Le SBU drogue Daria Mastikacheva afin de la discréditer et d’en faire un légume…

Ça ne fera pas le buzz mais, si vous suivez le conflit en Ukraine, l’athlète ukrainienne Daria Mastikacheva, a été internée en hôpital psychiatrique, elle est la compagne d’un enquêteur russe Sergueï Sokolov, qui n’est pas un fan de Poutine, au contraire. Les amis de Daria craignent pour sa vie, si cet internement n’est pas médiatisé.

Daria Mastikacheva

Suite à mon article du mois dernier, dans lequel j’exprimais mes plus vives inquiétudes sur le sort de Daria Mastickacheva (qui a été envoyée dans un asile psychiatrique par une cour ukrainienne), il semble que malheureusement mes craintes étaient fondées.

Dans une lettre, que Daria a réussi à faire parvenir à l’extérieur, elle écrit qu’elle est gavée de psychotropes et de somnifères qui lui font avoir des hallucinations. Elle craint même pour sa vie, et demande à ce que Sergueï Sokolov, son compagnon, soit averti de ce qui se passe.

Voici la traduction de cette lettre, sans les noms et numéros de téléphones qui ont été cachés :

« ***, C’est Dacha. Je suis dans un hôpital psychiatrique. Appelez d’une manière ou d’une autre un avocat ou ma mère et dites-leur de le transmettre de toute urgence à Sergueï. *** Appelez par n’importe quel moyen – c’est urgent, je ne peux pas rester longtemps comme ça.
Des médicaments psychotropes et somnifères sont mis dans mon thé, ce qui me fait avoir des hallucinations. Je suis très malade, j’ai de la fièvre, mal à la gorge et de la toux.
Si Sergueï ne me sort pas de là avant le 4 décembre, je vais mourir. Je ne plaisante pas. Je suis épuisée.

Dites à l’avocat de venir urgemment. Dites-lui que si je ne pars pas [de là] avant le 4 décembre, Sergueï ne me reverra jamais, ils veulent que je finisse comme un légume pour me discréditer. Ils ne soignent mon refroidissement avec rien et ne m’autorisent pas à prendre mes propres médicaments. J’ai très peur.
Je suis effrayée
. Je ne peux plus supporter ça. Laissez Sergueï utiliser toutes les ressources, absolument toutes et n’attendez plus. Et c’est urgent !!! Cela doit être urgemment dit à Sergueï. »

Pourquoi le SBU veut-il faire de Daria un légume ? Tout simplement parce que si elle est déclarée officiellement démente, elle sera privée de sa capacité légale. En clair, toutes ses déclarations et témoignages seront considérés comme n’ayant aucune portée légale. Ce qui permettrait au SBU d’échapper à l’accusation de torture portée contre lui par Daria, et donc d’éviter de devoir faire face à la justice.

Avant que cette lettre n’apparaisse, Sergueï Sokolov, et Valentin Rybine, l’avocat de Daria, avaient donné une interview à l’agence FAN dans le cadre d’une discussion sur la répression et les prisonniers politiques en Ukraine.

Lors de cette interview, Sergueï Sokolov a déclaré qu’il n’a toujours pas pu parler directement avec Daria depuis son enlèvement par le SBU, seulement à travers son avocat. Et l’état de dépression de Daria que son avocat a relayé à de quoi inquiéter le compagnon de cette dernière, qui doit faire face à l’inaction des médias et organisations de défense des droits de l’Homme en Ukraine. De toutes les organisations internationales contactées, y compris la CEDH, seul HRW a réagi au cas de Daria.

Une médiatisation qui, selon lui, devrait éviter que le SBU ne tue ouvertement Daria.

À la question de la journaliste lui demandant s’il se sent coupable de ce qui arrive à Daria, Sokolov répond par l’affirmative, avant d’expliquer ce qu’il ferait si quelque chose lui arrivait (il faut se souvenir en lisant sa réponse que Sokolov n’est en rien un pro-Poutine, au contraire, Sergueï Sokolov est clairement dans l’opposition en Russie).

« Bien sûr, je crois pleinement et entièrement que c’est ma faute. C’est une vengeance pour mes enquêtes, parce que nous étions engagés, par exemple, dans des enquêtes de haut niveau comme l’explosion du Boeing au-dessus du Donbass (vous vous souvenez de cette histoire ?), le meurtre de Voronenkov, le groupe criminel de Dnipropetrovsk, la préparation de groupes subversifs. Une personne très bien informée est venue après avoir parlé avec la haute direction du Service de sécurité de l’Ukraine, et il a dit : « Ne nourris même pas l‘illusion qu’ils la laisseront partir. Elle est une marchandise précieuse ». Je demandais : « Qu’est-ce que tu veux dire par « marchandise précieuse » ? » Il a répondu : « Eh bien, elle est une marchandise précieuse, car la tache du SBU est de la faire condamner et ensuite de marchander. » Le SBU n’agit même pas comme une structure criminelle d’état, mais simplement comme une organisation de bandits. Maintenant je comprends clairement d’où viennent les Russes, les volontaires dans le Donbass. Parce que, malgré mon âge, si quelque chose arrivait à Dacha, je prendrais les armes et j’irai leur faire la guerre [contre l’Ukraine]. »

Après publication de cette lettre, Sergueï Sokolov a fait une autre déclaration sur ce qui attendait les responsables de ce qui arrive à Daria, et ce qu’il fera si elle venait à mourir de ces mauvais traitements.

« Malheureusement, toutes mes prédictions deviennent réalité. Je serais très heureux de me tromper, mais, hélas, les événements évoluent selon le pire scénario que j’avais prédit plus tôt. Et je comprends que je ne peux attendre de l’aide ou de la compassion de personne, sauf des amis. Le SBU amène avec confiance sa performance sanglante jusqu’à la fin prévue.
Et ils vont le faire.
Mais je déclare par avance pour chaque participant de cette action : pas une seule larme de Dacha ne sera laissée sans conséquences ! Tous les participants de cette atrocité feront l’expérience de ce qu’elle a vécu, même si j’ai besoin du reste de ma vie pour que cela soit fait. Marchez bâtards, et regardez en arrière ! Je connais le nom de chacun d’entre vous ! » a déclaré Sokolov.

Daria Mastikacheva a fêté son 30e anniversaire le 1er décembre dans ce sordide hôpital psychiatrique, pendant que Danil, son fils de 10 ans, écrivait aux présidents ukrainien et russe en leur demandant d’aider à libérer sa maman, avant que celle-ci ne soit totalement détruite physiquement et psychiquement.

Depuis la publication de cette lettre, nous n’avons pas, d’autres nouvelles et ne savons pas si Daria est toujours en vie ou pas.

Il faut nous mobiliser plus que jamais pour écrire aux instances internationales, en grand nombre, afin qu’elles fassent pression sur Kiev. C’est le seul moyen de les obliger à libérer Daria.

Écrivez à vos élus (entre autre européens), la Cour Européenne des Droits de l’Homme, le Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme, et à toutes les instances internationales (OSCE, APCE, UE) qui ont le pouvoir de faire pression sur Kiev.

Écrivez-leur, des dizaines, des centaines d’e-mails (les adresses e-mail ou formulaires de contact en ligne sont disponibles en lien sur chaque institution citée), pour qu’ils agissent. Nous devons faire libérer Daria au plus vite, avant qu’il ne soit trop tard.

Exemple d’e-mail que vous pouvez envoyer :

Sujet : URGENT – Darya Mastikasheva forcibly drugged in psychiatric hospital in Ukraine

“Dear Sir, Dear Madam,

I discovered that Darya Mastikasheva, this mother who was kidnapped in Ukraine and tortured by SBU, is forcibly drugged in the psychiatric hospital where she was sent by Ukrainian justice.

I want to remind your that her arrest was totally illegal. Even worse, despite the report which was made by HRW (https://www.hrw.org/news/2017/09/15/ukraine-woman-detained-held-incommunicado-tortured), the SBU now tries to make her get crazy in order to invalidate her testimony against them (see http://rusvesna.su/news/1512118911).

Please put pressure on Kiev, to force Ukraine to respect human rights and its own laws. Darya should be immediately liberated, before the doctors destroy her completely, both psychologically and physically!!!

Thanking you in advance.

Sincerely yours.”

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Auteur Christelle Néant pour DoniPress

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