Coupe du monde: ce qu’on ne verra jamais

Une partie de la planète se tourne dès ce soir vers la coupe du monde de football, une escroquerie qui ne ressemble plus vraiment à du sport, ce n’est qu’une histoire d’argent, de sponsors, de gains, de manipulation, un écran de fumée censé détourner de la misère réelle et des grosses infos! Alors nous ne cesserons pas ici de balancer non sur le football qui reste un simple sport avant tout, mais sur tout ce qu’il représente réellement, à savoir le plus gigantesque écran de fumée pour faire accepter tout et n’importe quoi!

Coupe du monde Bresil

Sous les feux des médias, la grande messe planétaire de la Coupe du Monde de football. Dans l’ombre, la triste réalité de la société brésilienne. Flambées de violence, répression policière brutale… des centaines de blessés, des assassinats ciblés, des disparitions, près de 10.000 familles expulsées… La situation sociale devient explosive au Brésil où les protestations contre la gabegie de la Coupe du Monde de football se multiplient, et alors que la police militaire s’est installée durablement dans les favelas de Rio où de vastes programmes de transformation urbaine sont engagés depuis quelques années. L’indécence des milliards dépensés en pure perte dans un contexte de paupérisation absolue des masses populaires brésiliennes montre une nouvelle fois l’absurdité du capitalisme mondialisé où se côtoient dénuement total et dépenses somptuaires. Mais les enjeux de la Coupe du Monde pour l’oligarchie mondialiste sont énormes : tenter de masquer la faillite inexorable du système par le spectacle d’une opulence factice, réactiver les réflexes nationalistes pour cacher les désastres de la mondialisation, désamorcer les luttes de classe par la grande communion dans le jeu, contrôler les quartiers populaires par le quadrillage militaro-policier. Et, last but not least, permettre aux firmes multinationales d’engranger des profits énormes tandis que les coût pharamineux seront supportés par le peuple brésilien. Socialiser les pertes, privatiser les profits : on ne change pas une recette qui marche.

La colère du peuple brésilien contre l’oligarchie

La révolte populaire ne cesse de s’étendre au Brésil. Tout s’est dégradé fin avril à Copacabana quand la ville est devenue le théâtre d’affrontements violents entre les unités de la police militaire et les habitants des favelas (bidonvilles) de la région. En cause, l’assassinat par balles de Douglas Rafael da Silva Pereira, 26 ans, connu sous le nom de DG, dont le corps a été découvert dans une crèche de la favela Pavão-Pavãozinho-Cantagalo située sur la colline qui surplombe les deux quartiers les plus touristiques du pays, Copacabana et Ipanema. Le jeune danseur, célèbre pour avoir participé à plusieurs émissions de télé, avait tourné dans un court métrage, « Made in Brazil » produit en 2013 par le collectif Contraa parede (« contre le mur ») montrant la réalité quotidienne des jeunes des favelas dans une ville qui se prépare à accueillir l’événement le plus médiatisé de la planète. Film pour le moins prémonitoire : sa propre exécution par la police y était mise en scène ! Mais il n’est pas, loin s’en faut, la seule victime. Violences policières, tortures, expulsions de familles pauvres,… le bilan de la répression est accablant pour le gouvernement brésilien.

Ces révoltes prolongent celles provoquées par la décision du gouvernement brésilien d’augmenter les tarifs des transports publics, il y a tout juste un an, alors que ces infrastructures sont notoirement défaillantes. Décision inique quand on considère les sommes colossales dépensées en vue de la Coupe du monde – pas moins de 20 milliards de dollars.

 

Le 17 juin 2013, les manifestations contre la hausse du prix des tarifs des transports publics avaient réuni près de 500 000 personnes dans les principales villes du Brésil : le plus grand soulèvement de ces vingt dernières années depuis la destitution du Président Fernando Collor pour fait de corruption, en 1992. Les marches pourtant pacifiques avaient été brutalement réprimées par la Police Militaire, provoquant des centaines de blessés et se soldant par l’arrestation de 160 personnes. Plusieurs journalistes qui couvraient la mobilisation ont été agressés et arrêtés, certains d’entre eux même hospitalisés en raison de la gravité de leurs blessures. Ces violences ont été dénoncées par Amnesty International.

Mais ces deux étincelles n’ont fait que ranimer un feu qui couve depuis longtemps et qui conduit à des explosions sociales répétées. Comme la plupart des « démocraties » sous influence étasunienne, le Brésil est gouverné par une oligarchie qui spolie le peuple au profit d’une minorité compradore et le maintient dans la misère absolue.

Une longue histoire de paupérisation et d’oppression

Depuis le coup d’État made in CIA de 1964, le Brésil est dans le giron des États-Unis. 20 années de dictature militaire suivies de 30 années de politiques libérales débridées ont fait de ce pays l’un des plus inégalitaires de la planète. Les riches sont toujours plus riches, les pauvres toujours plus pauvres. Près de 10 % des Brésiliens vivent avec moins d’un dollar par jour, une proportion identique est analphabète, tandis que le pays ne compte pas moins de 46 milliardaires en dollars US. La diminution de la pauvreté et des inégalités sociales sous la présidence de Lula da Silva, homme de main de l’impérialisme US, est un mythe absolu démenti par de nombreuses analyses.

La grand messe de la Coupe du Monde : répression policière et propagande impérialiste

Pas sûr que la Coupe du Monde puisse faire oublier au peuple brésilien le dénuement et la misère qui est son lot quotidien, et d’autant moins que les sommes dépensées ne feront que dégrader encore un peu plus les comptes publics. La réfection du stade du Maracana à Rio de Janeiro aura coûté à l’Etat de Rio la bagatelle de 500 millions d’euros et au passage aura nécessité l’expulsion des améridiens qui logeaient à proximité, à coups de matraque et de gaz lacrymogène. Pas question pour les autorités de laisser transparaître la pauvreté sous les apparats. Y pénétrer ne sera réservé qu’à une élite favorisée capable de débourser des milliers d’euros pour s’acheter une place. Et gare aux récalcitrants : le dispositif de sécurité, qui n’a pas coûté moins de 600 millions d’euros, sorte de Big Brother sécuritaire, est inédit par son ampleur : 3.000 caméras, 20.000 policiers déployées dans Rio de Janeiro sur les 170.000 membres des forces de l’ordre préparés pour l’événement. Le gouvernement brésilien a également acheté des drones, des lunettes de reconnaissance faciale, des robots censés accompagner les policiers, tandis qu’une centaine de leurs collègues issus de 40 pays collaboreront avec les autorités brésiliennes dans le secteur du renseignement. Les forces de l’ordre se voient engagées dans une véritable guerre pour le contrôle des territoires pauvres.

Et pourtant, la grand messe quadriennale du foot ne connaît pas la crise. Pourquoi un tel engouement ? Son rituel est un antidote parfait aux frustrations que génère le capitalisme mondialisé. Celui-ci maintient les peuples dans la misère ? Le Mondial les fait rêver avec le strorytelling de l’ascension sociale fulgurante, de l’enfant du bidonville au statut de vedette internationale. La souveraineté nationale se délite sous les coups de boutoir du mondialisme ? la magie de la compétition internationale permet de ressusciter le nationalisme sous la forme dégradée du chauvinisme et de l’affrontement sportif, sorte de guerre démilitarisée. Le capitalisme opprime les peuples ? l’anesthésie du spectacle abrutissant leur fait oublier pour un temps – très court – les soucis quotidiens. Le football est le nouvel opium du prolétariat mondial.

Panem et circenses… du pain et des jeux de la Rome antique, il ne reste aujourd’hui que les jeux. Le capitalisme vit sa grande crise, sans doute la dernière, et il se pourrait bien que l’indécence des dépenses somptueuses ait l’effet inverse de celui escompté. Non d’endormir le peuple mais de le réveiller en portant au jour l’une des contradictions fondamentales du capitalisme : celle qui oppose la paupérisation de la majorité à l’accroissement global des richesses produites pour le bénéfice exclusif d’une minorité parasitaire.

Trouvé sur Sott.net

 

Benji

13 Commentaires

  1. “il se pourrait bien que l’indécence des dépenses somptueuses ait l’effet inverse de celui escompté. Non d’endormir le peuple mais de le réveiller ”

    si seulement cela arrivait!

    • pff tu parle ils ne se réveillerons jamais
      moi j’y crois plus non
      l’oligarchie n’arrêteras jamais ils sont déterminé
      çà montre qu’il sont tellement fou jusqu’à tellement on ne c’est même plus
      tout çà me dégoute les gens et tout le reste qu’une bande de moutons rien de plus pitoyable humanité que nous sommes

      • quelle négativité !
        moi je suis devenu bien + optimiste, mais j’ai passé des années dans ce genre de négativisme…

        une chose me parait néanmoins certaine : bientot les 100% de dette publique
        les mensonges crèvent de + en + les yeux des citoyens -ennes

        et les frigos vont avoir de + en + de mal à se remplir…

        Nous vivons une époque fort intéressante !
        Et fort effrayante !

        Biz’ à tout le monde…

        • une citation que j’aime beaucoup: “le savoir est la seule chose dont personne ne saurait vous dépouiller”

          quand tout le monde aura compris ça, les choses devraient aller mieux….ou pas!

          je dois être trop optimiste moi!

        • ses drôle mais je savais que j’allais avoir cette réponse
          c’est pas une question d’être négatif mais plutôt réaliste quand vous êtes habituer à être déçus autour de vous vous devenez un peut comme çà
          on ne peut pas toujours être positif sinon çà devient presque de la stupidité

          je pense il faut un mix des deux pas trop de négatif pas trop positif non plus

          jveut pas faire l’intello parce que c’est pas mon bute mais j’entend souvent dire celà comme quoi il faut positiver ect..

          mais vous avez raison quand même
          malgré tout je reste sur ma position et je commence à douter que l’humanité se réveille avec la guerre et le nouvel ordre mondiale qui approche chaque jour un peut plus parce que il serais grand temps vous penser pas?

          j’aimerais moi aussi que çà change positivement mais tout s’emble aller de plus en plus mal enfin vous me direz que c’est dans les pires moments que les grandes chôses se font
          et que la lumière va éclairer l’obscurité esperons le

          merci

          • le compte à rebour est déclenché !
            tic tac tic tac…

            A vos potagers, prêts, partez !
            😀

            • moi je commence à croire en l’apocalypse ^^
              mais attention, pas l’apocalypse version “officielle”
              apocalypse n’a jamais voulu dire fin du monde…

              l’apocalypse dans le sens changement, renouveau …
              ça me parait même de + en + évident : l’équilibre sur lequel tient ce foutu système est entrain de vaciller…

              malheuresement, oui je suis d’accord ac toi il ne faut pas faire trop d’optimisme, enfin je dirais plutot qu’il faut rester réaliste :
              la période à venir s’annonce sombre, avant que l’espoir d’un renouveau meilleur apparaisse…
              mais localement, chacun peut commencer à œuvrer pour s’en approcher, le toucher du bout des doigts, voir même déjà le prendre des 2 mains !
              (à vos potagers, prêts, partez !)

              Biz’

  2. Notre langue française a beau posséder un riche vocabulaire, je ne trouve aucun qualificatif assez puissant pour décrire ces évènements ! Et ne me parlez pas de soi-disant pessimisme à la mort moi le… il suffit de prendre conscience du nombre de conflits de par le monde, de la dégradation de l’être “humain” de par son irrespect le plus total envers ses frères, envers les animaux et l’environnement en général,pour s’avouer que l'”homme” est devenu un nuisible ! La déshumanisation est en route !

    • on est en pleine réédition de la chute de l’empire romain ^^
      abrutissement des masses, corruptions des élites, orgies en tout genre…

  3. Et pour éviter encore plus de tension, sans surprise un bel arbitrage maison pour aider le Brésil à l’emporter lors de ce 1er match quoi (péno imaginaire à 1-1) ! …même en jouant comme des chèvres (ce qui était vraiment le cas) avec des arbitrages pareils le Brésil va pas avoir trop de mal à la gagner sa coupe du monde quoi, et tout le monde sera contant quoi ; …lamentable !

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