Fukushima: Tepco doit commencer lundi le retrait du combustible de la piscine 4

À surveiller de très près!!! De toute manière, ont-ils réellement d’autre choix puisqu’une catastrophe nucléaire planétaire est en cours, le pays est dans un état de danger comme l’humanité n’en a jamais connu jusqu’à présent, un médecin à même expliqué que les habitants devraient quitter Tokyo.

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La compagnie gérante de la centrale accidentée de Fukushima doit débuter ce lundi le retrait du combustible nucléaire immergé dans la piscine du réacteur 4, une opération très délicate qui prendra au total plus d’un an, si tout va bien.

Nous sommes en train d’effectuer les tout derniers préparatifs, a expliqué un porte-parole de Tokyo Electric Power (Tepco) lundi à 09H00 (0H00 GMT) à l’AFP.

Nous allons d’abord immerger dans la piscine un caisson spécial de retrait (boîte cylindrique de 5,5 mètres de haut et 2,1 de diamètre), une opération qui sera faite dans la matinée, a-t-il précisé.

Puis, à partir de 15H00 environ (06H00 GMT), nous allons concrètement commencer à retirer le combustible pour le glisser dans ce caisson, a-t-il ajouté.

Pour ce début, Tepco prévoit de répartir sur deux jours le retrait de 22 premiers assemblages (contenance maximum d’un caisson) sur les 1.533 que contient le bassin. Un assemblage mesure 4,5 mètres de haut et pèse 300 kilogrammes.

Le caisson (d’une masse totale de 91 tonnes une fois plein) ne sera fermé et retiré de la piscine que mardi. Nous avons choisi de débuter de façon assez lente par prudence et sécurité, a précisé le porte-parole.

Le combustible retiré de la piscine 4 sera ultérieurement placé plus dans une autre piscine dite commune, plus sûre, distante d’une centaine de mètres, où il restera a priori au moins dix ans.

Une conférence de presse de Tepco est prévue en fin de journée pour faire le point sur cette première opération inédite dans un tel environnement accidenté où les techniciens doivent oeuvrer en combinaisons de protection et porter des masques intégraux pour se protéger de la radioactivité.

Le patron de Tepco, Naomi Hirose, avait précisé en début de semaine dernière que la sécurité était la priorité.

Nous espérons que le retrait sera réalisé comme prévu en toute sûreté afin de ne pas causer de soucis supplémentaires aux habitants de la région, a déclaré le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga, lors d’un point de presse.

L’opération de retrait des 1.533 assemblages de combustible (dont 202 neufs) de la piscine 4 est d’autant plus délicate que de ce bassin est situé en hauteur dans le bâtiment du réacteur 4, à moitié détruit par une explosion d’hydrogène quelques jours après la dévastation de la centrale Fukushima Daiichi par le tsunami du 11 mars 2011.

Tepco a depuis bâti une nouvelle couverture et installé un dispositif flambant neuf de retrait du combustible, ainsi que procédé à la récupération des détritus tombés dans le bassin, au-dessus des assemblages qu’il contient.

Cependant la difficulté de l’extraction se trouve dans la présence de petits débris coincés au milieu des assemblages de combustible, préviennent les experts.

Des répétitions ont eu lieu les équipes sont désormais jugées bien formées pour cette opération cruciale, la plus délicate depuis la stabilisation du site en décembre 2011.

Je pense que la compagnie Tepco est prête pour l’extraction du combustible et je suis très confiant dans sa capacité à la mener à bien, avait aussi déclaré en milieu de semaine passée l’expert nucléaire américain Lake Barrett, invité par Tepco à suivre les préparatifs.

Toutefois, d’autres experts japonais et étrangers sont beaucoup plus sceptiques et préviennent que d’éventuelles erreurs de manipulation pourraient avoir des conséquences graves, comme le rejet soudain d’une importante quantité de substances radioactives qui pourrait forcer à éloigner les travailleurs et perturber le calendrier des travaux dans leur ensemble.

Il n’existe pas de tâche sans risque dans cette centrale, mais il faut à chaque fois prévoir qu’un problème peut survenir pour, le cas échéant, être en mesure de bien réagir, là est le point essentiel, a souligné sur Twitter un travailleur de la centrale présent sur le site depuis l’accident.

Dans l’idéal, Tepco espère avoir fini de retirer tous les assemblages de la piscine 4 d’ici à la fin de l’année 2014, avant de commencer une opération similaire pour les trois autres piscines des réacteurs 1 à 3, les plus endommagés du site.

Ce retrait est le premier grand pas vers le démantèlement, a estimé la semaine passée le directeur de la centrale, Akira Ono.

Source: Agences de presse via Romandie

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Et pour en savoir un peu plus, un question/réponse officiel à été publié par les agences de presse:

Le retrait du combustible usé de la piscine du réacteur 4 de la centrale de Fukushima est une tâche ardue qui exige des techniques très précises. Pourquoi est-elle indispensable et est-elle risquée ?

Question: pourquoi l’extraction de ce combustible nucléaire est-elle cruciale ?

Réponse: la piscine du réacteur 4 contient 1.331 assemblages de combustible nucléaire usé fortement radioactif et 202 neufs, une densité énorme qui pèse extrêmement lourd. Or, le toit et un pan de mur du bâtiment de ce réacteur ont été soufflés par une explosion d’hydrogène en mars 2011. Le système de refroidissement a été stoppé un moment et de l’eau de mer injectée avant que ne soit rétabli un dispositif maintenant l’eau à une température basse, actuellement de l’ordre de 26 degrés Celsius.

Les énormes débris tombés sur la piscine ont endommagé en partie ce combustible. L’ensemble est donc vulnérable (aux séismes, tsunamis ou actes terroristes) et il est absolument nécessaire de déplacer dès que possible ce combustible dans un lieu sûr, car c’est actuellement trop dangereux, rappelle le chercheur Hiroaki Koide, spécialiste des réacteurs nucléaires à l’Université de Kyoto.

Q: comment la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) procède-t-elle ?

R: les gros débris ont d’ores et déjà été retirés au moyen d’une vingtaine d’instruments adaptés (pinces, etc.). Il reste encore des petits morceaux qui vont être retirés au fur et à mesure, la nuit, entre les travaux d’extraction du combustible qui seront réalisés uniquement de jour.

S’agissant du combustible, deux assemblages ont déjà été enlevés il y a plusieurs mois afin d’évaluer leur état général, jugé plutôt bon, et d’étudier les méthodes de retrait les plus appropriées. Bien que le combustible ne soit apparemment pas abîmé (hormis trois assemblages selon Tepco), il va falloir agir avec une extrême minutie.

Vu du dessus, l’ensemble ressemble à des paquets de cigarettes ouverts posés à la verticale les uns à côté des autres au fond de l’eau. La tâche va consister à retirer une à une ces cigarettes (chaque assemblage de 4,5 mètres de long et 300 kg) à l’aide d’un énorme dispositif télécommandé sur rails qui déplace un crochet au bout d’un câble.

Le crochet attrape l’assemblage sélectionné et le soulève à la verticale à raison d’un centimètre par seconde. Des capteurs permettent de détecter une éventuelle anomalie (masse anormale, résistance) et tout s’arrête alors automatiquement par sécurité.

Un caisson cylindrique de 5,5 mètres de haut, 2,1 mètres de diamètre et 91 tonnes une fois plein, est plongé dans l’eau. Ce caisson peut contenir 22 assemblages. Une fois rempli il est fermé avant d’être retiré de la piscine par une grue. Après un contrôle, il est déposé sur un camion et emporté 100 mètres plus loin où se trouve une piscine de stockage à moyen terme, plus sûre, dans laquelle le combustible devrait rester plus de 10 ans.

Cette opération des plus délicates devra être reproduite quelque 70 fois au moins, avec la même précision.

Q: n’y-a-t-il pas des risques de fuite de matière radioactive ou d’accident ?

R: ces dangers existent mais Tepco dit avoir pris de très nombreuses dispositions pour les éviter.

Selon la compagnie, le bâtiment, bien qu’éventré, peut encaisser un séisme aussi violent que celui du 11 mars 2011 sans s’effondrer.

Une couverture équipée de systèmes de filtrage a été installée au-dessus du dispositif de retrait afin de minimiser le rejet de matière radioactive.

Il est extrêmement improbable que le crochet laisse échapper un assemblage attrapé, assure Tepco.

Les débris ont pu endommager la poignée de chaque assemblage, mais pas au point d’empêcher le crochet de l’attraper et en aucun cas les détritus ne sont en contact direct avec le combustible qui est protégé par une boîte enfermant 80 crayons de combustible, le tout constituant un assemblage.

Un seul assemblage ne peut pas provoquer une réaction critique en chaîne, même s’il tombe, affirme encore Tepco.

La radioactivité environnante étant élevée, de l’ordre de 200 microsieverts/heure, il faut éviter que des pannes et autres problèmes n’obligent les hommes à intervenir trop souvent sur le dispositif.

Source: Agences de presse via Romandie

Soit dit en passant, on risque d’avoir quelques difficultés à être bien informé des suites de ce retrait des barres combustibles puisqu’un sommet entre l’UE et le Japon doit avoir lieu pour un accord de libre-échange, à se demander si c’est devenu une mode ou si nous assistons de ce côté là à la mise en place du “nouvel ordre américain”…

L’Union européenne et le Japon tiennent mardi un sommet de quelques heures qui doit permettre notamment de faire le point sur l’état des négociations en cours en vue d’un ambitieux accord de libre-échange.

Les présidents de l’UE, Herman Van Rompuy, et de la Commission européenne, José Manuel Barroso, ainsi que le commissaire européen au Commerce Karel de Gucht doivent s’entretenir avec le Premier ministre japonais Shinzo Abe.

Depuis le lancement de ces négociations le 25 mars dernier (par téléphone faute de sommet bilatéral en raison de la crise chypriote), les deux partenaires, qui représentent ensemble plus du tiers de la production de richesse mondiale, ont eu trois séances de négociations.

“Nous avons déjà fait du chemin”, explique-t-on côté européen, même si de l’avis général, ces discussions s’annoncent longues et ardues, chaque partie ayant à coeur de protéger des secteurs jugés “sensibles”.

Sans oublier que parallèlement le Japon est engagé depuis juillet dans une autre série de dialogues de libre-échange dans le cadre du projet de partenariat trans-pacifique (TPP), sous la houlette des États-Unis.

“Cette négociation (UE-Japon) sera très difficile car nous sommes des acteurs importants sur le plan mondial confrontés à un manque de croissance”, avait d’emblée prévenu Karel de Gucht.

L’UE estime qu’un accord de libre-échange avec le Japon pourrait augmenter de 0,6% à 0,8% son produit intérieur brut (PIB) et générer 400.000 emplois.

Actuellement le Japon n’est plus que le septième marché des exportateurs européens – alors qu’il était le troisième il y a dix ans.

Le Japon espère pour sa part faciliter l’accès de ses produits au marché européen, notamment dans les secteurs stratégiques de l’automobile et de l’électronique.

Article complet sur Romandie

La petite info en plus en passant, une vidéo de Arnie Gundersen, expert dans le domaine du nucléaire, qui explique que AVANT de retirer les barres de combustible du réacteur, il faut virer Tepco de la zone, ce qui n’est peut-être pas une si mauvaise idée vu le travail qu’ils ont fait jusqu’à présent (dont celui de propagande mettant en danger des millions de japonais…).

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=LjZZOLT_E3c[/youtube]

Fairewinds a soulevé un certain nombre de problèmes concernant l’enlèvement des barres de combustible de la piscine de combustible usé du réacteur 4 de Fukushima Daiichi.
Dans cette vidéo, Arnie Gundersen démystifie point par point une animation produite par TEPCO où ils expliquent que selon eux, la tâche sera facile, que tout est prévu, etc.

Conclusion logique : comme à son habitude, TEPCO essaye de planquer quelques problèmes gênants sous le tapis, voulant masquer que c’est en fait une société dépassée par les événements, et qui doit être éliminée du processus de nettoyage du site par le gouvernement japonais.

En complément, 2 vidéos des essais de retrait du combustible menés les 13 et 14 novembre par TEPCO, où une maquette d’assemblage de combustible est utilisée, postées par Iori du Fukushima Diary :
http://youtu.be/FS303duJRnU
http://youtu.be/PxPenpbmz1I

Vidéo et description originales de Fairewinds :
http://vimeo.com/79413032
http://fairewinds.org/podcast/remove-…

Traduction et sous-titrage par mes soins
http://kna-blog.blogspot.fr/

Trouvé sur l’excellent blog de surveillance de Fukushima: lesveilleursdefukushima.blogspot.fr

Benji

12 Commentaires

  1. aie aie aie!!!

    repeter 1300 fois le meme mouvement sans se louper 1 seule fois?

  2. Gloups.
    On ne peut qu’attendre, désormais.
    Je me souviens qu’une pétition circulait, sommant les scientifiques du monde entier à aller donner un coup de main. Jamais eu d’écho depuis, elle n’a peut-être rien donné.

    Et bien sûr, aucun média “officiel” ne va relayer une telle information, qui concerne pourtant tout le monde.

  3. Pour “rassurer” tout le monde j’ajoute l’info suivante :
    Tepco reconnait que 80 assemblages de combustible usagé étaient endommagés AVANT mars 2011, 70 d’entre eux sont dans le réacteur 1 (1/4 du total..), les autres dans les autres réacteurs dont 4 dans le 4.
    Il se peut même que ces combustibles ai été laissé dans cet état depuis la mise en service de la centrale, c’est à dire il y a 40 ans ! Tepco le savait et n’a jamais rien fait… parce qu’ils ne savent pas le faire.
    http://ex-skf.blogspot.fr/2013/11/fukushima-i-nuke-plant-tepco-admits.html

    La vraie bonne nouvelle c’est qu’ils commencent par les assemblages de combustibles neufs, même si ce choix est “un peu” risqué pour un entraînement au moins ça sera fait.

  4. Ouai ! C’est pas compliqué à cette vitesse de 1cm seconde, mais j’ai bien souci que la lenteur engendre une panne des capteurs électroniques qui bloqueraient la manip. et figerait hors d’eau le combustible. Ont ils prévu un 2ème moyen de levage ?
    Avec la confiance qu’ils nous ont distillée tout au long de la crise!!! Faites vos paris…aïe,aïe,aaaaas.
    Croisez vos doigts et il est interdit d’éternuer.

  5. Bonjour,

    Le coût d’une catastrophe nucléaire en france d’après l’IRSN, 5 800 milliard d’€ !

    http://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Pages/20130326_Etude-IRSN-2007-cout-accidents-nucleaires.aspx

    Un commentaire sur ce sujet :

    http://groupes.sortirdunucleaire.org/2013-Cout-d-un-accident-nucleaire#nb2

    Le nucléaire ? Mais non, pas cherr, pas cherr!
    Seulement une petite augmentation des impôts pour tous.

    La cour des comptes :
    http://www.ccomptes.fr/Publications/Publications/Les-couts-de-la-filiere-electro-nucleaire

    • La valeur d’un HUMAIN est donc d’environ 900 euro d’après l’IRSN

      mais quel chiffre insensé pour de la viande morte
      et on ne comptabilise pas le monde animal

  6. Re…,

    Sinon, le révisionnisme pour le nucléaire, existe aussi dans les manuels scolaires :
    http://aweb2u.free.fr/dotclear/index.php?post/2013/11/04/Revision-des-manuels-scolaires

    L’absinthe, cette herbe sauvage, se dit en russe : tchernobyl… ”
    http://aweb2u.free.fr/dotclear/index.php?static/Herbe-Amere

    Revue de presse 2013- semaine 45, du 4 au 10 novembre 2013 :
    http://pectineactualites.files.wordpress.com/2013/11/pectine-2013-semaine-45-du-4-au-10-novembre-2013.pdf

    Bonne et instructive lecture.

  7. Faites donc entrer Fukushima en bourse!
    Si les spéculateurs tiennent à leur peau ils arriveraient à faire gonfler une bulle ptêtre!

    avec 500 milliards de dollars on ferait quoi des frigo géant remplis de bore?

    Aller encore un petit efforts les humains, vous finirez par comprendre que vous n’êtes que des enfants maladroits!

  8. Au passage un séisme de 7,8. Mer de Scotia Atlantique sud http://www.iris.edu/seismon/zoom/?view=eveday&lon=-25&lat=-75

  9. Séisme de 7,8 Mer de Scotia Atlantique sud!

  10. En même temps si ces bricoleurs du dimanche nous déclenchent une réaction en chaine et que tout leur pète à la gueule ; …après tout on l’aura tous bien mérité, les japonais les 1er !

Les commentaires sont clos.