Stopper les 1000 vaches, Sivens, NDDL, EuropaCity pour laisser place aux alternatives citoyennes

L’actualité est frappante. Les protestations contre une série de projets inutiles et imposés, et le  déploiement du processus Alternatiba, invitent à imaginer et construire le monde de demain, tandis Alternatiba_Gonesseque quelques-uns, dont le gouvernement, essaient de faire perdurer à tout prix le siècle passé.

Dans le Tarn, un Conseil général socialiste fait détruire une zone humide – le Testet – dans le but de construire un barrage visant à alimenter en eau (sans production électrique) quelques agriculteurs désireux d’étendre la production insoutenable de maïs dans la région. Dans la Somme, les promoteurs de la ferme-usine des 1000 vaches ont installé ce week-end, sous la protection des gendarmes et de manière illégale, les premières vaches qui ont vocation à être réduites à des productrices de méthane. A Notre-Dame des Landes, le gouvernement se refuse d’annoncer officiellement la fin du projet, laissant doutes et interrogations planer et limiter le déploiement des projets alternatifs actuels et à venir. A Gonesse, quelques hommes d’affaire et investisseurs frappadingues, et soutenus par de nombreux élus locaux, veulent construire (et climatiser) des pistes de ski aux portes de Paris en lieu et place d’une rare zone toujours agricole.

La liste de ces grands projets inutiles et imposés (voir cette carte), pourrait s’étendre longuement, surtout si l’on y rajoute tous « les petits projets de merde » qui, partout sur le territoire, remplacent des milieux naturels et des terrains agricoles par des routes, des habitations et des zones d’activités, au rythme insoutenable de 165 ha par jour. De Notre-Dame des Landes à Sivens en passant par les 1000 vaches, des femmes et des hommes ont décidé de protester contre ces projets symboles d’un monde qui se meurt et qui nous conduit dans l’impasse. Une impasse productiviste qui détruit les populations et l’environnement. Une impasse du toujours plus vite et toujours plus grand qui appauvrit notre rapport au monde et aux autres. Une impasse climatique qui hypothèque notre avenir et celui de la planète. Enfin, une impasse démocratique où les décisions qui comptent sont prises sans celles et ceux qu’elles concernent.

Qui dit qu’il n’y a pas d’alternative ?

Du côté des promoteurs de ces grands ou petits projets, toujours la même rengaine du progrès, du développement et de la modernité pour justifier l’injustifiable : il est pourtant exceptionnel que ces projets résistent à une analyse critique des arguments qui sont supposés en justifier la construction. Ainsi, l’aéroport de NDDL est surdimensionné pour Nantes et sa région, au détriment de zones agricoles nécessaires à leur alimentation et de zones humides dont la perte ne pourra être compensée. Autre exemple, la ferme des 1000 vaches détruit des emplois, pollue les sols et poursuit un modèle agricole insoutenable au moment où de plus en plus de monde, y compris au ministère de l’agriculture, voudrait promouvoir des pratiques « agro-écologiques » (dont il faudrait bien-entendu préciser les contours).

« Mais ces opposants systématiques ne font que s’opposer et n’ont rien à proposer si ce n’est revenir à la bougie » maugréent promoteurs et zélateurs mal informés de ces projets inutiles. Que nenni ! Pas de chance, cible manquée ! Pour donner à voir, pour renforcer, pour dynamiser et pour déployer les milliers d’alternatives concrètes qui s’inventent sans bruit – et souvent sans bulldozers – dans les territoires, ces mêmes opposants, et quelques autres, ont lancé le processus « Créons 10, 100, 1000 Alternatiba » à l’issue d’une première initiative des plus réussies à Bayonne le 6 Octobre 2013. Un processus qui essaime partout, y compris à Gonesse, à l’endroit-même où Auchan veut construire des pistes de ski et un gigantesque complexe touristico-commercial. Alternatiba Gonesse, c’est ce WE des 20 et 21 septembre. Et c’est à ne pas manquer pour se rendre compte que la transition se construit sur les territoires, avec et par les populations, comme une alternative sérieuse et fondée à l’inaction politique et aux mal-actions d’un secteur privé inconséquent.

 

Passer à l’action, oui ! Mais pas à n’importe quelle action !

Passer à l’action, comme l’annonce le secrétaire Général des Nations-Unies Ban Ki-moon qui organise un (nouveau!) sommet mondial sur le climat le 23 septembre, oui bien sûr ! Mais pas n’importe quelle action ! Et pas à n’importe quelle condition ! Promouvoir des fausses solutions comme c’est envisagé par Ban Ki-moon, c’est non ! Nous n’avons point besoin de livrer l’agriculture et les forêts des pays du Sud à la finance carbone pour maximiser le stockage du carbone et améliorer les rendements. Pas plus que nous n’avons besoin de mega-projets énergétiques, y compris renouvelables, aux quatre coins de l’Afrique. Ni de donner toujours plus de pouvoirs à des multinationales et des acteurs financiers qui ont généré les désastres que nous connaissons. Encore moins des projets techno-scientifiques élaborés par quelques apprentis-sorciers du climat qui sont prêts à tester tout et n’importe quoi sous prétexte de lutte contre les dérèglements climatiques.

Non ! Nous avons besoin de la mobilisation des énergies citoyennes pour reprendre le contrôle sur nos vies, sur nos économies, sur nos sociétés, et entamer un profond changement de système. Comme l’exprime la déclaration rendue publique ce mardi 16 septembre et signée par 330 organisations, nous avons besoin d’un « système qui vise l’harmonie entre les humains et la nature, et non maintenir un modèle de croissance sans fin », « un nouveau système qui réponde aux besoins de la majorité et non de quelques-uns ». Les pistes alternatives existent et fleurissent partout où des gens se mobilisent et utilisent leurs marges de manœuvre pour inventer des modes de vie, des pratiques et des biens et services soutenables qui satisfont les besoins et construisent la résilience des populations face aux dérèglements climatiques. Bref, qui construisent la transition énergétique et sociale dont nous avons besoin.

Que le gouvernement choisisse donc son camp, si ce n’est pas déjà fait.

Nous avons choisi le nôtre.

Tant qu’il ne sera pas prêt à mettre en œuvre les propositions que nous portons, nous ne l’appellerons pas à « passer à l’action » : nous combattrons ses projets et les projets qu’il soutient, pour inventer un autre futur, pour inventer notre futur.

Maxime Combes, membre d’Attac France et de l’Aitec, engagé dans le projet Echo des Alternatives (www.alter-echos.org)

@MaximCombes sur Twitter

Source : blogs.mediapart.fr/blog/maxime-combes via Démocratie réelle

 

Benji

11 Commentaires

  1. Qu’essaiment les Alternatiba ! 🙂

  2. mais plastiquez leur la tronche, au conseil général!

    au lieu de se pendre comme des singes à des arbres!

    tu parles! ils doivent bien rigoler les flics en face à tester leurs nouveaux joujoux anti-émeutes… petits exercices pour les bleus au frais du con-tribuable.
    je parierai même que ça ne chauffe pas encore assez pour eux.

    ils doivent penser qu’ils ont à faire à des loulous gentillets, complètement perchés et marginaux pas plus méchants que ça!

    et bien qu’ils se méfient de la masse qui grondent doucement derrière…….le point de saturation est arrivé, le point de non retour aussi!
    ils nous considèrent comme des éco-terroristes, et bien soit!

    • faire intervenir la force publique pour permettre la destruction d’un espace publique,pour des intérêts privés

      les champs ou auraient pu brouter les milles vaches,tout bénef
      je coule les petits producteurs,qui vendent leur lait moins cher que du pinard,il se suicide un jour ou l’autre
      ils revendent les terres pour rembourser une partie des crédit,que les mêmes financiers ont gentiment prêté pour une mise aux normes,il y a peu…

  3. De la mono culture OGM avec les bons kits chimique qui vont bien,
    désertification des zones rurales,et pourquoi pas la privatisation du domaine public ?
    Comme les forêts domaniale ou les voix de circulation ,après la tempête de 1999 ont été définitivement fermé a la circulation des véhicules !

  4. On lache rien !

    A toutes personnes intéressées et motivées : en ce moment l’urgence c’est le Testet…
    Bcp d’initiative se mettent en place partout en france… Les actions décentralisées font leur petit effet …

    Lycéens de Gaillac en grève en soutient à la lutte contre le barrage…

    Etc etc etc etc

    http://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com/

  5. Tous les habitants du Tarn ont reçu dans leurs boites aux lettres, une lettre du député Thierry de Carcenac pour se justifier auprès des habitant du projet de la retenue d’eau de Sivens au lieu-dit du Testet et appelle au calme des manifestants.

    Dans sa lettre, il déplore l’ampleur des violences faite par les manifestants venue défendre l’intérêt de la nature au détriment du projet de violence faite aux hectares d’arbres, qui selon lui ne serait pas pour alimenter quelques agriculteurs infortunés mais bien en prévision du changement climatique qui s’annonce pour 2050 car selon une étude menées par (l’Agence de l’eau Adour Garonne), une nette diminution d’eau de 40 % serait à prévoir dans se secteur en 2015.

    Mais si cette réserve d’eau ne doit pas servir aux agriculteurs, pourquoi ne pas alors simplement faire venir l’eau du Tarn qui n’est pas très loin et donc chacun pourrait s’approvisionner sans problème. Pour moi tout ceci cache quelques choses de pas net, aux profits de certains promoteurs qui sont dans l’indifférences de la nature pourvu que cela rapporte.

    Le Projet qui coûte la bagatelle de 8,4 million d’Euros serait, soit disant, financé par l’Union Européenne à hauteur de 80 %.
    Il conclut en se justifiant que se projet s’inscrit bien dans le respect de la loi de réglementation: on ne sait pas laquelle ?
    et que ce projet se déclare d’utilité public et d’intérêt général: mais pas pour les agriculteurs, ni les quatre maisons de commune de Testet.

    A suivre…

    • un beau blabla de politichien !
      merci pr l’info le Veilleur…
      Si tu es du Tarn, peut etre va-t-on se rencontrer sur la ZAD du Testet ..?..
      J’y étais dernièrement, et je vais y remonter bientot…

Les commentaires sont clos.