«Papa DSK» pense aux Français qui «souffrent»

Bien paternaliste le DSK, même s’il ne s’est pas déclaré candidat à la présidence du pays, il a tout de même laisser entendre qu’il est du côté des Français qui souffrent! ben voyons! De plus en plus candidat nous dit le Parisien

Invité, hier soir, sur France 2, Dominique Strauss-Kahn ne s’est pas déclaré candidat à la présidentielle mais a pourtant agi tout comme, se posant en responsable politique clairement de gauche et branché sur la «souffrance sociale» des Français.

capture d'écran France2

« Papa » est en voyage d’affaires, mais ils gardent un œil sur vous les enfants, il vous aime vous savez, vous lui « manquez » et il sait combien vous souffrez ! C’est en substance le message que Dominique Strauss-Kahn est venu délivrer, hier soir, aux Français, sur le plateau du JT de France 2. Un pur exercice de communication requérant une souplesse digne de la gymnaste Nadia Comăneci : il lui a fallu parler sans trop en dire et dire certaines choses en évitant soigneusement de trop parler !


Ira-t-il, oui ou non, à la présidentielle ?, a tâché par exemple de savoir un Laurent Delahousse des grands jours (capable de débuter son entretien avec le patron du FMI par un « Alors, vous allez bien ? »). Dominique Strauss-Kahn s’est évidemment bien gardé de répondre à la plus délicate de ces deux questions, arguant que ses affaires, pour l’instant, le retiennent à Washington où il a « une mission à continuer ». Mais dès vendredi, lors de son entrevue avec des lecteurs du Parisien , le directeur général du FMI avait pris soin de faire savoir à quel point sa maison, la France, lui « manque ». Comme un retour à l’envoyeur Christian Jacob, le chef de file des députés UMP, qui avait stigmatisé sa supposée extériorité au « terroir ».
«En France, un quart des salariés, gagnent moins de 750 euros par mois»
Après l’attachement à la terre dans Le Parisien, l’attachement à ceux qui la foulent au quotidien, les Français, sur France 2. Des Français et des Européens qui « souffrent » : « On n’a pas dominé la crise sociale, a-t-il expliqué, On a évité l’effondrement, mais on n’a pas évité les souffrances. (…) Dans la population, il y a une souffrance qu’il n’y a pas ailleurs. » Et d’embrailler sur le manque de « joie de vivre » et « d’envie d’aller de l’avant » en « France et en Europe » et sur ces « couches moyennes qui ont de plus en plus de risque de précarité ». Et de citer, même, dans la foulée, Jacques Julliard et Marianne pour évoquer un chiffre qui fait la « une » de notre magazine cette semaine : « En France, plus de 6 millions, un quart des salariés, gagnent moins de 750 euros par mois. Dans cette situation-là, il y a une sorte de mécanique négative qui se met en marche et c’est contre ça qu’il faut lutter. » Et d’affirmer que « ce qui compte, c’est ce qu’il se passe dans la rue pour un monsieur tous les jours qui cherche un boulot, qui ne le trouve pas, qui a du mal à payer ses notes d’électricité, son loyer… » Et d’expliquer, enfin, préférer s’attacher à « la réalité de la vie » plus qu’aux considérations « macro-économiques » !

N’en jetez plus ! DSK le patron du FMI, DSK l’homme qui partage sa vie entre Washington, Marrakech et la place des Vosges, DSK l’ami des patrons qui dirigea au milieu des années 1990 Le Cercle de l’industrie s’affiche en homme de gauche ayant à cœur de réduire la « souffrance sociale » et disant se reconnaître encore pleinement dans le mot « socialiste » synonyme, dit-il, d’« espoir », d’« avenir » et d’« innovation ». Il y a quelques mois, Jean-Christophe Cambadélis, son plus proche lieutenant à Solférino, expliquait que « les Français ne [verraient] pas en Dominique le candidat des riches » puisque « la place est déjà occupée » par Sarkozy. Hier soir, Strauss-Kahn avait visiblement pour mission de les convaincre qu’il ferait bien campagne de leur côté. Mais encore faut-il pour ça que « Papa DSK » rentre de son voyage d’affaires et que les Français ne lui tiennent pas rigueur de sa trop longue absence loin de la maison et de son empathie qui peut paraître un peu « nouvelle » à leur égard…

Gérald Andrieu – Marianne

Volti

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