Ne rentrez pas, sortez ! (de votre coquille)….

 Petite réflexion…

La Rentrée. Je ne peux pas le croire : cette espèce d’égrégore négatif surpuissant est toujours là, sensationnel, dégoulinant, suintant ! Oui, ce concept de Rentrée à l’étable des moutons, de Rentrée des poules dans leur cage, de Rentrée vers le fond de la caverne est toujours là, dans le monde d’en bas.

Deux temporalités coexistent : celle Étatique-Scolaire et celle du cosmos.
L’alternance travail-forcé et vacances correspond à la première alors que dans le temps du cosmos, il y a ni travail ni vacance.

La temporalité étatique-scolaire, c’est celle de la masse, celle de la masse de la nasse et de la nasse de la masse qui emprisonnent les individus tant ils sont craintifs et terrorisés en dehors du grégarisme. Ils ne savent vivre que s’ils sont validés par les autres comme membre du troupeau en tant qu’ils valident le troupeau en retour.

Pour certains, ça fait 20 ans qu’ils suivent le troupeau, pour d’autres, 30 ans, 40 ans, 50 ans… Quand ils commencent à se poser des questions — s’ils viennent à s’en poser —, il est trop tard : chaque pas loin du troupeau sera vécu comme une torture toujours plus grande à mesure que les années passent. Il y a un mobile inconscient — lié à la servitude volontaire — qui amènent les gens à courir le plus vite possible vers des seuils apparemment irréversibles pour s’autojustifier jusqu’à la mort : « je n’ai plus eu le choix après avoir franchi tel seuil » — alors qu’ils se dépêchent tous de franchir les seuils… —.

Ils ont pris le pli de l’école, puis celui du travail et des enfants qu’ils emmènent à l’école pour recommencer un tour de roue ; le pli du crédit dans une banque, le pli de ce qu’ils convient de dire et de faire. Ils ont pris tous les plis de la temporalité étatique-scolaire. Ils ne vivront pas. Les mères et les pères se plient en quatre, ploient continuellement sous les attendus. Ils ne font que se reproduire machinalement.

Et jusqu’à leur mort physique, à chaque fois que sonnera la fin du mois d’août, ce sera La Rentrée. Ils suivent le troupeau, il ne peut pas leur venir à l’esprit que ce n’est pas La Rentrée puisque C’EST La Rentrée. Car ce qui est, c’est leur milieu : cette vase putride pleine d’immondices, cette barbotière de pétrole visqueuse. Ils sont comme des goélands figés dans une marée noire dès la naissance.

« L’homme est comme le lapin, il s’attrape par les oreilles ». Pour tous ces gens, il suffit de dire les choses, de les écrire et ils le croient. Il suffit de les effrayer un chouia par quelques mots de magie-noire et ils continuent d’avancer.

Ce qu’ils veulent en fait c’est de n’être jamais né. Mais ce qu’ils veulent ce n’est pas d’être resté dans le néant, non, ce qu’ils veulent c’est LE PLACENTA jusqu’à la mort. C’est ça qui dirige leur non-vie : rester une larve dans une poche de protection à partir de laquelle tout arrive pour se maintenir et se conserver dans ce stade larvaire, placentaire, perpétuellement régressif, involutif.

Que ça soit au niveau de la petite histoire de l’individu ou bien au niveau de la grande histoire du monde, tous les efforts sont dirigés dans ce sens du régressif-placentaire-larvaire.

Un fauteuil de cinéma, une voiture, un bureau d’écolier, l’argent ou Maman qui rempli le frigo, le super-marché, les jeux-vidéos l’informatique internet et les smartphones-SMS, toutes les marchandises, toutes les fausses jouissances et paradis artificieux, toute cette organisation mondiale qui vise à déverser sur chacun en continu un flot d’objets et de nourriture diverse, tous ces bibelots joujous doudous à la con, toute cette propagande, toute cette prise en charge permanente par des institutions, par un État qui fixe donc le temps et les rythmes, la cadence. Tous nos objets techniques qui sont des prothèses pour « ne pas avoir à ». Toute la non-vie de l’homme argenté vise à rester une larve dans un placenta, dans une coquille.

Et l’Étymologie de placenta, c’est gâteau ! Oui, voilà, c’est ça, on est passé du néant à la presque-vie, pour rester immobile dans des poches et s’empiffrer comme des porcs (et maintenant on communique avec l’extérieur avec des SMS qui consolident la coquille).

On le voit faire l’enfant qui fait tout pour être enfant le plus longtemps possible. On la voit faire cette dissociété qui fait tout pour que les enfants soient des enfants le plus longtemps possible. Ensuite, on le voit faire cet adolescent — comme on les appelle — qui procrastinent à l’infini pour rester à tout prix une larve jusqu’à ce que l’argent et le travail puissent prendre le relais de Maman qui remplissait qui le frigo et payait le ticket de cinéma.

Ce n’est pas un hasard si le Dieu-Argent porte un nom si proche de celui de la mère : Mammon. Une vie entière dans les jupes de Mammon ! Dans le placenta de Mammon ! Une vie à chialer que Mammon soit là, nous berce. Téter le sein de Maman puis téter les billets de banque de Mammon pour aller chercher au super-marché du lait en poudre. On veut sa Maman et on veut de l’argent (c’est la même chose) ! Voilà, la biographie des gens.

Les choses sont claires : l’homme connaît deux stades d’involution vers la mort. D’abord, il est larve dans un placenta (parents et enfants s’organisent ensemble pour faire durer cela jusqu’à 25 ans). Ensuite, il est larve dans un placenta qui est forcé d’aller périodiquement exécuter une somme de gestes dans le but d’avoir le droit de conserver cet état de larve dans un placenta, le même état que dans la première partie de sa « vie ». C’est tout. Ensuite, il meurt.

L’état de l’homme argenté (l’homme possédé par l’argent), c’est le refus de vivre. Il existe bien-sûr une masse d’hommes qui passent leur « vie » à dire qu’ils ne devraient pas « vivre » ainsi et qu’ils sont en train de changer, d’évoluer, de cheminer. La beauté-laideur de ce mensonge est sidérante. Ce type d’homme a seulement davantage conscience d’être à l’état de larve-placentaire et inventent continuellement des fables concernant leur évolution en cours pour quitter le stade larvaire alors que les faits sont là, ils font comme les autres : ils travaillent pour se maintenir, pour se conserver au stade larvaire. Ces fables servent seulement à procrastiner, à gagner du temps et à rassurer cette part de leur conscience qui sait que quelque chose ne va pas.

Aller ! C’est la Rentrée des larves ! L’heure de se recroqueviller ! C’est Mammon-Maman qui l’a dit. L’heure aussi d’aller travailler pour être bien assuré de demeurer une larve dans sa coquille jusqu’à la mort.

Auteur et source Sylvain Rochex – 29 août 2017 –descolarisation.org

Volti

8 Commentaires

  1. Oui, très juste Volti… L’an dernier, je m’étais fendu d’un billet : https://jbl1960blog.wordpress.com/2016/09/08/%e2%99%ab-et-cest-reparti-mon-kiki-%e2%99%ab/ pour exprimer la même angoisse face à ce leitmotiv qui semble inéluctable sauf si effectivement, on prend le temps de se sortir les doigts du nez…

    Et puisqu’il est fait référence au discours de la servitude volontaire, à raison, dans cet article. Se rappeler que nous pouvons absolument nous emparer de ce texte ancien (par exemple, mais nous pouvons le faire avec bien d’autres), l’étudier et l’adapter au monde d’aujourd’hui !
    Parce que dans les mots d’Étienne de la Boétie dans le discours de la servitude volontaire je pense qu’il n’est nul besoin de rien arracher mais tout simplement de ne plus rien donner ► https://jbl1960blog.wordpress.com/2017/08/12/le-temps-de-la-decolonisation-est-venu/
    Et précisément le Ministre de l’Éducation n’est pas là par hasard, comme BabyMacDeRoth et sa Cour !
    http://www.europe1.fr/societe/blanquer-un-ministre-amateur-de-provocations-pour-le-se-unsa-3423017

  2. Tout cela est très exact, mais peu acceptent et surtout ont le courage de s’arracher à cette servitude.Le monde est basé sur la peur, alors s’affranchir de la routine créée depuis l’enfance… et puis quoi mettre à la place ? diront beaucoup, ils ne savent plus penser, agir, créer, par eux-mêmes, il leur faut la pâtée toute prête.

    Cela me fait penser à quelques lignes d’un livre. Pierre, celui qui raconte l’histoire, un migrant italien, parle de son père, un gros travailleur qui connaît beaucoup de choses, qui peut faire tout ce qu’il veut de ses mains du moment qu’il a un patron qui lui indique le travail à accomplir. Cet homme met sans arrêt de l’argent de côté, au détriment d’ailleurs de ses enfants qui meurent de faim les uns après les autres, car son but est de retourner en Italie et de louer une ferme. Il y arrive plusieurs fois mais…. livré à lui-même ne sait plus rien faire de ses dix doigts ! habitué à être commandé, il est perdu, ne sait même plus planter un poireau, élaguer un olivier, alors une fois l’argent dépensé, il retourne en France, pour à nouveau faire des économies et répéter l’histoire encore et encore…

  3. https://www.youtube.com/watch?v=Pr4NlZxztqs

    Le système scolaire par Franck Lepage

    https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_scratch.gif

  4. Allez les moutons, allez on rentre a la bergerie.
    La rigolade est fine, pour tous c’est la rentrée. En rang par deux et au taf. Pas de rouspetance dans les rangs.
    Vous avez eu droit a votre élection démocratique quinquennale, donc fermez vos gueules.

  5. Bhééé moi quand je vois les gens aisés je les trouves vachement épanoui, ça donne envie, de cravacher dur…mais je suis trop débile pour avoir des résultats https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_negative.gifhttps://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_unsure.gif

  6. Heureusement, de plus en plus de gens quittent ce système autant que possible, quittent leur boulot débilitant et partent à la campagne pour cultiver leur jardin, recherchant tant l’autonomie alimentaire que celle de la pensée.

    Mais d’autres ne peuvent pas le faire, pour différentes raisons. L’appartenance au troupeau en est une, très forte. Le manque de moyens, et la baisse de l’esprit d’initiative due à la “débilisation” croissante (comme nous le citons régulièrement: la télé, les vaccins, les ondes électromagnétiques…) en sont d’autres.
    Certains sont à plaindre, d’autres non.

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