La durée de vie des centrales nucléaires prolongée de 10 ans ?

La centrale nucléaire de Cattenom en Moselle
La centrale nucléaire de Cattenom en Moselle / Crédits : EDF

EntreprisesLe gouvernement s’apprêterait à annoncer que la durée de vie des centrales nucléaires sera portée à 50 ans au lieu de 40 ans.

Les 58 réacteurs français vont-ils obtenir une rallonge de 10 ans ? C’est ce qu’affirme le JDD ce dimanche. Selon l’hebdomadaire, l’Etat veut allonger la durée d’exploitation des réacteurs composant les 19 centrales du pays, et la décision “pourrait être officialisée” à l’occasion d’un conseil de politique nucléaire prévu le 15 novembre. Selon une source proche de l’administration citée par le JDD, la décision de prolonger à 50 ans au lieu de 40 ans la durée de vie des centrales “est actée” et “le gouvernement cherche juste le bon timing politique”. Elle sera “prise avant la fin de l’année”, selon une autre source citée par le journal, présentée comme proche du ministère de l’Ecologie. Si “rien n’est officiel” pour l’instant, “c’est inéluctable”, confirme une troisième source au journal. Une quatrième, à Bercy, explique “qu’on aura du mal à s’en passer, d’autant que son impact financier profitera aux consommateurs”. EDF ne commente pas

Interrogé par l’AFP dimanche, EDF s’est refusé à tout commentaire. Le ministère de l’Ecologie a indiqué à l’AFP qu'”il n’y a qu’une seule personne qui pilote ce dossier au gouvernement, et c’est le ministre de l’Ecologie Philippe Martin”. Fin septembre, interrogé par l’AFP, le ministère avait évoqué “une demande d’EDF” concernant un amortissement sur 50 ans des centrales nucléaires: “L’amortissement sur 50 ans en moyenne des centrales nucléaires est une demande d’EDF. L’Etat ne s’est pas prononcé sur ce sujet. Aujourd’hui, seules l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et EDF décident de la prolongation des centrales”, avait souligné le ministère.
EDF peaufine un plan d’investissement de 55 milliards d’euros d’ici 2025, visant à prolonger de 40 jusqu’à 60 ans la durée de vie de ses centrales et à améliorer leur sûreté après la catastrophe de Fukushima au Japon.

La plupart des réacteurs mis en service entre 1978 et 1989

L’Autorité de sûreté nucléaires (ASN) ne s’est pas prononcée sur une telle extension. Ce n’est qu’en 2009 qu’elle avait validé le principe d’une exploitation jusqu’à 40 ans des réacteurs, sous réserve toutefois que chacun réponde à ses exigences de sûreté et du résultat des visites décennales. L’ASN peut autoriser ou non au terme de ces contrôles approfondis un réacteur à fonctionner dix ans de plus et, éventuellement, imposer des travaux de rajeunissement plus ou moins lourds.
Au total, 48 des 58 réacteurs nucléaires ont été mis en service entre 1978 et 1989, ce qui induit en théorie une fin de vie pour certains dès 2018.
Un allongement d’exploitation permettrait à EDF d’améliorer ses profits et donc d’augmenter les dividendes déjà importants versés par l’électricien à l’Etat, qui est son actionnaire à 84%.

Les écolos prêts au clash

Les écologistes sont déjà montés au créneau, alors même que le gouvernement veut réduire la part du nucléaire dans le système électrique de 75% à 50% à l’horizon 2025.
Le sénateur écologiste Ronan Dantec avait dénoncé récemment tout “deal” qui verrait le gouvernement allonger la durée de vie des centrales au prétexte de dégager des ressources supplémentaires pour la transition énergétique. Cité dans le JDD dimanche, le député écologiste Denis Baupin indique: “on n’acceptera pas d’allonger la vie des centrales à 50 ans”.

Source: Lci.tf1.fr

Benji

27 Commentaires

  1. ils repoussent le probleme sur la durée de vie,ce qui rapproche d’un incident majeur,à un moment donné

    toujours la vieille technique du déni de réalité,rien de nouveau sur les méthodes politiciennes,elle sont connues

  2. C’est une bonne chose car les centrales étaient prévues pour fonctionner 20 ans. A l’origine, cette limitation était liée à la méconnaissance du vieillissement de la cuve du réacteur sous rayonnement nucléaire. Des éprouvettes ont été placées afin de pouvoir observer l’évolution des dégâts inter cristallins de l’acier. La bonne nouvelle est que le métal ne se dégrade pas aussi vite et que la tenue des cuves en toute sécurité peut être évaluée à 60 ans voir plus .
    Les centrales sont donc amorties depuis longtemps et le cout d’exploitation concerne la maintenance, le combustible, les modifications pour la mise à niveau en fonction des retours d’expérience et enfin le remplacement des composants devenus obsolète.
    L’anticipation d’un arrêt définitif d’une centrale pour satisfaire des attentes politiques ou des spéculations infondées conduirait à construire d’autres centrales et ainsi à multiplier les démantèlements. Cela conduirait à un cout infiniment plus élevé de l’énergie électrique fournie par les centrales nucléaires.
    Pour donner une idée, s’il fallait composer avec une durée de vie de 20 ans, il faudrait construire deux centrales de plus et prévoir le cout de démantèlement de trois centrales pour une hypothèse d’exploitation de 60 ans.
    Cela aurait également l’inconvénient de produire trois fois plus de déchets radioactifs lié au démantèlement.
    Donc on peut dire qu’actuellement le cout de nos factures d’électricité est déjà deux fois moins cher que prévu à l’origine.
    J’entends déjà les commentaires antinucléaires, mais en préalable, je demande une réponse sur la solution de rechange pour palier à l’arrêt du nucléaire. Dans cette hypothèse , il s’agit de compenser 80 000 mégawatt et surtout pas avec du charbon , du gaz ou du fuel. Sachant qu’une éolienne produit 2 mégawatt seulement s’il y a du vent et que les panneaux solaires ne produisent rien la nuit et par temps nuageux.

    • Et le prix de nos vies vous le situez à combien ?

      • L’énergie de l’Ether ou énergie du point zéro, ça te parle ?
        “Encore quelques générations qui passent, et nos machines seront conduites par la force obtenue à n’importe quel point dans l’univers… C’est une simple question de temps et les hommes réussiront à connecter leurs machines aux rouages mêmes de la nature.” – Nikola Tesla
        C’est l’énergie électromagnétique contenue dans la trame de l’Univers. Elle est présente dans l’espace et dans la matière. L’énergie libre occupe tout le « vide » qui nous entoure.
        William Baumgartner, Leroy-Hatem, Walter Russell, Tony Tyson, Ken Shoulders, Joseph Newman, Bruce de Palma, Thomas Bearden, Floyd Sweet, Tony Cuthbert, Erwin Laszlo, Shiuji Inomata, Paramahamsa Tewari, Johann Grander, John Bedini, Nikolaï A. Kozyrev …
        Je te souhaite de belles découvertes !
        Réduire son impact environnemental et consommer positif, ça résonne chez toi ?

        • bonjour,natacha
          je connaissais les travaux de tesla,mais les autres me sont inconnus de nom,merci pour cette liste.

        • Oui çà résonne super bien et je suis persuadé que l’humanité découvrira d’autres sources d’énergie insoupçonnées.
          Pour l’instant la facilité d’exploitation des énergies polluantes verrouille l’esprit de recherche. Mais le besoin lié à la pénurie annoncée ouvrira rapidement la porte au génie humain. En attendant, autant limiter les dégâts en faisant la transition par l’énergie nucléaire qui a tout de même l’avantage de ne pas créer de pollution chimique dans l’environnement, ce qui est d’une importance capitale au point ou en est rendue la planète.
          Quand au problème des déchets nucléaires, ce n’est qu’un très faible volume à gérer comparer aux déchets que le progrès a disséminé sur la planète. Nous sommes capables de les gérer et le futur trouvera le moyen de les anéantir, ce n’est qu’une question de temps, le temps de faire de nouvelles découvertes.

      • Le prix de nos vies?
        Nos vies ne sont pas en péril par le nucléaire, elles le sont bien plus par l’empoisonnement de la planète par les produits chimiques et la combustion des énergies fossiles.
        Ayez la jugeote de comptabiliser le nombre de morts issus de l’exploitation minière du charbon, les suites de maladies pulmonaires, des catastrophes chimiques telles que Bopahl ou Bordeaux , l’emposonnement des aliments par les produits chimiques, le tabac, l’amiante et j’en passe beaucoup….
        Comparez ce nombre de morts avec ceux liés à l’industrie nucléaire et vous seriez certainement fort surpris qu’ils ne représentent mêm pas un millionnième.
        Dans la vie, il faut réfléchir

    • Des solutions il y en a, mais les lobbys font tout pour que ces solutions soient méconnues. Et ça marche très bien, visiblement! Le nucléaire, lui, n’est pas une solution, surtout pas à long terme. Il faut arrêter de faire l’autruche et de nier la réalité…

    • Bonjour à tous,

      @polemine
      Je suis d’accord avec vous sur le fait que la transition énergétique n’est pas une mince affaire. Il ne suffit pas de gueuler contre le nucléaire pour que cela change quelque chose. Il faut donc d’abord trouver des solutions.
      Le problème c’est que personne cherche des solutions. Cela fait des décennies que cela dure et rien ne change (pas que dans ce domaine d’ailleurs). Ce qu’il va ce passer et qu’il vont pousser le vis jusqu’à la catastrophe, on sait très bien de quelle façon il pensent et on sait très bien aussi qu’il n’arrivent pas à tirer de leçon du passé!
      Si déjà nous commencions à changer nos modes de vie afin de diminuer notre consommation d’électricité. Nous pourrions facilement réduire de moitié la demande en électricité.
      Il reste plus que 50% du chemin à faire.
      Certes les lobbys sont là pour nous faire consommer plus donc ce n’est pas la peine d’y penser.
      En tous cas ce débat est inutile car tout le monde connait la fin de l’histoire.
      Le prix de l’électricité n’a pas baissé malgré que les centrales soit rentabilisé. A croire qui y gagne de l’argent. Non?

      • Les lobbys qui empêchent le progrès, c’est un mythe que j’entends depuis mon plus jeune âge. Ce genre de propos ne sont que suspicions colportées par l’ignorance et appuyées par des pseudos découvertes qui n’ont ni queue ni tête.

        Réfléchissez deux secondes et vous comprendrez que les découvertes majeures sont immédiatement exploitées. La croissance sur laquelle est basée notre économie ne peut se permettre de négliger les nouvelles sources de profit.

      • Si, tout le monde cherche la solution et personne ne la trouve. Il est difficile de faire comprendre à chacun ce que représente la production d’électricité dans un pays comme, par exemple la France. C’est tout simplement colossal. Une centrale au charbon de 1000 MW consomme 400 tonnes de charbon à l’heure, soit 10 000 tonnes de charbon par jour ou 5000 tonnes de fuel par jour.
        La puissance fournie par le nucléaire en France est de l’ordre de 80000 MW
        soit 80 centrales au charbon de 1000 MW ; Ca équivaut à une consommation de 800 000 tonnes de charbon par jour ou 400 000 tonne de fuel.
        800 000 tonnes de charbon, c’est 26 500 Waggons de 30 tonnes, c’est 660 trains de 40 wagons (maxi pour la France)

        660 trains de charbon ou 300 trains de fuel par jour pour compenser le nucléaire en France.

        Ca vous parle, maintenant? voici le défit à relever, seriez vous prêt à faire des économies pour la moitié et accepter que 330 trains de charbon soient brulés chaque jour , soit 400 000 tonnes qui partent en fumée entrainant des quantités colossales de CO 2 dans l’atmosphère sans compter les produits de combustion sulfurisés et autres.

        Sans compter qu’il s’agit là que de l’énergie électrique consommée dans notre pays, à cela, il faut ajouter les consommations de carburants pour les automobiles et les chauffages à flamme.

        Les énergies renouvelables n’arriveront jamais à compenser cette énergie gigantesque. Si on arrive à compenser 20 à 30 % ce sera déjà un très bel exploit.
        Donc, il apparait que pour l’instant, l’exploitation nucléaire n’est que moindre mal parce qu’il n’existe rien d’autre en l’état de nos connaissances terrestres.

        C’est un moyen de transition incontournable au moins pour un siècle ou deux.
        ITER est une première approche pour la fusion nucléaire, si cette filière permettrait de fournir une énergie inépuisable moyennant une très faible pollution nucléaire. La température de la fusion est tellement élevée qu’aucun matériau connu ne peut confiner cette chaleur pour la transformer en énergie mécanique/électrique. Donc, s’il peut avoir un aboutissement industriel de ce système, çà ne sera pas avant une centaine d’année.
        Espérons qu’à l’allure ou progresse notre science et le savoir humain, bientôt nous ferons la découvertes d’une source d’énergie inédite dont nous ne soupçonnons pas encore l’existence.

    • @polemile,bonjour
      je demande une réponse sur la solution de rechange pour palier à l’arrêt du nucléaire.

      la marée-motricité, est une des solutions,qui faute de profits auxs lobbys,est volontairement écarté ou développé encore trop peu,certes elle ne pourrai pas palier au nuke(et c’est a prouver),mais serait un complément avec les autres.
      les marées étant constantes nuit et jour,et d’une force assez conséquente.
      concernant le nuke ,il facile de dire que certains pays vont l’abandonner alors que pour ceux la même,on leurs exporte du jus quand ils en ont besoin,la bonne blague!
      et ensuite ils prétendent réussir a sortir du nucléaire, seul

      d’autres part,des produits énergivores (s)ont été encore développés
      .dernier en date:la voiture électrique
      et a chaque époque:les politiciens ont encouragés les énergies que vous avez cité:charbon,fuel,électricité…
      comme il a été fait avec le diesel(moins polluant soi disant),qui débouche de nos jours sur une marche arrière sur ces “bienfaits” sur la santé au combien controversé par le corps médical et les scientifiques.mais là encore,les politiciens répondent par de la taxe..chercher les erreurs ,ils y en a beaucoup.

      • les usines marémotrices ou celles profitant des mouvements des vagues sont des sources d’énergie renouvelables mais elles ne pourront jamais fournir la quantité gigantesque d’énergie consommée. 20 à 30 % au plus.
        De plus, ces systèmes à l’eau de mer sont très vulnérables car l’aeu de mer est corrosive. Celà nécessite la mise en oeuvre de machines très couteuses en inox et une maintenance poussée. Le cout de production risque de se situer 10 fois plus cher que les sources telles que le nucléaire.

  3. Control décennal …………… il peu s’en passer des choses en 10 ans , le foutage de gueule continue .

    • Pas de foutage de gueule, vous parlez ainsi parce que vous ne connaissez pas .

      Qui aurait intérêt de se foutre de vous?

      Les périodicités de contrôle et d’essais sont fixées scientifiquement pour chaque composant d’une centrale.
      Ainsi, il y a des périodicités de 8 heures, journalières, mensuelles, trimestrielles, semestrielles, annuelles, bisannuelles, quinquénales et décénales.
      Chacun de ces contrôles doit être réalisé scrupuleusement en temps et en heure sous peine de sanction pour non respect de la reglementation.

      Le contrôle décennal est un examen de conformité global par rapport aux études de conception. C’est à dire qu’à cette occasion, toutes les éléments constitutifs contribuant à la sûreté de l’installation sont passés au peigne fin.
      Celà va de l’examen du béton, en passant par l’état des ancrages, l’état des dispositifs antisismiques, l’étanchéité de l’enceinte de confinement, l’épreuve hydraulique du circuit primaire, l’état des systèmes électriques , l’état interne des canalisations etc etc Il y en a pour 3 mois de travaux.
      S’ajoute à celà des modifications pour augmenter la fiabilité de l’installation, issues d’études consécutives au retour d’expérience; Par exemple, le retour d’expérience de Fukushima va initier une série de modifications pour nous éviter de nous trouver dans la même situation s’il y a lieu.

      Donc, c’est loin …très loin d’un foutage de gueule, bien loin

  4. Les entourloupes comptables seront de peu de secours en cas d’accident, et il faudra bien financer le démantèlement à la fin de l’exploitation. Gestion à la petite semaine, on déshabille le démantèlement pour habiller la “Transition”.

    • Non, gestion sur 60 ans et pas à la semaine, ce n’est pas pareil. Il ne s’agit pas de la gestion de boites de conserves mais de la gestion d’installations hautement stratégiques de notre patrimoine national.
      Prolonger la vie des centrales, c’est parce que c’est possible sans prendre de risques complémentaires. Prolonger la vie à 3 fois la durée de conception initiale, c’est construire 3 fois moins de centrales et faire 3 fois moins de démantèlement. C’est tout bénéfice pour ceux qui paient leur facture d’électricité. Si vous ne me croyez pas, renseignez-vous sur les taris en Allemagne ou d’autres pays, vous serez étonnés.

  5. Le moment le plus dangereux pour l’humanité depuis la crise des missiles cubains

    Nous sommes actuellement à deux mois du moment le plus dangereux peut-être pour l’humanité depuis la crise des missiles cubains.

    Il n’y a aucune excuse à ne pas agir. Toutes les ressources que notre espèce peut rassembler doivent se focaliser sur la piscine de l’unité 4 de Fukushima.

    Le propriétaire de Fukushima, Tokyo Electric (Tepco), dit que d’ici 60 jours va commencer une tentative pour enlever plus de 1300 barres de combustible usagé d’une piscine en très mauvais état perchée à 30 mètres du sol. La piscine repose sur un édifice sévèrement endommagé qui penche, s’enfonce et qui pourrait facilement s’effondrer avec un autre séisme, si ce n’est pas de lui-même.

    Les quelques 400 tonnes de combustible de cette piscine pourraient libérer 15.000 fois plus de radiations qu’Hiroshima.

    Une chose est sûre concernant cette crise, c’est que Tepco n’a les ressources ni scientifiques, ni techniques, ni financières pour la gérer. Pas plus que le gouvernement. La situation demande un effort mondial coordonné des meilleurs scientifiques et ingénieurs que notre espèce peut rassembler.

    Pourquoi est-ce aussi sérieux ?

    Nous savons déjà que des milliers de tonnes d’eau largement contaminée s’écoulent sur le site de Fukushima, entraînant un brouet diabolique d’isotopes à longue vie vers le Pacifique. Des thons irradiés par des retombées imputables à Fukushima ont déjà été pêchés au large de la Californie.

    Nous pouvons nous attendre à bien pire.

    Tepco continue à déverser toujours plus d’eau sur un site proche de trois cœurs de réacteur en fusion qu’il doit continuer à refroidir coûte que coûte. Des panaches de vapeur indiquent qu’une fission pourrait se poursuivre quelque part en souterrain. Mais personne ne sait exactement où se trouvent exactement ces coriums.

    Une grande partie de cette eau irradiée se trouve maintenant dans un millier d’immenses mais fragiles réservoirs qui ont été assemblés à-la-va-vite et éparpillés autour du site. Plusieurs fuient déjà. Ils pourraient tous être fracassés par un prochain séisme, libérant des milliers de tonnes de poisons permanents dans le Pacifique.

    L’eau qui coule à travers le site déstabilise aussi les structures subsistantes de Fukushima, dont celle supportant la piscine de l’unité 4.

    Plus de 6000 assemblages de combustible reposent dans la piscine commune à juste 50 mètres de l’unité 4. Certains contiennent du plutonium. La piscine ne possède aucun confinement au-dessus. Elle est vulnérable à une perte de refroidissement, à l’effondrement d’un bâtiment proche, à un autre séisme, à un autre tsunami.

    Au total, plus de 11.000 assemblages de combustible sont dispersés sur le site de Fukushima. Selon Robert Alvarez, expert de longue date et ancien responsable du département de l’énergie, il y a 85 fois plus de césium léthal sur le site qu’il n’y en a eu de libéré par Tchernobyl.

    On continue de trouver des “points chauds” de radioactivité un peu partout au Japon. On entend parler d’une intensification des taux de problèmes thyroïdiens parmi les enfants de la région.

    Dans l’immédiat, l’essentiel est que ces barres de combustible doivent sortir de la piscine de l’unité 4 dès que possible.

    Juste avant le séisme et le tsunami du 11 mars 2011 qui ont détruit le site de Fukushima, le cœur de l’unité 4 avait été enlevé pour maintenance et rechargement de routine. Comme quelques deux douzaines de réacteurs aux US et d’autres biens trop nombreux dans le monde, la piscine conçue par General Electric dans laquelle repose aujourd’hui le cœur se trouve à 30 mètres en l’air.

    On doit toutefois garder immergé le combustible usagé. C’est son revêtement, un alliage de zirconium, qui s’enflammerait spontanément s’il était exposé à l’air. Longtemps utilisé dans les ampoules de flash des appareils photos, le zirconium brûle avec une flamme chaude extrêmement vive.

    Toute barre exposée émet suffisamment de radiations pour tuer en quelques minutes quiconque se trouve à côté. Un embrasement pourrait obliger tout le personnel à quitter le site et rendrait inopérable la machinerie électronique.

    Selon Arnie Gundersen, ingénieur depuis 40 ans dans l’industrie nucléaire pour laquelle il fabriquait autrefois des barres de combustible, celles du cœur de l’unité 4 sont inclinées, endommagées et fragilisées au point de s’effriter. Les caméras ont montré d’inquiétantes quantités de débris dans la piscine, qui est elle-même endommagée. [Dans une interview, Arnie disait : “Ils ont admis que tout le bore s’était désintégré. Cela peut enclencher une réaction en chaîne nucléaire si les barres arrivent en contact les unes des autres dans la piscine.”]

    Les risques techniques et scientifiques pour le vidage de la piscine de l’unité 4 sont spécifiques et redoutables, dit Gundersen. Mais ce doit être fait avec 100 % de perfection.

    Que la tentative échoue, les barres pourraient se retrouver exposées à l’air et prendre feu, dégageant d’horribles quantités de radiations dans l’atmosphère. La piscine pourrait même s’écraser au sol, déversant les barres dans un tas qui pourrait entrer en fission et peut-être exploser. Le nuage radioactif qui en résulterait menacerait la santé et la sécurité de nous tous.

    La première retombée de Tchernobyl en 1986 a atteint la Californie en dix jours. Fukushima en 2011 est arrivé en moins d’une semaine. Un nouvel incendie de l’unité 4 déverserait un flot continu de poisons mortels radioactifs pendant des siècles.

    http://blogs.mediapart.fr/blog/miloo/071013/le-moment-le-plus-dangereux-pour-lhumanite-depuis-la-crise-des-missiles-cubains

    • Article exagérément catastrophique. Pourquoi angoisser les lecteurs avec des arguments aussi douteux que ceux exposés dans cet article.
      Je vous conseille de lire le commentaire de cet article sur AGORA VOX, ça m’évitera de faire de la prose.

      • t’as raison victor . le nuk c’est le top ; essaye pas de nous faire prendre des vessies pour des lanternes ;

        • Je ne m’appelle pas Victor.
          Voici la réponse parue dans Mediapart, ce n’est pas Agora Vox, excuses.

          L’accident de Fukushima, le plus grave survenu dans l’industrie nucléaire depuis celui de Tchernobyl, a été abondamment traité par Mediapart, avec un souci constant de rapporter une information aussi précise et exacte que possible. Il n’est pas question ici de minimiser les conséquences de Fukushima. Mais le billet ci-dessus est truffé d’erreurs, d’inexactitudes, d’approximations, d’extrapolations et d’exagérations qui donnent de la situation une image confuse et trompeuse. Or celle-ci est suffisamment préoccupante en elle-même pour qu’il ne soit utile ni de la caricaturer, ni de la déformer. Quelques points importants doivent être soulignés en priorité :
          • Le problème de la piscine du réacteur n°4 n’a rien de nouveau. Il a été considéré dès le début de l’accident, par Tepco comme par l’autorité nucléaire japonaise, comme l’un des principaux points à traiter. C’est pourquoi l’évacuation des combustibles usés contenus dans cette piscine est considérée comme prioritaire.
          • L’opération consistant à retirer ces combustibles pour les placer dans un lieu plus sûr est assurément complexe et demande de nombreux préparatifs. Cette opération est censée débuter en novembre, si toutefois Tepco réussit à respecter sa feuille de route, ce qui n’est pas certain.
          • Depuis 2011, des informations alarmantes concernant cette piscine ont circulé. Elles ont été principalement relayées par un certain Arnie Gundersen, présenté dans le billet ci-dessus comme un ingénieur du nucléaire ayant 40 ans d’expérience, ce qui ne correspond pas à la réalité. Gundersen n’a pas travaillé dans l’industrie nucléaire depuis 1990 et son expérience des réacteurs nucléaires se limite à s’être occupé d’un réacteur de recherche au Rensselaer Polytechnic Institute. Il n’est donc pas un expert très qualifié de la production d’électricité nucléaire. Les prédictions dramatiques de Gundersen ne se sont pas réalisées jusqu’ici, et le combustible de la piscine n°4 est moins actif qu’il y a deux ans.
          • L’affirmation selon laquelle les gaines de zirconium qui protègent les barres de combustible s’enflammeraient spontanément si elles étaient exposées à l’air libre est fantaisiste. Le zirconium est inflammable à l’état de poudre mais l’alliage qui constitue les gaines de combustibles est stable et résiste à la corrosion, c’est pour cela qu’il a été choisi. L’auteur du billet semble confondre le zirconium et le sodium.
          • L’idée que les combustibles de la piscine n°4 pourraient déclencher une catastrophe suffisante pour menacer la survie de l’humanité est un pur non-sens. Même si ces combustibles libéraient une quantité importante de radioactivité dans l’environnement, elle serait de toute façon inférieure à celle qui a déjà été relâchée pendant les premiers jours et semaines de l’accident.
          • Pour autant, la situation n’est assurément pas sous contrôle à Fukushima, contrairement à ce qu’a affirmé le premier ministre japonais, Shinzo Abe. Le problème actuellement le plus préoccupant est l’accumulation de centaines de milliers de tonnes d’eau radioactive dans des réservoirs dont l’étanchéité et la résistance n’est pas garantie. Ce problème n’est pas résolu et occupe beaucoup Tepco depuis plusieurs mois, de sorte que le retrait des éléments combustibles de la piscine n°4 pourrait être retardé.
          En résumé, Fukushima est une crise grave, non résolue, qui justifie largement l’arrêt du nucléaire au Japon. Mais ce n’est ni la fin du monde, ni celle de l’humanité, ni le moment le plus dangereux depuis la crise de Cuba, et les extrapolations apocalyptiques ne contribuent certainement pas à éclairer le débat sur le nucléaire.

          • Polemile : Je ne pense pas que l’esprit de recherche soit verrouillé par la facilité. De plus en plus de chercheurs, en Inde, au Japon, en Russie, au Canada se voient allouer de gros crédits pour fabriquer leurs machines à énergie libre. Ce sont souvent des anciens de l’industrie nucléaire . Or, si celle-ci était si belle, on les dédaignerait tout simplement.
            Bien sûr la radioactivité ne se voit pas, ne s’entend pas. Combien d’avortements, combien d’enfants mors-nés, combien d’enfants malformés, combien d’enfants souffrant des années entières de pathologies létales avant l’adolescence à Tchernobyl et combien de cancers et autres maladies ailleurs. Peut-être fais-tu partie de ceux qui ont vu le nuage s’arrêter à la frontière de la petite France !
            Je ne peux pas lire, sans réagir, que le nucléaire tue moins que la chimie. Je ne peux pas laisser dire que les déchets nucléaires sont une broutille. Qu’en savons-nous d’ailleurs ! Nous n’avons pas assez de recul, d’observations impartiales pour faire le tour de l’horreur !!
            Va lire Youri Bandajevski ou Vassili Nesterenko pour mesurer l’impact d’un accident nucléaire majeur comme Tchernobyl et maintenant Fukushima.
            Oui, dans la vie il faut réfléchir et être modeste pour remettre en question les vérités tronquées.
            Le nucléaire une solution transitoire … pour un autre monde tu veux dire !
            Même Pierre-Franck Chevet président de l’ASN dit : “la France ne doit pas compter sur ses réacteurs nucléaires au-delà de 40 ans”. !!
            Pas besoin d’entrer dans des calculs pour savoir que le charbon a pollué , pollue et polluera encore si nous continuons à consommer au rythme où nous le faisons . La priorité est de réduire nos besoins à l’essentiel, de nous défaire de nos dépendances aux sources d’énergie polluantes en trouvant des alternatives, à petite échelle dans un premier temps, puis de prier pour permettre aux chercheurs de parvenir à mettre leurs inventions en pratique ou de nous mobiliser pour les y aider.
            Je persiste néanmoins à partager ton optimisme sur un point. Je crois que des moyens efficaces de transmuter les radionucléides peuvent être découverts. J’y crois pour nos enfants.
            Dommage pour Victor, le Paul-Emile que l’on connaît disait ceci à propos des loups : «. Mais ils étaient restés prédateurs, alors que l’homme était devenu destructeur. » Et il savait de quoi il retournait.
            Il nous a laissé une jolie phrase à méditer :
            «Ce n’est pas ce que nous sommes qui nous empêche de réaliser nos rêves. C’est ce que nous croyons que nous ne sommes pas.»

            Alors le génie humain et l’énergie de l’Ether… 🙂

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