CARTE EXCLUSIVE – Les deux tiers du parc nucléaire français en panne ou à l’arrêt…

Souhaitons que l’hiver ne soit pas trop froid…

À ce jour, 20 réacteurs sur les 58 du parc nucléaire français sont à l’arrêt. Beaucoup devraient redémarrer d’ici à fin novembre, mais leur vieillissement et leur état général inquiète. Reporterre fait le point avec une carte détaillant la situation de chaque centrale.

L’hiver sera rude pour les centrales nucléaires françaises. Ce lundi 23 octobre, 20 de leurs réacteurs sont à l’arrêt . Parmi eux, au moins 8 ont été mis au repos en raison d’un dysfonctionnement ou d’un problème de sûreté. Sur les autres, beaucoup subissent actuellement des maintenances qui visent également à réparer les anomalies qui s’accumulent ces dernières années. Une situation mise en lumière par Reporterre dans une carte détaillant la situation centrale par centrale.

LA CARTE D’UN PARC EN MAUVAIS ETAT

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Dernier malfonctionnement en date, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a dévoilé à la mi-octobre que les pompes de refroidissement de 29 réacteurs nucléaires ont été touchées par une corrosion importante. En cas de séisme ou d’inondation, les conduits pourraient céder. C’est l’une des causes de l’accident de Fukushima. Selon l’ASN, la rénovation des conduits a été engagée immédiatement sur la totalité de réacteurs, mais ces derniers nécessiteront des réparations plus complètes avant d’être totalement sécurisés.

Si les températures hivernales devaient se révéler plus froides que prévues, l’approvisionnement électrique du pays pourrait être compromis. Comme l’indiquait l’an passé le Réseau de Transport d’électricité (RTE) à Reporterre : « En hiver, un degré de température en moins entraîne une hausse instantanée de la consommation électrique fournie par 2.400 mégawatts (MW) ». Soit environ la production de deux réacteurs. Or, le nucléaire compose la plus grande partie du mix énergétique français : deux tiers de l’électricité produite dans l’hexagone provient des centrales nucléaires (72,3 % en 2016 selon RTE). Sans moyen technique existant pour stocker une quantité de courant suffisante pour tenir l’hiver, la mise en veille d’un trop grand nombre de réacteurs pourrait se traduire par une baisse de la production électrique, qui entraînerait des coupures de courant ou un surcoût des importations d’énergie. Face à l’arrêt de ses centrales EDF a revu à la baisse son objectif de production nucléaire pour 2017 à un niveau de 385 à 392 térawatts-heure (TWh), contre la fourchette de 390 à 400 TWh annoncée auparavant.

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Source Moran Kerinec pour Reporterre

Voir aussi:

Incident à la centrale de Golfech : EDF cité à comparaître

L’eau du robinet est de plus en plus polluée

 

Volti

8 Commentaires

  1. Et en même temps, on a ouvert le secteur de l’énergie à la concurrence, afin de casser les prix (dernier coup d’éclat en date : Cdiscount devient fournisseur d’électricité à prix cassés).

    Avec un EDF très mal en point financièrement (EPR de Flamanville, choix stratégiques vaseux avec Constellation aux USA, rachat du parc nucléaire en fin de vie de British Energy, stratégie hasardeuse de Hinkley Point C, rachat forcé de la branche malade Réacteurs d’Areva) et un coût de démantèlement du parc français largement sous-évalué (petite pensée au passage pour Brennilis…), il est évident que financièrement ça merdoie sévère, et que la maintenance ne peut pas suivre.

    La démission fracassante du directeur financier d’EDF, il y a 2 ans, était d’ailleurs bien révélatrice du problème.

    Forcément, ça va bien se passer ! https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_scratch.gif

    PS : au fait, vous êtes au courant qu’il y a des soucis sur la cuve de l’EPR de Flamanville ? (c’est une une question rhétorique…)

    Qui vivra verra…

  2. C’est 4 liens maxi pour que Askimed le laisse éventuellement passer.

    Orné

  3. http://clients.rte-france.com/lang/fr/visiteurs/vie/prod/indisponibilites.jsp?type=&detail=&prodType=0&numPage=1&nbPage=2&nbParPage=100

    41 arrêts dont 5 sur incidents ( 2 non nucléaire ) les 36 autres sont planifiés
    En effet l’endettement d’EDF est KOLOSSAL , vive l’Europe et le marché libre , on vendra EDF et Areva au privé comme Alsthom et bientôt Airbus , si ce n’est déjà fait pour ce dernier.

  4. Perso j’ai bonne conscience, je suis passé chez enercoop, ce que je consomme, la coopérative la réinjecte sur le réseau à partir de diverses sources renouvelables du pays, sans tricher avec des “quotas” verts comme certaines société le font, tels les chantres du quota co2.

    Certes, c’est pas parfait, le solaire est douteux côté recyclage, l’hydroélectrique n’aide pas côté biodiversité de nos rivières et pour fournir la mer en sable comme c’est censé être, l’éolien nécessite des néodymes et terres rares dont la provenance est en majorité douteuse, mais je crois que globalement, c’est beaucoup, beaucoup, beaucoup mieux que la filière nucléaire/gaz/charbon.

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