‘Le marché du travail grec ressemble de plus en plus à un marché aux esclaves’

« On recherche Femme de chambre bénévole pour travailler dans un hôtel sur l’île d’Egine [une île grecque, ndlr], logée et nourrie », indiquait une offre d’emploi publiée le 22 novembre dernier dans le journal Xrysi Efkairia, et sur le site internet du journal, le plus populaire en Grèce pour les petites annonces.

Le numéro de téléphone de l’annonce indique qu’il pourrait s’agir de l’hôtel Artemis, un hôtel de 24 chambres qui se décrit lui-même comme un établissement familial situé à 100 mètres du front de mer d’Egine.

L’annonce a déclenché un véritable tollé en Grèce, mais apparemment, malgré son caractère illégal, l’hôtelier n’a pas été inquiété par les autorités.

« Dans la Grèce de la crise, du chômage, des taxes insoutenables, ce type de comportement d’employeur ne devrait pas rester impuni », a déclaré la confédération Générale Grecque du travail, dans un communiqué publié jeudi dernier.

Pour le journal Eleftherotypia, cette offre d’emploi scandaleuse révèle l’ultime déchéance de la Grèce: « Une vie en marge de l’existence. Une vie vide, sans espoir, dans laquelle la pauvreté est vécue comme quelque chose de normal, et où les nombreuses personnes sans réels moyens de subsistance semblent privilégiées en comparaison des masses de personnes affamées (…) D’innombrables personnes privées d’emploi sont anxieuses et soucieuses de s’assurer du minimum pour survivre. Pour cette raison, le marché du travail ressemble de plus en plus à un marché d’esclaves. Les gens travaillent pour assurer leur pitance et ils renoncent à tous leurs droits (…) Quant à la dignité humaine, écrasée sous le poids des nécessités les plus élémentaires pour la survie, elle perd graduellement toute sa signification ».

Source: Express.be

Benji

8 Commentaires

  1. Périclès a eu la chance que la Banque n’existait pas…

    En plus, ils pratiquaient le tirage au sort…

    ;0D

  2. nous nous en rapprochons petit à petit (cui, cae)……ne plus cautionner les politiciens…..ne plus cautionner la destruction des 3 éléments vitaux….arrêter de se bouffer les trous de nez pour des bagatelles…..”c’est au moment ou l’homme à chier dans son froc qu’il s’aperçoit qu’il est dans la merde”….et cette fois ci malgrè le déni de réalité … nous y sommes

  3. Je trouve ça plutôt intéressant : une personne en grèce n’a plus de travail, ne peut plus payer son loyer, a du mal à manger. C’est le genre de situation où tu est content de trouver quelqu’un qui se propose de te loger, te nourrir, en échange d’un petit effort en contrepartie, faire le ménage (l’annonce ne mentionne pas la s’il y a beaucoup ou peu de travail à faire).
    J’ai fais ça avec un SDF à la maison, nourri, logé, blanchi mais il s’occupait de la baraque quand je n’étais pas là, il a dit “merci” et personne ne m’a fait un procés.
    On ne mord pas la main de celui qui te donne à manger…

  4. C’est très sympathique comme arrangement momentané mais est-ce qu’on peut passer une vie entière au service de quelqu’un pour bénéficier du strict minimum vital, à quel moment et de quelle manière on peut sortir de cette situation ? Si le seul choix pour arrêter l’échange est de retourner à la rue, y-a-il véritablement “échange” ?
    Et ce genre de situation est juste un commencement.
    Car qu’est-ce qu’on peut accepter comme échange pour avoir juste le droit de vivre au chaud sans mourir de faim ? La réponse est “tout et n’importe quoi”…

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