Scandale StocaMine : Contre la pollution de la plus grande nappe phréatique d’Europe….

Un scandale de plus à rajouter à tous les autres ça vous dit ? Là aussi une action urgente est demandée pour éviter un désastre écologique et sanitaire. PETITION

Alors qu’un arrêté préfectoral autorise l’entreprise StocaMine à stocker ses déchets sous la nappe phréatique d’Alsace qui fournit l’eau courante de millions de citoyens, Cécile Camus a décidé d’alerter sur ce danger écologique et sanitaire. Elle exige le déstockage total de ces déchets.

Connaissez-vous le Scandale StocaMine ? De quoi parle-t-on ?

Le 3 février 1997, un arrêté préfectoral autorise l’activité de stockage de déchets ultimes :

  • Amiante
  • Arsenic
  • Chrome
  • Cyanure
  • Mercure
  • Plomb,

…par l’entreprise StocaMine (à Wittelsheim dans le Haut-Rhin). Le stockage était prévu pour une durée maximale de 30 ans, avec la promesse de réversibilité des déchets à tout moment. Plus de 44 000 tonnes de déchets ultimes sont stockés dans les galeries souterraines d’une ancienne mine de potasse.

Ces déchets sont stockés sous la nappe phréatique d’Alsace, la plus grande d’Europe. Celle-ci est située entre Vosges et Rhin, de Bâle à Lauterbourg. Pour sa seule partie alsacienne, elle est estimée à environ 35 milliards de m3 d’eauCette nappe fournit l’eau courante de millions de citoyens et sert également à l’arrosage des champs.

En 2008, le ministre de l’écologie a diligenté une mission d’expertise visant à lister les options possibles pour le site : le confinement au fond ou le déstockage (même partiel) et le déplacement des déchets vers d’autres sites de stockage agréés en France et en Allemagne.

C’est la solution d’un « déstockage partiel » des déchets considérés comme les plus dangereux (mercuriels en particulier) qui a été choisie. Le reste des déchets, qui représentent plus de 42 000 tonnes, seront abandonnés sous terre lorsque le déstockage partiel sera terminé. Ce n’est désormais plus qu’une question de temps : la mine sera fermée hermétiquement par un confinement en béton d’ici à la fin 2017; les déchets ne seront plus accessibles pour un déstockage total.

8 raisons de signer la pétition et de refuser ce confinement et d’exiger le déstockage total

1.- En 1997, quand la décision a été prise de stocker des déchets, les habitants de Wittelsheim avaient reçu la promesse d’experts que ces déchets étaient réversibles, c’est-à-dire qu’on pourrait les retirer à tout moment. En 2004, l’amendement de l’ancien député Sordi revient sur ce principe de réversibilité. Aujourd’hui, ces mêmes experts et hommes politiques essaient de nous faire croire qu’il n’y a aucun risque de pollution. Comment peut-on faire de telles promesses sur des dizaines voire des centaines d’années ?

2.- Le 10 septembre 2002, un feu est apparu dans le « bloc 15 » de la décharge souterraine, censé ne contenir que des déchets ultimes incombustibles et inertes. La cause de l’incendie est une réaction survenue entre des produits phytosanitaires et des produits non-conformes à l’arrêté préfectoral. Le seul fait du dépôt de déchets non conformes interpelle et pose la question de la conformité du reste des déchets.

3.- L’incendie qui s’est déclenché dans le bloc 15 a pu rendre le travail dangereux dans ce secteur. C’est 3 000 tonnes de déchets qui y sont stockés.  Mais jusqu’à 8 autres blocs peuvent être vidés. Pourquoi se limiter à quelques blocs alors que pour aller chercher au compte-goutte les bigs bags de produits mercuriels, il faut manipuler des dizaines d’autres ?

4.- Dans ces mêmes blocs et dans toutes les galeries, la nature reprend ses droits. Le poids des 700 mètres de terre rebouche lentement mais sûrement les galeries. Les personnes descendues au fond ont pu voir les effets de 15 années d’attentisme. C’est maintenant qu’il faut déstocker !

**A noter, les épontilles qui soutiennent la voute pour éviter l’affaissement.**

5.- L’enquête publique a présenté des dizaines d’études et de documents dématérialisés, tous fournis par l’entreprise StocaMine. 10 000 pages de documents techniques dématérialisés à ingurgiter en 2 mois pour se faire un avis. Seule une étude du BRGM concernant les aléas miniers n’a pas été prise en compte. Une étude qui brise toute la démonstration sur l’absence de risque de pollution de la nappe phréatique. En effet, la zone de risque d’effondrement des puits miniers de Wittelsheim a été élargie de 16 à 50 m. Si le puits venait à s’effondrer, l’eau de surface s’infiltrerait naturellement par cette zone de fragilité jusqu’à atteindre la zone polluée. De là à ce que la pollution remonte jusqu’à la nappe, il n’y a qu’un pas.

6.- Nous sommes tous concernés par ce risque de pollution. Les habitants de la plaine d’Alsace, de Wittelsheim jusqu’à Strasbourg, d’abord. Nos voisins allemands qui habitent le long du Rhin. Les riverains de Bure à qui on promet également la réversibilité. Et demain, si la porte est entrebâillée avec le stockage définitif de Wittelsheim, quelle région française est à l’abri ? La vôtre peut-être ?

7.- Tant qu’il y a des hommes au fond, il faut poursuivre les travaux de déstockage. L’entreprise a développé un processus industriel, dispose des moyens matériels et humains pour agir. C’est maintenant qu’il faut déstocker !

8.- A chaque étape de ce scandale,  une opacité certaine régnait. Aujourd’hui encore, on ne peut pas dire avoir une pleine connaissance de ce qui se passe au fond. La CSS (Commission de Suivi du Site) de StocaMine ne s’est toujours pas rassemblée cette année. Aucune nouvelle non plus de la Commission de Suivi des Travaux. Si les études de l’enquête publique annonçaient jusqu’à 8 ans de travaux, aujourd’hui (octobre 2017), soit moins de deux ans après le début des travaux, les travaux de déstockage seraient proche de la fin. Un premier test des bouchons de confinement seraient même déjà en cours. C’est maintenant qu’il faut agir !

Face aux risques de pollution de la nappe phréatique dans les années à venir, afin d’éviter un précédent, et afin d’éviter une catastrophe et un scandale sanitaire et écologique pour les générations à venir, il faut exiger aujourd’hui la poursuite du déstockage autant que faire se peut. Pour cela, nous avons besoin de votre soutien.

signer la pétition : Ici

 

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Volti

6 Commentaires

  1. Désolé, je ne crois pas au pouvoir des pétitions. Pour éviter d’en arriver là, il aurait fallu au peuple le courage d’imposer sa volonté bien en amont …

    M.G.

  2. Le collectif “Destocamine” lutte depuis 15 ans sur ce sujet!
    Sans effet jusqu’à présent. Le sujet est trop peu connu, y compris des locaux!
    C’est pourquoi la pétition a aussi pour but de porter à connaissance.

    Etant co-auteur de la pétition, je me permets d’ajouter un complément à cet article.
    Le déstockage partiel a pris fin et les essais de confinement vont pouvoir débuter.

    http://www.lalsace.fr/haut-rhin/2017/11/04/fin-des-operations-de-destockage

    A chaud, ce que je trouve le plus détestable, c’est la remarque de M Rollet, président de Stocamine:
    « Ce serait mentir que de faire croire que le stockage a été réalisé en imaginant que ces déchets remonteraient un jour » , résume Alain Rollet qui reconnaît avoir débuté le déstockage « la fleur au fusil ».

    Alors qu’il y a 20 ans, quand les même demandaient aux wittelsheimois leur avis sur le stockage, ils promettaient, la main sur le coeur: “Promis, les déchets seront réversibles….”

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