La France saisit 36 milliards d’euros en actifs des fonds de pension


Les gestionnaires d’actifs auront la chance de mettre la main sur 36 milliards d’euros des Fonds de Réserve pour les Retraites (FRR), le fonds de réserve Français pour les pensions, après que le parlement français ait adopté une loi la semaine dernière afin d’utiliser ses actifs pour rembourser les dettes du système de Sécurité Sociale de la France.

Les actifs ont été transférés au CADES, la caisse d’amortissement de la dette sociale. Le FRR va continuer à contrôler les actifs, mais en tant que gestionnaire de tierce-parti et pour le compte de la CADES.

Le changement est inclus dans la loi sur la sécurité sociale annuelle qui a été adoptée la semaine dernière et qui sera publiée d’ici la fin décembre après une approbation anticipée par le Conseil constitutionnel.

Cette décision reflète la volonté qu’ont les gouvernements à utiliser des actifs à long terme pour combler des déficits à court terme, tout comme l’annonce de l’Irlande la semaine dernière affirmant qu’elle allait utiliser les 24 milliards d’euros du Fonds National de réserve pour les retraites afin de « soutenir le programme de financement du ministère des Finances » et l’annonce de la Hongrie qui va prendre 15 milliards d’euros des fonds de pension privés pour les réinjecter dans le système public.

La décision a provoqué une restructuration radicale des investissements du FRR. Le nouveau plan d’investissement stratégique, qui sera publié pour la nouvelle année, verra une réduction rapide de ses 40% de répartition en actions vers une reconversion en liquidités et en obligations gouvernementales à court terme, selon une source proche du dossier.

La concentration se portera sur des investissements guidés par le passif, où les gestionnaires d’actifs auront pour consigne de minimiser les risques en faisant correspondre étroitement les actifs avec les passifs.

Le transfert des actifs du FRR vers la CADES est controversé. Force Ouvrière, une confédération syndicale, a accusé le gouvernement de « provoquer la mort clinique » du FRR.

La décision a été prise dans le contexte de la réforme des retraites de cette année, qui a engendré des manifestations avec la décision d’augmenter l’âge de départ à la retraite. Le système national de pension de retraite, la Cnav (caisse nationale de l’assurance vieillesse des travailleurs salariés), est en déficit, et la responsabilité pour financer le déficit repose sur la CADES.

Le gouvernement demande au FRR de payer 2,1 milliards d’euros à la CADES afin de remplir ses obligations.

Le gouvernement affirme que l’augmentation de l’âge de la retraite entraînera le retour à l’équilibre budgétaire de la Cnav d’ici 2018, donc le FRR doit payer cette somme pendant les huit prochaines années. Le FRR sera alors démantelé. Il devra cesser toute opération d’ici 2024.

Le calendrier des règlements comptera pour environ deux tiers des actifs du FRR. Une source proche du dossier a déclaré : « Cela signifie qu’il gardera environ un tiers du total sans aucune contrainte de dettes, et qu’il aura l’occasion de gérer cette partie du fonds de façon normale et sur le long terme ».

Une autre source a affirmé : « La plupart du temps, le FRR compte pour plus de 50% de la gestion des mandats d’actifs en France ».

Il a dit que le FRR avait été une force innovatrice dans le monde relativement conservateur de la gestion d’actifs Français. Il a été pionnier dans le changement de style de gestion d’argent en France, de mandats équilibrés, où un seul gestionnaire de fonds investissait l’argent de ses clients dans de nombreuses classes d’actifs différentes, aux mandats spécialisés, comprenant de nombreux gestionnaires d’actifs se concentrant sur des domaines particuliers d’expertise.

Le FRR a promu l’investissement socialement responsable, a accru l’utilisation de consultants en investissement et encouragé l’objectivité dans l’évaluation de la performance.

La source a ajouté que sans le FRR, « le risque est que le marché va retourner à ses vieilles habitudes et à son rythme plus lent ».

Un gestionnaire d’actifs a déclaré : « Clairement, la décision créée de nouvelles opportunités, parce que le marché Français de gestion d’actifs sera remanié à cause des changements.

Mais c’est également un pas en arrière parce qu’il y a très peu de projets Français de retraites capitalisées, et l’expérience du FRR, la richesse de la gestion d’actifs et les opportunités qu’il a créées vont disparaître en quelques années ».

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Auteur: la-matrice

Par Financial News, traduit par la-matrice pour Conspipedia

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