Le patron d’ExxonMobil dit non au gaz de schiste… près de chez lui

Mise à jour: samedi 1er Mars

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C’est l’histoire de l’arroseur arrosé. Celle d’un château d’eau que Rex Tillerson ne veut pas voir aux portes de son ranch, situé à Bartonville, au Texas. Avec une poignée de ses concitoyens, le citoyen américain s’oppose au projet depuis des mois. L’édifice est destiné, en particulier, à alimenter en eau les puits d’extraction de gaz de schiste situés à proximité de cette petite ville prospère proche de Dallas, selon la méthode contestée de la fracturation hydraulique.

La polémique aurait dû rester locale sauf que le propriétaire mécontent, Rex Tillerson, n’est autre que le patron d’ExxonMobil, la plus grosse compagnie pétrolière privée du monde.

UN RANCH ÉVALUÉ À PLUS DE 5 MILLIONS DE DOLLARS

M. Tillerson agit en connaissance de cause dans la mesure où il a investi plus de 31 milliards de dollars (22,5 milliards d’euros) dans l’extraction de gaz de schiste depuis qu’il est à la tête de la compagnie américaine. On imagine le nombre de châteaux d’eau que cela représente. Ceux-ci peuvent pousser comme des champignons chez les autres, mais pas sous les yeux du patron d’Exxon.

Le patron d’Exxon craint, avec un certain nombre de ses concitoyens, que les nuisances du château d’eau fassent perdre de la valeur à son luxueux ranch, évalué à plus de 5 millions de dollars. Outre l’aspect esthétique, c’est surtout le va-et-vient des camions transportant l’eau vers les puits d’extraction, qui inquiètent M. Tillerson. On le comprend : depuis 2007, il s’en est déjà ouvert pas moins de neuf à moins de deux kilomètres de sa propriété. Le dernier en date appartient à XTO Energy, un spécialiste du gaz de schiste racheté par Exxon en 2009, ce qui a permis au groupe de devenir le leader américain dans le domaine.

PLAINTE EN NOM COLLECTIF

Trois autres voisins se sont associés au patron d’Exxon pour déposer une plainte en nom collectif en 2013 arguant que « chacun des propriétaires a choisi Bartonville parce que la ville a adopté des réglementations dont le but est de prévenir des constructions indésirables ne correspondant pas à la nature du voisinage », explique le document révélé le 20 février par le Wall Street Journal.

Fin 2013, M. Tillerson avait rappelé à des membres du conseil municipal que s’il avait investi dans son ranch, c’était après s’être assuré que rien ne pourrait perturber son environnement bucolique. Ce scénario digne d’une série télé tombe assez mal, au moment où Exxon s’est lancé dans une campagne pour convaincre que l’extraction du gaz de schiste ne pouvait avoir que des retombées positives pour les communautés locales.

« JE SOUTIENS REX »

Le groupe a pu jusqu’à présent être relativement convaincant au Texas où la densité de population est assez faible, mais se heurte à beaucoup plus de réticences en Pennsylvanie ou dans l’Etat de New York, dont les sous-sols sont également riches en gaz de schiste.

Source: Le Monde

Voici une mise à jour intéressante que l’on doit à Patrick que l’on p)eut remercier au passage pour le complément d’info.

Parfois, l’hypocrisie dans la vraie vie est telle que personne ne pourrait espérer construire, à partir de rien, un scénario similaire.

«Not in my backyard!» Pas dans son jardin. Rex Tillerson, le patron du géant pétrolier américain Exxon Mobil, a porté plainte, avec plusieurs de ses voisins, contre l’installation d’un château d’eau destiné à la fracturation hydraulique, à côté de son ranch texan.

«Les propriétaires ont construit ou acheté leur maison à Bartonville pour vivre dans un quartier haut de gamme, sans industries, hauts immeubles ou autres bâtiments qui pourraient dévaluer leur propriété et affecter négativement le mode de vie rural qu’ils recherchent»

Mais le document détaille également les nuisances «constantes et insupportables» auxquels seraient confrontés les propriétaires si la fracturation hydraulique commençait. «Un château d’eau est éclairé toute la nuit, des véhicules vont et viennent à n’importe quelle heure…»

http://www.lefigaro.fr/societes/2014/02/25/20005-20140225ARTFIG00241-gaz-de-schiste-le-patron-d-exxon-n-en-veut-pas-dans-son-jardin.php

Commentaires de lecteurs du Figaro:

“La justice serait d’obliger le patron d’Exxon a recevoir en priorité une installation d’extraction de gaz de schiste sur sa propriété, puisque c’est sans danger.”

“Il est a signaler que le futur grand marché transatlantique et les traités qui iront avec mettront fin à l’interdiction de l’exploitation des gaz de schiste en Europe.”

Patrick (le criminologue)

 

Plus d’infos:

http://serc.carleton.edu/NAGTWorkshops/health/case_studies/hydrofracking_w.html

The well location where drilling takes place is only one piece of the frack puzzle. Since each well can require up to 8 million gallons of water, and up to 40,000 gallons of chemicals, a well site may need up to 2000 tanker truck trips, per frack. A well can be fracked up to 20 times.

8 millions gallons of water = 30.000 m3 (trente mille mètres cube) d’eau pour 1 puits pour 1 fracturation hydraulique.

40,000 gallons of chemicals = 150.000 litres (cent cinquante mille) de produits chimiques pour 1 puits pour 1 fracturation hydraulique.

Regardez et écoutez cette interview de Marc Durand en français:

http://www.youtube.com/watch?v=oLhdwzdH-Qw

Marc Durand, est docteur et ingénieur en géologie appliquée et professeur retraité du Département des sciences de la Terre de l’UQAM.

Il relève deux problèmes peu connus créés par l’exploitation du gaz (et huile ou pétrole) de schiste:

1. avec l’exploitation du pétrole de schiste il y a toujours du gaz puisque les millions d’années nécessaires à la séparation du gaz et du pétrole ne se sont pas produits. Comme il n’y a aucune infrastructure pour transporter ce gaz ou que ça coûte trop cher, eh bien on le brûle! Et comme c’est du méthane, c’est parfait pour notre “petit” problème de changement climatique.

2. Une fois l’exploitation d’un puits terminée on le “bouche”, mais problème: il y reste 98% de gaz qui risque de s’échapper dans les années qui suivent la fermeture. On a déjà à ce sujet des statistiques qui démontrent qu’après 15 à 20 ans un puits sur deux fuit. Qui paie les réparations? La communauté, c’est-à-dire vous et moi, et bien sûr nos enfants.

Mais regardez et écoutez la vidéo, Monsieur Durand explique ça beaucoup mieux que moi:

http://www.youtube.com/watch?v=oLhdwzdH-Qw

Benji

27 Commentaires

  1. C’est à ce type de comportement qu’on juge un salopard ou une homme politique..

    De toute façon, nous n’avons même plus besoin de juger.
    Nous savons!

  2. Le salop de base, égoïste qui se moque de ceux qu’il a pollué ! C’est le genre de news à faire circuler

    Jetez un œil au film : Promised land avec Matt Damon, l’histoire est basé sur le gaz de schiste.

  3. Le CONTRARIEN CHARLES SANNAT

    Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !

    Une nouvelle histoire agite (à juste titre) Internet et beaucoup y voient une nouvelle preuve d’une part des manipulations que subit le marché de l’or et un nouveau signe du pouvoir des banques… Hélas, notre ami big browser Google archive tout, il est donc ainsi toujours possible grâce au « cache Google » de le lire. Vous trouverez ci-dessous le lien vous permettant d’y accéder directement !

    En effet, le Financial Times, qui est tout de même le journal économique de référence mondiale, a procédé au retrait d’un de ses articles le 23 février dernier qui évoquait une potentielle manipulation du cours de l’or avec quelques éléments plus gênants pour nos grandes banques.

    Le Financial Times y affirmait que les cours de l’or semblaient avoir fait l’objet de manipulations près de la moitié du temps entre janvier 2010 et décembre 2013 en s’appuyant sur une analyse du cabinet de conseil Fideres dont les travaux ont mis en évidence que « les cours de l’or montent ou descendent fréquemment au début d’une « conference call » que se donnent biquotidiennement un groupe de 5 grandes banques, puis qu’il atteint le maximum de cette tendance au moment de la fin de l’appel, avant de subir un retournement de tendance. Le cabinet de consultance suggère donc que ce groupe se rend coupable d’un « comportement collusif ». »

    Dans le mécanisme du fixing des prix de l’or, c’est cette conférence biquotidienne qui permet de fixer le cours de l’or qui servira pour les transactions du marché. Les cinq banques en question sont la Deutsche Bank, HSBC, Barclays, Bank of Nova Scotia et Société Générale.

    Le régulateur de la Bourse allemande, Bafin, a lancé une enquête et réclamé des documents à la Deutsche Bank. Cette dernière a indiqué le mois dernier qu’elle se retirait du Gold Fixing : « La Deutsche Bank retire sa participation dans le processus de fixation du cours de référence de l’or et de l’argent à la suite de l’important réajustement de nos activités sur les matières premières. Nous demeurons engagés sur les marchés des métaux précieux », indique son communiqué. La plus grande banque allemande cherche toujours en ce moment un repreneur pour son activité de bullion bank… et pour le moment personne ne semble s’être présenté au portillon. En se dégageant de cette activité, cela met en relief une appréciation des risques de la part de la banque. Elle préfère couper cette activité que de prendre le risque de la poursuivre, ce qui en dit long sur ce qui se passe en réalité.

    La Financial Conduct Authority du Royaume-Uni et la Commodity Futures Trading Commission des États-Unis enquêteraient également sur cette affaire mais se sont refusées à tout commentaire et encore moins à une confirmation qu’une enquête avait bien été ouverte.

    Enfin, l’article du FT montre bien que ces manipulations semblaient bien avoir pour objectif de permettre aux banques de maximiser leurs positions et leurs profits au détriment évidemment des acquéreurs et notamment des gros fonds et autres ETFs…

    Nous sommes dans un monde où les banques gagnent dans tous les cas, seule la catégorie de perdant change. C’est la raison pour laquelle les banques représentent un danger pour nos démocraties. Leur démantèlement serait la seule option viable.

    Quant à savoir pourquoi le Financial Times a retiré ce papier, nous ne le saurons probablement jamais avec certitude, cependant, il n’y a point besoin d’être devin pour se douter que le journal a dû subir quelques amicales pressions de certains de ses gros annonceurs… qui sont de grandes compagnies financières. Heureusement, pour une fois, Google est là et cet article retiré du site du FT peut continuer sa vie et circuler encore plus vite sur la toile puisqu’il est désormais estampillé du sceau de la censure bancaire.

    Le faire suivre et le diffuser devient un acte militant et un acte de protestation pacifique contre ces grandes multinationales de la finance qui retirent aux peuples du monde entier leur pouvoir de décision politique et économique.

    Restez à l’écoute.

    À demain… si vous le voulez bien !!

    Charles SANNAT

  4. Au monde des hypocrites Rex Tillerson est le maître…faites ce que je dis pas ce que je fais!

  5. tiens tiens comme c’est marrant…

    petite histoire vraie : j’ai trimé dans une fonderie et un responsable qualité vantait les mérite de la “propreté” des procédés sans pollution et de protection environnemental.

    dès qu’il a pris sa retraite, il a monté un collectif pour dénoncer la pollution et les mauvaises habitudes ,( connues de tous dans l’usine)qui altéraient les rivières souterraines par exemple. dépôts de plainte et tout le touteam..
    c’est aussi là que j’ai appris que sa maison avait une vue imprenable sur la fonderie.Tant qu’il en a vécu il n’a rien dit puis ensuite il s’est lâché et même la presse locale s’en est fait écho a l’époque.
    Bref même si je pense qu’il a eu raison de mettre en doute la propreté du site , il aurait pu faire amende honorable …et fermer sa gueule; comme quoi on ne voit que ce genre de chose de nos jours:
    ce qui est bon pour vous ne l’est pas forcement pour les autres..a méditer.

  6. il peut toujours s’exiler , quand on peut investir tant d’argent, on peut se reconstruire sa “propriété bucolique” ailleurs…

    je suggère mars ou plus loin encore, personne ne le dérangera, et s’il fait faillite on ne l’entendra pas pleurer.

    il est bon pour faire un grand chef de parti politique……

  7. Bonjour rien à voir mais il est passé ou l’article sur la mort en masse des animaux …j’étais entrain de le lire et quand je suis rentré dedans plus rien … pourquoi ? MERCI

    • ça doit venir de ton ordi, l’article est en ligne
      https://lesmoutonsenrages.fr/?s=mort+en+masse+des+animaux

    • Bonjour,
      Navré de décevoir, mais la suppression de l’article sur l’Amibe, est en réaction (colérique de ma part) à la “PEUR” qu’il pouvait générer, ainsi que les autres articles d’ailleurs !!!.

      N’étant absolument pas dans mes objectifs, et conscient qu’ils distillaient cet état de stress inutile (?) via une overdose d’adrénaline semble-t-il, chez certains ME, j’ai préféré donc appuyer sur le bouton “RESET”, convaincu que pour leur bien-être, il eu été préférable de les ménager, puissent-ils estimer que les autres infos politico-écolo-financières leur génèrent moins de peur.

      Depuis la nuit des temps l’humain a toujours eu peur de ce que la nature pouvait (re)présenter de terrifiant, même de son propre reflet dans l’eau du ruisseau, l’homme en eu peur !
      La nature quant à elle, n’a pas peur de l’humain lui-même, elle craint plus en sa capacité à se détruire, car il en fait lui-même partie.

  8. L’ironie de la vie.

  9. “Le patron d’ExxonMobil dit non au gaz de schiste… près de chez lui”

    Ben, évidemment!

    Sinon ça servirait à quoi d’être patron d’Exxon s’il ne pouvait pas refuser qu’on lui pollue son eau, sa terre, son air et son paysage?

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