Haute trahison ou crétinerie ? Le sabotage de la présence française en Iran

Un fantastique article de François Asselineau qui mérite la lecture!

En avril 2012, Peugeot s’est retiré du marché iranien sous la pression de son nouvel actionnaire General Motors et de United against nuclear Iran, un organisme piloté par les services secrets américains, britanniques, allemands et israéliens[1]. Le constructeur au lion a ainsi perdu un marché à l’export rentable et en croissance qui aurait pu l’aider à surmonter la conjoncture européenne déprimée.

Le 26 juillet 2013, Carlos Tavares, directeur général délégué de Renault, annonçait que « le Président Obama a donné l’ordre de cesser l’activité en Iran »[2]. En cause, le renforcement des sanctions de Washington à l’égard de l’Iran et la menace de rétorsion contre Nissan sur le marché américain en cas de poursuite des affaires iraniennes de Renault.

1) Le retrait de Peugeot et de Renault d’Iran, sur ordre des États-Unis et sans contestation du gouvernement français, est une nouvelle manifestation de la soumission de la France aux diktats américains.

1.1.- L’abandon de l’industrie française

Le gouvernement français n’a pas contesté le renforcement des sanctions contre l’Iran décidées unilatéralement par Washington, en dehors de tout cadre légal international. Que le directeur général délégué de Renault note, non sans ironie et sans amertume, qu’il reçoit ses ordres du Président américain en dit long sur le renoncement des autorités françaises à défendre les intérêts et les emplois de l’industrie tricolore.

L’abandon forcé du marché iranien par les constructeurs automobiles français est d’autant plus tragique :

  • qu’il clôt une présence vieille de 34 ans, établie en 1978 lorsque Peugeot avait racheté les actifs de Chrysler Europe[3], et qui avait survécu à l’avènement du régime islamique en 1979. Cette implantation historique avait permis aux marques de PSA de conquérir 30% du marché iranien[4]. Les firmes automobiles américaines sont, pour leur part, absentes d’Iran ;
  • qu’il accentue l’effondrement du commerce extérieur français déjà très déficitaire[5]. Peugeot a exporté des pièces détachées pour 450.000 véhicules en Iran en 2011[6] et Renault pour 100.000 en 2012[7] ;
  • qu’il contribue à la destruction de l’emploi automobile en France, déjà très affecté par la baisse des ventes en Europe[8].

Cette nouvelle marque de servilité à l’égard de Washington est intervenu quelques semaines seulement après que la France eut refusé l’asile à Edward Snowden, fermé son espace aérien sans raison au Président bolivien Evo Morales, et renoncé à toute action contre les entreprises suspectées de surveiller la population française pour le compte des services de renseignement américains.

 

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En parallèle de cette servilité, les signes de plus en plus préoccupants du basculement des États-Unis dans un régime dictatorial se multiplient. Ils justifieraient qu’une puissance comme la France dise « leur fait » aux Américains au lieu de se confondre avec eux.

1.2 – Une agressivité croissante de la France à l’égard de l’Iran sur commande de Washington

Les responsables politiques de droite et de gauche n’ont cessé, depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, de préparer les esprits à l’idée d’une guerre avec l’Iran, suivant la voie tracée par le gouvernement américain. L’objectif a été de convaincre l’opinion publique qu’il existe une « crise iranienne » aiguë, et que tous les moyens pacifiques de la résoudre seraient épuisés.

  • Nicolas Sarkozy s’était ainsi employé à imiter la rhétorique belliciste bushienne à l’égard de l’Iran, peu après son élection, lors de la conférence annuelle des ambassadeurs de France le 27 août 2007 en déclarant :

« Tout doit être mis en œuvre pour convaincre Téhéran de privilégier la coopération sur l’isolement et sur la confrontation. Personne n’a de meilleure stratégie à proposer et, si nous devions échouer, chacun connaît l’alternative catastrophique devant laquelle le monde serait placé : la bombe iranienne ou le bombardement de l’Iran ».

  • Hubert Védrine donnait crédit aux propos de Nicolas Sarkozy dans un article du 28 septembre 2007 sur Télos[9] : « ce qui est établi c’est la volonté de l’Iran de mener son programme nucléaire au-delà de ce que lui autorise le Traité de non-prolifération […] Dans ce contexte, la phrase du président Sarkozy, le 27 août 2007 devant les ambassadeurs, est difficilement contestable : « échapper à une alternative catastrophique : la bombe iranienne ou le bombardement de l’Iran » ».
  • Martial, Bernard Kouchner avait indiqué lors d’une interview télévisée le 16 septembre 2007 au sujet de l’Iran : « il faut se préparer au pire », « le pire, c’est la guerre » et « on se prépare en essayant d’abord de mettre des plans au point qui sont l’apanage des états-majors »[10].
  • Nullement en reste, Michèle Alliot-Marie, sa remplaçante au Quai d’Orsay, affirmait le 12 décembre 2010 que « la France n’accepte pas que l’Iran déstabilise » le Moyen-Orient et le monde[11], et n’hésitait pas à menacer l’Iran d’une escalade de tensions : « si les responsables iraniens ne lèvent pas le doute sur leurs intentions, toutes les sanctions d’ordre économique devront être envisagées ».
  • Alain Juppé, pour sa part, précisait le 7 mars 2012 à l’AFP[12] :
  • « je suis un peu sceptique parce que quand vous regardez la farce qu’ont constituée les élections en Iran, le succès de ce qu’on appelle les conservateurs, on finit par considérer (que le président Mahmoud) Ahmadinejad est un modéré ou un libéral » ;
  • « je crois que l’Iran continue à tenir un double langage, c’est la raison pour laquelle il faut que nous restions extrêmement fermes sur les sanctions que nous avons prises, qui sont de mon point de vue la meilleure manière d’éviter une option militaire qui pourrait avoir des conséquences incalculables ».

Dans une tribune en date du 18 juin 2011[13], il appelait, à nouveau, à durcir le ton envers l’Iran, au nom de la démocratie et des droits de l’Homme cette fois-ci, ne consacrant qu’une petite ligne à la question du nucléaire iranien. Il écrivait notamment :

  • « N’oublions pas l’Iran, où les autorités iraniennes refusent à leur population le droit de manifester pacifiquement » ;
  • « Depuis deux ans, la situation des droits de l’homme ne cesse de s’y dégrader, comme en témoigne la multiplication des informations qui nous parviennent sur les arrestations à grande échelle, les mauvais traitements et les tortures subis par les détenus, le caractère arbitraire des peines prononcées et la multiplication des exécutions capitales qui s’élèvent déjà à plus de trois cents depuis le début de l’année. » ;
  • « Le déni des aspirations de la population iranienne, et la poursuite d’un programme nucléaire, sans objectif civil crédible et en violation de la légalité internationale, conduisent à voir l’Iran mise au ban de la communauté des nations. »
  • Jean-Luc Mélenchon[14] légitimait, quant à lui, une frappe préventive contre l’Iran sur France inter le 12 février 2012 : « c’est la première fois qu’on voit un pays dire : « si on a une bombe, on ira taper sur Israël ». Personne ne peut accepter une chose pareille, que sur le plan international, quelqu’un décide qu’il va détruire, et à coup de bombes atomiques, son voisin […] Moi j’ai pas peur de le dire : un régime théocratique est toujours un danger pour le reste de l’humanité »[15].

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Sur France Inter le 12 février 2012, Jean-Luc Mélenchon légitime toutes les interventions militaires de Washington : contre la Lybie, contre la Syrie et contre l’Iran…

  • Laurent Fabius lançait dans un entretien au Monde le 9 mai 2013 que le nucléaire iranien constituait « la plus grande menace actuelle contre la paix »[16].
  • François Hollande affirmait le 2 juin 2013 qu’« empêcher l’Iran d’accéder à l’arme nucléaire » relevait d’une « nécessité urgente, impérieuse » et que « c’est l’Europe qui se trouverait éventuellement visée par la détention de cette arme »[17], suggérant que l’Iran pourrait projeter de… bombarder la France avec une arme nucléaire !

2) La France n’a pas de raison objective d’adopter une position agressive vis-à-vis de l’Iran.

2.1 – Des arguments empreints d’« un deux poids deux mesures » Qu’a donc fait l’Iran pour mériter la vindicte unanime des dirigeants français ? Deux arguments sont utilisés par ces derniers :

  • Le premier argument consiste à fustiger le régime politique iranien,

Le régime iranien n’est sans doute pas attrayant, mais il n’est pas le seul, sur la surface du globe, à restreindre les libertés individuelles et l’expression démocratique, à exercer une surveillance sur sa population, à brider la liberté religieuse ou à employer des méthodes de police musclées. En effet :

  • Le royaume d’Arabie saoudite est une monarchie absolue où règne l’arbitraire. Les principes de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 y sont constamment bafoués, notamment la liberté d’expression, l’égalité entre les sexes et la liberté religieuse.Toute manifestation ou culte d’une autre religion que l’Islam est interdit sous peine d’apostasie, passible de la peine de mort, ce qui est loin d’être le cas en Iran où, par exemple, vit une communauté juive depuis vingt-six siècles. Le Deuxième livre des Rois situe, en effet, en 622 avant J.C. l’exil de la minorité juive de Babylone vers l’empire mède par le roi Assurbanipal.
  • Le royaume de Bahreïn, qui est une dictature familiale de même nature que l’Arabie saoudite, a écrasé dans le sang un mouvement de contestation de grande ampleur en 2011 et 2012. En février 2012, le roi Hamad ben Issa Al Khalifa a répondu aux manifestants par la proclamation de la loi martiale et une répression féroce. On estime que plus de 80 manifestants sont morts, soit au cours de heurts avec la police, soit sous la torture après leur arrestation, et que le nombre d’arrestations a atteint les 3.000, nombres considérables pour un petit pays de 1,2 million d’habitants.[18] Cette répression n’a pas suscité la moindre réaction de la prétendue « communauté internationale » – comprendre : les États-Unis et leurs vassaux européens.

Il est frappant de constater le « deux poids deux mesures » avec lequel sont traitées, dans les médias et par la classe dirigeante française, les situations politiques en Iran et dans les deux pays cités ci-dessus. Il est vrai que ces derniers, à la différence de l’Iran, sont totalement soumis aux intérêts américains, le royaume du Bahreïn étant d’ailleurs le siège de la Ve Flotte américaine dans le Golfe persique.

De plus, les pays occidentaux devraient considérer leurs propres insuffisances avant de s’intéresser à celles d’autrui. En effet :

  • L’Union européenne dirigée par une oligarchie qui méprise les peuples et des institutions non élues et illégitimes rejetées par plusieurs référendums, bafoue les principes élémentaires de la démocratie ;
  • L’état de droit connaît des régressions majeures aux États-Unis, comme en attestent les mesures d’exception prises dans le cadre du Patriot Act, les détentions extrajudiciaires à Guantanamo et dans les prisons secrètes de la CIA, la torture en Irak et en Afghanistan, les exécutions sommaires au travers des drones décidées par Barack Obama ou bien encore le programme de surveillance planétaire PRISM.

En outre, plusieurs observateurs étrangers sérieux estimaient que, malgré les violences meurtrières et les manipulations électorales avérées, Mahmoud Ahmadinejad avait probablement gagné l’élection présidentielle du 12 juin 2009 :

  • Les deux observateurs du Washington Post situés en Iran, Ken Ballen et Patrick Doherty, estimaient dès le 15 juin 2009 que « le résultat des élections en Iran est peut-être le reflet de la volonté du peuple iranien » parce que le sondage qu’ils avaient réalisé eux-mêmes trois semaines avant les élections montrait que Mahmoud Ahmadinejad « menait par une marge de deux contre un, plus que celle sortie des urnes »[19]. Ils soulignaient en particulier le poids du vote favorable à Mahmoud Ahmadinejad à l’extérieur des grandes villes ;
  • L’ancien agent de la CIA affecté au Moyen-Orient, Robert Baer, chroniqueur au Time, écrivait dans un article paru le 16 juin 2009[20] :« Depuis de trop nombreuses années, les médias occidentaux regardent l’Iran par le prisme étroit de la classe moyenne iranienne libérale, une intelligentsia acquise à internet et à la musique américaine, qui parle plus volontiers à la presse occidentale, suffisamment riche pour se payer des tickets pour Paris ou Los Angeles »  ;« Nous devons considérer sérieusement la possibilité qu’il y ait eu un engouement pour une ligne autoritaire, un mandat électoral pour Ahmadinejad et ses politiques. »

Les médias français ont occulté la popularité bien réelle de Mahmoud Ahmadinejad dans son pays à l’occasion de cette élection, comme ils ont occulté celle de Vladimir Poutine lors de l’élection présidentielle russe de mars 2012, préférant se concentrer sur les violences. Il est vrai que la France ne sait plus ce qu’est un dirigeant populaire, alors qu’elle connaît de mieux en mieux les violences civiles.

  • Le deuxième argument consiste à affirmer que l’Iran souhaite non seulement se doter de l’arme atomique mais compte en plus s’en servir.

Or l’Iran a indiqué à plusieurs reprises depuis 2007 que son programme nucléaire était à visée exclusivement civile. Mais encore :

  • l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA), qui conduit les inspections sur les sites nucléaires iraniens, n’a pas trouvé de preuves formelles que l’Iran construirait une bombe atomique, l’enrichissement de matière radioactive, poursuivi par l’Iran, ne constituant pas une preuve suffisante ;
  • la communauté des renseignements américaine[21], qui rassemble 17 agences de renseignement aux États-Unis et qui est probablement mieux informée encore que l’AIEA, a affirmé à plusieurs reprises, depuis le rapport National Intellignece Estimate de novembre 2007[22] que l’Iran a stoppé un programme nucléaire à visée militaire en 2003 et ne l’a pas réactivé depuis.Un article du 24 février 2012 du New York Times, rappelait que plusieurs responsables américains avaient publiquement repris ces constats, David Petraeus, alors directeur général de la CIA et Leon Panetta, Secrétaire d’État à la Défense[23], lui même ancien directeur général de la CIA de 2009 à 2011. Ce dernier avait estimé lors d’une interview sur CBS[24] le 8 janvier 2012[25] que l’Iran « n’est pas en train de fabriquer la bombe atomique ». James Clapper, directeur du renseignement américain, a présenté au Sénat le 12 mars 2013 un rapport sur l’état des menaces mondiales dans lequel il est écrit[26] :« Nous estimons que l’Iran est en train de développer une capacité nucléaire pour renforcer sa sécurité, son prestige et son influence régionale, et se donner la possibilité de développer des armes nucléaires dans le cas où une décision en ce sens serait prise. Nous ne savons pas si l’Iran décidera finalement de construire des armes nucléaires. »« Nous estimons que l’Iran ne pourrait pas […] produire une bombe nucléaire avant que cette activité ne soit découverte. »
  • François Nicoullaud, ambassadeur de France à Téhéran de 2001 à 2005, indiquait :
  • à l’AFP et dans une tribune publiée par l’Internaltional Herald Tribune le 27 juillet 2013[27] qu’Hassan Rohani, élu Président de la République islamique d’Iran le 14 juin 2013, démocratiquement selon toute vraisemblance et sans violence, est la personne qui a arrêté le programme clandestin de fabrication d’une arme nucléaire fin 2003, porté par les pasdarans, puissants « gardiens de la Révolution » ;
  • dans un billet du 19 juin 2013 sur son blogue[28] que Hassan Rohani a convaincu en 2003 le guide suprême Ali Khamenei d’interrompre le programme nucléaire militaire « parce que l’ennemi principal de l’Iran, Saddam Hussein, était éliminé et que l’on savait enfin qu’il n’y avait pas de programme irakien d’armes de destruction massive »  ;
  • dans un article du 10 mai 2013[29] relayé par Le Figaro que « l’administration américaine n’osera plus monter de toutes pièces un dossier comme celui qui a conduit à l’invasion de l’Irak en 2003. Pour bien marquer la différence avec cette époque, la communauté américaine du renseignement rappelle chaque année depuis 2007, au grand chagrin des néo-conservateurs désireux d’en découdre avec l’Iran, que la république islamique a interrompu fin 2003 son programme nucléaire clandestin et n’a pas, depuis, pris la décision de se doter de l’arme atomique ».

Rien ne permet donc d’affirmer que l’Iran viole le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) qu’il a signé en 1968, ratifié en 1970[30], et auquel un protocole additionnel contraignant a été ajouté en 2003 concernant l’Iran, avec l’accord de celui-ci[31].

En d’autres termes, aucune base légale du point de vue du droit international ne pourrait légitimer une intervention militaire en Iran. Du reste, dans l’hypothèse du viol du TNP par l’Iran, encore faudrait-il prouver le bien-fondé d’une action militaire internationale et faire voter cette dernière au Conseil de sécurité de l’ONU.

Pour leur part, Israël, qui ignore le TNP, et la Corée du nord, qui s’en est retirée, possèdent très vraisemblablement des armes nucléaires sans faire nullement l’objet des menaces américaines qui visent l’Iran[32]. Il s’agit d’un nouveau « deux poids, deux mesures » qui, inévitablement, jette le doute sur les intentions réelles des avocats d’une intervention militaire en Iran.

2.2 – Une vision tronquée de la réalité

Toutes les informations qui précèdent sont importantes à plusieurs égards. Elles montrent que :

  • le pays considéré comme principal ennemi par l’Iran est l’Irak, avant Israël. La guerre Iran Irak, connue sous le nom de « Guerre imposée » en Iran, entre 1980 et 1988 a été, en effet, d’une extrême violence[33] avec :la mort de trois cents mille à un million d’Iraniens ;l’emploi de gaz de combat par les forces irakiennes contre la population et l’armée iraniennes – ce qui n’a pas ému le moins du monde les Américains à l’époque – ;le bombardement du site nucléaire iranien de Bushehr par l’aviation irakienne[34]. Ce qui peut expliquer l’enfouissement systématique des sites nucléaires iraniens aujourd’hui.
  • ce n’est pas une politique de sanctions décidées par l’« Occident » qui a mis fin au programme nucléaire à visée militaire, connu, de l’Iran mais la suppression d’une menace extérieure. Cela montre également que les dirigeants iraniens agissent de façon rationnelle ;
  • le nouveau Président iranien devrait, compte tenu de son parcours, afficher une plus grande transparence que son prédécesseur sur le programme nucléaire. C’est d’ailleurs ce que l’on observe depuis le mois de septembre 2013. Ainsi que l’indique l’AIEA dans son dernier rapport en date du 22 mai 2013[35], des zones d’ombres demeurent sur les applications supposément civiles de ce programme ainsi que sur certaines traces de visées potentiellement militaires. En particulier :
  • les autorités iraniennes refusent l’accès aux inspecteurs du site de Parchin où se trouverait, « selon des informations que l’Agence a reçues d’États membres », « une grande cuve de confinement d’explosifs pour y mener des expériences hydrodynamiques ». Le rapport précise que :« la cuve de confinement a été installée sur le site de Parchin en 2000. L’emplacement de la cuve sur le site de Parchin n’a été déterminé qu’en mars 2011, et l’Agence en a informé l’Iran en janvier 2012 […] les images satellitaires dont dispose l’Agence pour la période allant de février 2005 à janvier 2012 ne révèlent quasiment aucune activité dans le bâtiment abritant la cuve de confinement ».
  • des indices existent que l’Iran a pu conduire un programme nucléaire à visée militaire dont il n’est pas possible de dire avec certitude qu’il est terminé. La cuve mentionnée plus haut ainsi que ces indices ont pu servir dans le cadre du programme militaire clandestin stoppé en 2003 par Hassan Rohani.

Cela étant, la prudence iranienne peut provenir des risques de « fuites » au sein de l’AIEA, qui est l’objet de l’attention de tous les services de renseignement. Il est compréhensible qu’un pays divulgue difficilement à une entité étrangère ses secrets stratégiques. Que feraient la France ou les États-Unis s’ils étaient sommés de dévoiler leurs secrets nucléaires à l’AIEA ?

  • les États-Unis, leurs affiliés et leurs médias tiennent un discours alarmiste et agressif vis-à-vis de l’Iran à leurs opinions publiques, tout en sachant que rien ne permet d’affirmer que l’Iran est en train de fabriquer une bombe atomique.

Depuis plusieurs années, les médias français ont pris le pli de la rhétorique guerrière contre l’Iran, présentant la situation comme critique, se faisant régulièrement l’écho de l’imminence d’une action israélienne et de la mise au point d’une bombe atomique par l’Iran ou suggérant que le régime iranien est discrédité auprès de sa population, donc qu’une intervention militaire aurait une vertu libératrice.

Une tempête médiatique s’était abattue sur Jacques Chirac lorsqu’il avait confié à des journalistes le 29 janvier 2007[36] que si l’Iran possédait l’arme atomique, ce ne serait « pas tellement dangereux » et que celle-ci « n’aura pas fait 200 mètres dans l’atmosphère que Téhéran sera rasée ».

Si l’on regarde les choses avec objectivité, ces déclarations de Jacques Chirac étaient peut-être discutables mais elles ne justifiaient pas l’atmosphère hystérique qui se déversa alors dans les médias contre le chef de l’État, lequel fut décrit comme ayant commis un inconcevable « dérapage ». Atmosphère qui témoigne du verrouillage médiatique draconien qui, déjà, frappait le dossier iranien.

Le comportement des médias français contribue à la dégradation de l’image de la France dans le monde musulman, qui est globalement mauvaise comme le montrait une enquête publiée le 25 juillet 2013[37].

3) En s’en prenant à l’Iran sans raison démontrée, les États-Unis et leurs affiliés, dont la France, menacent gravement la paix du monde.

3.1. – Un processus accusatoire analogue à celui employé contre l’Irak en 2003

Les arguments utilisés par les dirigeants occidentaux pour légitimer une action contre l’Iran sont les mêmes que ceux allégués par les États-Unis pour justifier leur agression contre l’Irak en 2003, de même que le processus : les pays désignés à l’avance comme coupables doivent faire la preuve de leur innocence, puisque l’accusateur est incapable de prouver son accusation.

Exemple frappant de l’analogie entre les situations irakienne et iranienne, le Premier ministre israélien a présenté à la tribune de l’ONU le 27 septembre 2012 un dessin montrant que l’Iran avait réalisé 90% du chemin devant l’amener à un armement nucléaire[38], rappelant l’épisode du 3 février 2003 au cours duquel Colin Powell, Secrétaire d’État américain, avait brandi devant le Conseil de sécurité une fiole censée prouver l’existence d’armes de destruction massive en Irak.

Les États-Unis ont commencé à « pousser » publiquement le thème d’une menace iranienne juste après les attentats du 11 septembre 2001, mettant l’Iran sur le même plan que l’Irak, et lui réservant probablement, alors, un même sort.

Lors du discours sur l’état de l’Union du 29 janvier 2002, George Walker Bush plaçait l’Iran sur « l’axe du mal »[39] des pays développant des armes de destruction massive et abritant des structures terroristes. Il allait même jusqu’à déclarer en juillet 2004 que l’Iran avait eu un rôle dans les attentats du 11 septembre 2001[40], accusation qui semble avoir été abandonnée par la suite.

La réalité est que les Iraniens, comme les Afghans, les Libyens ou les Syriens, n’ont rien fait aux Français ni aux Américains. Les invectives occidentales contre l’Iran obéissent à une logique étrangère à toute légitime défense et se placent en dehors du droit international.

Ce ne sont ni les caractéristiques coercitives du régime politique iranien, ni son programme nucléaire qui suscitent l’ire des États-Unis, mais l’attitude indépendante et insoumise de l’Iran depuis la chute du Shah en 1979.

Source et article en intégralité: Agoravox.fr

Benji

13 Commentaires

  1. Heureusement pour lui que De Gaulle n’est plus de notre monde…

  2. Hum…… Je dirais haute trahison !

    Ca ne sera pas la première fois !

    http://sentinellededieu.blogspot.fr/

  3. de la haute trahison par des cretinus abrutitus,
    sur le chiffre d’affaire a l’exportation de peugeot,l’Iran représentait 25% de ces ventes(pièce et véhicule),de plus la marque était très apprécié par les iraniens,par rapport aux autre marques présentes la bas.

    Un problème jamais évoqué par le gouvernement

    Alors que la compétitivité, le cout du travail et de production, ou encore les conséquences de la prime à la casse sont souvent mis en cause, Mercier met le doigt sur un problème de taille. L’Iran est le marché le plus important pour PSA après la France. Peugeot a vendu 450.000 voitures complètes en Iran sur un total de 3,5 millions de véhicules. Mercier explique que, comparé au premier semestre 2011, où PSA a réalisé un record de vente, Peugeot a connu une baisse de 240.000 véhicules au premier semestre 2012. Parmi ces véhicules, il faut compter les 200.000 par semestre que Peugeot aurait du vendre en Iran.

    http://www.huffingtonpost.fr/milad-jokar/l-embargo-iranien-frappe-de-plein-fouet-psa_b_1731699.html

    ==============

    La République islamique est-elle responsable des maux que connaît actuellement PSA ? Depuis l’annonce, jeudi dernier, d’un plan de suppression de 8 000 postes et de la fermeture de l’usine d’Aulnay-sous-Bois, le délégué CGT du site, Jean-Pierre Mercier, ne cesse de répéter que c’est l’arrêt des activités du groupe en Iran qui l’a plombé. “Pour le premier semestre 2012, on constate une baisse des ventes de 240 000 véhicules par rapport à 2011”, affirme au Point.fr le délégué CGT d’Aulnay. “Or, ce chiffre comprend les 200 000 véhicules que Peugeot aurait dû vendre en Iran.”

    Ainsi, d’après le délégué syndical, en retirant les pertes liées au marché iranien, Peugeot ne subit plus qu’une baisse de 40 000 véhicules depuis le début de l’année, soit moins de 1 %. “On est loin des 13 % annoncés par la compagnie”, s’insurge Jean-Pierre Mercier. “Si la direction avait expliqué cela, poursuit-il, il lui aurait été bien plus difficile d’annoncer le plan de suppression d’Aulnay”. Une décision d’autant plus dommageable que, d’après Jean-Pierre Mercier, “il ne s’agit pas là d’un problème de compétitivité, mais d’une décision politique de ne pas vendre à l’Iran”.

    http://www.lepoint.fr/economie/l-iran-peut-il-sauver-psa-16-07-2012-1486125_28.php

    on sait qui donne les ordres ,qui les réalisent,pour le compte de ceux qui veulent tout maitriser,en toute impunité de ceux qui en tire profit,aujourd’hui!
    (faites votre choix)

    • “La République islamique est-elle responsable des maux que connaît actuellement PSA ?” Ce journaliste trouve moyen d’insinuer que ce serait la faute de Téhéran, si les pressions du gouvernement US et de General Motors ont contraint PSA à commettre ce qui est une faute de gestion caractérisée ? On croit rêver …
      D’ailleurs, on n’a pas beaucoup entendu les syndicats (sarcasme). La décision de se retirer de son deuxième plus gros marché aurait dû soulevé un véritable tollé; cette décision est au minimum une faute lourde, voire un acte délibéré de mauvaise gestion (abus de biens sociaux, etc.). Aux US, les petits actionnaires auraient déjà traîne le Conseil d’Administration devant les tribunaux, avec le goudron et les plumes. Ici, on laisse faire benoîtement.

  4. La France, un tout petit pays, avec des dirigeants politiques tout petits, aimant la pratique du chat à neuf queues dans les lupanars Sado-maso, a une grande fascination pour la soumission au frère américain. Résultat : elle aime à se faire prendre de force ! Faible avec les “forts”, impitoyable avec les faibles.
    Leonarda et les Chics Types

  5. C’est si dur décrire que cet article est de françois Asselineau?

    • Candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2012, François Asselineau n’a pas de page Wikipédia pour présenter le parcours et les idées de l’énarque. Malgré un CV bien rempli, sa page est fermée et bloquée depuis 2008, parce qu’il ne remplirait les conditions pour l’ouverture d’un article dédié.
      francoisasselineauTotalement inconnu du grand public, François Asselineau est l’un des quelques candidats déclarés à l’élection présidentielle, parti en quête des fameuses 500 signatures nécessaires à l’officialisation de sa candidature. Mais il est une anomalie.

      Gaulliste diplômé de l’ENA en 1985, ancien conseiller de Gérard Longuet sous le gouvernement Balladur, ancien directeur de cabinet de Françoise de Panafieu, ancien collaborateur d’Hervé de Charette sous le gouvernement Juppé, ancien conseiller de Paris, fondateur de l’Union Populaire Républicaine (UPR) qu’il préside,… François Asselineau a un curriculum vitae bien rempli. Et pourtant sa page Wikipédia est fermée, depuis 2008.

      Comble de l’ironie, alors qu’en France l’encyclopédie a décidé de bloquer toute lecture ou modification de la page, la version anglophone de Wikipédia propose une page riche d’informations, régulièrement mise à jour. C’est même le premier résultat offert par Google France lorsqu’un utilisateur recherche le nom du candidat de l’UPR, résolument opposé à la construction européenne.

      [….]

      La fermeture de la page a été validée en janvier 2008 par DocteurCosmos, un contributeur très actif devenu administrateur de l’encyclopédie Wikipédia francophone. “Après dix jours de débat, malgré quatre avis pour conserver la page et fort de onze avis contre le maintien, le bon Dr Cosmos la supprime d’office, arguant d’un ‘quasi-consensus’“, racontait en février 2008 un blogueur qui avait tenté de rouvrir la page et de faire valoir ses arguments. “Il faut noter que nombre d’intervenants en faveur de la suppression se sont contentés de dire qu’ils étaient du même avis que l’intervenant précédent (on notera avec intérêt que simultanément la page de l’UPR a été supprimée : marrant la suppression de la page d’un parti deux mois avant des élections ou il annonce présenter des candidats)“.

      Dans les archives de Wikipédia, le “cas controversé de l’article de François Asselineau” est détaillé. Il est expliqué que l’homme ne respecterait pas les conditions d’accès aux entrées Wikipédia pour un personnage politique, parce qu’il n’a jamais été élu au niveau national et qu’il n’a pas assez de notoriété. Or c’est le serpent qui se mord la queue.

      [….] Source Un candidat à l’élection présidentielle privé de page Wikipédia

    • J’ai omis de le signaler mais ait renvoyer sur le site source, je le rajoute, pas de souci car FA est quelqu’un qui pousse quand même au respect au vu de sa culture et de son intelligence.

  6. Non mais faut pas déconné là, vous foutez quoi général jeanjean… C’est quand que vous la plus haute institution du peuple, enfants du peuple marcherez avec le peuple, pour rendre la france au peuple…

    Comment le peuple peut il faire sans ses enfants?…

    Et dire que des gens et enfants ce font emprisonner quand ils jetent un caillou et ce font gazer sous prétexte qu’ils sont en infraction à l’ordre public…

    Les fameuses élite sont toute corrompu,40 ans de mensonge,40 ans que la france et vendu à la dette, 40 ans que nous nous faisons sucer notre âme asservit par les banques, 40 ans que le travaille n’est plus payé pour les compétences de chaque individu,mais leur soumission à la peur du chomage,40 ans que taxe et impot augmente sans fin, 40 ans de syndicalisme menteur et asservit par les pots de vin patronal…

    La plus belle marseillaise qui ma été donné d’entendre à été chanté par la plus belle boite de crayon de couleur que j’ai jamais vu , unies pour le même combat, chantant d’une seul voie l’amour du peuple pour sa france bien aimé.

    Il est venu de rendre notre france au peuple…

    Ou nous finirons tous sans pays,sans france de mon enfance,juste un vulgaire département de la nouvelle carte des états du “nouvelle ordre mondial” promis par ses damnés corrompu par leur acte …

  7. Le pompon c’est que actuellement les Américains sont en train de discuter avec l’Iran pour leur vendre des voitures.

    C’est se faire baiser dans les grandes largeurs

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