Les alternatives aux pesticides se développent partout… sauf en France

En France, le développement des alternatives naturelles aux pesticides reste un parcours du combattant. La faute aux règlements européens, affirme le ministère de l’Agriculture. Les préparations à base de composants naturels s’échangent pourtant sans problème dans plusieurs pays européens. Enquête sur ces alternatives aux pesticides.

« Vous voyez cette préparation ? Elle est à base d’ortie et de luzerne et vise notamment à stimuler la croissance des végétaux, à renforcer les défenses et à repousser les pucerons. » Nous sommes près d’Estella en Navarre (Espagne), dans la ferme de Cruz García et de son fils Rubén. Ils ont créé une entreprise familiale qui élabore et vend des extraits de plantes, sans aucun type de conservateur ou d’additif. Ils combinent leurs préparations avec de la valériane, de la sauge, de la lavande, de la camomille, du mille-feuille ou de la consoude. Et n’hésitent pas à les goûter. « Il faut se rappeler que nous sommes faits d’eau et de plantes que nous mangeons », lance Cruz, un brin provocateur. Vous l’aurez compris : ici, point d’engrais chimiques et de cocktails de molécules toxiques allègrement produits par Monsanto, BASF, Bayer ou Syngenta.

La grande fierté de l’entreprise familiale est d’être parvenue à soigner par les plantes des vignes abîmées par la grêle, ou à épaissir et rendre plus vigoureux les sarments. Ce jour-là, ils s’apprêtent à expédier plusieurs dizaines de bidons à un grand viticulteur. « 90 % des produits que nous vendons sont à destination d’agriculteurs conventionnels, précise Rubén. Deux de leurs produits sont actuellement commercialisés en Espagne. Ils n’ont rencontré aucune difficulté avec l’administration pour mettre leurs produits sur le marché, assure Ruben. Ils ont simplement rempli un formulaire de demande, et fourni une étude sur l’efficacité de leurs préparations.

Espagne-France : 1-0

En France, la réglementation est beaucoup plus complexe et coûteuse : la commercialisation de ces préparations requiert l’inscription de leurs substances actives sur une liste communautaire, au même titre que les produits chimiques. 40 000 euros, c’est le coût moyen pour le dépôt d’un dossier. Résultat : aucune « préparation naturelle peu préoccupante », c’est-à-dire à base de composant naturel [1] n’est aujourd’hui reconnue et acceptée officiellement à la vente. « Hormis une recette officielle de purin d’ortie que nous qualifions, nous, de “piquette d’ortie” », souligne Jean-François Lyphout, « ortieculteur » et membre d’Aspro-PNPP, une association qui promeut ces préparations. « Au lieu de faciliter les procédures, les textes réglementaires français créent un blocage évident, qui va à l’encontre de la demande des français de réduire au plus vite l’usage des pesticides », explique-t-il.

Qu’en disent les autorités gouvernementales espagnoles ? « Il y avait un vide juridique pour les fortifiants de plantes. Nous avons donc pris les dispositions nécessaires en créant un arrêté ministériel en 2007 prévoyant un régime simplifié de commercialisation », relate un fonctionnaire du ministère de l’Environnement. Le fort développement de l’agriculture biologique en Espagne a joué un rôle dans la mise en œuvre d’un cadre juridique spécifique. Mais, six ans après sa création, le registre espagnol compte seulement 19 fortifiants [2]. Car l’administration a des difficultés à traiter l’avalanche de demandes. Rubén et Cruz n’ont toujours pas reçu de numéro de registre pour leurs produits, malgré des demandes remontant à 2007…

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Benji

25 Commentaires

    • En effet Snouwleopard, mais je ne sais pas si c’est une coincidence mais ils ont parler de cette problématique des pesticides au journal de 13heures de la RTBF et en pointant les solutions alternatives au engrais chimiques et les pesticides, alors hasard ou envie d’informer?

  1. L’ortie c’est interdit !

  2. La meilleur chose a faire contre les insectes c’est de ne rien faire !!Leur population va augmenter puis diminuer pour enfin s’équilibrer a de bas niveau, grâce a la prolifération de leur predateurs naturels, principe de base de la permaculture si on part de ce principe même les insecticides dit organiques sont mauvais car ils rompent cet équilibre et des la fin de la fin de l’action de l’insecticide les insectes vont revenir en force, ce principe est mieux développé dans le livre “la révolution d’un seul brin de paille” de Masanobu Fukuoka grand pionnier de la permaculture dans le monde.

  3. il faut vraiment arrèter d’avoir peur de ces dégénérés de décideurs (de mes 2) qui se prennent pour des gens éclairés alors qu’ils sont éteints et sombrent toujours plus dans le ridicule ; leurs vies s’articulent autour de réunions,de lois, d’argent,de coke-tails,d’arrangements en tous genres, où langue de bois, mensonges et manipulations sont la règle d’or : c’est eux LA RACAILLE

  4. Rien à dire, tout ça est bien triste, qu’ils crevent avec leurs pesticides! la nature est bien faite et n’attends pas un amendement ou quelques paperasses provenant de ses veines pour s’exprimer, même pour mourir…

  5. rien à voir…
    mais comment faire pour que les gnous reclament leur puce???
    voire meme se battent pour en avoir une..

    http://korben.info/une-puce-capable-de-predire-les-attaques-cardiaques.html

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