Au pied du sapin…

Il n’y a pas un souci  là? On ne cherchera pas les bénéficiaires de ses baisses, ni la destination. Les moutons ruminent, pour eux ça augmente et la laine se fait de plus en plus rare…

Paris, mercredi 21 décembre 2016

La nouvelle tombe, sans surprise, sur le site du gouvernement : « Le budget 2017 a été adopté ». Et de fournir un résumé :

« Le budget 2017 conforte dans la durée les baisses d’impôt pour les entreprises. Le taux d’impôt sur les sociétés baissera donc progressivement pour atteindre 28 % en 2020 (contre 33,3 % aujourd’hui). Le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) passera quant à lui de 6 % à 7 %. »

Noël approche, le Medef aura ses souliers garnis au pied du sapin…

Dans les médias, ça fait à peine des brèves. On cherche en vain un chiffrage : combien ça va coûter à l’Etat ? Ca passe inaperçu, ces dizaines de milliards. C’est un symptôme : on s’est habitués à l’avalanche de cadeaux pour le patronat, et que ça soit compensé par des « baisses de budget » pour les hôpitaux, la Justice, la Culture, ou par des taxes injustes, la TVA, les impôts locaux.
Même les PDG, d’ailleurs, ne disent plus merci, « les organisations patronales » seraient « circonspectes » d’après Le Figaro. Un peu comme ces mômes, vous savez, blasés de recevoir trop de jouets.

Il faut se souvenir d’un autre temps, alors, d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, d’un temps où les patrons et leurs porte-voix étaient tout surpris que les socialistes fassent ça.
« Le coût de la baisse des taux de l’impôt sur les sociétés est énorme, s’étonnent Les Échos, puisqu’il est estimé à 13 milliards de francs » (13/09/91). À l’automne 1991, la presse financière est stupéfaite, surprise de l’offrande que « la gauche » s’apprête à faire au patronat : « Cette mesure, qui coûtera à l’état 7,7 milliards de francs en 1993, est un cadeau fiscal aux entreprises, mais également à leurs actionnaires » (La Tribune, 22/10/91).
D’autant que, dans quelle France est prise cette décision ? Dans un pays à la croissance radieuse, à l’état généreux, aux caisses débordantes ? Pas vraiment. Ça ressemble à aujourd’hui : en 1991, « le gouvernement affirme sans cesse qu’il faut des réductions budgétaires ». Il opte pour un « prélèvement de 0,9 % des cotisations sociales, l’augmentation du forfait hospitalier, les mini-augmentations de salaire » (L’Humanité, 27/08/91). Mieux : l’« Etat continue de racler les fonds de tiroir pour boucler le budget », notamment en soutirant « 500 millions de francs sur les bénéfices d’EDF » (Le Quotidien de Paris, 18/10/91). Bref, pour à peu près tout, à l’époque, le refrain revient : « Il n’y a pas d’argent dans les caisses. » Pour tout, sauf pour « muscler les entreprises françaises au moyen d’allègements fiscaux conséquents » (La Tribune, 26/08/91).

Marché unique
Que se passe-t-il alors ?

Auteur François Ruffin

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Volti

3 Commentaires

  1. Salut les moutons.
    La fausse baisse des impôts de 33% à 28%, c’est pour les PME (artisans, commerçant) qui ont montées leur structure juridique en société , pour la plus part afin de protéger leur résidence principal et leur famille , (en cas de “crise”par exemple.)
    Il me semble que les entreprises du CAC 40 sont elles déjà à 8%..

    Je vous explique la fausse baisse : 2017 effectivement il y a une baisse de 33 à 28 , mais cette loi prévoit pour 2018 une suppression du taux de la première tranche (environ 30000e ) qui est taxé elle à 15%. Soit une AUGMENTATION DE 44% Pour une entreprise qui ferai 50000e de résultat.

    Bref c’est encore du bourrage de mou, (et ca va être encore plus dur pour les PME artisans….. )

    • pas à plaindre faut pas abuser les mecs carburent au black (et c’est de bonne guerre j’en convient ). Ceux qui ne le font pas et bien qu’ils s’y mettent. Quand je vois le coût de la main d’oeuvre qui avoisine bientôt les 40€ de l’heure franchement je me demande qui peut se payer ça. Perso technique de papa tu te demerdes un maximum à faire les choses par toi même…. ça prends certes un temps fou parfois mais l’économie est sans commune mesure… et les outils acheter d’occasion ou au rabais sont bien vite amortis.

  2. Ben voui m’sieur ! je suis totalement d’accord et c’est bien ce que j’ai fait pendant des années et je n’étais pas manchote, mais maintenant je ne peux plus, alors il faut payer ou s’en passer, ce qui est parfois difficile. Et puis il y a aussi ceux qui ont deux mains gauches et ils sont plus nombreux qu’on ne le pense.
    L’autre jour je suis tombée sur les fesses quand une voisine m’a parlé du plombier qui lui demandait 40€ de l’heure !

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