Des sénateurs étasuniens appellent l’Union européenne à lever les barrières à la malbouffe chimique

Traduit de l’anglais par Contre La Cour, corrigée et complétée par Fortune

Caricature vache aux hormones

© Inconnu

Les principaux membres de la Commission des finances du Sénat ont placé la barre très haut pour les négociations commerciales en cours entre les États-Unis et l’Union européenne, en insistant sur la nécessité de résoudre les conflits anciens et pleins d’âpreté, relatifs aux méthodes de transformation de viande de bœuf et de volaille et au blocage, par l’UE, de certaines méthodes américaines de production de viande de bœuf.

Lors d’une audience de la Commission des finances du Sénat, le 30 octobre, le Président Max Baucus (Démocrate) a déclaré que, pour que le Traité transatlantique (TTIP) soit à la hauteur de son potentiel, les deux parties doivent résoudre ce qu’il a appelé, de la part de l’UE, «    les obstacles non scientifiques et injustifiés aux exportations agricoles des États-Unis, y compris le bœuf et la volaille    ».

Selon Baucus, l’Organisation mondiale pour la santé animale (OIE) et la Commission internationale de normalisation dite du codex Alimentarius ont déclaré que les «    méthodes de production de bœuf américain sont parfaitement sûres    ». Il n’est pas entré dans les détails, mais un collaborateur du Sénat a déclaré après l’audience que Baucus faisait allusion à une interdiction de l’UE portant sur le bœuf et le porc élevés en utilisant un médicament vétérinaire favorisant la croissance, appelé ractopamine, qui a été approuvé par le Codex l’an dernier, malgré les objections de l’UE.

«    Je suis convaincu que nous pouvons surmonter l’obstacle    » des questions sanitaires et phytosanitaires (SPS), a déclaré Baucus dans son allocution d’ouverture. Plus tard, durant l’audience, il a noté que l’UE avait abandonné son interdiction d’utiliser autre chose que de l’eau chaude et de la vapeur comme traitement anti-microbien dans la production de viande, lorsqu’elle a autorisé l’utilisation de l’acide lactique sous la pression américaine l’an dernier.    »

Baucus a déclaré que le succès était dû au fait que les États-Unis avaient été «    clairs et précis    » dans leurs demandes, et que faire de même pour d’autres questions sanitaires rendrait le succès des négociations plus probable.

Il n’a pas mentionné qu’il voulait que l’UE lève son embargo sur le boeuf élevé aux hormones de croissance artificielles. Cette interdiction a été contestée avec succès par les États-Unis devant l’Organisation mondiale du commerce. Au lieu d’un retrait par l’UE de la mesure incriminée, les deux parties sont tombées d’accord sur une transaction qui a ouvert aux États-Unis et à d’autres fournisseurs un certain accès au marché du bœuf sans hormones.

«    Dans leurs observations séparées, les sénateurs Tom Carper et Ben Cardin – tous deux originaires de grands Etats producteurs de volailles – ont fait valoir que l’Union européenne doit enfin céder sur ses restrictions envers certains traitements des agents pathogènes (PRT) utilisés par les transformateurs américains de volailles. Ces restrictions ont essentiellement bloqué l’accès des volailles américaines au marché de l’UE.    »

Cardin a insisté sur l’importance de résoudre le conflit sur les PRT dans le contexte du commerce. «    Ceci est un sujet sur laquelle nous devrons vraiment nous concentrer quand nous en arriverons au côté réglementaire    » des négociations du TTIP, a-t-il dit.

Mais persévérer sur cette question rendrait presque certain de provoquer un autre conflit avec l’UE, qui n’autorise actuellement que l’eau chaude comme traitement anti-microbien pour la volaille. Une proposition précédente de la Commission européenne, visant à autoriser les PRT utilisés aux États-Unis – y compris l’eau chlorée – , a été rejetée par les ministres de l’UE en 2008.

Cette année, le Département américain de l’Agriculture (USDA) a discrètement donné un autre coup de poignard, en demandant à obtenir l’approbation de l’UE pour le peroxyacide, un autre PRT utilisé par l’industrie américaine.

Bill Roenigk, vice-président du Conseil national de l’industrie de la volaille, qui a témoigné lors de l’audience, a annoncé cette demande d’autorisation. Après l’audience, il a déclaré ignorer si l’USDA avait déposé la demande d’approbation du peroxyacide en coopération avec la Commission européenne, ou si elle avait pris la décision de le faire unilatéralement, dans le but de rouvrir le marché européen à la viande de volaille américaine.

Les observateurs avisés disent que cette substance peut avoir une meilleure chance d’être autorisée par les responsables européens car elle ne contient pas de chlore, lequel est utilisé dans les piscines d’eau potable et de baignade pour tuer les bactéries nocives, mais a aussi des propriétés toxiques. Le peroxyacide est l’un des quatre traitements anti-microbiens permis aux États-Unis pour le traitement de la volaille après abattage, mais ce n’est pas le cas dans l’UE. Les autres sont le dioxyde de chlore, le chlorite de sodium acidifié et le phosphate trisodique.

«    Les États-Unis ont commencé à contester l’interdiction de ces PRT par l’UE, à l’Organisation mondiale du commerce en 2009, avec un groupe formé en novembre 2009 mais jamais réuni. A cause de l’interdiction posée par l’UE, aucune volaille américaine n’a pu être exportée vers le marché européen depuis 1997, selon Roenigk.    »

Ce dernier a estimé que le marché de l’UE constituerait aujourd’hui un marché de 600 millions de dollars pour les produits à base de poulet américain, si l’UE appliquait «    des normes fondées sur la science    ».

Cardin et Carper, dans leurs remarques, ont fait valoir que les producteurs américains de poulet et autres produits agricoles doivent être francs avec les membres du Congrès, quant à savoir si le TTIP va vraiment changer suffisamment les pratiques de l’UE pour fournir aux exportations agricoles américaines un accès significatif aux marchés. Cardin a vivement recommandé à Roenigk de fournir une évaluation permettant de déterminer si le TTIP sera profitable, et de ne pas simplement céder sous la pression pour obtenir un accord.

«    Dans leurs observations soumises au Bureau du Représentant américain au Commerce plus tôt cette année, l’Institut américain de la viande et l’Association nationale des éleveurs de bovins citent l’interdiction par l’UE de la viande produite avec ractopamine, comme un obstacle réglementaire auquel ils souhaitent que le TTIP s’attaque.

Ils ont aussi généralement critiqué l’approche réglementaire de l’UE, fondée sur le «    principe de précaution    » et les préférences culturelles, contre l’utilisation de produits chimiques et d’hormones dans la production de viande bovine et porcine.    »

Ils ont exigé que l’UE mette ses pratiques réglementaires en conformité avec les normes du Codex ou de l’OIE, mais n’ont pas demandé que l’UE lève son embargo sur le boeuf élevé aux hormones de croissance artificielles.

Comme solution provisoire au différend relatif à l’interdiction des hormones, les Etats-Unis et l’UE ont convenu d’une restriction actuellement fixée à 45.000 tonnes de viande de bœuf sans hormone provenant des États-Unis et d’autres pays. Le quota est ouvert aux exportations de bœuf des États-Unis, d’Australie, d’Uruguay, de la Nouvelle-Zélande et du Canada, mais l’Institut américain de la viande a déclaré au Représentant américain au Commerce, plus tôt cette année, que l’administration de ce contingent tarifaire (Tariff-Rate Quota – TRQ) doit être modifiée, afin de garantir aux exportateurs américains «    un accès durable    » au marché européen.

De juillet 2012 à juin 2013, les exportations américaines se sont élevées à 16.750 tonnes de viande de bœuf, soit environ 50% du taux de remplissage, selon la Fédération américaine des exportateurs de viande. Ces exportations se sont élevées à 212 millions de dollars, selon le Représentant américain au Commerce.

Source: Sott.net

Benji

31 Commentaires

  1. Un élément de plus qui m’encourage à m’orienter vers l’élevage et la production de produits “naturels”.
    Variétés locales nourries avec des produits locaux sans traitements phytos.
    Je suis de plus en plus convaincu qu’il existera toujours une demande pour cela.
    Et qu’elle va être croissante au vu de la merde qu’ils souhaitent vous faire manger.
    Si nous n’en consommons pas, ils n’en vendront pas.

    • Oui, entièrement d’accord. La méfiance du consommateur est loin d’être générale mais elle a déjà fait sa place. On voit de plus en plus de cantines scolaires qui proposent du bio et même du végétarien. C’est entrain de bouger de partout. Gardons espoir !

    • Oui Fenrir mais ça risque d’être interdit!
      On fera de la contrebande de fruits et légumes!

    • Ca n’empêchera pas Findus et Spanghero (ou d’autres) de nous refaire des entourloupes du genre “Pur Boeuf” … Et en ce qui concerne le végétarien, il faut du courage : 60 % de la production mondiale de soja est OGM …

      • Je vous le confirme, puis je ressens là aussi une conspi…végétarien ou carnivore, tu boufferas du OGM!!!
        par contre, les vendeurs bio vont vous raconter que leur soja n’est pas, comme par hasard, polluée génétiquement depuis plus de 20 ans et donc garde toutes ses vieilles qualités…pour le maîs ils en sont moins sûrs (le maîs a été OGMizé autour de la même période que le soja)mais aussi proposent leur propre maîs non génétiquement modifié…Et finalement le piège se referme sur le végétarien lamda crédule qui croit (pour se donner concience) en aLPROsoja alors que celle ci se gène pas a sortir une gamme “bio”… le vegetarien TERRIEN consomme ses proteines et ses legumes de saisons et sait combiner les acides aminées, puis se faire à manger soi même, avec des ingrédients sains, non traités et non modifiés.
        On a pas besoin de “remplacer” la protéine de la viande par celle de soja, c’est un mythe (comme pour le bio, qu’il coûte plus cher).
        Puis à quoi bon d’être végétarien et manger des fausses saucisses BIO (des wannabe carnivores)

  2. Voila, au journal de 13h de France2, ils ont fait de la propagande pour la fin de la monnaie physique, au profit de la monnaie virtuelle par bracelets pucés ou Smartphones sécurisés aves reconnaissance d’empreintes digitales ou d’iris, ou encore payement par reconnaissance faciale par caméra chez le commerçant.

    Super, Big Brother est là, pour le meilleur des mondes, …tout s’accélère, on y est déjà, c’est pour demain !

  3. Bienvenue aux Etats-Unis d’Europe, les moutons !

  4. Il me semble que le traitement a la javel des volailles a depuis ete validee par l’UE.
    (en 2013). A verifier.
    Toujours est-il que le marche Transatlantique et la Horde de de lois anticonstitutionnelles qui l’accompagneront nous plieront au bon vouloir des multinationales.
    Sauf si…

    Je sais je me repete mais…
    DDHC:
    “Article 3 – Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément.

    Apres, c’est pas la peine de porter un bonnet rouge si c’est pour brasser du vent et manifester sur le prix des cacahuetes.

    Nos droits sont inscrits noir sur blanc, pas la peine de reinventer l’eau chaude tous les 6 mois.

    Que celui qui a des oreilles pour entendre…

  5. ON NE MANGE PAS ENCORE ASSEZ DE MERDES?????

    ÇA SUFFIT NON?

  6. en parlant de volaille,je ferai un petit topic en rajout sur le forum,au sujet comment tuer un poulet..

    sur l’elevage de basse cour des volailles:

    dans quelle rubrique serait il le mieux placé?

    • “Partager une petite astuce” ?
      Cela ne me semble pas relever de “Se nourrir et se ressourcer”, ni de “Le coeur des animaux”…
      Non ?
      ;OD

      • j’hésitais entre se nourir et petite astuce…
        le coeur des animaux je vais y laisser ma peau,volti ne vas pas etre contente

        • Héhéhé !!!

          ;0D

          Pas pu m’empêcher.

          Volti t’arracherait un oeil…

          MDR

          • néanmoins,le topic a pour but d’élever des volailles dans de bonne conditions,avec tout son bon cœur..

            • Je sais bien, mais je suis taquin.

              C’est un sujet qui a déjà été pas mal développé chez les Copains Brinsdherbes, mais nous devrions également l’approfondir sur le Forum des ME.

              Nous ne pratiquons pas tous sur les deux, et se sera l’occasion de placer quelques liens plus pérennes que les commentaires du blog.

  7. Un autre problème étant que les Américains ne voudront jamais identifier leurs saloperies en y mettant un quelconque signe distinctif permettant de connaitre l’origine de leurs produits.
    Nous n’avons même plus le droit de savoir d’où viennent les saloperies qu’on nous oblige à manger !

  8. Mais jusqu’ou iront ils ?La vache folle ne leurs a pas servie d’exemple.Peut etre que on sera obligé de manger ça, pour ne pas etre contaminé apres le bio.
    http://motherboard.vice.com/blog/drink-soylent-and-youll-never-have-to-eat-again

  9. Nous devons nous résigner à admettre une chose que nos “élites” savent depuis très longtemps mais refusent à nous avouer:
    Nous n’avons pas été “libérés” par l’empire en 1944, nous avons été envahi par l’empire !
    Ainsi, j’ai lu récemment que Robert Schuman n’était pas l’un des fondateurs de l’Europe mais, d’après des documents déclassifiés aux USA, il était, tout bêtement, un agent de la C.I.A.!
    Mais l’empire s’effondre et la belle Angela fait, déjà, les yeux doux à Poutine.
    Dans le même temps ou ben Yamin Netanyahou fait son chemin de Canossa vers ce même homme.
    Tant que l’empire s’autodétruira, la Chine ne fera rien sauf à se protéger de cet effondrement en quittant, sur la pointe des pieds, l’empire déchu du dollar !

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