Le père de Mohamed Merah a été expulsé du pays. Effectivement, c’est un clandestin, comme beaucoup d’autres sur le territoire. Suivant un rapport officiel du Sénat datant de 1998: « entre 200.000 et 400.000 étrangers en situation irrégulière seraient aujourd’hui présents sur le territoire national et entre 80.000 et 100.000 migrants illégaux supplémentaires y entreraient chaque année« , depuis,les chiffres ont dû évoluer, mais à première vue, le cas du père de Mohamed Merah serait une priorité… Alors pourquoi l’expulser ainsi du sol français en parler autant dans la presse? Car c’est le père d’un terroriste présumé? Car il est en situation irrégulière depuis plusieurs semaines? Ou simplement par ce que ce qu’il a a dire est dérangeant et pourrait amener à un scandale d’état? Car le père affirme avoir reçu des vidéos réalisées par son fils avec son téléphone lors de ses derniers moments, ce qui prouverait que Mohamed, retranché dans son appartement toulousain, avait été « éliminé » par les policiers du RAID. Le père, Mohamed Benalel Merah, avait donc suite à cela déposé une plainte contre le RAID pour « meurtre ».
Mohamed Benalel Merah a été arrêté à proximité du cimetière dans lequel sont fils a été enterré en toute discrétion, pour être ensuite entendu par la police aux frontières de Toulouse dans le cadre d’une procédure de droit au séjour. Suite à cela, il a fait l’objet d’une procédure d’éloignement, et à été embarqué dans un avion à l’aéroport de Toulouse-Blagnac qui a décollé à 13H29. Expéditif non? Tout cela en une seule journée?
Mais il est important de revenir sur cette fameuse « affaire Merah », avec un terroriste djihadiste qui fumait, buvait de l’alcool et sortait en boite de nuit, pas vraiment l’image du fou d’Allah que certains décrivent comme étant l’ennemi de la France. En effet, avec cette affaire, il y eut la théorie du complot, celle-ci aidée par de nombreuses questions dont les réponses furent parfois inexistantes. Peut-être que relancer ces questions aidera à comprendre le pourquoi de l’expulsion en priorité de Mr Mohamed Benalel Merah. Ce sont 56 questions qui sont posées, liens à l’appui afin que chacun puisse vérifier, et combien de véritables réponses? pratiquement aucune:
1/Pourquoi les policiers incompétents du RAID et de la DCRI ont-ils reçu une Légion d’honneur ? Les premiers n’auraient pas réussi à capturer Merah vivant tandis que les seconds, chargés du renseignement, auraient sous-estimé, dans le passé, sa dangerosité supposée. Paradoxalement, ce double échec se voit pourtant récompensé par une prestigieuse décoration.
2 /Comment la fiche des renseignements relative à Mohamed Merah, créée en 2006, a-t-elle pu disparaître le 30 mars 2010 pour réapparaître le 2 décembre 2011 ? Curieusement, l’homme était entretemps décrit par la DCRI comme quelqu’un de « fiable »selon un document classé secret-défense et consulté par Paris-Match. Un terme qui renvoie au jargon désignant un « indicateur », déjà en activité ou potentiel.
3/Pourquoi le portrait-robot initial du « tueur à scooter » diffère-t-il à ce point de la physionomie de Mohamed Merah ? Au soir du 19 mars, jour du drame perpétré au collège-lycée Ozar Hatorah, les descriptions récoltées depuis 4 jours faisaient état d’un homme au « visage blanc »avec des « yeux bleusou verts ». Contrairement à ce qu’affirme Le Monde pour discréditer cette piste, très débattue sur les forums du web, ce n’est pas un seul témoin- une résidente de Montauban surnommée Martine et qualifiée alors de « crédible » par les enquêteurs- qui décrit un autre type d’homme mais bien plusieurs personnes qui seront interrogées par la police toulousaine, notamment des élèves de l’établissement scolaire privé. Paris-Match rapporte ainsi le récit détaillé de « David et Ruben » tandis que le quotidien Le Progrès a recueilli le témoignage d’un élève originaire de Lyon qui décrit un tueur « aux yeux verts ». Chose étrange, dans la longue retranscription de la négociation du RAID publiée mardi par Libération, Mohamed Merah se serait lui-même étonné du « pipeau » de Martine à son sujet. Son interlocuteur, Hassan L. de la DCRI, lui aurait alors rétorqué, a contrario de l’avis exprimé auparavant par la police judiciaire, qu’il s’agissait simplement d’une « folle »...
4/Comment s’explique le prétendu coup de fil de Merah à la chaîne France 24 ? Dans la nuit du mercredi 21 mars, vers 0h45, la journaliste Ebba Kalondo a reçu l’appel d’un homme revendiquant en détail les sept meurtres de Toulouse et Montauban. Depuis une cabine téléphonique située à 800 mètres du domicile de Merah, l’individu se serait servi d’une carte prépayée, renvoyant vers un opérateur espagnol, pour s’entretenir durant onze minutes avec la rédactrice en chef. Hormis l’absence de tout enregistrement permettant d’identifier avec certitude la voix de Merah, un autre problème apparaît : comment le jeune Toulousain a-t-il pu quitter son domicile autour duquel deux caméras, gérées par la DCRI, étaient disposées depuis mardi matin ? Une surveillance humaine était déjà en place la veille et les policiers admettent aujourd’hui que le visage de Merah a été aperçu à sa fenêtre, mardi vers 10h. Alors qu’il est encerclé depuis lundi par plusieurs agents, issus de la DCRI en première ligne et de la Brigade de Recherche et d’Intervention en arrière, comment Merah a-t-il pu quitter mardi son domicile librement, visiter une amie vers 21h et s’entretenir longuement avec des camarades des Izards en plein air, autour de minuit, avant de passer un coup de fil à France 24 puis de regagner son appartement et garer tranquillement sa Mégane à l’arrière de son immeuble, tout cela sans être interpellé ni même aperçu ?
5/Y avait-il un ordinateur connecté à Internet dans l’appartement de Merah durant l’assaut du RAID ? La question a son importance : Claude Guéant et le Parquet de Paris affirment que le Toulousain ne disposait d’aucun ordinateur ou autre appareil de prise de vues qui lui aurait permis d’envoyer une vidéo à l’extérieur. Problème : un passage d’une enquête réalisée par Paris-Match avant ces déclarations officielles et décrivant les éléments retrouvés après le siège du RAID vient précisément contredire l’assertion de l’ex-ministre de l’Intérieur. Extrait du chapitre 11 : « sur l’écran de son ordinateur, 3 fenêtres sont ouvertes : l’une sur un site islamiste qui diffuse des scènes de torture, révèle un enquêteur de la police judiciaire,une autre, sur un jeu vidéo et une 3ème sur un site pornographique : le triptyque d’un déséquilibre profond ».
6/Mohamed Merah disposait-il d’un téléphone portable lors du premier assaut raté du RAID ? Zahia Mokhtari, avocate de père Merah, affirme détenir deux vidéos enregistrées à partir d’un smartphone dans lesquelles le jeune homme aurait crié à son innocence. Sa sœur aîné, Souad, lui avait offert fin 2011 un téléphone portable doté du numéro 06212378XX. Fait méconnu, un premier compte-rendu de l’opération du RAID rapportait l’échange conjoint d’une arme et d’un portable contre le talkie-walkie fourni par les policiers pour négocier avec le suspect. En outre, un article du Parisien évoquait également la mise sur écoute, pendant le siège de l’appartement, de deux lignes téléphoniques actives au nom de Mohamed Merah. L’ex-ministre de l’Intérieur a pourtant répété à maintes reprises que Merah n’avait aucun moyen personnel pour communiquer à l’extérieur.
7/A quoi joue Zahia Mokhtari ? L’avocate du père de Mohamed Merah, qui a déposé plainte contre X pour « meurtre avec circonstances aggravantes » ne cesse, depuis le 1er avril, de temporiser la remise à la justice des vidéos démontrant, selon elle, l’innocence du jeune homme. Curieusement, seul un quotidien proche des services secrets algériens, Echourouk, a bénéficié de « l’exclusivité » d’une retranscription des vidéos, directement fournie par le cabinet de l’avocate. Le texte d’une telle retranscription peut être mis en doute dans la mesure où aucun journaliste indépendant n’a eu publiquement accès aux images. En outre, si l’on en croit la presse algérienne, la dernière conférence de presse de Zahia Mokhtari, mi-juillet, était émaillée de grossières erreurs factuelles à propos de Mohamed Merah dont elle dresse également un portrait excessivement angélique.
8/Pourquoi une telle sur-communication de l’appareil d’Etat dès le lundi 19 mars, jour de la tuerie perpétrée au collège-lycée Ozar Hatorah ? Au-delà du plan écarlate instauré dans la région et de l’inévitable exploitation politicienne en pleine campagne électorale, qu’a-t-on pu observer ? Claude Guéant transformé en procureur local, Nicolas Sarkozy débarqué trois heures après le meurtre de l’enseignant et des enfants pour afficher son émotion et gêner au passage le travail des secouristes, Bernard Squarcini -en charge de la DCRI- également présent sur place et son numéro 2, le discret Frédéric Veaux, accordant exceptionnellement une interview à TF1, Frédéric Péchenard-directeur de la police nationale- arrivé mercredi matin pour superviser à son tour les opérations du RAID, sans oublier, déjà sur place, François Molins, procureur de la République de Paris, Olivier Christen, en charge de la section antiterroriste du Parquet de Paris et Eric Voulleminot de la police judiciaire-unité de la SDAT, François Fillon pour accueillir les corps lors d’une cérémonie spéciale à l’aéroport de Roissy et Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères, expédié à Jérusalem pour les obsèques alors qu’un simple secrétaire d’Etat était présent pour l’enterrement au Maroc d’Imad Ibn Ziaten, premier militaire abattu. Comme le faisait remarquer Yves Bonnet, ancien responsable du contre-terrorisme, il est extrêmement rarissime de voir des cadres de la police communiquer à ce point sur une opération en cours.
9/Comment s’explique le verrouillage de l’affaire Merah, à tous les niveaux, par le clan Sarkozy ? Outre l’ex-Président et son fidèle bras droit Claude Guéant, on peut constater la présence de François Molins, ancien directeur de cabinet de Michèle Alliot-Marie, et de Henri-Michel Comet, préfet de Midi-Pyrénées et ex-secrétaire général de Guéant à l’Intérieur, sans négliger Péchenard, ami d’enfance de Sarkozy et d’Amaury de Hautecloque -l’homme en charge du RAID ainsi que Squarcini, intime de l’ancien chef de l’Etat. Deux autres noms s’ajoutent à ce groupe : Guy Teissier, le président ultra-sarkozyste de la délégation parlementaire au renseignement qui a dédouané la DCRI et la DGSE de toute bavure, et Abdallah Zekri, membre du CFCM et ex-militant de l’UMP, qui fut envoyé à Toulouse pour superviser les obsèques expéditives de Mohamed Merah.
10/Quelle confiance accorder aux enquêteurs de la section antiterroriste du Parquet de Paris ? Par expérience, ces derniers collaborent régulièrement avec la DCRI. Ces deux mondes, en vase clos, s’interpénètrent. Quant à François Molins, procureur de la République de Paris, sa connivence avec le clan sarkozyste a même été évoquée par François Hollande lors du débat électoral de l’entre-deux tours. Le futur chef de l’Etat s’étonnait du caractère politisé de la nomination présidentielle -à la tête du Parquet de Paris- d’un ex-directeur de cabinet ministériel si proche de l’UMP.
11/D’où provient la carte de visite d’un policier -chargé de la sécurité de Nicolas Sarkozy- qui fut retrouvée dans le box de Merah ? S’agit-il là d’une pièce à conviction fondamentale ou d’une fausse piste délibérément fabriquée pour induire en erreur ?
12/Comment Mohamed Merah s’est-il procuré un gilet pare-balles de la police, de taille dite « gendarmette » et adapté à sa fine silhouette ?
13/Pourquoi le colt 45 détenu par le jeune homme est-il caractérisé par une modification spécifique aux forces d’élite de la police française ?
14/Comment Merah a-t-il pu s’envoler le 19 août 2011 pour le Pakistan sans être signalé à la DCRI, pourtant présente à l’aéroport de Roissy, alors qu’il était auparavant l’objet de 1200 heures de surveillance et d’une inscription dans le Fichier des Personnes Recherchées ainsi que dans la base de données CRISTINA ?
15/Comment la DCRI peut-elle prétendre avoir été informé de l’interception- par la CIA- de mails envoyés par Merah depuis le Pakistan au lendemain seulement, soit six mois plus tard, des tueries de Toulouse et Montauban ?
16/Quelle est la source et la fiabilité d’Il Foglio, quotidien italien proche des néoconservateurs américains et israéliens, selon lequel Merah a voyagé au Moyen-Orient grâce à une couverture établie par la DGSE ?
17/Pourquoi le Shin Beth, service israélien du renseignement intérieur, ne peut-il confirmer l’affirmation de Bernard Squarcini, ex-patron de la DCRI, selon lequel Merah a été arrêté à Jérusalem en possession d’un couteau ?
18/Comment le centre SITE, dirigé par l’Israélo-Américaine Rita Katz et chargé de surveiller les sites islamistes, a-t-il découvert, le 31 mars, la revendication -mise en ligne mais prétendument retirée aussitôt– des tueries de Toulouse par un mouvement terroriste dénommé Jund al-Khilafah ?
19/Quels sont les passeports utilisés par Merah pour voyager ? Le dossier secret-défense de la DCRI, consulté par Paris-Match, révèle que les photocopies relatives aux tampons des pays visités sont manquantes. En mars 2010, Merah a renouvelé son passeport algérien, six mois après l’obtention, à sa sortie de prison, d’un nouveau passeport français. Curieusement, le journaliste Jean-Marie Pontaut affirme, pour sa part, que Merah a reçu un autre passeport français, également en mars 2010, soit 4 mois avant son premier périple au Moyen-Orient. Le jeune homme a-t-il pu disposer de plusieurs passeports différents sous une autre identité ?
20/Pourquoi le RAID, rattaché à la police, a-t-il été envoyé plutôt que le GIGN, plus indépendant de la tutelle politique ?
21/Pourquoi des gaz lacrymogènes -et non pas incapacitants, formellement interdits par les conventions internationales- n’ont-ils pas été utilisés plus tôt pour neutraliser le suspect ?
22/Pourquoi choisir un siège spectaculaire de l’appartement, durant 32 heures, plutôt que la mise en place d’une « souricière » pour l’interpeller rapidement à la sortie de son domicile ?
23/Comment 300 balles d’un côté, 69 de l’autre, ont-ils pu être échangées -au terme d’une heure pour progresser vers la salle de bain- lors d’une fusillade d’environ 5 minutes dans un appartement d’à peine 38m2 ?
24/Qui a effacé l’audio original, curieusement capturé sur un simple smartphone, de la négociation entre Merah et les policiers ?
25/Pourquoi y-a-il différents rapports à propos du nombre d’impacts de balles sur le corps de Merah ? 24 selon la Dépêche du Midi, 28 pour le patron du RAID, 31 selon Paris-Match et 87 d’après l’avocate du père de Merah.
26/Pourquoi un camion de pompiers, comme le rapporte Le Monde du 23 mars, a-t-il été spécialement déplacé pour cacher la vue aux journalistes lors de l’assaut du RAID ?
27/Pourquoi Charles Pasqua, ex-ministre de l’Intérieur et ancien mentor du tandem Sarkozy-Guéant, a-t-il affirmé, jeudi 22 mars sur I Télé, qu’il n’avait jamais cru à la capture de Merah vivant ?
28/Comment s’explique le délai anormalement long pour identifier Merah à travers son usage d’Internet ? Son nom sera évoqué pour la première fois lundi 19 mars, à 9H du matin, par les enquêteurs, soit 1 heure après le quadruple meurtre d’Ozar Hatorah. Du lundi 12 au jeudi 15 au soir, il aura fallu près de quatre jours pour identifier les 576 adresses IP ayant consulté l’annonce du premier militaire et trois jours supplémentaires pour faire des recoupements avec, notamment, le fichier CRISTINA dans lequel la mère de Merah était inscrite.
29/Comment Merah a-t-il pu confier au RAID et à la journaliste de France 24 avoir d’autres projets d’attentat pour les prochains jours alors qu’il aurait déjà laissé, chez une amie et selon des enquêteurs interrogés par Paris-Match, un testament-confession plié dans un Coran ?
30/Pourquoi deux plaintes, dont l’une circonstanciée pour agression, ont-elles été déposées contre Merah en juin 2010, signalées à la DCRI mais finalement classées sans suite en janvier 2011 ?
31/Quelle est la « source policière » ayant indiqué aux journalistes que le frère de Merah, Abdelkader, aurait déclaré avoir été « fier » des actes imputés à son cadet alors que son avocate a démenti l’existence de tels propos ?
32/Comment Merah, non anglophone et piètre arabophone, a-t-il pu parvenir à s’introduire en solo dans la dangereuse région pakistanaise du Waziristan, à la fois bastion des talibans et nid d’espions ?
33/Comment Merah a-t-il réussi à devenir un tireur -qualifié de « professionnel » selon les enquêteurs présents à Montauban- après seulement deux jours de formation prodiguée, d’après les autorités françaises, dans la ville pakistanaise de Miranshah ?
34/Pourquoi la présence de Mohamed Merah en Afghanistan, en novembre 2010 et sous son patronyme, a-t-elle été démentie par l’ISAF ?
35/Comment s’explique l’apparente décontraction de Merah, selon plusieurs témoins, au soir du double meurtre de Montauban ou dans l’après-midi de la tuerie d’Ozar Hatorah ?
36/D’où provenait exactement l’argent de Merah ? L’homme aurait constitué un butin « entre 20000 et 30000 euros » selon les autorités alors qu’il était censé vivre du RSA -390 euros par mois- et payer un loyer de 160 euros. Officiellement, c’est grâce au « banditisme » qu’il a pu amasser cette fortune lui permettant de s’octroyer, en vrac, un arsenal d’armes considérable, plusieurs voitures en location ainsi qu’un MacBook et une caméra GoPro HD. Mi-décembre 2011, Merah a ainsi effectué un règlement de 1235 euros auprès d’une agence de location automobile. Un mois plus tôt, l’homme a pu aisément louer, selon un témoignage recueilli par M6, « une fiesta, une punto et une ibiza » en l’espace de quelques jours.
37/Pourquoi les sénateurs n’ont-ils pas été autorisés à auditionner les deux responsables des services de renseignement ? Leurs ministres de tutelle, Claude Guéant et Gérard Longuet, ont refusé la rencontre. Des experts proches du pouvoir, à l’instar d’Alain Bauer, ont justifié la décision gouvernementale au moyen d’un prétexte discutable : l’existence d’une délégation parlementaire au renseignement, seule habilitée -selon lui- à pouvoir interroger les patrons de la DCRI et de la DGSE. Problème : cette délégation, dirigée par Guy Teissier-ancien militant d’extrême droite, ultra-sarkozyste et signataire du très droitier « Pacte des Amis d’Israël », s’est réunie à huis-clos pour entendre Bernard Squarcini et Erard Corbin de Mangoux. A la sortie, Guy Teissier a fait savoir par un communiqué inhabituel et lapidaire qu’il n’y avait « aucune ombre au tableau » dans les actions des services secrets dans l’affaire Merah. Ironie démontrant l’hypocrisie de la procédure, Guy Teissier n’a dû rendre compte, en détail, de l’audition qu’au chef de l’Etat, lui-même impliqué dans la gestion de l’affaire.
38/Quel est le but des nombreux appels téléphoniques, effectués le jour de la tuerie d’Ozar Hatorah, par l’antenne toulousaine de la DCRI sur le portable de Merah ?
39/Quelle est la fiabilité du propos -imputé à Merah- selon lequel il aurait filmé avec sa caméra GoPro des gendarmes restés passifs lors du meurtre du premier militaire ?
40/Pourquoi Merah serait-il parti le 17 juillet 2010 au Moyen-Orient en démarrant par l’Allemagne avant de gagner la Turquie puis seulement la Syrie ?
41/Comment s’expliquent les obsèques expéditives de Merah, enterré dans un cercueil plombé en l’absence de sa famille et sans avoir fait l’objet d’une contre-autopsie ?
42/Quelle est la cause exacte de la confusion relative à l’interdiction d’un enterrement en Algérie ? Les autorités du pays imputent le refus au maire d’une localité mais celui-ci dément s’être opposé à la requête du père de Mohamed Merah.
43/Pourquoi Merah a-t-il demandé à une amie, croisée en discothèque samedi 17 mars, de l’héberger à partir du mardi suivant ? Comme prévu, le jeune homme a ramené des affaires dans son appartement ce mardi, vers 21h, avant de s’entretenir, sereinement d’après elle, de projets d’avenir.
44/Pour quel motif Merah décide-t-il de rentrer chez lui, dans la nuit de mercredi 21 mars, alors qu’il se sait recherché par la police ? Son nom circulait depuis lundi après-midi dans le quartier des Izards en raison d’une visite de la police judiciaire, venue interroger son ex-employeur. Deux heures avant le retour à son domicile, Merah avait passé la fin de soirée aux Izards, discutant, longuement et à l’extérieur, avec ses camarades de jeunesse.
45/Pourquoi Merah, féru d’Internet et ex-membre de la plate-forme Skyblog, n’a-t-il pas mis en ligne la vidéo des tueries de Toulouse et Montauban ? Si l’on en croit la retranscription de la négociation entre le RAID et le jeune homme, publiée le 17 juillet sur 173 pages par Liberation.fr, Merah aurait voulu, pour jeter « l’effroi dans les cœurs », envoyer sa vidéo de 24 mn sur Youtube mais il a dû renoncer car le site refuse la mise en ligne de toute vidéo d’une durée supérieure à 15 mn. Un prétexte absurde : non seulement Youtube autorise désormais des durées supérieures pour tout utilisateur régulier mais, surtout, il existe de nombreux autres sites qui permettent immédiatement, à tout nouvel inscrit, la publication d’une vidéo de 24 mn.
46/Qui a envoyé la clé USB, reçue par le bureau parisien d’Al Jazeera le lundi 26 mars et contenant la vidéo des tueries ? Détail méconnu, le film a été réalisé à partir du mardi 20 mars car les noms des sept victimes, révélés alors par la presse, apparaissent en surimpression dans les images.
47/Comment s’explique l’absence -typique d’un tueur professionnel- de toute trace ADN de Mohamed Merah sur les trois scènes de crime ainsi que sur le chargeur retrouvé à Montauban ?
48/Pourquoi Merah n’a-t-il pas été « judiciarisé » à son retour du Pakistan ? De nombreux citoyens français ont été interpellés et convoqués devant le juge en raison de leurs liens supposés avec la mouvance salafiste ou terroriste. A l’inverse, le Toulousain a bénéficié, en dépit de ses voyages et de ses amitiés au sein de l’islamisme radical toulousain, d’un exceptionnel traitement de faveur.
49/Comment s’explique le prétendu basculement idéologique de Merah dans sa volonté de « mettre la France à genoux » ? Plusieurs témoins rapportent qu’au mois de juin 2010, lors du Mondial de football, Merah était considéré comme un patriote français, hostile à l’Algérie et attiré par les métiers militaires. En raison de son casier judiciaire, il s’orienta, le mois suivant, vers la Légion étrangère.
50/Merah a-t-il réellement abandonné les tests pour intégrer la Légion étrangère ? Un document secret-défense consulté par Paris-Match révèle une contradiction à ce sujet : selon le récit officiel rapporté par les médias depuis fin mars, Merah n’aurait pas accompli les tests complets pour postuler à la Légion. Cet aspect est également évoqué dans l’échange retranscrit entre le jeune homme et le brigadier de la DCRI. Or, la note secret-défense, révélée mi-juillet, infirme cette version en rapportant que le Toulousain a bien passé tous les tests d’évaluation avant de recevoir finalement un« avis défavorable ». Pourquoi, dès lors, Merah et le policier discutent-ils d’un incident- l’abandon d’examens- qui n’a jamais existé ?
51/Merah était-il véritablement un adepte de la dissimulation ? Certains experts de l’islamisme ont recours au concept, d’origine chiite, de la « taqiya » pour expliquer le double jeu supposé du jeune homme sunnite. Quand il fréquente les discothèques, collectionne les marques de luxe ou refuse -selon son épouse éphémère- de porter la barbe et de se rendre dans une mosquée, tout cela participerait, selon les commentateurs favoris de l’émission C dans l’air, à une stratégie de dissimulation. Problème : dans la réalité et sur le terrain, l’ensemble des proches qui ont côtoyé intimement Merah réfutent la vraisemblance d’une telle stratégie.
52/Pourquoi l’information initiale de Télé Toulouse, selon laquelle deux hommes ont été aperçus sur le scooter à Montauban, a-t-elle rapidement disparu de tout compte-rendu officiel ?
53/Pourquoi la piste de l’étrange découverte d’une voiture abandonnée avec du matériel de scooter n’a-t-elle pas fait publiquement l’objet d’une investigation ? Le mercredi 28 mars, le quotidien Midi Libre rapportait qu’une Clio contenant un casque sombre de moto et des pièces de carénage pour scooter T-Max avait été retrouvée dans le village de St-Papoul. Chose troublante, les policiers avaient affirmé dans un premier temps que son propriétaire résidait dans le même immeuble que Mohamed Merah avant de se contredire et de se rétracter, dès le lendemain, en communiquant un démenti via l’AFP.
54/Comment s’explique le ciblage prétendument hasardeux du premier militaire abattu à Toulouse le 11 mars ? Une semaine plus tôt, le 4 mars, Merah aurait consulté, depuis le domicile de sa mère, une annonce, mise en ligne le 24 février par Imad Ibn Ziaten pour vendre sa moto. Le 6 mars, Merah aurait également volé le scooter T-Max avec lequel les tueries seront commises. Curieuse coincidence : le djihadiste infiltré dans la mouvance salafiste internationale aurait exécuté son premier assassinat sur un parachutiste qui se destinait, selon Jean-Marie Pontaut et Eric Pelletier, à rejoindre le « service Action » de la DGSE -une unité chargée d’accomplir les opérations clandestines, et parfois meurtrières, des services secrets français.
55/Pourquoi Merah aurait-il voulu tuer un militaire qu’il appréciait ? Selon la police, le Toulousain était passé, au matin du 19 mars, au domicile d’un militaire pour l’abattre. Or, celui-ci n’était pas un inconnu puisque les deux hommes avaient fait connaissance en juin 2010 lors de la Coupe de monde de football. Merah, alors attiré par l’armée, s’était lié d’amitié avec ce frère aîné d’un ami.
56/Comment s’explique l’apparente désinvolture d’un homme censé dissimuler ses activités criminelles ? Vers le 15 mars, Merah aurait demandé à un employé du concessionnaire Yamaha des informations pour savoir comment désactiver le tracker de son scooter volé et le repeindre sans encombre. Quelques jours plus tôt, il aurait également acheté ailleurs, facture à son nom, une cagoule de motard ainsi qu’un casque et un blouson.
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Et enfin, pour ceux qui ne se fient qu’à ce que dit la télévision, voici la vidéo à voir absolument sur le sujet, uniquement composée d’images issues de la télévision, car si au final, les questions sont nombreuses, il est important de juger en connaissance de cause, et cette vidéo est capitale dans le domaine.
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Alors, l’expulsion du père de Mohamed Merah, est-ce pour l’empêcher de parler ou par respect envers les familles des victimes, sachant que certaines d’entre elles aimeraient entrer en contact avec le père en question? Le chasser car son fils était un terroriste, n’est-ce pas juger quelqu’un pour des fautes dont il n’est pas forcément responsables? Car dans ce cas, cela ferait beaucoup de monde à expulser de France. En Janvier, le Figaro expliquait que 1281 français étaient partis pour le djihad, combien d’expulsion de familles suite à cela?
Autres question, Mohamed Merah a été traqué, abattu, et jugé coupable de l’intégralité des faits, la France n’est-elle pourtant pas connue pour la « présomption d’innocence »? Seulement, il n’y aura jamais de procès, l’auteur n’est plus, comme à chaque fois sa vie ne tient pas jusqu’au procès, mais c’est surement une coïncidence…
pardon mais trop chaud
je passe mon tour comme pour l affaire des charlots
Expulsion d’une personne gênante ?
Est-ce pour l’empêcher de parler ?
Y a peut-être un truc qui m’échappe mais…
En quoi le fait d’expulser une personne gênante va l’empêcher de parler ?
Si je veux l’empêcher de parler, je n’ai pas plutôt intérêt à la garder prés de moi ou au secret ?
Ben oui avec BHL sur toute les chaines d’entartrage ..
Ah oui… J’avais pas pensé à la menace de l’entartage en effet.
Le « patriarche » dans la famille MERAH n’est ni plus ni moins qu’un mec qui était à la tête d’un réseau islamiste radical. Il l’a été en FRANCE, donc, autant lui signifier qu’il regagne son pays d’origine. Je sais qu’il est dit que ce sont les prisons qui « contaminent » les jeunes musulmans …mais çà c’est du PIPEAU. C’est pour qu’ils n’aillent pas en Prison.Les premiers fournisseurs de futurs djihadistes sont les mosquées. Si l’on pouvait les fouiller on serait très surpris !