Leurs courgettes bio tachées sont recalées chez le fournisseur, des maraîchers en colère….

Il serait grand temps de sortir du monde de la perfection! Les tomates sans défaut n’ont aucun goût, les pommes parfaites ont des dizaines de traitements, et la liste est longue. L’aspect n’a aucune incidence sur le goût. C’est un dogme qui ne touche pas que les légumes, les individus y sont soumis aussi, par la mode “haricot vert” des mannequins. Ne soyez pas moutons de Panurge, refusez le diktat du joli mais insipide ou chimiquement saturé, pour que la perfection soit au rendez-vous.

Un couple de maraîchers bio du Tarn-et-Garonne se sont retrouvés avec 5 tonnes de courgettes sur les bras et ont poussé un coup de gueule sur Facebook. — Au Bio Temps

Elles sont jaunes, elles sont un peu moches… mais elles sont aussi bonnes que les top modèles qui ont réussi le casting de l’année. On parle bien de courgettes et pas de mannequins. Et pourtant, comme des jeunes filles qui n’auraient pas les bonnes mensurations, les légumes bio de Caroline et Cyril Rous ont été recalées.

De quoi énerver ce couple de maraîchers bio du Tarn-et-Garonne qui a posté dimanche soir un coup de gueule sur sa page Facebook expliquant que les fournisseurs n’avaient pas retenu leurs courgettes « parce que les consommateurs veulent des courgettes toutes jaunes, pas une petite tache de couleur verte, pas le moindre défaut. »

Des messages de soutien de toute la France

Un post devenu viral d’Au Bio Temps, partagé par de nombreux consommateurs révoltés contre le diktat du légume parfait. Des soutiens de toute la France, certains se proposant d’acheter depuis Paris ces courgettes en dehors des standards.

Jolie photo, non?! Tous les jours, nous passons des heures à ramasser des courgettes jaunes longues et rondes pour les livrer à un revendeur bio. Ceci est une partie de la récolte des courgettes de la semaine. Ces courgettes n’ont pas été validés au casting et pourquoi? Parce que les consommateurs veulent des courgettes toutes jaunes, pas une petite tâche de couleur verte, pas le moindre petit défaut. Donc voici une partie ce qui reste de la récolte hebdomadaire. Nous avons … Afficher la suite

« Nous sommes installés depuis quatre ans et c’est la première fois que cela nous arrive. Sur la photo, il y a une tonne de courgettes mais il nous en reste cinq tonnes, refusées par les plateformes de fournisseurs des magasins bio. Ce qui nous énerve c’est que ça n’a rien à voir avec leurs qualités gustatives. Or ces légumes on les ramasse, on les trie et on perd de l’argent », relève Cyril Rous.

Pour éviter qu’elles soient jetées, le couple en a donné à la Croix Rouge. Des personnes sont aussi venues en acheter directement à l’exploitation et des restaurateurs toulousains vont se réunir pour en prendre plusieurs kilos. « Ils sont indignés, car une fois transformées, elles ont le même goût », plaide le maraîcher.

On a beau être dans le secteur de l’agriculture bio, censé porter des valeurs, pour Cyril Rous certains grossistes « sont des gens largués vis-à-vis du bio ».

Il espère que leur coup de sang ne restera pas au stade du simple buzz et que les consommateurs prendront conscience que ce n’est pas l’apparence qui compte.

En 2013, dans le cadre du Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire, des pubs mettant en scène des légumes moches avaient été réalisées par le ministère de l’agriculture. Depuis quelques années, les « disco soupes », qui donnent une seconde chance à ces légumes mal aimés, se sont multipliés. Mais il reste encore du job pour faire évoluer les mentalités.

Publié par 20Minutes

Volti

7 Commentaires

  1. Ces directeurs de magasins bio ne doivent pas avoir de jardin…

    Il faut voir la tronche des légumes de mon jardin en général. Les tomates où on récupère juste un petit bout qui ne soit pas attaqué par la rouille, les carottes déjà moitié mangées par les rats taupiers, les feuilles de roquettes pleines de trous de bêtes, les salades montées en graines où on récupère quand même les feuilles bien amères, etc.
    Mais on l’a fait poussé soi-même, alors on mange tout ce qu’on peut. On rince un coup dans de l’eau vinaigrée pour virer les bestioles, et basta !

    Faire pousser des légumes normalement, c’est à dire sans produits chimiques, c’est une bataille constante.

    J’avais acheté 12 plants de salade bio au printemps, les 12 se sont fait manger par le ver blanc… Les seules qui me sont restées sont celles qui se sont resemées toutes seules de l’année dernière. Je me suis demandé si les plants achetés n’avaient pas, inclus dans la motte, le petit bébé ver en gestation…(comme çà on en rachète d’autres…)

    J’avais le label bio, et je l’ai quitté fin 2016. Il ne veut plus rien dire, ils sont chiants et ne nous font pas confiance, puisqu’ils se sentent toujours obligés de contrôler. Et ça coûte trop cher d’être labellisé, ça m’oblige à monter mes prix. Personnellement je ne change rien à ma façon de produire, et mes clients me font confiance. Ça me va bien !

  2. Depuis plus de vingt-cinq ans j’achète à un agriculteur mes patates pour l’année dès leur récolte. il a toujours refusé de “s’embrigader” dans la filière bio, car il y a trop de contraintes. Je le connais bien, je sais que ses pommes de terre pourraient figurer dans tous les magasins bio sans problème, en plus elles sont tellement bonnes qu’en acheter ailleurs quand j’en manque en fin de saison, c’est à dire à peu près maintenant, j’hésite car je les trouve dégue… en bio ! et que dire du prix 1€ le kilo au lieu de 2€ au magasin ! L’an dernier il m’a prévenue qu’il allait un peu augmenter son prix cette année, cela m’est égal, à tous ses clients aussi, je n’ai jamais entendu personne se plaindre de la qualité.

    Je comprends les magasins qui refusent ce qu’ils savent ne pouvoir vendre. Les gens veulent en bio, exactement la copie conforme de ce qu’ils trouvaient, ou trouvent en agriculture habituelle.
    Je le vois dans mon magasin, en ce moment je prends des courgettes jaunes qui ne sont pas parfaites, mais très bonnes, juste à côté il y a les vertes, celles-ci attirent toutes les mains, or elles sont bien plus chères… mais elles présentent mieux ! décidément la sottise, la non réflexion, sont vraiment bien présentes à tous les niveaux…

  3. Les fruits et légumes que j’achète en locale ou ceux du jardin, qu’est-ce qu’ils sont moches et pleins de tares, mais qu’est-ce qu’ils sont bons!

  4. Dans un monde ou tout est axé sur le visuel, on finira par manger du poison, pourvu qu’il soit beau….

    • Je profite ici pour saluer et te remercier de tes vidéos, le système D du résilient c’est magnifique et à la portée de beaucoup.

      Tu devrais contacter Mouton Lucide sur FB, il va faire un tour de France des initiatives.

      https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_bye.gif

  5. Vu la tronche de certains Zélus, il y en a beaucoup qui devraient etre recalés.

    Surtout vu leur pedigree.

  6. même dans les jardins familiaux ,les jardiniers sont obsédés par le grosseur et la beauté de leurs légumes donc c’est à désespérer

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