Ces salariés low cost venus d’Europe de l’Est (Bulgarie, Roumanie, Slovaquie…)

Ne râlez pas, c’est juste l’Europe qui veut cela… Nous n’en sommes pas encore officiellement au niveau de la Grèce même si la Goldman Sachs pousse au cul François Hollande pour qu’il baisse les salaires de 30% en France.

Autorisé par le droit européen, le recours à des travailleurs dits “détachés” venus de toute l’Europe explose. Au prix de nombreux abus

Chantier de l'université des métiers de Bayonne. Maxppp

Chantier de l’université des métiers de Bayonne. Maxppp

Ne tirez plus sur le plombier polonais : la France, à présent, doit composer avec des maçons bulgares, des cueilleurs roumains ou des chauffeurs de poids lourds slovaques. Des salariés que l’on appelle “détachés”, censés travailler pendant quelques semaines ou quelques mois dans un autre pays, en conformité avec la directive européenne sur le détachement. Leur rémunération nette est alignée sur celle de la branche dans laquelle ils travaillent.

En revanche, leurs cotisations sociales sont versées dans leur pays d’origine. Avec de solides économies à la clé : en 2011, les seules charges patronales se montaient à 38,9% du salaire en France, mais à 6,3% à Chypre… De la main-d’œuvre low cost, comme les centaines de travailleurs (polonais pour la plupart) qui ont été embauchés sur le chantier de l’EPR à Flamanvi

Concurrence faussée

Ce procédé reste difficilement quantifiable, car il est sous-déclaré. Une chose est certaine, il n’est plus marginal. En 2011, la Direction générale du travail a recensé 145.000 salariés détachés, pour un nombre d’heures équivalant à 21.000 jobs à temps plein (+30% par rapport à l’année précédente). Et elle a estimé à 300.000 le nombre réel de travailleurs détachés. Plusieurs fédérations professionnelles ont alerté les pouvoirs publics. Au printemps, deux rapports parlementaires sont parus sur le sujet : celui d’Eric Bocquet au Sénat, et celui cosigné par Gilles Savary, Chantal Guittet et Michel Piron à l’Assemblée nationale.

Pour le profane, difficile de faire la différence entre cette directive détachement et la fameuse directive Bolkestein, rebaptisée “du plombier polonais”. L’une (Bolkestein) autorise les entreprises étrangères à élire domicile dans un autre Etat membre. L’autre, la directive détachement, permet à une entreprise basée dans un pays X d’envoyer ponctuellement ses salariés dans un pays Y pour une prestation donnée.

Cette disposition bouleverse la donne dans plusieurs secteurs, comme le BTP, l’agriculture ou les transports, qui concentrent le gros des effectifs. En cassant les prix, elle fausse la concurrence. “Nous avons vu des offres à 10 ou 12 euros, quand un ouvrier français coûte, toutes charges comprises, autour de 34 euros l’heure”, affirme Didier Ridoret, président de la Fédération française du bâtiment. Les entreprises qui y ont recours sont donc favorisées. En outre, elles bénéficient de procédures simplifiées.

“Avec les salariés détachés, l’employeur achète une prestation, explique Claude Cochonneau, vice-président de la FNSEA. Au lieu d’établir une fiche de paie par employé saisonnier, il s’acquitte d’une facture.” Au fur et à mesure qu’il se développe, le phénomène met un terme à l’idée des “jobs non délocalisables” tant vantés il y a quelques années. “On n’envoie plus la fabrication à l’extérieur, on fait venir les salariés”, se désole Didier Ridoret.

A la limite de l’esclavagisme

Cette course à l’optimisation sociale occasionne un manque à gagner difficilement chiffrable pour la Sécurité sociale. Et elle génère d’importantes dérives, comme le raconte Philippe Béart, référent régional de lutte contre le travail illégal pour l’Urssaf de Lorraine. “Récemment, nous avons repéré une entreprise de bâtiment qui avait une dizaine de salariés début 2012 et qui n’en comptait plus que deux à la fin de l’année.

L’essentiel de l’équipe travaille toujours en France mais sous contrat luxembourgeois. L’entreprise qui les détache est fictivement installée au Luxembourg, mais, physiquement, elle a gardé ses entrepôts en France.” Un cas très limite, car, pour être en règle, une entreprise qui détache des salariés doit pouvoir justifier d’une réelle activité dans son pays d’origine. Bien souvent, ce n’est pas le cas.

Les abus sont légion. Certaines entreprises rémunèrent leurs salariés au tarif en vigueur dans le pays d’accueil, mais prélèvent, dès leur retour, une part importante de leur rémunération au titre du transport et du logement. Autre artifice : établir un contrat de 35 heures et faire travailler le salarié 60 heures par semaine. Quant aux conditions d’hébergement et de transport, elles fluctuent selon les employeurs, mais, ajoutées à la confiscation régulière de papiers, certaines situations sont décrites comme étant proches de l’esclavagisme.

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Benji

18 Commentaires

  1. Y-a-t-il un pilote dans l’avion? Mayday Mayday?
    Ici la tour de contrôle, nous vous rappellerons lorsque les salariés reviendront!

  2. Venez faire un tour par chez moi, soit zone industrielle de Gravenchon/Lillebonne.
    Raffinerie EXXON/MOBIL et activités annexes pétro-chimiques.
    Le soir, vers 19h00, au premier supermarché du coin, on voit des masses de gars encore en bleu de travail (donc qui sortent du taf, à cette heure) qui causent en langues étranges et achètent laborieusement le moins cher du moins cher.
    Un ami qui bossait y’a 4 ans dans une filiale Total du coin (fermée depuis) me racontait qu’après la fermeture, c’est des ouvrier de l’EST qui sont venu demanteler le site.
    Le midi, ils mangeaient dans des camionnettes à l’extérieur de la boite, et la nuit, ils mangeaient et dormaient dans les mêmes camionnettes.
    Un autre de mes amis, soudeur de son état depuis 30 ans, est au chômedu depuis 4 ans. Il bossait pour des sous-traitants lors des arrêts maintenance notamment.
    Son salaire de 13 € /heure était bien trop élevé pour le nouveau monde mondialisé.
    Maintenant, c’est des soudeurs roumains à 4 € de l’heure qui bossent à sa place.
    C’est comme ça.
    Jusqu’au jour ou ça va exploser.

    • Vive l’Europe. Cela a commencé en 93 apres la signature des accords de Maastricht.
      Si on veut remettre les choses en place il faut virer les politiques. TOUS
      Aux municipales voter pour les plus petits partis. Pareil au europeennes.
      Si on les prives de nos voix ils reflechiront et on pourra peser sur leurs decisions.

      • Leurs décisions, lol, …sauf que ce n’est plus eux qui décident de quoi que ce soit ! …T’as pas encore compris que c’est fini la souveraineté là ! http://echelledejacob.blogspot.fr/2013/11/commissaires-europeens-il-ny-plus-de.html

        • Mais tous ensemble, on peut faire changer qqch !!!

          Il suffit que l’on soit assez de réveillés et les rues se rempliront ! Si nos fonctionnaires font de la partie, cela ira encore + vite !

          • Les seuls fonctionnaires que tu vas rencontrer dans la rue seront ceux de la Police, faut pas rêver …

          • tous ensemble?,Zeitgeist

            la grande majorité suivra le mouvement,tant que la TNT marche et que leur frigo est rempli a cout de crédit
            nous sommes qu’une minorité a comprendre ,TOUT CE QUI SE TRAME,ET QUI VA NOUS CRAMER.
            cette majorité suit une belle carotte,et compte pas sur eux pour bouger d’une manière ou d’une autre.
            l’époque de germinal est enterré,seul un conflit au final se dessinera pour épurer tous ce bordel ambiant et malodorant..

  3. En Martinique où le chômage est endémique(ment entretenu )la construction de la nouvelle centrale électrique au pétrole lourd de Bellefontaine a été au détriment de la population martiniquaise !
    Les travailleurs sont venus de Serbie, de Slovénie et de Pologne en grande majorité, les français bouchant les trous et les martiniquais pourtant compétents sont restés sur le carreau à ruminer leurs rancœurs.
    Les bouche-trous sont là pour encadrer, vous savez, ces martiniquais ce sont de grands enfants et il faut bien un Maître blanc pour les diriger…
    Il est impératif de sortir de l’€ et de l’Europe et de foutre en l’air toute idée de capitalisme, penser la décroissance et la gratuité, le Bonheur Intérieur Brut calculé non sur la richesse moyenne mais sur l’accès à toute égalité pour tout un chacun, la liberté d’aimer son travail et de le faire qu’à cette seule condition, sans contrainte à perdre sa vie à la gagner !

  4. Sur une chanson de Dutronc :
    “Vingt-quatre pourcents des-z-électeurs, et moi, et moi, et moi … Je vote, et puis j’oublie, c’est la vie, c’est la vie”

    😉

  5. Bonjour vanvoght, j’ai perdu ton adresse mail

  6. Grand marabout n’ a pas tort, mais la machine s’enclenche, le réveil Breton va pousser les autres à bouger et il faut bouger parce qu’on va droit dans le mur.
    On le voit bien dans tous les domaines agriculture, industrie, btp…….. on remplace les français par de la main d’oeuvre beaucoup plus docile, elle parle pas, travaille comme des esclaves, sous payé c’est tellement facile!!!!
    c’est même pas une question de racisme, il y a des polonais dans ma famille mais on peut en vouloir au patronat, au capitalisme, à tous ceux qui nous on baisé en mettant en place une Europe à la con, mais leur but est de plus en plus clair pour beaucoup de monde et maintenant que chacun peut perdre son emploi , la petite vie confortable est en péril…l’allumette bretonne a allumé la mèche qui va au baril de poudre, on ne peut pas dire encore la longueur de la mèche mais ça va sauter comme les portiques lol!
    Il reste quand même une grande question dont on parle peut pour l’instant : comment une entreprise italienne a été commanditée pour percevoir cette écotaxe? comment tous ces portails on pu être mis en place bien avant qu’ils nous parlent de ce nouvel impôt? moi, j’aimerai savoir le nom des actionnaires de cette entreprise italienne, je pense qu’on aurai des surprises, un peu comme pour l’éthylotest ou pour le vaccin h1n1 ou même celui de la grippe….
    j’attends avec impatience que quelques journalistes”intègres” fassent leur enquête……

    • -“j’attends avec impatience que quelques journalistes »intègres » fassent leur enquête……”
      http://www.bastamag.net/article3465.html
      Il y a eu d’autres articles, similaires sur le fond, pas sur la forme (amha), dans la presse mainstream aussi.
      Après, c’est pas ça qui compte, le principal, c’est le processus décisionnel, et là, ça pourrait faire mal à certains.

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