L’Etat français se prépare à l’accident nucléaire

Mise à jour: 20H35

Les autorités se préparent à la possibilité d’un accident nucléaire grave, par un Plan qui vient d’être publiée. Éventualité à envisager : « Une zone de territoire peut se trouver polluée pour plusieurs décennies et, dans certains cas, n’autorisant pas la présence permanente de personnes ».

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Un accident nucléaire grave est France est maintenant officiellement reconnu comme une possibilité à laquelle il faut se préparer : c’est le sens du « Plan national de réponse ’Accident radiologique ou nucléaire majeur’ «  publié le 3 février par le Secrétariat général de la défense et de la sécurité intérieur.

On est surpris que la nouvelle ait suscité peu d’échos. Mais c’est ainsi.

Ce plan, qui décline sur cent-dix-huit pages et huit scénarios la conduite à tenir en cas d’accident grave, est une nouvelle étape dans la lente reconnaissance de la vraisemblance du pire.

Tchernobyl, en 1986, n’avait pas fait broncher la nomenklatura nucléariste.

Les choses ont commencé à changer à la suite de la submersion partielle de la centrale du Blayais (Gironde), fin 1999 : la France était alors passé à deux doigts d’une catastrophe nucléaire.

Dans les années qui suivirent, la possibilité qu’un accident grave advienne commença à être officiellement envisagée : la France constituait en 2007 un « Comité directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nucléaire ou d’une situation d’urgence radiologique » (Codirpa). Celui-ci a réfléchi aux « questions qui nécessitent une anticipation », par exemple, celle-ci : « Dans le cas où les pouvoirs publics retiendraient un éloignement des populations, du fait des doses susceptibles d’être reçues, le statut des territoires concernés devra être précisé : – l’éloignement des populations a-t-il le statut de simple recommandation ou entraîne-t-il une interdiction absolue de séjour ? – dans l’hypothèse où l’éloignement est impératif, comment s’assurer du respect de l’interdiction de séjour sur les territoires concernés ? » (Codirpa, Synthèse générale, document de travail, version du 21 novembre 2007 – il semble que ce document ne soit plus accessible sur internet).

La catastrophe de Fukushima, en 2011, allait encore faire avancer la prise de conscience du danger. Le directeur de l’IRSN (Institut de radioprotrection et de sûreté nucléaire), Jacques Repussard, indiquait ainsi début 2012 : « Nous devons accepter que l’impossible puisse se produire ».

Le plan actuel – qui émane d’un organisme de nature militaire – manifeste donc au grand jour ce à quoi il faut se préparer.

Il ne saurait être plus clair :

- en ce qui concerne la santé : « Un accident nucléaire non maîtrisé peut avoir des conséquences, du fait des effets immédiats de l’accident (décès, atteintes traumatiques, irradiation), mais aussi du fait des effets à long terme qui peuvent conduire à augmenter le risque de survenue de pathologies radio-induites (certains cancers par exemple) » ;

- en ce qui concerne la condamnation de certains territoires : « Une zone de territoire peut se trouver polluée pour plusieurs décennies et, dans certains cas, n’autorisant pas la présence permanente de personnes ».

Les responsables politiques français devraient maintenant dire clairement si le maintien de l’appareil nucléaire du pays mérite qu’on prenne le risque de voir, comme en Biélorussie ou dans le nord du Japon, des milliers de kilomètres carrés du pays interdits à la vie humaine pour des décennies.

Source+Plan national à télécharger sur Actuwiki.fr

Un article en rapport, ce qui pourrait expliquer un peu pourquoi l’état se prépare, il y a des risques, on s’en doutait, mais certains ne sont pas trop médiatisés, juste un peu, histoire de ne pas trop inquiéter les foules…

Un problème de corrosion a été identifié sur des gaines de combustibles qui entourent l’uranium dans 25 des 58 réacteurs nucléaires français, rapporte vendredi 7 février le site Mediapart. L’électricien public a pour sa part évoqué un simple « dossier technique qui fait l’objet d’échanges de travail » entre EDF et l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). « A ce stade il n’y a aucun problème de sûreté et donc aucune conséquence en termes d’exploitation », a ajouté EDF.

Selon le document publié en partie par Mediapart, l’ASN juge que le gainage en Zircaloy (un alliage de zircanium) présent dans 25 réacteurs est « plus sensible à la corrosion » que des gainages plus récents, et que ses « épaisseurs de corrosion » ne sont « pas acceptables ».

MODIFICATION DES GAINES PRÉVUE

Thomas Houdré, directeur du département des centrales nucléaires à l’ASN, interrogé par Le Monde, confirme que « le sujet est connu et en cours de traitement ». « Il faut changer le Zircaloy par un autre matériau plus résistant, poursuit-il. Cette modification va débuter cette année mais prendra du temps car les gaines sont irradiées. »

L’ASN a identifié avec EDF des mesures compensatoires pour la gestion des combustibles – notamment la modification de leur positionnement dans les réacteurs – qui permettent, selon M. Houdré, de « garantir que la sûreté est assurée ». L’autorité rendra bientôt un avis officiel sur la question.

« Compte tenu de l’important nombre de tranches concernées (…), la gestion de ce problème aura forcément un impact sur le fonctionnement du parc, et donc sur la quantité d’électricité nucléaire produite », estime Mediapart.

Article complet sur lemonde.fr

Benji

16 Commentaires

  1. Montebourg va encore nous dire que “French-kushima” et le redressement radioactif, c’est du “Made in France” … Et Michel Sapin va nous dire que les radiations réduisent le chômage !

    ;-P

    • N’oublions pas que ces gens là prônaient la sureté nucléaire depuis des années, aucun d’eux ne montera au créneau pour crier qu’il est scandaleux de mener des études sur un accident qui rappelons-le, ne peux pas arriver !
      Le risque est trop grand pour continuer.

    • Et ces radiations là seront irrévocables sans recours possible mais elles ne les épargneront peut être pas non plus !

  2. On nous cache tout, on nous dit rien !
    La nomenklatura ne changera rien.

  3. mais non il n’y a aucun risque……énergie propre…….paroles d’un ex ingénieur EDF…..c’est ce qu’il me disait il y a 25 ans ….la connerie humaine n’a aucune limite …….les trois éléments vitaux (eau, terre et air sont touchés de plein fouet essentiellement du à l’avidité d’homosapiens destructor….et tous prônent
    encore du travail… du travail… du travail.. de l’argent … de l’argent …. tous prennent leur voiture pour aller s’entasser sur la côte d’uzur…… ou au sport d’hiver…. “l’humain” a ce qu’il mérite…..quand celui ci disparaîtra……bon débarras

  4. hahaha
    L’Etat français se prépare à l’accident nucléaire..
    Eux s’en foute,c’est plutôt nous qu’ils préparent à l’accident nucléaire..
    Sont marrant quand même.

  5. Accident nucléaire? vous êtes sûr? ça serait pas plutôt “attentat false flag nucléaire”?….

  6. Préparer le pire me parait plutôt sain, c’est la meilleure perspective pour un domaine comme celui ci… L’inverse serait irresponsable non ?

  7. pas avoir peur le nuage ira chez les belges , allemands ou italiens , voyons !! les nuages radioactifs adorent les frontières !!

  8. m’en fou quoi qu’il arrive je bouge pas ! au moins j’aurais plus de voisin qui râlent tout le temps … et si le pire doit arriver alors qu’ils savent (l’état) j’espère que les gens qui on tout perdu et maison et santé et souvenir : BUTERONS un homme politique au choix !!!

    moi c’est plier : TALION

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_du_talion

    et qu’on me parle pas d’ attiser la haine ! c’est juste du bon sens , quand je vois les Japonais fière comme des Pans ça me navre ! pourtant c’est pas les sabres qu’ils manquent la bas .

    la plupart des crimes contre l’humanité vient des états …

  9. l’état nous préparent aussi à de bonne augmentation pour la sécurité des actionnaires pardon pour notre sécurité !

    bah oui c’est que nos ordinateurs à nous moutons ça pompe du jus et eux nous pompe la moelle …

  10. On ne peut pas faire partie d’une société énergivore et refuser les sources qui alimentent la consommation. Les sources en l’état des connaissances actuelles sont le charbon, le pétrole, le nucléaire et pour une participation plus modeste les énergies renouvelables. Ces dernières ne pourront jamais combler la totalité de nos besoin, en étant optimiste, on peut escompter 30 % de l’énergie électrique. Reste que les 70 % restant devront êtres produits par les trois autres sources. Chacune d’elle a ses avantages et ses inconvénients, il s’agit de faire des choix technico économiques, en incluant la composante écologique et la disponibilité des stocks à long terme.
    En ce qui concerne les énergies fossiles le stock diminue très vite, les réserves sont estimées à quelques décennies. Continuer à en puiser de plus en plus, raccourcit le délai de pénurie. Malheur à nos enfants qui devront se contenter des cailloux qui restent et de la pollution que nous leur auront laissée. Car ne vous leurrez pas, les résidus de combustion des énergies fossiles s’accumulent durablement sur la planète: CO2 soufre, résidus chimiques toxiques, radio activite. Oui, les suies rejetées dans l’atmosphères sont radio actives, ne vous détrompez pas.
    Reste le nucléaire qui est abondant non seulement par les minerais d’uranium, mais aussi par les stocks titanesques d’uranium 238 issu de l’enrichissement en non utilisé. Ce stock représente des siècles de production d’énergie, la technologie existe, elle n’est pas encore utilisée.
    Le nucléaire correctement exploité polue infimement comparé à l’exploitation des fossiles et de la chimie.. Les produits extremement dangereux sont confinés dans des volumes extremement réduit. C’est un danger potentiel évident.
    Il parait logique que face à l’expérience mondiale, les autorités prennent des dispositions complémentaires pour limiter les dégats au cas ou, l’irréparable se produirait.
    Je considère que l’élaboration d’un plan de sauvegarde est une bonne chose, irréprochable, qui doit rassurer la société qui choisit chaque jour de consommer plus d’énergie.
    Lorsqu’on fait partie d’une société, on est sensé en accepter les règles et contribuer à les faire fonctionner, voir les améliorer. Cette démarche lorsqu’elle accepte les critiques, attend des propositions de substitution fondée sur les critères environnementaux et stratégiques du pays.

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