Russie/ Ukraine : la guerre des prix du gaz ne fait que commencer

La ristourne accordée par Moscou à l’Ukraine sur le prix du gaz (30%) en compensation de l’hébergement en Crimée de sa flotte de la mer noire n’a plus de raison d’être. Une mauvaise nouvelle de plus pour les Ukrainiens qui vont bientôt être livrés au FMI…

Les déboires financiers de l’Ukraine ne devraient pas aller en s’améliorant … La Russie vient en effet de supprimer le rabais qu’elle lui avait accordé en 2010 en échange du maintien après 2017 de la base navale russe implantée à Sébastopol, en Crimée. Cette nouvelle déconvenue sur le tarif de ses importations de gaz russe intervient alors que Moscou a récemment décidé de mettre fin à une autre réduction de prix en faveur de Kiev.

« Avec le rattachement de la Crimée à la Russie, la notion de baisse du prix du gaz accordée à l’Ukraine pour la base de la Flotte de la mer Noire, n’existe plus », a ainsi déclaré au quotidien économique Vedomosti le porte-parole du président russe Vladimir Poutine, Dmitri Peskov.
« Elle ne peut à présent plus être utilisée, ni de jure ni de facto », a ajouté M. Peskov.

Un des arguments invoqués : « la flotte n’est à présent plus basée en Ukraine mais sur le territoire d’une région de Russie ». Elémentaire, mon cher Watson ! Ou quand Poutine dicte sa loi, dans tous les sens du terme …

Rappelons que c’est en avril 2010, après des élections ukrainiennes adoucissant des relations préalablement tendues entre la Russie et l’Ukraine, que Moscou avait accepté de mettre de l’eau dans son vin en ce qui concerne le tarif du gaz, en vue de préserver son implantation militaire – on ne peut plus stratégique – en Crimée. Laquelle Crimée était alors une république autonome au sein de la république d’Ukraine.
Dmitri Medvedev, alors Président russe et son homologue ukrainien d’alors, Viktor Ianoukovitch, avaient ainsi annoncé le maintien après 2017 de la base navale russe implantée en Ukraine, en échange d’une réduction de 30% sur le prix du gaz facturé à Kiev.

Le président russe avait par ailleurs annoncé que ses » partenaires ukrainiens » allaient « recevoir un rabais sur le prix du gaz ». La remise accordée devait être de 100 dollars pour un prix fixé à 330 dollars/1.000 mètres cubes. En cas de prix inférieur à ce montant, il était également prévu que la facture soit allégée de 30% avait tenu à préciser D.Medvedev, à l’issue de négociations avec M. Ianoukovitch.
En vue de limiter les éventuelles protestations des autres clients  de la Russie, l’homme fort du Kremlin avait ajouté que la réduction serait considérée « comme une partie du loyer de la base militaire à Sébastopol ».

Précisons par ailleurs que ce délai de 2017 avait quant à lui été fixé en 1997 – soit donc pour une durée de vingt ans – moyennant le versement par l’armée russe, à la ville de Sébastopol, d’une rente annuelle de 100 millions de dollars (74 millions d’euros).

Après le refus des autorités ukrainiennes de signer un accord de libre-échange avec l’Union européenne, Moscou avait accordé à Kiev en décembre dernier un prêt de 15 milliards de dollars et une baisse supplémentaire de 30% sur les prix du gaz. Mais le 4 mars, Gazprom avait annoncé sa décision de mettre fin à partir du mois d’avril à cette baisse.

Au final, selon les journaux russes Vedomosti et Kommersant, l’Ukraine devra payer 480 dollars les 1.000 m3 de gaz,
un des prix les plus élevés d’Europe.

source : le blog finance

 

Ender

4 Commentaires

  1. et au final chaque européen va payer cette facture. Car que se soit un paiement via le fmi ou un aide européenne ça va de toute façon nous retomber dessus via la fiscalité, car il y a fort à parier que les ukrainiens ne paierons pas cette facture alors qu’ils sont l’enjeu entre européens et russe.

    • Et oui, outre que cette obéissance aveugle aux ordres des Américains va encore nous couter beaucoup plus chère que les dettes Russes de l’Ukraine.
      L’Europe est bien partie pour dépenser, à fond perdu, des dizaines de milliards d’euro.
      Les USA, quant à eux, se sont déjà remboursés de leurs frais de “révolution démocratique” sur la “bête” en transférant les réserves d’or Ukrainiennes vers “fort Knox”, soit 28 tonnes d’or !

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