Des paysans rachètent un supermarché pour vendre directement leurs produits…

Voilà une bien belle idée, qui va rapprocher les agriculteurs et les consommateurs. J’espère que cette initiative sera reprise par d’autres, dans toutes les régions de France. Partagez et faites connaître ce nouveau point de vente, pour l’instant en Alsace. Moutons alsaciens témoignez! Par contre on ne nous dit pas si c’est bio ou pas. Merci à lequilibre pourvivre …

Fabrice Renault : Coeur-paysan

Comment faire pour vendre sa production maraîchère directement aux consommateurs, en esquivant les réseaux de distribution traditionnels, qui alourdissent la facture des consommateurs et réduisent comme peau de chagrin les marges des petits producteurs ? Ils sont 35 agriculteurs ou paysans Alsaciens a s’être posés la question. La réponse fut toute simple… se regrouper pour acheter un supermarché !

Les initiatives paysannes pour passer outre la grande distribution se multiplient ces derniers temps. A l’image des 35 agriculteurs du Grand-Est qui se sont regroupés pour racheter une grande surface à Colmar, pour y vendre leurs produits directement du producteur au consommateur.

L’initiateur du projet, qui représente le collectif des 35 paysans est Denis Digel. Il préside le collectif des maraîchers de Sélestat, il explique comment est né ce projet de rachat :

L’idée m’est venue il y a longtemps. Je suis maraîcher et pratique la vente au détail depuis longtemps mais j’en avais assez de livrer mes produits à la grande distribution, de cette pression perpétuelle sur les prix et les services et la situation ne cesse de se détériorer.

Avec d’autres agriculteurs, le paysan a ainsi racheté un ancien magasin Lidl « pour livrer le consommateur directement ». Le magasin rebaptisé Cœur Paysan est un lieu de vente directe où les agriculteurs tiennent des permanences régulières. Ce point de vente est un moyen de proposer d’autres produits, de valoriser les savoir-faire ancestraux des producteurs, ceux dont la grande distribution ne veut pas « où tout est calibré et standardisé », affirme le maraîcher. Lui-même cultive 35 sortes de tomates, « mais les supermarchés ne m’en prennent que deux sortes ».

A produits identiques, nous sommes moins chers qu’en grande surface


Répondre à une demande de produit locaux en forte hausse
Pour Denis Digel et ses collègues, l’objectif est aussi de répondre à une demande en forte augmentation pour les produits locaux. Les agriculteurs sont situés à moins de 40km du magasin. En termes de prix, le porteur du projet indique que dans leur supermarché reconverti:

Les fruits et légumes sont moins onéreux, par exemple le kilo de mâche est vendu 10 euros alors que les grossistes les revendent 12 à 13 euros le kilo (…) Certains produits sont plus chers, concède le maraicher comme les fromages artisanaux, mais la qualité n’est pas la même.

La fin de l’anonymat alimentaire

Concernant le modèle économique du magasin, là encore le mode de fonctionnement est différent de celui de la grande distribution. Les agriculteurs sont propriétaires de leurs produits jusqu’au passage en caisse où une commission de 22 à 32% est prélevée par le magasin. Les producteurs sont ainsi responsables de leurs produits face aux consommateurs et ce sont eux qui en fixent les prix.

Les paysans tiennent également des permanences, de deux demi-journées par mois minimum. Une présence appréciée par les consommateurs qui y voient ainsi un moyen d’avoir une transparence totale sur ce qu’ils achètent. « C’est la fin de l’anonymat alimentaire », souligne Denis Digel, pour qui cet échange producteur-consommateur est important:

On a besoin du retour du consommateur, c’est valorisant et puis nous adaptons, si possible, notre offre à leur demande. Par exemple, des clients ont demandé des nems au volailler pour le nouvel an chinois. Ils ont tous été écoulés!

Chez Cœur Paysan on affiche pas que les prix !

Chez Cœur Paysan, on peut découvrir ou redécouvrir des variétés de fruits et légumes oubliés car délaissés par la grande distribution : c’est une chance gustative et nutritive ! De plus, on achète des produits frais au juste prix, qui rémunèrent correctement les petits producteurs… il n’est pas difficile d’imaginer que ce supermarché pas comme les autres fera bientôt des petits. Peut-être faut-il simplement que cette expérience soit connue du plus grand nombre, pour que d’autres paysans emboîtent le pas de leurs collègues Alsaciens.

Coeur Paysan : 84 Route de Neuf-Brisach, 68000 Colmar – Tel 09 67 83 57 31 – le site internet coeur-paysan.com

Faites connaitre ce magasin pas comme les autres à vos amis. Plus nous serons nombreux à plébisciter ce type de projet, plus il y aura de chance de voir s’ouvrir d’autre points de vente respectueux du labeur des petits producteurs

Cet article a été écrit par Fabrice Renault pour le site Mieux-Vivre-Autrement relayé par Aider-Son-Prochain

Sur le site d’aider son prochain, plein de conseils, d’humour et astuces pour tous les goût, ne vous privez pas de visiter

 

 

Volti

3 Commentaires

  1. Si seulement cela pouvait se faire ici ! même sur le marché il n’y a pas de paysans !
    Un maraicher bio apporte sa production tous les mardi dans une Biocoop mais celle-ci est hors de prix par rapport à d’autres de la même enseigne. Il est vrai que les paysans bio du Var, au moins dans le coin, se sucrent largement, aux dires – mais est-ce exact ? – des divers commerçants bio !

    c’est quand même une bonne chose qu’ils se prennent enfin en main ici ou là, sauf s’ils décident de vendre au même prix que les revendeurs, ce que j’ai déjà vu.
    un producteur bio de Grasse, que je connais depuis des lustres, enfin ce sont ses enfants maintenant, qui fait ses légumes sur place à 30 m du magasin sur son propre terrain, vend plus cher que ce qu’il fait venir par camion d’un autre coin de France même tout proche. j’en ai fait plus d’une fois la réflexion, mais rien à faire, tant qu’il aura des clients…

  2. Un lieu où les producteurs du coin se rassemblent pour vendre leurs produits, voyons… Quand j’étais gamin ça s’appelait un marché je crois. Maintenant c’est un ‘super’ marché, pour faire la même chose finalement. C’est plutôt symptomatique du comportement des consommateurs actuels en fait je trouve…

    Dans mon département je connais deux lieux similaires à celui ci, mais bio. La photo de leur magasin ne montre pas d’indication bio, pas plus que l’article ne le mentionne. Alors si c’est pour soutenir ceux qui, de tout leur grand cœur de paysan, épandent massivement les poisons de Bayer and Co et nous les font bouffer comme un acte citoyen pour notre plus grand profit, ça me fait pas rêver non plus.

    Si c’est moins cher, peut être que ça embêtera un peu la grande distrib locale, et encore, à voir. Connaissant un peu ces requins, je serais curieux de voir l’évolution du prix des fruits et légumes dans les enseignes à proximité dans les mois qui viennent. Mais bonne chance à eux malgré tout.

  3. A part le fait de pouvoir discuter directement avec les paysans, l’intérêt est surtout pour eux. Et c’est déjà bien.

    Le producteur bio du village est très cher. Même si, gentiment, il va faire un prix sur un article, parce qu’il vous connaît. J’ai pris un jour son panier, j’ai été fort déçue. Il n’aurait pas vendu cela à un magasin…

    Il y a, à quelques kilomètres d’ici un marché paysan de ce genre mais je n’y suis jamais allée.

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