L’horreur à Odessa : 31 militants indépendantistes meurent brûlés par les milices du Pravy Sektor et les pro Kiev

[MAJ] Le bilan est porté ce matin à 42 morts (source RIA Novosti)

Un déroulé du drame survenu à Odessa minute par minute par Kiergaard repris sur le site Les Crises.fr. Les victimes, prises au piège dans un bâtiment en feu et encerclé par des milices de Praviy Sektor ont grillé vives ou se sont jeté par les fenêtres. Ignoble.

La version falsifiée reprise par la presstitute aux ordres de l’OTAN et des néo-nazis au pouvoir à Kiev fait l’objet d’un commentaire détaillé d’Olivier Berruyer en fin d’article. La presse occidentale est indigne.

On peut lire sur cette affiche de militants le message prémonitoire : “la junte de Kiev a envoyé Greystone nous tuer”

Encore un jour sombre pour l’Ukraine, ce vendredi 2 mai, plusieurs dizaines de personnes, en grande majorité des civils ont perdu la vie à Odessa dans des affrontements entre pro-russes et partisans de Kiev. Récit des événements vécus au travers des directs réalisés sur place coté ukrainien et côté pro-russes.

Récit  (Je vais structurer et compléter le live-tweet que j’avais laborieusement tenu)

En tout début d’après-midi, une manifestation était organisée en faveur de l’unité de l’Ukraine. En marge de cette manifestation des supporters de football nombreux se trouvaient dans la ville. Comme dans d’autres rassemblements similaires ces jours-ci, des activistes pro-russes armés de bâtons et de boucliers sont venus perturber la manifestation. Devant l’absence de réactions des policiers locaux (il est vrai très rapidement débordés par l’extrême violence des premiers affrontements), une vraie bataille de rue s’est organisée. J’ai vu des gens poursuivis jusque dans des ruelles où ils furent battus, des civils frappés indistinctement par des activistes des deux bords et des casseurs.

Dans une seconde phase, la police anti-émeute (lourdement équipée) est intervenue. Elle l’a fait d”une manière à laquelle on pouvait difficilement s’attendre mais qui était logique au vu du déroulement des évènements. Les pro-russes se sont repliés à un carrefour dont toutes les issues ont été barricadées par les forces anti-émeutes, pour empêcher les manifestants partisans de l’Ukraine et les pro-russes de s’affronter directement. On s’est donc retrouvé dans une situation où la police anti-émeute s’est trouvée face aux ukrainiens tandis que les pro-russes jetaient des pavés en réponse aux projectiles lancées par les “pro-ukrainiens”. Juste avant ce moment des hommes armés d’une milice d’autodéfense habillés en militaire et portant les brassards jaunes d’Euromaidan sont venus au volant d’un camion de pompier (!) chargé d’armes non létales (bâtons, battes, pavés etc…) dont des manifestants masqués se sont immédiatement saisis dans le feu de l’action (tout ce que je décris ici je l’ai vu de mes yeux). Le camion s’est placé face à la police anti-émeute, des poubelles furent amenées, des portières, des morceaux de tôles etc… et des barricades improvisées furent dressées. Le drapeau russe flottait derrière les policiers anti-émeute qui faisaient face au drapeau ukrainien dressé sur le camion. S’en est suivi une longue heure de jet de projectiles divers dans une ruelle relativement étroite qui concentrait la majorité des centaines d’activistes actifs des deux côtés sous le regard d’au moins un millier d’habitants.

Durant cette seconde phase, j’avais accès à des directs vidéos placés juste de chaque côté de la ligne de démarcation que constituait la police anti-émeute (qui à ce moment n’était qu’une police anti-affrontement direct…). Voici ce que j’ai vu.

– Côté pro-russes : Il y avait aux environs de 500 personnes à vue d’oeil. Une cinquantaine portait des habits militaires mais tous n’étaient pas armés. J’ai entendu quelques coups de feu (où ce qui semblaient l’être, mais il n’y a pas eu de blessés à ce moment, ou alors des blessures légères) mais les projectiles étaient principalement constitués de pavé. Le cliquetis des pioches sur les pavés était particulièrement fort… Il y avait une majorité de civils armés de bâtons et portant uniquement des masques pour se protéger d’éventuels gaz. Au début, il y avait même un certain nombre de personnes relativement âgées comme on a pu voir dans des manifestations pro-fédéralisation ces derniers jours. Au vu du dernier bilan, je ne peux m’empêcher de revoir un groupe de jeunes femmes vêtues comme pour une journée d’été. Il y avait également plusieurs groupes très jeunes, parfois souriants à la caméra, entrainés dans ces troubles… Je suis quasiment sûrs que les civils et activistes qui ont accompagnés les premiers casseurs ne s’attendaient pas à se retrouver in fine dans cette situation.

– Côté pro-ukrainien. Au début des troubles, la réaction la plus virulente est venue des supporters des clubs de foot ukrainien. Mais ils ont vite été rejoints par une troupe bien organisée d’auto-défense qui est arrivée en une colonne d’environ 100 personnes vêtues de treillis militaires et relativement bien équipés. Cette intervention qui aurait pu apaiser le caractère confus de la situation l’a au contraire fait dégénérer. Ils se sont placés en première ligne et ils semblent avoir organisé l’action des manifestants, puisqu’après 30 minutes dans cette ruelle étroite, ils sont allés parler à la police puis se sont repliés pour mieux attaquer par une ruelle plus large et plus difficilement “défendable” pour les pro-russes et gérable par les autorités qui se contentaient depuis le départ de bloquer la rue. Les manifestants n’en ont été que plus galvanisé et les pro-russes ont relativement perdu pied… Pendant une longue heure, les pavés et cocktails Molotov volaient (préparés par des hommes et des femmes en civils à l’arrière), majoritairement du côté ukrainien, les pro-russes disposant de réserves moindres. Des milliers de pavés et une centaine de cocktails molotovs furent jetés. Un début d’incendie fut maitrisé sur un des bâtiments adjacents.

La troisième phase a débuté après que plusieurs membres de la police anti-émeute furent drainés par les ukrainiens vers l’arrière de leurs lignes et que l’action de la police fut alors moins efficace. Les manifestants ont forcé le barrage de policiers avec le camion. Plusieurs pro-russes furent rejetés dans les bâtiments qui jouxtaient la place. L’un d’eux semble avoir usé d’un revolver, mais la plupart (ceux habillés en militaires) se contentaient de jeter de petits cailloux, dans une scène relativement surréaliste (il n’y avait pas de “terroristes” tirant sur la foule). La police a été débordée et une foule furieuse et excitée s’est lancée à la poursuite des pro-russes. J’ai alors pu assister à certaines scènes de violences, l’une des plus frappante est celle de ce “soldat” pro-russe protégé par une dizaine de policiers (non armés et non équipés) molesté et attaqué par la foule pendant de longues minutes… Je ne peux absolument pas garantir qu’il s’en soit sorti.

La situation est devenue plus confuse après… Il semble que les pro-russes, civils, “militaires” se soient repliés dans le bâtiment d’un syndicat à partir d’une place qu’ils occupaient régulièrement à ce moment, quelques policiers anti-émeutes se trouvaient encore ici et il semble qu’aucun des manifestants entourant le bâtiment n’y soit entré. À ce moment la majorité des habitants se dirigeaient vers le bâtiment, mais les affrontements y duraient depuis quelques minutes. Un important feu brulait à bonne distance du bâtiment. Retranché dans un abri incertain, les pro-russes ont jeté ce qu’ils ont pu (pierres, molotovs et des coups de feu furent échangés). Les pro-Kiev, de manière désorganisée ont répondu. Et un feu s’est déclenché au premier étage du bâtiment… impossible de dire qui a pu l’allumer, toujours est-il que des cocktails Molotov ont été lancé alors même que l’incendie faisait déjà rage au rez-de-chaussée bloquant les portes. Toujours est-il que des cocktails Molotov étaient lancés des deux côtés. 8 personnes sont mortes en se jetant des fenêtres et environ 30 sont mortes intoxiquées par les fumées. À ce moment, 4 personnes étaient déjà mortes et plusieurs dizaines étaient blessées des deux côtés.

Le bâtiment a rapidement été cerné, les pompiers ont mis un certain temps à arriver si j’en juge par le fait que le premier camion que j’ai vu est arrivé dans la pénombre alors qu’il faisait encore relativement jour au moment du déclenchement de l’incendie. Pris au piège, les malheureux prisonniers des flammes et de la fumée en étaient réduits à se jeter des fenêtres, où à se jeter dans les bras de ceux contre qui ils se battaient. Lorsque l’incendie a été maîtrisé, j’ai vu des scènes affreuses de dizaines de personnes, pour la plupart ensanglantées trainées dehors au milieu d’une petite rangée de policiers pour y recevoir des premiers soins. Certains furent frappés pendant qu’ils étaient trainés dehors le visage couvert de sang séché et de suie. La haine avait envahi tous les esprit après ces heures de violence. J’ai vu au moins une dizaine de civils (dont 3 femmes) évacués inconscients du bâtiment par les ambulances qui arrivaient laborieusement sur place. J’ai vu plusieurs personnes lynchées et frappées. La volonté de faire subir à ces personnes ce qu’elles (ou d’autres) avaient pu faire subir à leurs compagnons ou amis était forte, trop forte pour certains esprits. On voyait des échauffourées éclater à droite à gauche, même si la majorité des personnes présentes étaient des habitants de la ville qui ne faisaient rien de mal.

L’organisation du transfert des personnes arrêtées à été délicate, il semble qu’une centaine de personnes ait été emmenées dans les locaux de la police. Un vaste cordon protégeait l’entrée où de lourds camions blindés attendaient de les emporter ailleurs. De l’autre côté du cordon plusieurs centaines de personnes qui voulaient visiblement en découdre avec les activistes pro-russes. Plusieurs rixes ont éclaté, un homme est monté sur l’un des camions, pour frapper un journaliste qui filmait la scène, puis a été jeté dans la foule, en est ressorti blessé à la tête, puis a été jeté dans le fourgon par ce qui semblait être un responsable de la police.

Depuis la situation semble s’être calmée et on voit quelques blessés soignés sur les trottoirs dans les reportages…

Au total, le bilan tournera probablement autour de 50 morts, une dizaine de personnes de nationalité russe étaient présentes parmi les morts d’après le ministère ukrainien de l’intérieur, ce qui ne fait pas d’eux des mercenaires pour autant. 40 pro-russes sont morts, probablement 10 manifestants pro-Kiev.

Voici les faits, tels que je les ai vus ou tels que je les ai vu rapportés.

Lire la suite sur Les Crises.fr

Ender

8 Commentaires

  1. Ca aurait été dommage de ne pas rentabiliser le stage à l’académie de la police polonaise …

  2. ma compagne est à Odessa actuellement pour des affaires familiales et elle m’a dit que des manifestants pro-Kiev, menés par des extrémistes de “Right sector” avaient investi un camp de personnes pro-russes et / ou anti Kiev (pas toujours la même chose, certains ukrainiens n’ont pas apprécié le putsch contre Ianoukovitch, légalement élu). Les “Pro-Kiev avaient manifestement reçu l’ordre de” déblayer “la place! Elle me dit aussi que le pouvoir en place a dit que les actions menées par l’extrème droite “Правого сектора” (Right Sector) lors de ces affrontements étaient légitimes .

  3. Un détonateur cet “incident”!

  4. Très bonne analyse d’un lecteur du “monde” (péché dans les commentaires en espérant que l’AFP ne va pas nous fusiller !

    ajb66
    Il y a 36 minutes
    Les raisons de la crise sont archi connues.

    La république d’Ukraine, issue comme la Russie du démantèlement de l’URSS en 1991, n’a pas réussi son décollage économique, plombée par ses oligarques qui n’ont rien fait sauf se servir, avec aussi deux fractions du même peuple qui ont eu une histoire différente et donc deux visions politiquement se traduisant politiquement au Parlement par deux partis dominants, l’un pro-russe représentant géographiquement l’Est orthodoxe et l’autre pro-UE implanté dans l’Ouest catholique et uniate, avec un petit parti central faisant 10 à 15% suffisant pour faire basculer le gouvernement du Bleu à l’Orange et vice versa. Il suffit de vérifier les résultats des élections en Ukraine depuis la première “révolution Orange” par exemple.

    L’Ukraine avait élu cette fois-ci un président et un Parlement Bleus, c’est à dire représentant les électeurs de l’Ukraine pro-russe. Mécontente de la décision du président de refuser un traité avec l’UE et de signer un accord avec la Russie mieux-disante financièrement, une insurrection des pro-UE a renversé le gouvernement Bleu et forcé le président à fuir la capitale.
    Il y a donc un gouvernement insurrectionnel à Kiev non légitime qui est refusé par l’Ukraine de l’Est et ses électeurs du parti Bleu renversé.
    Un certain nombre d’habitants a alors décidé de s’armer et d’occuper les bâtiments publics, ce qui finalement n’a aucune importance, occupation illégitime contre gouvernement illégitime.
    En envoyant des troupes dont la Garde Nationale composée de partisans et acteurs de l’insurrection, le gouvernement non reconnu de Kiev prend le risque de déclencher la, guerre civile puisqu’il est considéré à l’est comme représentant une partie du pays, l’ouest, qui s’est emparé du pouvoir par la force de la rue contre le gouvernement Bleu légalement élu.

    La sagesse eut été de laisser la situation ainsi gelée jusqu’aux élections où là il était temps de dissoudre toutes les milices, à l’Est et à l’Ouest pour que les élections, sous contrôle international évidemment, se déroulent à peu près normalement. C’est à se moment qu’il revenait à l’UE et à la Russie de calmer ceux qui les écoutent pour qu’ils déposent les armes et laissent le peuple s’exprimer.En sachant d’ailleurs que, dans ce cas là, les élections donneraient exactement les mêmes résultats qu’avant, un parti Orange et un parti Bleu dominants.

    Pour la suite, il était temps alors d’aviser entre gens de bonne compagnie pour remettre l’Ukraine à niveau.
    Voilà ce qu’il aurait fallu faire si l’Amérique n’était pas venue polluer la situation en la transformant en affrontement entre elle, ses vassaux et la Russie.

  5. J’ai regardé les infos TV, bilan, comme toujours de la propagande. Il veulent faire passer les victimes de l’incendie (pro russes) pour les coupables.

    Vous me demanderez pourquoi je regarde les médias traditionnels qui sont aux ordres ? Et bien je dirais que le principal est que j’ai conscience qu’il ne sont que là pour manipuler. Donc je m’informe vraiment avec internet.

  6. Voila le portrait détaillé des gentils pro UE et pro atlantistes agréés par la gentille Europe.
    Avec le soutien des gentils USA.
    http://www.voltairenet.org/article182426.html

  7. En parallèle, une demande de la Russie a l’Allemagne qui est pour le moment sans réponse.

    L’Allemagne aurait un rôle actif dans la guerre en Syrie.
    http://fr.ria.ru/world/20140429/201102792.html

Les commentaires sont clos.