Irak : le juteux business de la reconstruction

A la Foire économique de Bagdad, les entreprises françaises jonglent entre questions de sécurité et coutumes locales. A la clé, des contrats parfois mirobolants.

Bagdad (Irak), lundi. Les travaux ne manquent pas dans la capitale irakienne, ravagée par des années de guerre et de nombreux attentats.

Bagdad (Irak), lundi. Les travaux ne manquent pas dans la capitale irakienne, ravagée par des années de guerre et de nombreux attentats. | (AP/Khalid Mohammed.)

Ce coup de ciseaux vaut des millions. En sectionnant jeudi midi le ruban bleu-blanc-rouge du pavillon français de la Foire internationale de Bagdad, Nicole Bricq, la ministre du Commerce extérieur, a lancé cinq jours d’intenses négociations commerciales pour les 22 PME et grands groupes (Sanofi, Orange etc.) tricolores qui l’accompagnent.

Ambition affichée : doubler en trois ans les exportations françaises dans cet Irak en pleine reconstruction et encore marqué par l’intervention américaine en 2003.

« Avec 500 Mds€ d’investissements prévus, il s’agit du plus grand marché solvable de reconstruction au monde », a souligné la ministre.

Evoquant les attentes d’un « pays ami », Nicole Bricq s’est déjà félicitée des premières retombées de cette visite : un contrat très prometteur dans le ferroviaire , la vente de radars aériens pour Thales ou d’équipements électriques pour un montant total de 250 M€.

Le made in France reconnu

Sur les stands du pavillon français, tous les commerciaux polyglottes connaissent ces chiffres : 8% de croissance par an et environ 100 Mds€ que Bagdad dit vouloir investir dans de grands projets dans les prochaines années. Car le big business, ici, c’est le pétrole. « Le gouvernement irakien vise une production de 9 millions de barils par jour en 2020. C’est considérable, cela représente 10% de la production mondiale. Il y aura forcément des opportunités », lâche Alain Przybysz, le représentant local de Total. Avec plusieurs commerciaux déployés dans le pays, le pétrolier français entend bien sûr être de la partie.

Modernisation du stade de football de Nasseria, mise en œuvre de plusieurs cimenteries pour Lafarge… D’autres entreprises françaises ont réussi à damer le pion pour une partie de ces contrats aux entreprises américaines, anglaises, allemandes ou encore japonaises. Dans cette guerre économique, le made in France est visiblement synonyme de qualité. Mais les prouesses technologiques ne font pas tout.

En petit comité, les connaisseurs évoquent la face noire des affaires irakiennes. « Les marges sont très, très élevées ici. Mais pour les grands contrats, tous les dossiers passent par une commission anticorruption composée de fonctionnaires. Vous imaginez bien qu’elle n’a d’anti que le nom… » signale un expatrié français. Et d’ajouter : « N’oubliez pas que l’Irak est l’un des pays les plus corrompus au monde. » Les sociétés étrangères doivent donc composer avec les bakchichs et un Etat omniprésent. « Une fois livrée la marchandise, il faut avoir les reins solides car pour obtenir le paiement des autorités, c’est parfois assez compliqué… » raconte un expatrié.

Article complet sur Le Parisien

Benji

5 Commentaires

  1. Pour en savoir plus lire la stratégie du choc de Naomie Klein, elle décrit parfaitement le processus.

    On y a prend que la sté qui a tiré le gros est Halliburton.
    Dick Cheney, Vice-président des USA au moment des faits était aussi actionnaire de Halliburton et en avait été le PDG.

  2. Juste un mot sur le 2nd droit de réponse de Terre Sacré qui est encore pire que le premier.

    outre le fait que c’est un site qui relaie toutes les conneries bobo écolo sans le moindre recul ni sens critique on apprend que l’admin’ est un ado qui ne tolère pas la critique et adopte un comportement boudeur vis à vis de ceux qui n’y sont pour rien, c’est à dire les admin’ des ME.
    Je suppose qu’il aurait aimé que les commentaires critiques soient effacés.

    Vous savez pourquoi on appelle les écolo des pastèques ?
    Parce qu’ils sont vert dehors et rouge dedans.

    • OK, mais là je crois que tu as déjà -brillamment- fait le tour du sujet dans tes précédents comms’, et que continuer est un perte de temps : Nous sommes catalogués “Calvitie Nationale” tendance Poutine, c’est foutu. Qui veut tuer son mouton lui trouve la rage, dit-on … 😉

      PS : (La calvitie, c’est quand le Front prend trop de place, MDR)

  3. Quand le marché du meurtre et de la sécurité s’essouffle on se lance dans la “reconstruction”. Evidement c’est pas ma petite entreprise qui connais la crise qui va en profiter.
    Ne leur pardonnez pas car ils savent ce qu’ils font.

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