Sierra Leone: Les inondations ont fait presque 500 morts selon un bilan provisoire…

Compassion sélective ?

Des volontaires creusent à la recherche des corps après les inondations et coulées de boue à Freetown en Sierra Leone le 15 août 2017. — Manika Kamara/AP/SIPA

Une semaine après les inondations, les secours sont toujours à la recherche de corps ensevelis…

Un bilan catastrophique… et plusieurs centaines de personnes toujours portées disparues. Les inondations et glissements de terrain qui ont touché Freetown dans la nuit du 13 au 14 août ont fait 499 morts, dont 156 enfants, a-t-on appris dimanche à la morgue centrale de la capitale sierra-léonaise, alors que les secouristes sont toujours à la recherche de corps ensevelis. Le bilan précédent faisait état de 441 morts.

« Jusqu’à dimanche matin, nous avons comptabilisé 499 corps qui ont été enterrés », a déclaré à l’AFP Mohamed Sinneh Kamara, qui travaille à la morgue de l’hôpital Connaught de Freetown, Mohamed Sinneh Kamara. Il n’a pas été possible de confirmer dans l’immédiat ces informations auprès de la Croix-Rouge locale, sollicitée par l’AFP.

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Les plus graves inondations de l’histoire du Sierra Leone

Ces inondations, les plus graves de l’histoire récente de ce pays pauvre d’Afrique de l’ouest, ont tué 162 hommes, 163 femmes, 70 garçons et 86 filles, ainsi que 18 personnes dont le sexe et l’âge n’ont pu être déterminés, a détaillé M. Kamara.

Un appel à l’aide des autorités

L’aide internationale continue à arriver dans le pays, dont les autorités avaient lancé un appel à la communauté internationale, se disant « dépassées » par l’ampleur du désastre. Dimanche, un avion du Ghana a atterri avec des couvertures, des matelas et des vêtements, suivi par un avion affrété par le Maroc.

Dans le même temps, les secouristes continuent à fouiller les décombres à la recherche de corps afin d’éviter la propagation de maladies qui surviennent habituellement après les inondations, comme le choléra ou les diarrhées.

Manque de moyens

Mais sur le terrain, le manque de moyens se fait criant.

« Nous n’avons que huit excavatrices », difficiles à manœuvrer sur un terrain boueux parsemé de rochers, explique le colonel Abu Bakarr Sidique Bah, des forces armées de la Sierra Leone. Alors les secouristes se font « aider » par les chiens errants qui creusent le sol à la recherche de corps en décomposition, indiquant les endroits où fouiller.

« Nous n’avons pas d’hélicoptère, ou de chiens renifleurs entraînés, ni d’experts en médecine légale pour faire le travail », ajoute l’officier, qui parvient toutefois à « découvrir une dizaine de corps par jour » malgré ces difficultés. Quand la zone est inaccessible pour les machines, les hommes creusent le sol avec des pelles, ou à main nue pour dégager des gravats des corps souvent dans un état de décomposition avancé.

Source 20Minutes vu aussi sur Réseau-International

Volti

6 Commentaires

  1. Oui, bien sûr que la compassion est sélective. Une coulée de boue, des inondations, nous sommes plutôt épargnés. Un attentat, c’est peu de choses tant que ça touche les autres. Mais on sait maintenant que ça, ça peut aussi nous toucher. C’est triste à dire mais je crois que c’est dans la nature humaine.
    Peut-être y a-t-il un autre phénomène: l’un est une catastrophe “naturelle”. A la limite, on n’y peut rien. Je dis bien à la limite. Disons qu’on peut y voir un “mauvais coup du sort”( même si je ne crois pas au “sort”). L’autre est une catastrophe “humaine”, la volonté de quelques-uns de faire du mal. Ce n’est pas inéluctable.
    Dernier point: ce qui se passe à notre porte, et ce qui parait loin. Même si le loin s’est beaucoup rapproché à notre époque. Qui peut situer le Sierra Leone sur une carte ? Peut-être pas grand monde…Mais ça rejoint mon premier point: ce qui est proche peut un jour arriver ici. Ce qui est loin… on a le temps… (du moins le croit-on sans doute).

  2. Ce qui est dramatique dans ses pays, c’est que tu as du suite beaucoup de morts. Mais la plupart s’en fichent aussi ça nous touche moins à cause du fossé de culture.

    Akasha.

  3. Ça fait combien de décénnies qu’un attentat terroriste n’a pas tuer un politicien au pouvoir?

  4. C’est dramatique, horrible pour les proches des victimes.
    Il n’y a pas vraiment une raison de se sentir plus ou moins concerné. Avec cette habitude d’être en permanence informé des catas dans le monde on fini par être vacciné de la douleur que cela engendre.

  5. Je pense que toutes les catastrophes, tous les drames quasi quotidiens dont nous avons connaissance, sans compter ce que nous soupçonnons sans en avoir une preuve tangible, finit par nous habituer à toutes ces horreurs.
    Mais il n’empêche que je pense à tous ces pauvres gens qui non seulement perdent le peu de biens qu’ils peuvent avoir mais aussi des membres de leurs familles, me tord le cœur tant je sens mon impuissance…

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