La maison autonome, ou comment vivre d’énergies renouvelables, d’amour et d’eau fraîche

Chercheurs en économie alternative, c’est ainsi que se définissent Patrick et Brigitte Baronnet. Installés en Loire-Atlantique, depuis plus de 30 ans, ce couple et leurs quatre enfants expérimentent un mode de vie autonome et solidaire. Dans lequel les consommations d’énergie sont divisées par quatre. Et les besoins en argent aussi. Rencontre avec des adeptes de la sobriété heureuse.

Patrick et Brigitte ont fêté leur « débranchement EDF ». C’était il y a 20 ans. On parlait alors à peine de transition énergétique, encore moins d’arrêter la moindre sacrosainte centrale nucléaire. Installés en Loire-Atlantique, ils savouraient l’accomplissement d’un de leurs objectifs : être autonomes en électricité. Aujourd’hui, une éolienne de 18 m de hauteur et de 5 m d’envergure, couplée à des piles photovoltaïques d’une surface de 6 m², leur suffisent. L’ensemble fournit assez de courant pour une famille de six personnes (ils ont quatre enfants).

Autonomie énergétique

Cette autonomie n’est possible que parce qu’ils consomment 10 fois moins d’électricité que la moyenne des Français ! Comment ont-ils réalisé cet exploit sans revenir à l’âge des cavernes ? Très simplement : le chauffage de l’eau est assuré par les rayons du soleil et celui de la maison par un poêle de masse, qui ne coûte que 200 euros de bois par an. Patrick et Brigitte ont aussi décidé de se passer de réfrigérateur. « Six mois par an, il fait plus frais sur le bord de la fenêtre que dans le frigidaire », sourit Patrick… Ils cueillent au quotidien de quoi se nourrir dans le vaste potager biologique qu’ils entretiennent depuis bientôt 40 ans.

« Alors que tout le monde montait à Paris, pour faire carrière, pour être à la mode ou dans l’espoir d’une société meilleure », Patrick et Brigitte décident d’aller à contrecourant et quittent la capitale. « L’idée, c’était de vivre en cohérence avec nos idées et l’environnement, raconte Patrick. Il ne fallait donc pas dépenser plus que ce que pouvait nous fournir la planète. Et donc revoir totalement notre mode de vie. A l’époque, on nous prenait pour de doux rêveurs. » Il commence par enseigner à mi-temps dans une ville dont il n’avait jamais entendu parler : Châteaubriant, à une soixantaine de kilomètres au sud-ouest de Rennes. « Nous avons décidé de diminuer nos salaires pour ne pas participer à la croissance, synonyme pour nous de destruction de l’environnement. Il ne peut y avoir d’écologie avec deux salaires. Le salaire est forcément lié à la production et donc à l’atteinte à l’environnement. » Radical. Mais comment vit-on à six avec un demi-salaire d’enseignant ?

Libérés de toutes créances

« Nous sommes pourvoyeurs de nos besoins, répond Patrick. L’argent couvre un quart de nos besoins. Le reste, nous le tenons de nos bras, de nos mains et de nos neurones déconditionnés. » Premier poste d’économie : le logement. La maison a été entièrement retapée par ses propriétaires. Qui n’y connaissaient rien mais ont tout appris. « Il ne faut pas craindre l’apparente complexité des techniques, quelles qu’elles soient, estime Patrick. Il faut revenir à des techniques simples, pas chères, réparables. Le chauffe-eau solaire que j’ai fabriqué il y a 35 ans fonctionne toujours ! » Patrick n’était pourtant pas chauffagiste. « J’ai observé et je me suis lancé : tous les soirs, je prenais ma douche, chaude, grâce à un tuyau jaune de plastique qui restait au soleil toute la journée. Je me suis dit, je vais remplacer ce tuyau par un serpentin noir mat, je vais l’insérer dans une sphère plate, et je vais faire serpenter un tuyau de cuivre à l’intérieur et le relier à un ballon de 200 litres. Ce n’est pas sorcier. »

Seule contrainte : disposer de temps. « Soit on emprunte beaucoup d’argent et on travaille pour rembourser. Soit on devient auto-constructeur, et on est totalement responsable de sa maison. Nous n’avons pas toutes les garanties et assurances qu’offre un professionnel. Cela dit, quand on fait soi-même, pour soi-même, en général, on s’applique. Faire soi-même permet de minimiser les emprunts, et de ne pas être obligé de travailler à temps plein. » La plus récente construction en paille, bâtie à côté de la maison autonome, a coûté moins de 25 000 euros, pour 70 m² habitables ! De quoi rendre dépressif un promoteur immobilier. « Elle est conçue comme un capteur solaire. Le soleil, en passant à travers les vitres, chauffe les « briques de terre compactées » qui accumulent les calories. La paille très isolante, à l’extérieur, prévient du froid, les murs et le plancher rayonnent à l’intérieur en chauffant la maison. »

Autonomie en eau

« Nous n’avons jamais payé l’eau, ajoute Patrick. Nous récupérons celle qui tombe du ciel, gratuitement. Elle est stockée dans des cuves souterraines et remonte dans un puits grâce à une éolienne de pompage. Nous la filtrons ensuite pour pouvoir la boire. Elle est de bien meilleure qualité que l’eau du réseau. » N’en déplaise à Veolia ou Suez environnement. Si l’on en croit les travaux de Joseph Orszàgh, chercheur belge, sur l’eau de pluie, celle-ci est bien plus légère en produits phytosanitaires que l’eau du réseau. Et elle ne contient pas de chlore. Chez la famille Baronnet, divers systèmes, tels que la pédale en remplacement du robinet pour se laver les mains et/ou les dents, permettent de réaliser d’importantes économies.

Article complet sur Bastamag

Benji

24 Commentaires

  1. Oui…enfin faut voir jusqu’à quand ce sera possible.
    Ça parle de taxer les propriétaires (car avantage par rapport au locataire, même si le mec a payé sa maison en se privant tant d’années), ça commence à se demander comment taxer l’eau de pluie…bref il ne sera plus possible de vivre en autarcie puisque tout sera taxé et nécessitera forcement de dépendre du système d’un coté.
    Néanmoins très bonne initiative, dont j’essaie de m’approcher avec mes modestes moyens.

    • ces gens font payer la visite de leur maison et vendent livres et Cd donc vivent ils en autarcie ?

      • Ouche,tout compte fais pourquoi pas?
        Il y a toujours le fardeau des taxes et autres insanités à payer,c’est pas du vol ce qu’ils demandent et ce n’est pas de la mendicité non plus,libre à chacun de nous de participer ou pas,cela semble incongrus pour toi DOMI,tu m’étonnes ?

        • on a aujourd’hui une équipe de petits rigolos qui te font croire que l’on peut vivre sans sous en dehors de la société ,ils t’expliquent comment contre espèces sonnantes et trébuchantes

          citons la ferme du bec hellouin qui t’explique comment vivre de la permaculture alors qu’elle vit de stages payants

          le ardinier maraicher au Québec qui t’explique comment vivre sur une ferme d’1 hectare alors qu’il vit de ces conférences et ses livres

          • et alors?? ca te fait chier ?

            • Je ne pense pas que ce soit son propos mais que finalement ceux qui prêchent pour l’auto-subsistance n’y arrive que par le prêche et non par leur auto-subsistance en tant que telle.
              Mais c’est vrai qu’il est quasiment impossible de ne pas dépendre du système à un moment ou à un autre, même en étant proprio et en faisant agriculture, élevage, faudra tout de même avoir la possibilité de monétiser la production pour payer impôts, taxe, droit de vivre chez toi, et j’en passe.

              • Dac avec toi ,mais DOMI dis “on a aujourd’hui une équipe de petits rigolos qui te font croire que l’on peut vivre sans sous en dehors de la société ,ils t’expliquent comment contre espèces sonnantes et trébuchantes”
                Voila ou ca dérape,ok ?
                C’est pas DOMI 26 c’est juste un hoax..

                • qu’est ce qui dérape ?
                  je dis la vérité

                  • TA Vérité,t’est pas mon ami DOMI,t’est pas à sa cheville,mais je respecte les miséreux..

                  • IL Y A DOMI 26 et vous êtes un ersatz…
                    TOUS ICI adorent DOMI 26 ,PAS VOUS Domi bête et****/*/*/..

                    • ROULETABILLE!!!
                      Arrête un peu!
                      Domi n’a jamais prétendu être Domi 26 que je sache!
                      Tu débloques ou quoi??

                      Il dit très justement que ceux qui prétendent démontrer et expliquer qu’on peut vivre en autarcie n’y arrivent pas eux-mêmes et dans ce sens OUI ils peuvent être pris pour des rigolos!
                      Ou des menteurs ou des imposteurs, selon l’idée qu’on s’en fait!

                      Il a bien le droit de dire ce qu’il en pense sans se faire insulter non?
                      Tu deviens gonflant à force d’insulter tout le temps tout le monde sans raison!
                      T’as un problème??

                    • Domi, passe outre de ces insultes et donne ton avis comme bon te semble!

              • C’est pas avec des légumes qu’on paye son essence,des livres d’école et autres,le docteur etc,je trouve tout à fait normal de percevoir de l’argent pour un service accepter et critiquer tout un mode de vie sur ce détail est minable..

                • Smouack Le Copain ;0D

                • Et ben voilà!
                  Là, tu lui dis pourquoi son raisonnement ne te plait pas…
                  Il a le droit de dire ce qu’il en pense sans être insulté non?
                  Est-ce une raison pour l’insulter?
                  N’était-ce pas plus simple de lui expliquer?

                  Tout dépend de quelle autarcie on parle!
                  Totale ou alimentaire et énergétique?
                  L’autarcie totale est pratiquement impossible en couple, il faudrait pour ça vivre dans une communauté regroupant la plupart des corps de métiers.
                  Médecin compris, fabricant de papier et imprimeur compris…pour l’essence, on peut s’en passer comme les amish!

                  Ça ouvre le débat…

  2. J’attends avec impatience l’invasion des millions de parisiens, marseillais, lyonnais, etc dans nos campagnes. Avec tous le respect que j’ai pour eux, cela me fait rire d’avance. Certains réussissent ou réussiront(si peux en réalité), mais combien ne s’imaginent même pas chausser une paire de bottes…
    Ceci dit bravo à cette famille qui peut effectivement servir d’exemple à certains d’entre nous, mais de là à en faire un modèle de société….

  3. pour ce qui est de la démarche chapeau bas…..
    à noter que les livres+les conférences + les stages de Mr Baronnet mettent un peu de beurre dans les épinards
    Les cours de harpe de Madame sont la cerise sur le gâteau. Mais cela entre dans le cadre d’un travail qui ne nui pas de trop à la planète….
    C’est une entreprise modèle et florissante

    Pour ce qui est des taxes sur l’eau de pluie, le solaire et le vivant c’est déjà bien engagé

    N’oublions pas tous les gens qui sont dans cette démarche et qui ne sont pas médiatiser

    1 grain de sable x par x peut stopper la machine mise en place par les familles qui mettent en place le N.O.M

  4. Je trouve cela extra Il faut quitter les formatages qui nous rendent dépendants. Puis quitter les dépendances qui nous esclavagent. L’éducation nationale nous à tous forgée en partie à devenir dépendant en nous conditionnant à perdre notre imaginaire et donc la force de nos rêves . J’ai écris un papier sur Cailloux dans l’brouill’art ce matin.
    http://rodolediazc.blogspot.fr/2013/10/leducation-nationale-le-mal-la-racine.html

  5. faut voir et quand t’as vu t’es pas déçu…
    l’enfer est pavé de bonnes intentions…
    à bon compreneur

  6. 4 STÈRES DE BOIS PAR AN alors que 6 mois par an il fait moins de 5° dehors???(plus froid que dans un frigo qu’ils disent!)
    Ça alors, je voudrais bien voir…

    • Bonjour Itsmie,
      Ils sont installés en Loire-Atlantique…
      C’est un climat océanique bretonnant.
      Ils ne sont pas au Danemark ou à 25OO m d’altitude.
      Par expérience personnelle indirecte, j’ai vu fonctionner un poêle de masse de type norvégien, chauffé toute une maison sur deux niveaux, avec moins de 5 stères de n’importe quel bois de récup par an.
      En assurant en plus, la cuisine pour une part non négligeable avec son four.
      Une flambée de 2h à plein tirage, assurant les 22 à 20° dans la maison durant 48 à 72h maxi.
      Tous les jours (24h) durant les pics hivernaux de températures négatives que tu évoques, et qui sont rares sous le climat béni de l’Ouest et du Sud-Ouest.
      ;0D

      • Super intéressant…moi sur mon vieux plancher, je l’oublie ou alors il faut tout consolider!

        Mais tu parles de leur climat
        … moins de 5° pendant 6 mois par an qd même!!

  7. Bien sympa, tout ça, mais vous avez vu la place que ça prend ? Et comme faut tout de même bien aller bosser, pas possible d’aller en bus ou en métro. Démonstration intéressante, mais pourrait-on nourrir tout le monde en déplaçant ne serait-ce que 20 % des habitants vers les campagnes, tellement ça boufferait de surface agricoles et tellement ça mettrait de voitures sur les routes.

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