Les mutuelles obligatoires : un impôt inéquitable de plus, et une avancée vers la suppression de la sécurité sociale

Ne nous laissons pas avoir par les apparences, à l’heure actuelle, la grande majorité des décisions politiques ne sont pas prises en faveur des populations, mais de la mise en place du TAFTA, ce méga-accord commercial qui va nous être imposé et qui ne profitera qu’au pseudo-ennemi de François Hollande: la finance. Pourquoi croyez-vous que le scandale du luxleaks est étouffé? Pourquoi croyez-vous que l’affaire des emprunts toxiques n’est pas réglé au plus vite alors que ses conséquences sont incommensurablement catastrophiques, et cela sans exagération aucune? Pourquoi nous imposent-ils des lois scélérates comme cette véritable saloperie de loi Macron sans aucune respect pour la notion de démocratie, tout comme la loi sur le renseignement, ou la loi Touraine qui va être adoptée sans que cela ne fasse trop de vagues? Nous en revenons toujours au TAFTA, et tout fini par tourner autour de cela

Les mutuelles obligatoires, cela va également dans ce sens, car au final, pourquoi aurions-nous besoin d’une sécurité sociale puisque les mutuelles seront là?  Et savez-vous réellement à qui cela va profiter? À la finance bien évidemment, mais pas que, je vous donne un nom, comme ça, au hasard, quelqu’un qui va se gaver grâce aux mutuelles obligatoires: Guillaume Sarkozy, le frère de l’ex-président vendu au Qatar et conférencier pour la Goldman Sachs entre autres horreurs inscrites sur le CV… C’est ce qui vous est expliqué de manière concise Gérard Delépine, époux de la célèbre Cancérologue dont je ne saurais que trop vous conseiller de regarder la conférence soit dit en passant.

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Ceci sans bénéfice pour la population mais un immense marché offert aux mutuelles et assurances privées.

Par Gérard Delépine chirurgien orthopédiste et oncologue.

Rendre obligatoire l’affiliation a une mutuelle est présenté comme une mesure facilitant l’accès aux soins. En réalité il s’agit d’un énorme cadeau aux systèmes privés instaurant un prélèvement obligatoire de plus sur les salariés et les patrons sans aucun avantage pour l’accès aux soins.

Après avoir répété sans arrêt que beaucoup de Français ne se soigneraient pas faute d’argent (alors que le refus de soins pour raisons financières n’existe réellement que pour les lunettes, les dents et les appareils auditifs) la ministre propose une loi qui ne traite pas le problème. Au lieu de faire rembourser décemment les lunettes, les dents et les appareils auditifs par la sécurité sociale, elle impose une mutuelle obligatoire choisie par les patrons ! Ces assurances complémentaires privées ne rembourseront guère mieux qu’avant ces soins méprisés pourtant essentiels dans une population vieillissante.


Un pas de plus vers la suppression de la sécurité sociale.

Grâce à cette mesure mutuelles et assurances à but lucratif obtiennent l’ouverture forcée d’un marché juteux et, par leur caractère obligatoire, tendent à se substituer à la sécurité sociale. Il suffira d’un décret pour que la sécurité sociale ne couvre plus que 49% des soins et que les complémentaires soient ainsi autorisées (via la loi Le Roux déjà votée) de mettre en place des réseaux fermés qui vous imposeront médecins et soignants kinés ou autres soignants aux ordres,avec les dérives déjà bien démontrées pour l’ensemble des soins aux USA et déjà en optique et dentaire en France.

La mutuelle obligatoire est un nouvel impôt inégalitaire.

Exonérés entre 2004 et 2010, les contrats de complémentaire santé sont actuellement assujettis à la Taxe spéciale sur les conventions d’assurance (TSCA) dont, le taux était fixé en 2013 à 9% pour les contrats dits “responsables et solidaires » et à 14% pour les autres contrats. Ils subissent de plus la taxe CMU de 6.27%. L’absence de progressivité de ces prélèvements fiscaux les rend inégalitaires et les rend beaucoup plus insupportables chez les contribuables à revenu moyen ou faible.

En plus de ces taxes prélevées directement sur les cotisations le salarié paiera un supplément d’impôt sur le revenu : les primes que verse le patron aux mutuelles est considérée comme un avantage en nature octroyé aux salariés.

Il s’additionnera aux salaires effectivement reçus et sera soumis à l’impôt direct sur le revenu. Les salariés paieront donc un supplément d’impôt sur de l’argent virtuel qu’ils n’ont ni demandé ni touché et qui donnera aux patrons un argument de plus pour refuser une hausse de salaire !

Des cotisations ruineuses en regard des prestations versées.

La sécurité sociale qui gère environ 75% des dépenses de santé employait 75200 personnes en 2010 et reverse environ 96% des cotisations perçues alors que les mutuelles santé qu’elles soient à but lucratif ou pas, n’en reversent qu’un peu plus de la moitié ! Comment est possible ? pensez-vous puisqu’une mutuelle ne fait pas de bénéfice ? C’est parce que l’argent des cotisations se dissipe non seulement en impôt (plus de 15%), mais aussi en frais de gestion, en publicité, en dividendes ou en réserve…

Beaucoup de ces soi-disant « mutuelles » sont en réalité des assurances privées cotées en Bourse qui servent de confortables dividendes aux actionnaires, distribuent des salaires exorbitants à leurs dirigeants (avec un cout moyen de leur gestion : 15%), et entretiennent une publicité agressive que vous subissez tous les jours à la télévision et des sponsorings dispendieux (sportifs, people, bateaux, voiture de course etc…)1 pour obtenir une bonne image.

Quant aux vraies mutuelles (sans but lucratif) au nombre de 600 en 2010, elles souffrent d’une gestion suradministrée dont le cout moyen avoisine 23% soit 5 fois plus que la sécurité sociale2. L’effectif de leurs employés est pléthorique (parfois même fictif comme l’a montré le procès de la mutuelle des étudiants) ce qui leur assure des amitiés utiles et même rentables auprès de certains syndicats et partis au pouvoir. On n’explique pas autrement la dérogation scandaleuse qui leur a été accordée par la ministre pour qu’elles continuent à être exemptes de publication de leurs comptes… Elles mettent en réserve ce que les assurances privées distribuent en dividendes. Ces réserves en partie placées en bourse et atteignaient plus de 25 milliards d’euros soit bien plus que ne l’impose la réglementation.

Une autre politique est possible.

Pour réduire réellement les inégalités d’accès aux soins précités, il faut instituer une mutuelle d’état gérée par la sécurité sociale, sur le modèle qui fonctionne très efficacement depuis 1911 en Alsace Moselle3. Cette complémentaire santé serait gratuite pour les plus démunis et rembourserait à tarif équitable les lunettes, les dents et les appareils auditifs. Le surcoût de ces prestations nouvelles peut être facilement récupéré en supprimant les charges indues que supporte la sécurité sociale telles que la liste dite « en sus » (2.5 milliards annuels pour les médicaments et deux milliards pour les « matériels innovants », les vaccinations inutiles (1 milliard annuel) voire dangereuses telles que le Gardasil, et les dépistages peu efficaces ou nuisibles tels que le dépistage du cancer de la prostate (600 millions) ou celui du sein (1.5 milliard annuel)… La remise en question des marchés des médicaments habituels pourrait également rapporter rapidement 10 Milliards d’euros d’après l’étude de Serge Rader médiatisée et soutenue par Mme Rivasi Michèle députée européenne « opérations mains propres » lancée le 6 janvier 2015.

Cette loi sur les mutuelles obligatoires choisies par le patron de l’entreprise consacre la revanche des assurances privées sur les ordonnances de De Gaulle qui ont créé la sécurité sociale. Grâce à Marisol Touraine les assureurs sont en passe de récupérer le budget de la santé dont ils s’estimaient spolié par les héritiers du Conseil National de la Résistance. Ils vont pouvoir le réorienter vers la Bourse.

1- F.Bizard Complémentaires santé le scandale ed Dunod2013
2- Rapport 2008 de la cour des comptes
3- P SCHILLINGER rappot relatif au régime d’assurance maladie complémentaire d’Alsace-Moselle, N° 443 SÉNAT Enregistré à la Présidence du Sénat le 29 février 2012

Source: Ametist.org

 

Benji

4 Commentaires

  1. La mutuelle obligatoire dans mon entreprise me coûte un bras alors que j’en ai pas besoin, ma compagne a aussi une mutuelle obligatoire qui me couvre. Ceci n’est pas un système de méchants capitalistes libéral mais bien le parfait exemple du capitalisme de connivence (avec nos chers élus). Quand à l’article, tout le monde ne fait pas les mêmes conclusions quant à efficacité de la sécu. Je vous joint un petit lien pour avoir une vision des vrais libéraux. C’est toujours intéressant d’avoir plusieurs sons de cloches.
    http://h16free.com/2015/08/12/40593-ouf-heureusement-quen-france-la-sante-est-collectivisee

    • Il est toujours possible de refuser de contracter cette mutuelle “obligatoire” imposée via l’employeur si l’on justifie en avoir déjà une au moins aussi avantageuse (ou couvert par celle de notre conjoint(e))
      Mais ce refus doit intervenir avant la signature dudit contrat …

      Dans tous les cas, c’est bel et bien un vol impôt au bénéfice d’une oligarchie multimillionnaire …

      M.G.

  2. Bravo ! Donner encore plus de pouvoir aux privés, quel génie !

    J’ai fait le choix de ne pas avoir de mutuelle depuis quelques années, parce que ça me rebute de donner ne serait-ce que dix-sept euros par mois pour enrichir des connards qui ne sont même pas fichus de rembourser mon appareil dentaire qui me coûte les yeux de la tête tout ça parce que j’ai plus de seize ans (j’en ai vingt-quatre), ce dont j’aurais vraiment besoin, alors que je ne vais chez le médecin qu’exceptionnellement.

    Quant à la mutuelle obligatoire, qui plus est venant directement des employeurs, ça me rappelle ces années à la Poste, où sur mes innombrables contrats précaires on comprenait la mutuelle de la boîte, qui s’apprêtait à décompter de mon salaire plus de soixante-dix balles, pour une jeunette pétant la forme, quand je n’en n’aurais payé que dix-sept avec une mutuelle indépendante ! À chaque contrat, il fallait faire la demande explicite de remplir la fiche mentionnant qu’on n’acceptait pas leur Mutuelle Générale chérie, mais c’était bien ma chance d’être précaire, car les fonctionnaires, eux, bénéficiant d’un beau CDI, étaient contraints de s’y soumettre.

    Bref, une liberté de moins, encore, on est plus à ça près…

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