 à 10,4% en 2010. Il y a plusieurs raisons à cela: la crise économique (moins d’activité donc moins de corruption), la mobilisation du gouvernement qui a essayé d’agir, et la prise de conscience des citoyens qui ont réalisé que c’était risqué. Les Grecs considèrent de plus en plus la corruption comme inacceptable, mais pour le moment, si cette prise de conscience est dans le cerveau, il faut qu’elle atteigne le ventre.

Quel regard portez-vous sur la crise économique actuelle en Grèce?

On a une crise, oui, mais elle est selon moi moins économique que sociale. C’est une crise de valeurs provoquée par la corruption. Nous avons été égoïstes et cupides, et ce comportement nous a conduits à la crise. Certes, les leaders politiques ont une responsabilité, mais nous aussi car on a toléré et profité de leurs mauvaises pratiques sans prendre en compte les conséquences. Toutefois ce qu’il se passe actuellement est un mal pour un bien. Pour la première fois, les Grecs ont réalisé que leur attitude n’était pas la bonne. On doit se regarder dans le miroir et dire «mea culpa». Cela nous a donné une leçon, même si je ne sais pas comment cela va finir.

Pensez-vous, comme les «indignés» grecs, que le gouvernement devrait refuser toute nouvelle aide internationale?

Non, il n’y a pas d’autre option que de l’accepter et de mettre en place de nouvelles mesures d’austérité. Les Grecs doivent reconnaître que ne pas accepter nous conduirait à un retour aux années 1950. Sortir de l’euro nous mettrait dans une situation encore plus difficile. Oui, il devrait y avoir plus de justice et on devrait changer nos leaders, mais il faut aussi que les Grecs remettent les pieds sur Terre. Ils ont grandi dans un paradis où l’argent était facile, mais le futur sera différent, il faudra travailler dur et faire des sacrifices. Aujourd’hui, il n’y a pas d’unité et c’est pour cela qu’il y a Syntagma. Pourtant, dans les sondages, la majorité des Grecs comprennent que l’on prenne ces mesures. Nous devons simplement construire une nouvelle relation de confiance entre le pouvoir et les citoyens pour nous en sortir.

Les indignés ont tort de manifester?

Je crois qu’ils ne prennent pas en compte le reste de la société. Ils doivent comprendre que l’on ne doit pas être égoïste. Ce qui est bon pour nous doit être bon pour la société et on doit réduire ce fossé économique. Même s’ils annulent la dette, on sera dans la même situation dans quelques années, avec une accumulation de déficits. On ne peut pas non plus avoir autant de fonctionnaires car beaucoup ne sont pas productifs. Cet ajustement est douloureux mais nécessaire.

Comment voyez-vous l’avenir à court et moyen terme?

Même s’il n’y a pas de consensus au sein de la classe politique grecque comme il y en avait eu au Portugal, ce qui est une erreur, le gouvernement ne devrait pas tomber. Mais il devra faire face, en raison de la réduction du nombre de fonctionnaires, à plus de gens dans la rue. Ainsi, je suis prudent, mais optimiste. Il faut ranger la maison, reprendre les bases et changer les règles. Si nous avons la volonté et une bonne gestion, on en réchappera.

Propos recueillis par Corentin Chauvel

Source 20minutes

Volti

11 Commentaires

  1. La Grèce est gouvernée par une élite crapuleuse qui saigne le peuple pour qu’il paie ses dettes de jeux. Quant à l’église orthodoxe, première puissance financière et foncière du pays, elle ne paie pas d’impôts… Les familles-escrocs ont évidemment mis leur argent en lieu sûr…

  2. Il manque pas d’air ce gars ! les puissants et les riches se sont servi pendant des decennies (les armateurs ne payent pas d’impots là bas ) et maintenant se sont les indignés qui sont égoïstes ? le peuple grec comprend l’austérité selon les sondages ! mais qu’il regarde la rue au lieu d’être le nez dans les sondages truqués !
    C’est ecoeurant autant de mauvaise foi !

  3. +1 C’est exactement cette phrase sur les “indignés égoïstes” que j’allais reprendre, tout à fait daccord avec toi Docteur X. Pareil pour les sondages : “Pourtant, dans les sondages, la majorité des Grecs comprennent que l’on prenne ces mesures” quels sondages? Ou sont les pseudo-chiffres étayant ses propos? Pourtant 20minutes n’hésitait pas à les donner plus haut : “92% des Grecs pensent que les partis politiques sont corrompus”…

  4. Comme vousdites, écoeurant ce qu’il dit ce gars. Il a jamais mis un orteil dans la rue lui.

    P’tit message en passant, INDIGNEZ VOUS à limoges, place de la motte tous les jeudis à partir de 18H.

  5. encore de la morale à deux balles …j’y crois pas !!!

    transparancy où au juste ??? ahh ds ton cul ?? ok alors !!

    la corruption qui dit ?

    mais il faut savoir, cher monsieur , qu’elle est érigée en dogme ds les hautes sphères zéconomiques !!

    car sans çla le libéralisme ne serait rien …

  6. Bonjour à tous.
    Il me semble que c’est à cause de la pétasse anglophone d’origine grecque travaillant chez Goldman sachs qui a trafiqué les comptes grecs pour que ceux-ci entrent dans l’Europe alors que cette putain de banque avait parié sur sa faillite.
    Personne ne porte plainte?.
    Y a des trucs que je n’arrive pas à comprendre.

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/02/24/antigone-loudiadis-banquiere-chez-goldman-sachs-et-habilleuse-de-dette_1310677_3234.html

    Boujou

  7. Les animaux se conduisent mieux que nous!
    dur dur la vidéo pourtant c’est la réalité!
    nous sommes des monstres!
    il n’y a que l’argent qui compte!!
    bien ton blog
    merci

  8. “Nous”… de qui il parle, du peuple Grecque ?

    Ce n’est pas une question d’égoïsme ou de cupidité, mais bien de mathématique, et de l’acceptation par les élites (financés par l’oligarchie) de la mise en place de ce système monétaire exponentielle qu’est l’argent-dette.

    Tout pays qui acceptera l’argent-dette comme système monétaire finira comme la Grèce… un jour ou l’autre, c’est inévitable, mathématiquement.

  9. J’entendais hier à la radio….” les Grecs ont reçu 110 milliards de dollars “…. Ils n’ont pas honte de nous mentir à ce point ? ! ! ! Ce sont les établissements financiers qui ont reçu cet argent. Ce qu’il se passe est un hold up contre le peuple grec et en même temps un lent coup d’état contre tous les gouvernements européens perpétré par le mileu de la finance qui donne ses ordres en utilisant la commission de Bruxelles, elle-même un outil des puissances d’argent de New York et de Londres. Ils sont seulement en train de faire couler les économies états-uniènne et européenne avant d’arriver en ” libérateurs ” pour proposer un nouvel ordre économique euro-atlantique…et peut-être même en commençant par une bonne guerre…A propos… les USA ont 47 Grèce à renflouer….Ce sont donc eux, en premiers, qui couleront… Au fait Chafy, Sarkozy est catholique et doit se décider pour la prolongation de la guerre en Libye ( ce n’était donc pas une mission humanitaire…) entre le 1er et le 13 juillet.

  10. Je suis content de constater que je ne suis pas le seul à sentir l’hypocrisie dans cet article.
    Pour moi, la Grèce ressemble à un pays “laboratoire”, un observatoire pour étudier l’interaction “mesures d’austérités / réactions populaires” en vue de la mise en place d’un nouvel ordre économique mondial.
    A moins que ce ne soit pour préparer sa chute définitive, et préparer la “relève”.

    Jamais, jamais la Grèce ne pourra rembourser sa dette. C’est impossible. Comme le dit argentmétal: mathématiquement impossible. Il faudrait, sans faire de crédit, que la Grèce devienne une nouvelle super puissance mondial, et exporte comme des malades, afin de créer de la richesse. Car de toute évidence ce n’est pas avec le consommation intérieur que ce pays s’en sortira.

    Juste une question: à quand le tour de la France?

  11. Ce qu’il se passe en Grèce est une dette contractée ( personne ne sait dans quelles conditions ) au nom du peuple grec avec l’entière complicité de ses élites qui appartiennent à la mafia financière mondiale. Cette population est prise en otage. Le grand problème c’est que même si l’on chassait cette élite, il n’en existe pas de nouvelle pour la remplacer. Il faudrait que le peuple grec puisse commencer à s’organiser dans le calme afin de créer des structures de solidarité avant que l’effondrement se produise. Comme l’Euro n’est pas la monnaie des états européens, c’est-à-dire que cette monnaie ne leur appartient pas : ils n’en ont aucun contrôle, les magouilles destinées à faire couler tel ou tel pays, n’ont pu être arrêtée à temps par les services de contrôle des dits pays. C’est une arnaque criminelle à l’état pur. C’est un coup d’état contre la souveraineté de chaque pays européen, encore une fois, avec l’entière complicité de ses élites politique, religieuse, philosophique et financière. Pour arriver à un tel résultat il faut forcément qu’elles appartiennent aux mêmes réseaux occultes.

Les commentaires sont clos.