Retour sur une actu: Au Royaume-Uni, le “contrat zéro heure” ne fait pas le bonheur de tous

Retour sur une petite actu datant du mois d’Aout 2013 qui pourtant n’a pas fait tellement de bruit: le contrat “zéro heure”, une aberration complète qui ne garanti rien, pas même la possibilité de travailler… Non, ce n’est pas de l’esclavage, ils ont trouvé un nom plus “politiquement correct” pour cela… À quand dans les autres pays européens?

Au-Royaume-Uni-le-boom-des-contrats-zero-heure_article_main

Dans leurs contrats d’embauche, aucune indication d’horaires ou de durée minimum de travail n’est mentionnée. En Grande-Bretagne, de plus en plus de salariés sont employés sous le “zero-hours contract”, littéralement, “contrat zéro heure”. Un statut qui rencontre autant de succès qu’il suscite de polémique.

Pensé pour promouvoir la flexibilité du marché du travail, le zero-hours contract prévoit que le salarié se rende disponible à n’importe quel moment de la journée. Dans la pratique, les employés sont en général informés d’une semaine à l’autre du nombre d’heures à effectuer, et sont priés d’être d’astreinte si besoin. Chaque heure travaillée est rémunérée au salaire minimum, soit 7,30 euros. De son côté, l’employeur n’est pas tenu de garantir une durée de travail minimum.

Ce type de contrat, qui existe depuis de nombreuses années, a été encadré par la loi sur l’emploi de 1996. Depuis 2008 et l’aggravation de la situation économique, le phénomène prend une ampleur considérable, longtemps sous-estimée par les pouvoirs publics. Après avoir reconnu que ses données étaient sous-évaluées, le bureau des statistiques nationales britanniques a revu ses chiffres à la hausse. Désormais, l’institut jauge le nombre de zero-hours contracts à 250 000. Soit quatre fois moins que l’étude menée par le Chartered Institute of Personnel and Development (CIPD). D’après cet organisme, dont l’enquête se fonde sur les déclarations des employeurs, ils seraient un million de Britanniques à travailler sous ce statut.

LE PALAIS DE BUCKINGHAM CONCERNÉ

Ces révisions et nouveaux calculs font suite aux révélations du Guardian. Depuis quelques semaines, le quotidien britannique s’évertue à recenser les entreprises les plus gourmandes de zero-hours contracts. Le journal a même établi un classement des entreprises où le contrat était le plus utilisé. En tête, McDonald’s, qui emploie quelque 82 000 salariés sous ce statut précaire, soit 90 % de ses effectifs.

Depuis son arrivée sur le marché britannique, en 1974, McDonald’s a constamment eu recours à ce type de contrat, selon le quotidien britannique. Mais le géant américain est loin d’être la seule société mise en cause. Fin juillet, le Guardian révélait que Sports Direct, le premier vendeur d’articles sportifs de Grande-Bretagne, employait 90 % de ses effectifs – soit 20 000 personnes – sous le zero-hours contract. Plus surprenant, le palais royal n’échappe pas à la polémique : les 350 saisonniers de Buckingham, déjà à temps partiel, sont embauchés sous ce statut.

A ce jour, le Guardian a recensé 180 000 zero-hours contracts dans le privé. Selon un rapport de la chambre des communes, les principaux secteurs concernés sont l’hôtellerie et la restauration, à l’image des chaînes de fast-food comme Burger King ou Subway.

La fonction publique n’est pas en reste. La santé en est le deuxième employeur avant l’enseignement, où la part des effectifs embauchés en zero-hours contract atteignait respectivement 13 % et 10 % en 2011. En avril 2013, le Financial Times estimait que les hôpitaux publics de Grande-Bretagne employaient 100 000 personnes sous ce statut. Une augmentation de 24 % en deux ans.

INTERDICTION DE TRAVAILLER POUR UN AUTRE EMPLOYEUR

Face à l’ampleur du phénomène, symptomatique du marasme économique, le principal syndicat de la fonction publique britannique au Royaume-Uni, Unison, s’est élevé contre l’utilisation de ces contrats présentant d’“énormes inconvénients en comparaison avec un travail permanent et régulier”. Car à l’incertitude de travailler et d’être rémunéré, s’ajoute l’absence de congés payés et d’indemnités maladie, auxquels le statut ne donne pas droit.

Source et fin de l’article sur Le Monde

image001

Un immense merci à Jean pour l’info et le scan.

Benji

11 Commentaires

  1. et bien voilà le retour de l’esclavage, dispo, malléable, ne ripostant pas, et payé 3 ronds de carotte…
    très fort ces anglais, pour les idées à la c…
    j’espère qu’on aura pas un de nos ministres en mal d’idées qui aurait l’idée saugrenue de nous pondre la même chose.
    Déjà que nous avons nos CDD à la semaine renouvelable pendant 2 ans voire plus, c’est vrai qu’on peut se construire un avenir avec des contrats de ce genre!!!mais nous ne sommes pas très loin, il y a des sociétés d’animation et de mise en place des produits dans les grandes surfaces qui te propose des contrat de 2 h ou 3 h (quand c’est un bon contrat) pour mettre des boites de conserve en rayon ( 5 h du matin jusqu’à 8 h) pas ou peu de frais de route, et toujours des personnes prêtes à accepter…..22 euros net.Continuer comme ça, vendez vous pour rien, les bac + 5 acceptant les postes 40 h au smic……continuez et ne venez pas vous plaindre du retour de l’esclavage!assumez….

    • Que font les syndicats ?
      Je pense savoir ils encaissent et aident les patrons à monter leur plan d’esclavagisme.
      Il faut se mobiliser et retrouver la solidarité. C’est la seule solution pour empêcher ces dérives.

      • Les syndicats ne servent plus à rien; ils râlent un peu pour faire plaisir aux ouvriers mais d’un autre côté ils sont les vassaux du patronat.
        Et les mecs qui en font partis sont bien comptant de n’être pas sur la liste des licenciés, eux ils ont leur emploi protégé (sauf peut-être lorsque la boite ferme définitivement ) Bref, j’ai jamais vu un syndicat prendre la défense d’une ou deux personnes qui sont virées, ni même taper du point sur la table pour des contrat CDD renouvelable sur plusieurs années, parce que lorsque la personne commence à se révolter et demande un contrat CDI qui lui permettrait d’avoir un prêt pour une voiture ou un logement, elle est virée et on recommence avec une autre personne CDD à la semaine jusqu’à que celle ci aussi en a marre.

  2. J’ai une proposition, nous créons les premiers emplois zéro rémunérations pour les politiques, nous verrons si ils sont aussi nombreux à se présenter

  3. La politesse, ça se rend … Du moment que c’est zéro préavis pour la démission, on peut commencer à parler d’employeur kleenex. Et qu’ils se démerdent pour leur gestion du personnel et le planning de la production … C’est un gisement de “coûts cachés” et de perte de productivité, ce truc. Et ça se prétend “Manager” ?

  4. Ben, ça m’est arrivé en France, dans une territoriale, la seule mention de mes horaires de travail dans mon contrat en CDD était :
    “Mme X sera rémunérée selon le nombre d’heures effectuées” !!
    J’y suis pas restée longtemps !

  5. C’est quoi le pire, ceux qui font les lois ou ceux qui les écoutes à la lettre ? Mdr
    Faut être un pignouf pour accepter ça.

Les commentaires sont clos.