Est-ce le bac qui est trop dur ou les elèves qui sont trop nuls ?

Certains pensent que le baccalauréat est beaucoup plus facile actuellement qu’il ne l’étais il y a 30 ans ou 50 ans, d’autres avancent (à juste titre) que le niveau scolaire en France s’est effondré au fil du temps, l’on peut également entendre que le Bac ne représente plus grand chose… Car chaque année, il y a “les perles du bac” souvent impressionnantes, ou les polémiques quand aux sujets, comme ici pour les les mathématiques ou encore le sujet avec le poème de Victor Hugo. Alors? D’où vient réellement le problème selon vous? Peut-être un élément de réponse sur ce site

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FIGAROVOX/OPINION – Une pétition contre l’épreuve de maths jugée «trop dure» a réuni plus de 25 000 signatures sur internet. Pour Jean-Rémi Girard, si il est devenu scandaleux qu’une épreuve évalue vraiment les élèves, c’est parceque le bac est en soldes !

Chaque année, c’est la même chose: qui dit baccalauréat dit polémiques. Certains scrutent nuit et jour les forums et les réseaux sociaux en espérant trouver une fuite (et si on ne la trouve pas, on peut même tenter de l’inventer!), chacun commente à chaud les sujets (au choix trop facile, trop dur, trop court, trop long, trop classique, trop original… et le meilleur: trop scolaire!) et c’est à qui «buzzera» le plus sur le dos de ce vénérable examen que beaucoup semblent en réalité vouloir tuer à grands coups de putschs médiatiques. L’ami Victor Hugo, écrivain dont on aura du mal à dire qu’il est de seconde zone, et dont le seul crime est d’avoir commis un poème lyrique (ma foi très beau) qui faisait bruisser l’herbe et soupirer les tombes pour parler de l’amour, de la mort et du temps qui passe, s’est cette année retrouvé traité de tous les noms (oui, vraiment tous, y compris «fils de pute») sur Twitter, un peu à la manière d’un joueur de foot de l’équipe de France qui aurait marqué trois fois contre son camp.

Dernier avatar en date du «bac bashing»: la pétition d’élèves ! Eh oui! si tu as raté ton épreuve de maths de série S, viens te plaindre sur le net avec tes copains (et avec beaucoup de fautes de français: qui a dit que la série scientifique était un série d’élite?). Que s’est-il passé? Des concepteurs de sujets taquins ont réalisé l’impensable: une épreuve qui prend appui sur le programme national (tout le monde le dit: tout ce qui est demandé est au programme) et qui demande un bon niveau de mathématiques aux candidats. Scandale! Hérésie! Si on se met à faire des sujets de bac qui évaluent réellement ce que l’Éducation nationale est supposée apprendre aux élèves, où va le monde?

Alors certains collègues se sentent floués (voire trahis) car leur inspecteur leur avait dit que… car en réunion de bassin on leur avait promis que… Je comprends bien le problème (et l’énervement des collègues), mais si le baccalauréat est national (et si les programmes sont eux aussi nationaux), ce n’est pas pour le soumettre aux exigences de tel ou tel cadre local. On ne peut pas à la fois entonner l’air de «le bac ne vaut plus rien ; on le donne à tout le monde» et parallèlement se plaindre d’une épreuve un minimum exigeante (et parfaitement règlementaire).

Qu’on se rassure (ou qu’on s’inquiète, au choix): on fera comme d’habitude. Un petit barème adapté et «bienveillant», des consignes de corrections qui «valoriseront» tout début de commencement d’une esquisse de raisonnement, un petit coup de commission d’harmonisation par dessus et les résultats seront, une fois encore, splendides, et l’on se félicitera du bac 2014, «un très bon cru», etc.

En effet, le problème, ce n’est pas le bac: c’est tout ce qui vient avant le bac. D’un côté, des programmes scolaires parfois denses, qui fixent un certain niveau d’exigence de plus en plus «de façade». De l’autre, un système qui dysfonctionne régulièrement, et même qu’on fait de plus en plus dysfonctionner. Après avoir charcuté l’apprentissage de la lecture, de la grammaire et du calcul, après avoir sapé l’autorité des professeurs, après avoir réduit petit à petit les horaires d’enseignement (que ce soit en primaire, au lycée général et technologique pour mettre en place des accompagnements personnalisés qui n’accompagnent pas et qui ne sont pas personnalisés, ou au lycée professionnel où l’on a carrément supprimé une année de formation!), que reste-t-il à faire, sinon bidouiller le seul indicateur un peu symbolique qui nous avons encore?

Article complet sur Le Figaro

 

Benji

19 Commentaires

  1. La baisse de niveau des étudiants n’est étonnamment pas exclusivement liée à un pays : les mêmes problèmes et les mêmes constats sont présents en Belgique aussi. Nos écoles gratuites et obligatoires pour tous avaient pour vocation de fabriquer des élèves qui pouvaient lire, écrire et compter avec en plus, une certaine culture générale. Depuis les années 80, on nous bassine avec la mixité sociale (qui est un faux-débat puisque la gratuité et l’obligation scolaire permet cette mixité) alors que le problème est la pédagogie d’apprentissage et son contenu. Quand on décide dès les primaires de restreindre, voire d’abolir les dictées, que la lecture de texte ne se fait plus à voix haute, que la manière d’écrire avec de belles lettres ne soit plus utile, on est déjà à la dérive. Alors, le latin … Si on ne comprend déjà pas le français, qu’on ne peut l’écrire ni le comprendre parfaitement, autant ne plus y songer. Et les math, cette logique mathématique qui a toujours été donnée par les profs pour les esprits matheux et qui n’ont jamais accepté de mettre en perspective ce que les chiffres et les calculs signifient concrètement pendant qu’on les apprend, fait qu’aujourd’hui, aucune matière n’accroche plus. Et que notre manière de penser et d’appréhender l’existence ne se fait plus qu’au travers du boulot qu’on aura ou pas. L’école n’enseigne plus et elle ne forme même pas de futurs travailleurs efficaces puisque les entreprises sont toujours en quête de profit maximum nécessitant des qualifications toujours plus pointues que l’école ne peut apprendre à ses élèves faute de moyens

    • “…faute de moyens” ? pour les conneries (achats massifs de tablettes pour rendre l’apprentissage ludique) y’a toujours des moyens…
      point positif cependant:
      si aucune matière n’accroche plus, merci Téfal
      OK, je sors !

    • Bien avant,
      pour le tout début de la fin.

      La première réforme de con fut la “méthode globale” intégrale en français.
      Et ça date des années…..6O !!!

  2. C’est même pas une question !

    Le Bac est à chier
    et les candidats aussi

  3. L’humanité n’est tout au plus qu’un triste troupeau de moutons de Panurge, qui suit aveuglément le chef qui a momentanément la vogue. L’humanité – la majorité tout au moins – déteste penser par elle-même. Elle considère comme une insulte, la plus humble invitation d’avoir à quitter pour un instant les antiques sentiers battus et, jugeant par elle-même, d’avoir à s’engager dans une autre voie suivant une nouvelle direction. Donnez-lui à résoudre un problème qui ne lui soit pas familier et s’il déplaît à ses mathématiciens et que ceux-ci refusent de s’en occuper, la foule, peu familiarisée avec les mathématiques, considérera avec stupéfaction la quantité inconnue et se perdant sans espoir au milieu des x et des y, se retournera furieuse en cherchant à mettre en pièces le fâcheux qui trouble son Nirvâna intellectuel.
    —————————
    Tiré du tome 5 d’Helena Blavatsky

  4. Quand je vois ça, je Meurs !!

    2ème lien dans ce sujet : http://www.leparisien.fr/societe/bac-sur-twitter-victor-hugo-est-un-bel-enfoire-mais-il-avait-du-flow-18-06-2014-3933277.php

    GRRRRR …. !!!

    Merci Gnafron pour avoir mis le lien 😉

    Je vous invite tous à voir ce super film d’ANTICIPATION : « Idiocracy »

    http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19376902&cfilm=109539.html

    Marrant, et flippant à la fois, car il décrit une réalité du « futur » (trop) proche

    Pôvre Fransse !!

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