Cigéo: Dans les sous-sols de Bure, le futur cimetière nucléaire français….

Vu le faramineux cubage déjà existant de ces déchets, que nous ne savons ni recycler ni éliminer. On se prépare à “mettre la poussière sous le tapis” à 500 mètres de profondeur, en souhaitant que rien de grave ne se produise, pendant les centaines de milliers d’années de durée de vie de ces déchets. La fermeture et le démantèlement promis des vieilles centrales, va-t-il pouvoir se faire sans rajouter des milliers de m3 en supplément ? Nous avons choisis le tout nucléaire et malgré le danger, nous en avons encore pour longtemps, (si rien de fâcheux n’arrivent entre temps, vu les alertes incessantes de l’IRSN). On promeut les voitures électriques, toujours plus de gadgets connectés qui consomment. Pour le moment, rien ne peut remplacer ces centrales. S’il en était autrement, on aurait de sacrés soucis pour recharger les portables et autres tablettes, pour aller sur Facebook ou jouer à Candy Crush (ironie). Triste humanité en perdition, qui ne voit que l’immédiat, laissant aux générations futures , (si futur il y a) le soin de trouver les solutions à sa connerie et à son imprévoyance.

C’est à Bure dans la Meuse, que la France veut enterrer ses déchets radioactifs les plus dangereux. «20 Minutes» est descendu visiter le laboratoire «Cigéo» à 500 mètres sous terre…

« Êtes-vous claustrophobe ? », vous demandera-t-on avant toute chose. La question n’est pas vaine. On ne plonge pas à 500 mètres sous terre sans prendre au préalable quelques précautions, ni sans d’ailleurs vous alourdir d’une ceinture de laquelle pendent un masque à oxygène et un téléphone destiné autant à communiquer avec l’extérieur qu’à vous géolocaliser en permanence.

Ensuite, la descente en ascenseur dure cinq minutes au bout desquelles vous attend une première galerie. Longue, parsemée de câbles, de tuyaux en tout genre et de néons blancs. On pourrait facilement se croire dans une base secrète militaire. Pas du tout. Bienvenue à Cigeo, le Centre industriel de stockage géologique, à Bure(Meuse).

Le cimetière nucléaire français

C’est ici, sous une épaisse couche d’argile, que la France, via l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) souhaite enterrer à terme ses déchets radioactifs les plus dangereux. Les MA-VL et HA-VL. Ils proviennent quasi exclusivement du traitement des combustibles utilisés dans les centrales nucléaires. MA (moyenne activité) et HA (haute activité) renvoient à leur degré de radioactivité. Une exposition de quelques minutes aux déchets HA suffit à être fatale. VL, c’est pour vie longue, la radioactivité de ces déchets se mesurant sur une échelle de plusieurs centaines de milliers d’années.

>> Lire aussi: Greenpeace épingle la fragilité des piscines à combustible, «ces hangars agricoles»

Enfouir ces déchets 500 mètres sous terre n’est pas sans poser de questions, ni de farouches oppositions. L’impact d’une pierre sur une vitre de la cantine de l’Andra, vestige d’une manifestation musclée d’opposants au projet, cet été, est là pour le rappeler. Tout comme les autocollants « Stop Bure » qu’on aperçoit ici et là, dans les villages alentour, au fur à mesure que l’on s’approche du but. Ce jeudi, Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique, ne s’est pas montré non plus franchement convaincu, estimant que Cigéo n’était «pas une solution entièrement satisfaisante» même si la «moins mauvaise».

« Tout mettre à la poubelle ne changera rien »

Sous pression l’Andra… Mathieu Saint Louis, porte-parole de l’agence, prend un air désolé. « Cigeo n’est pas nouveau, il est à l’étude depuis 1991 et a fait l’objet de trois lois, commence-t-il en ouvrant la voie dans les galeries. On peut s’opposer au projet, tout mettre à la poubelle, cela ne changera rien. Les déchets radioactifs seront toujours là ».

De fait, l’Andra prévoit de stocker à Bure 75.000 m³ de déchets MA-VL et pour 10.000 m³ de déchets HA-VL. « 60 % des premiers et 30 % des seconds existent déjà », précise Mathieu Saint-Louis. Ils sont pour l’instant entreposés à l’usine de retraitement d’Areva à La Hague (Manche) ou sur les sites du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) de Marcoule (Gard) et Cadarache (Bouche-du-Rhône).

Des entrepôts en surface, que les associations antinucléaires jugent régulièrement peu sûrs, notamment face à un acte terroriste. Et puis ce sont des bâtiments faits de béton et de métaux. Ils subiront l’usure du temps. Le projet Cigeo, lui, se veut une solution définitive au stockage des déchets radioactifs. Ils arriveront à Bure par train avant d’être acheminés jusqu’aux galeries par un funiculaire le long d’une pente douce de 4,2 km. Là, les Ha-VL, conditionnés en colis vitrifiés, seront glissés en file indienne dans des alvéoles. Les MA-VL, moins dangereux, seront entreposés dans les galeries.

La couche d’argile comme coffre-fort

L’Andra n’a pas la prétention de dire que ces installations pourront résister ad vitam aeternam. « Mais si avec le temps, des éléments radioactifs finiront par s’échapper, ils se retrouveront alors emprisonnés sous la couche d’argile dans laquelle ils auront beaucoup de mal à se déplacer, explique Matthieu Saint-Louis. L’eau y circule très lentement et si la roche est parsemée de trous, ils ne sont pas connectés les uns aux autres. »

C’est là tout le pari de l’Andra : coincer ces déchets 500 mètres sous terre suffisamment de millénaires pour qu’ils y perdent l’essentiel de leur radioactivité. A Bure, une fois les 85.000 m³ de déchets déposés, soit possiblement vers 2145, l’idée serait alors de sceller définitivement le site d’enfouissement et de signaler la dangerosité des lieux par des signes compréhensibles des générations futures. « Voir même de taire à jamais l’endroit, souffle Matthieu Saint-Louis. C’est l’option que choisiront a priori les Finlandais [bien partis pour ouvrir les premiers un cente de stockage profond de déchets radioactifs]. »

Juste un laboratoire pour l’instant

En France, le débat n’est pas encore tranché. Pour tout dire, on n’est pas encore arrivé à cette question. Les installations déjà creusées à Bure ne sont d’ailleurs « que » le laboratoire de Cigéo destinées à tester la robustesse et la viabilité du projet. Il y en a déjà pour 1,7 kilomètre de galeries que Jacqueline, le tunnelier, s’attelle à agrandir patiemment. « Nous manquons de place pour accueillir les nouvelles expériences », raconte Matthieu Saint-Louis avant de préciser que « tout ici est rempli de capteurs. Il y a 10.000 points de mesure en continue dans le labo. » On y teste tout : les propriétés de la roche, l’étanchéité des noyaux de scellement, ces « bouchons » qui fermeront les galeries de déchets MA-VL, les capteurs qui permettront de contrôler la chaleur dans les galeries…

L’Andra a encore du travail. L’Autorité de la sûreté nucléaire (ASN) doit remettre à la fin du mois son avis définitif au sujet du projet Cigéo. On en connaît déjà les grandes lignes dévoilées en août dernier. « Le projet a atteint globalement une maturité technologique suffisante, juge le gendarme français du nucléaire, avant d’émettre tout de même quatre réserves dont la principale concerne la gestion des colis bitumineux, remplis de bitume selon une vieille technique d’enrobage. Or, la matière produit de l’hydrogène hautement inflammable.

« Une réversibilité juste de façade »

L’Andra se donne jusqu’à mi-2019 pour améliorer sa copie et déposer une demande d’autorisation de création du site d’enfouissement. Les travaux pourraient commencer en 2021 pour une ouverture en phase pilote du centre en 2025 et un accueil des premiers déchets vers 2030. Voilà pour les plans de l’Andra.

Les anti-Cigéo en ont bien sûr d’autres en tête. « L’urgence, estime Charlotte Mijeon, porte-parole du réseau Sortir du nucléaire, est déjà d’acter la sortie du nucléaire. Autrement dit d’arrêter de produire de nouveaux déchets nucléaires qu’on sait ingérables. Ensuite, la France pourra aborder sereinement la gestion de ses déchets radioactifs existants. »

Lire l’article complet et voir les images

Source 20Minutes

Voir:

Bure: Une forêt cédée par un village pour le projet d’enfouissement de déchets nucléaires

Une manifestation contre l’enfouissement de déchets nucléaires à Bure vire à l’affrontement

Bure : Gendarmes, perquisitions et interpellation chez les opposants au projet d’enfouissement de déchets nucléaires

Pour affiner votre réflexion sur le sujet et donner votre avis.. Voici ce qu’a écrit Epsilone et qu’il m’a envoyé,

Ci dessous un article important, suite à la prise de conscience d’Hulot pour alerter l’opinion publique sur l’intox médiatique à visée électoraliste de certains(e) intervenants(e) totalement inculte technologiquement sur ce sujet précis.

Bonjour à tous

Transition énergétique cela vous parle ? Totalement affligeant d’ entendre le microcosme médiatique et politique notamment certains(e) écologistes développer des prospectives totalement ubuesques en sortant du nucléaire au pas de charge à remplacer d’après eux par du « renouvelable » Idéologiquement et électoralement très bien (pour leurs ambitions). Mais soyons réaliste :

En clair mettre en parallèle une énergie industrielle fiable type centrales nucléaire, Charbon, fioul qui fonctionnent 24H/24 par tous les temps de -50 à +50° jour et nuit par de l’éolien ou du photovoltaïque. Soyons sérieux avec des éléments concrets :

L’éolien : une éolienne (terrestre) fonctionne au bon vouloir et caprice du vent qui n’à aucune régularité sur 24H et pas de vent = 0 et trop vent = 0 également (arrêt par mise en sécurité de la dite éolienne) et pas de stockage donc !!!! (Ou on ne parle aucunement des pollutions sur site du sol (adjuvants à la construction) danger infra son etc…)

Petit scénario basic : demain 25% du parc nucléaire remplacé par de l’éolien avec une semaine de canicule de plus en plus fréquente (et là vent = 0) on fait quoi avec 25% d’énergie en moins, les écolos sortent leurs vélos et pédalent pour compenser ?

Non ! Ils ont la solution « le photovoltaïque » Magnifique, mais soyons là aussi factuel : En gros 1m2 de panneau fourni une PU de 150Watts soit 5 à 6 panneaux juste pour la cafetière électrique (750 à 900W) Une habitation toute électrique à 15KW = 100 m2 (quand il y à du soleil, aléatoire si nuage, brouillard etc. et la nuit on se rebranche sur le nucléaire ?)

Mettons maintenant en perspectives les différentes puissances par rapport à leurs surfaces, et oui la France est un tout petit pays (643 801 km2) Exemple : la centrale de Cattenom occupe 415 hectares soit environ 4 km². Un parc éolien offshore occupe 75 km². Si l’on rapporte à la superficie : une centrale a une puissance de 1300MW au km², un parc éolien une puissance de 4,3MW au km².

Autre info et calcul : un réacteur nucléaire = 1200 MW soit équivalent à ?
Nombre éolienne terrestre 2MW ? La réponse : 600 éoliennes
Panneau photovoltaïque de 150W Combiens de m2 pour l’équivalence avec un réacteur de 1200MW
A vos calculette, et petit indice (1200MW = 1 200 000 000W) /150W = ????
Du coup on fait quoi ? On envahi l’Europe et plus si affinité pour mettre nos panneaux en remplacement du minimum des 15 réacteurs nucléaire à arrêter ? Car oui les centrales vieillissent et malheureusement à ce jour aucune solution crédible faute d’anticipation. Et certainement pas le « baratin » de ces pseudo rigolos pour ne pas dire zigotos néophytes dans ces domaines mais avec un micro et audience TV détiennent certainement la science infuse à distiller des inepties XXL. Et oui si on peut se faire repérer et « chopper » un poste ministériel, qui ne réglera en rien le problème énergétique. Pauvre France.

Epsilone

Volti

12 Commentaires

  1. En France, nous sommes spécialistes des enfouissements de masse.
    Que ce soit de déchets de poubelles nucléaires, d’os de combattants et maintenant de mémoire.
    En ce centenaire d”un titre lui aussi enfoui dans l’oubli (les vrais détenteurs sont inconnus du pouvoir. Revoir la définition Clemenceau….), Ayez une petite pensé pour le corps des “Pupille de la Nation, inconnu”, (ils ne sont qu’environ 60 000) ils vous en seront reconnaissants et découvrirons que des individus sont capables de s’acquitter de leur dette…. Merci pour eux

    https://wp.me/p4Im0Q-2az

  2. Et si la France cessait d’exporter de l’électricité ?
    Savez-vous quelle est la fraction d’électricité produite par du nucléaire français qui part à l’export ?
    Si on cessait cet export, ça diminuerait les risques chez nous et cela inciterait également les pays importateurs de notre électricité à se bouger le cul pour trouver des solutions en renouvelable chez eux.
    Mais personne ne parle de ce sujet. On déplace toujours le débat sur d’autres points.

  3. Bure, c’est comme Onkalo en Finlande.

    Le documentaire “Into Eternity” à ce sujet est passionnant :

    https://youtu.be/5HArxuzs1AA

    • Et tu appelles cela passionnant.

      Je n’ai pas de mots assez durs pour décrire tous ces gens qui cautionnent ou vantent l’énergie produite par nos radioactives cocote-minutes (tu parles d’une technologie high-techttps://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_wacko.gif).
      J’ai plus de respect pour un assassin tel un Breivik(et pourtant j’en ai aucun!) que pour tous ces lâches, qui eux n’assument rien.

      Dernière un saloperie de “maintenant il faut bien faire avec”, cette vidéo n’est que propagande déguisée, avec belle musique, belle images, bels acteurs et belle retenue pseudo-scientifique.
      …Mais vraie démarche commerciale pour enfouisseurs de mort cherchant énorme bénéfice.
      – Durée : 100 ans de plein les fouilles.
      – Risque : Zéro, puisque le site sera sous “garantie d’état”.
      – … “Et de toute façon, faudra bien faire avec nous, puisqu’on vous a pas laissé le choix.” https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_negative.gif.

      Depuis la mort de Marie Curie, TOUS les intervenants dans la filière nucléaire savent ce qu’ils font. …Et Ohhhhh que trop bien!
      Mais ils s’en foutent complètement. Puisque dans leurs (noirs) fonds intérieurs, ils savent pertinemment qu’ils ne seront jamais importunés pour leurs prises de positions, leurs actes, ou leurs dires.

      Trop “d’intérêts supérieurs en jeu”, comme ils disent…

      • Et je ne parlerai pas de tous les risques de ce mode “moins pire stockage”.

        Le plus grand, voir l’inéluctable (évidemment celui là est tu), c’est l’incendie.
        Avec son impossibilité pour les pompiers d’intervenir; vu la configuration en reculant du stockage tunnel.
        De toute façon aucun agent d’extinction/refroidissement ne fera l’affaire, à moins de procéder comme à Fukushima, d’inonder les galeries.https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_wacko.gif
        Je vous laisse imaginer le résultat d’une inondation d’eau chaude radioactive rentrant au contact des parois de la poche de glaise.https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_whistle3.gif

        “Mais ne vous inquiétez pas cela n’arrivera pas.”
        …Sauf que c’est déjà arrivé.

        Et comme d’habitude après, c’est le bal des faux-culs:
        – “Personne n’aurait pu prévoir que…”
        – “Vous pensez bien que si…”
        – “Rien ne pouvait laisser présager un tel drame…”
        – “Un malheureux concours de circonstance a…”
        – …

      • Tu l’as regardé, ce documentaire, avant de lacher ton étron nerveux ?

    • Bonjour Gros,
      https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_yahoo.gif…, oui évidemment.

      Pas mal le coup du:
      – “A la vue ce que tu dis, c’est pas possible que tu l’ais regardé.”

      – …Et pour qualifier mes écrits, le mot “étron” doit sûrement vouloir signifier “naturel engrais facilitateur de vérités vraies”.
      Hummm…, c’est ça ?

      https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_bye.gif

  4. bonjour

    1 seule espèce capable de foutre un tel merdier sur cette belle planète

    il n’y a qu’une seule façon pour que la planète trouve la paix…..

  5. Cimetierre nucléaire français?
    Peut etre pas que nucléaire…

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