USA: la privatisation de la justice a commencé

C’est bien cela, cela résume les Etats-Unis dans toute leur splendeur, la privatisation à tout va de tout et n’importe quoi au nom de l’argent, et bien sur, le traité transatlantique risque de nous amener ce mode de pensée également. Les USA avaient fait fort avec la privatisation des prisons, cela entrainant dans le même temps des abus et des dérives financières, alors pour la justice, le pire pouvant être craint!

Scales of Justice 01

Dans le sud des Etats-Unis, la justice se privatise. Des sociétés assurent le suivi des décisions des tribunaux, pour le recouvrement des amendes, mais aussi pour les mises en liberté surveillée. Pour les localités endettées, c’est la solution idéale : ces services ne leur coûtent rien, tous les frais sont à charge des “clients”, les personnes condamnées.

The Nation brosse le portrait d’une de ces sociétés, active en Alabama où la petite localité de Harpersville a passé un contrat avec elle.

Une amende de roulage impayée a conduit une dame à perdre son permis de conduire, pratique courante en Alabama. Contrôlée à nouveau alors qu’elle était au volant, l’addition a vite grimpé pour atteindre 745 dollars, plus que ses maigres revenus, hors frais de justice.

“Prise en charge” par Judicial Correction Services (JCS), une société de “probation” privée, elle n’a pu payer ses amendes, cette fois augmentées de la redevance mensuelle réclamée par la société, de 35 à 45 dollars par mois.

Le non-paiement des amendes l’a ensuite menée à la prison, publique mais payante (31 dollars par jour), où elle ne pouvait travailler, et d’où son avocat l’a sortie pour intégrer un Centre de travail fermé où elle pouvait subvenir à ses besoins… et payer son séjour.

Justice payante

Plus d’un millier de tribunaux ont recours aux services du privé pour assurer le suivi de leurs décisions, de la Géorgie à l’Idaho, note The Nation. La réduction des budgets les précipite dans ses bras.

C’est la même logique qui est à l’oeuvre dans les lois “pay-to-stay” qui rendent les prisons payantes pour les condamnés ou l’augmentation des amendes et des frais de justice.

C’est un bon moyen de remplir les caisses vides, l’article notant que la localité de Harpersville est réputée pour ses limitations de vitesse compliquées et ses radars efficaces…

JCS, fondée en 2001, a prospéré sur ce terreau fait de coupes sombres et de privatisation de la justice. Malgré leur interdiction par la Constitution, ces pratiques se transforment en piège à l’endettement pour de pauvres citoyens sans défense, condamnés à verser des sommes qu’ils n’ont pas et re-condamnés pour défaut de paiement.

Si l’idée de la probation privée a vu le jour en Floride dans les années 1970, elle connaît vraiment un boom depuis une dizaine d’années, surtout dans le Sud pauvre des Etats-Unis.

Source: RTBF

Benji

4 Commentaires

  1. Heu ,excusez moi,mais quand on paye une caution pour être en liberté c’est pas du commerce ?
    Merci BENJI,c’est clair que tu relaies des infos nulle part alieur,félicitation et merci…

  2. Pas beaucoup de différence avec la Chine qui facturait le prix de la balle pour le condamné à sa famille…

Les commentaires sont clos.