L’Amérique est en récession. Et nous serons les prochains

Connaissez-vous la pyramide d’Exter ? Elle explique une bonne partie des circonstances économiques actuelles… et ce qu’elles pourraient devenir dans les mois qui viennent.

Les Etats-Unis sont en contraction de 0,1% au 4e trimestre 2012.

Les Etats-Unis sont en contraction de 0,1% au 4e trimestre 2012. Crédit Flickr/koocbor

La contraction surprise de l’économie américaine au dernier trimestre est un coup dur pour la “reprise mondiale”. Alors que les politiques de relance s’épuisent, la bulle obligataire devient plus menaçante.

Les Etats-Unis, dont nous attendions une croissance de 1,1% au 4e trimestre 2012, sont finalement en contraction de 0,1%. On nous avait promis un beau jouet pour Noël et ce ne fut même pas une orange. A Davos, Stanley Fisher, de la Banque centrale d’Israël, se félicitait déjà des largesses de la Fed, la prodigue banque centrale américaine. La classe politique mondiale s’esbaudissait : la-crise-est-derrière-nous-promis-promis-promis-l’austérité-c’est-fini-et-même-c’était-mal.

Hélas, derrière se retrouve vite devant ; la culbute sera pour 2013, finalement. Peut-être attendra-t-elle 2014, guère plus. Il semble que le gouvernement américain, même avec le soutien inconditionnel de la Fed, n’ait plus les muscles pour porter son économie à bout de bras.

En effet, le Bureau of Economic Analytics (BEA), équivalent américain de l’INSEE, justifie son erreur de projection par deux facteurs : la baisse des dépenses militaires américaines et les dégâts liés à l’ouragan Sandy. Il aura fallu une tornade de trop et une opération Tempête du désert de moins pour que le plus grand plan de relance que l’humanité ait jamais conçu s’effondre. En trois mois à peine, les effets de 2 500 Mds$ de stimulus gouvernemental ont été rincés.

Cette correction de 1,2% du PIB par rapport aux projections laisse donc perplexe quant à l’acuité des statisticiens publics du BEA… Ce n’est pas qu’ils se trompent dans leurs prédictions, ils ne savent plus regarder ce qui se passe sous leurs yeux : s’égarer de 1,2% sur la croissance américaine à trois mois, Sandy ou pas Sandy, c’est un peu comme si le BEA se trompait de 4,8% sur un an. C’est risible.

Mais ne les blâmons pas trop : il y a tant de statistiques, tant de nombres qui s’empilent et ne s’additionnent pas, il n’est pas simple de se retrouver dans tant de complexité. Oublions donc un instant ces chiffres fourbes et abandonnons la prétention de prédire quoi que ce soit pour les trois prochains mois. Prenons un peu de recul car après tout, si les statistiques prédisaient l’avenir, depuis le temps, cela se saurait.

 

Chronologie abrégée et à venir de la crise

En 2008, Lehman Brothers tombe. Le monde apprend l’existence des crédits subprime, CDS et produits dérivés toxiques. Notez bien, l’origine de la crise n’est pas immobilière mais financière.

L’arrêt de la cotation des produits dérivés traités par Lehman Brothers contamine le marché immobilier. Plus de titrisation de crédit, plus de crédit, plus d’acheteur. L’immobilier américain s’écroule et entraîne l’économie américaine avec lui.

Le feu se propage aux entreprises, General Motors fait faillite et bientôt les marchés financiers sont à genoux. En moins d’un an le Dow Jones perd la moitié de sa valeur. L’économie américaine s’effondre de près de 9% au 4e trimestre 2008.

La situation financière des États se dégrade : les rentrées fiscales chutent pendant que les dépenses de redistribution explosent. Les États sont les prochains sur la liste des victimes. Ainsi fin 2008, l’Etat français s’endette à des taux frôlant les 5%.

A ce stade, la crise ressemble étonnement à 1929. Les journaux s’interrogent. Mais la comparaison s’arrête là. La crise de 1929 était une crise déflationniste, les banques centrales ne retomberont pas dans l’erreur de la Grande Dépression.

Les banques centrales, ces chevaliers blancs… Les États ont du mal à trouver des créanciers ? Qu’à cela ne tienne, les banquiers centraux, les Etats-Unis en tête, créeront la monnaie et rachèteront eux-mêmes les dettes de leurs États. Ainsi en 2011 la Fed devient le plus gros détenteur de dette américaine devant la Chine. La BCE finalement suivra elle aussi en 2011. Peu importe que la Banque des règlements internationaux s’émeuve rapport après rapport que les banques centrales ne peuvent pas se substituer aux politiques et qu’elles ne font que retarder et augmenter la crise.

Peu importe que l’expérience n’ait jamais été tentée collectivement à une telle échelle. En permettant des plans de relance pharaoniques et en inondant les marchés de monnaie toute fraîche, les banques centrales cassent la poussée déflationniste mondiale. Les Etats creusent leurs déficits déjà abyssaux. L’immobilier rebondit sur un point bas aux Etats-Unis et oublie de chuter en France. Finalement, les produits dérivés repartent et dépassent à nouveau leurs plus hauts de 2008. Au 2e trimestre 2012, on compte plus de 700 000 milliards de dollars de produits dérivés.

Si les mêmes causes produisant les mêmes effets, il faut donc s’attendre au programme suivant dans les mois à venir :

– une nouvelle crise bancaire sur les produits dérivés

– puis sa propagation à l’économie réelle et chute des marchés boursiers…

– … et contamination au marché obligataire de la dette des États

 

La pyramide des liquidités d’Exter

Ce que nous vivons avait été prévu par un économiste trop méconnu : John Exter, vice-président, en son temps, de la Réserve fédérale de New York. L’idée d’Exter est simple. Les actifs financiers circulent entre différentes strates plus ou moins liquides. Ces strates forment une pyramide inversée des actifs les moins liquides (en haut) aux actifs les plus liquides (en bas). La voici :

Si vous ne connaissiez pas la pyramide d’Exter, regardez-la bien. En temps de crise, incertitude et inquiétude font tomber les capitaux vers les strates les plus liquides de la pyramide, c’est-à-dire les plus basses.

Ce faisant, la crise se propage de strate en strate : des produits dérivés à l’immobilier puis aux marchés financiers. Les États suivaient, alors les banques centrales ont tenté de stopper ce phénomène. Elles ne l’ont que déplacé, retardé et amplifié. In fine, selon la logique d’Exter, la monnaie disparaît et toute la valeur qu’elle portait se déplace vers l’or.

Suite et fin de l’article: Atlantico.fr

Benji

23 Commentaires

  1. rester dans le bon-sens et la simplicité !… ce texte d’atlantico.fr, c’est du baratin à 2 balles, les choses étant beaucoup plus simples ! grosso-modo il y a “une poignée” de gros mafieux mondiaux qui ont ORGANISé un pillage en règle des richesses produites ou/et détenues par le reste du monde et ceci par le biais de LA BANQUE, de l’USURE et de LA GUERRE ;

  2. a propos de l’irradiation des aliments,j’ai retrrouvé ce papier http://duchampalatable.inist.fr/spip.php?article68

  3. créer le k.o.pour faire mine de nous sauver avec une gouvernance mondiale,la mise en esclavage de tout le peuple de la terre au profit d une poignée de mafieux au sens propre,voilà bien notre avenir à tous.
    Ce qui joue en leur faveur n est rien d autre que nos divisions et notre égoisme à tous,nous allons finalement payer très cher notre lacheté nourrie par l individualisme médiocre de tous.
    l avenir quel qu il soit passera par le k.o.de n importe quelle manière.

  4. J’ai un peu de mal à voir comment l’or est plus liquide que le cash (sans parler des autres catégories) ? Il faudrait préciser la notion de “liquidité” …

    • quand une monnaie fiduciaire s effondre,plus personne n en veut et par conséquent cette monnaie ne permet plus d acheter quoi que ce soit.
      Contrairement à ces monnaies qui ne sont plus que des reconnaissances de dettes et qui s effondreront quand les dettes ne seront plus remboursées l or lui est un bien solide plus facile à échanger qu un morceau de terrain ou de maison .
      C est ce qui le rendra plus liquide quand cette pyramide se sera effondré sur elle mème .

      • Vu comme ça … Les valeurs refuge deviennent de plus en plus liquides au fur et à mesure de l’effondrement des étages. Mais à chaque étape, il y a contraction de la richesse en circulation … Et le stade après l’or, c’est le retour au troc, stade ultime de la liquidité ?

        • le troc c est du commerce et il n a jamais cessé d exister,quand j achète des marchandises avec des billets de banque gagnés à la sueur de mon front et que le marchand achète avec cette somme une brouette il aura finalement troqué ses marchandises contre une brouette et la monnaie n aura servit qu à faciliter les échanges,la monnaie est donc une facilité d échange.
          Le stade après l or sera la création d une nouvelle monnaie étalonnée sur celui ci et le cycle infernal recommencera.

  5. Un article sur la récession …pourquoi faire ?
    Il faut être un crétin congénital, un politichien ou un économiste pour en douter .Mais tous les gens normaux avec un QI de plus de 50 ont compris où nous en sommes . Je veux juste signaler que la pyramide d’Exter ne peut avoir d’importance que dans un monde soumis à la finance , comme il l’est de nos jours . C’est une intox de plus qui va faire que ceux qui en ont encore les moyens vont se ruer sur la moindre pièce en or et contribuer à faire monter les cours .
    Même celle de Maslow est devenue obsolète , vu que l’estime et l’accomplissement ne passent que par le regard des autres et dépendent de la réussite sociale , donc sont totalement dépendantes du système économique actuel ( sauf pour quelques marginaux). Tous système pyramidale est voué à l’échec par le seul fait qu’il n’est porteur d’aucun équilibre . Les deux seules choses qui sont les bases de notre vie sont : se nourrir et s’abriter .
    Un film comme “la route”
    http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=127661.html
    A le mérite de faire prendre conscience que dans un monde en déliquescence, seuls les fondamentaux méritent notre attention . Et comme j’aime à le répéter : combien de kilo d’or coûte un kilo de pommes de terre en cas de famine?

  6. L’équation me paraît chaque jour plus évidente…
    Posons le problème:
    D’un côté, nous savons qu’il n’y a pas assez de ressources en énergie et matières premières disponibles sur Terre pour permettre à l’ensemble de l’humanité d’accéder au style de vie basé sur la société de consommation occidentale..
    Ensuite, vous avez les marchés des pays développés occidentaux (Europe + USA-CANADA), qui pompent la majeure partie de ces ressources disponibles mais qui, du fait de leur maturité de développement (des marchés désormais de renouvellement), sont en fait extrêmement concurrentiels, et donc finalement plus aussi rentables que cela pour les multinationales…
    Enfin, vous avez ces immenses marchés à développer (des marchés de 1er équipement comme durant les 30 glorieuses en Occident) que représentent les pays dits “émergents” où des profits colossaux et faciles sont immédiatement possibles…
    Suis je parano à ce point?
    Comment feriez vous pour rendre disponible pour ces pays émergents à fort potentiel de développement et de profits, une bonne partie de ces ressources en matières premières et énergie actuellement accaparées par les pays occidentaux?
    Ma réponse = Une bonne crise économique bien organisée qui ferait s’effondrer la consommation dans ces régions désormais peu rentables pour les multinationales et de fait, accélérerait encore plus les fermetures et/ou délocalisations, entraînant un besoin bien moins important en ressources et matières premières.. autant de libéré pour la production “hyper rentable” dans les pays émergents…
    En corollaire, comme nous pouvons le constater chaque jour, la crise économique grave à laquelle nous assistons engendre un enrichissement exponentiel de l’élite financière et permet aux multinationales (principalement américaines mais parfois aussi chinoises et plus rarement.. indiennes..) de “bouffer” à vil prix toutes les industries rentables et encore indépendantes du Vieux continent… récupérant au passage tous les brevets…
    Que du bonheur… comme ils doivent se dire chez GS….

    PS: Ne faudrait il pas s’attendre à une baisse de l’immobilier de 50% (voire encore plus pour les loyers..) dans les années à venir? Cette baisse compenserait en grande partie la chute annoncée / proposée (rayer la mention inutile) pour les salaires… Ce serait effectivement “tondre” les épargnants.. Mais n’est ce pas justement ce qu’à laissé entendre Mario DRAGHI fin 2012….

    • il est un fait certain que celui qui achète une maison aujourdhui en empruntant sur 25 ans prend des risques innouis ,si les salaires restent tels qu ils sont son emploi est menacé et si il garde son emploi et que son salaire diminue il aura de gros soucis également pour rembourser son emprunt,de plus l immobilier baissera et en cas de saisie son bien ne couvrira pas la totalité du remboursement

    • c’est marrant c’est ce que je dit depuis des lustres et on me répond gros c*** la planète est faite pour 15 milliards d’hommes et de femmes !!!

      bienvenue dans la réalité !!! et surtout faite des enfants …

      il restera plus que ça !!! des humains !!! plus de thon rouge , plus d’éléphant , plus de tigre , plus de loup , plus rien ! que des hommes des poules des vaches et des porcs … et des chats et des chien bref un monde magnifique !!! pardon j’ai oublier les moutons pour nos amis Musulman .

    • Ton argumentaire est intéressant mais les matières premières ainsi que l’énergie sont en pleine explosion de leurs coûts car elles deviennent des valeurs réelles et tous les investisseurs institutionnels / états se ruent dessus pour se débarrasser de leur cash. Quand à l’immobilier et les loyers, avec des monnaies qui ne valent plus rien et malgré la capacité de l’INSEE à truquer les chiffres de l’inflation, je ne voie pas comment ils pourraient baisser avec le déficit du nombre de mise en chantier de logements neufs et la suppression de la Loi Sellier…affaire à suivre….
      Sinon pour prendre un crédit sur 25 ans, il y a toujours moyen d’aller dire bonjour à nos braves gens du crédit agricole (avec leurs 5 milliards (++) de perte en 2012, ils seront certainement de bon conseil !!!!!!!!!!!!!!)

  7. franchement on sent bas les cou**** des pâtes un toit de l’eau et je suis heureux …

    moi franchement la crise je la voit pas ! au rsa certes c’est devenue plus dur mais au moins nous on est habituer !!!

    ps je vous rassure j’ai plus que des pâtes c’est une image pour dire m’en fou comme de l’an 40 …

  8. un mot sur le pétrole,
    Shell, Exon, Bp, Chevron, Total ect…
    font parties des plus grand entreprises cotées en bourse, et chaque rumeurs négatives peuvent les faire plonger et faire fuir les actionnaires.
    Je ne pense donc pas qu’il faudra s’attendre à un avertissement de leur part du genre:
    -“attention les réserves sont quasi épuisées chez nous!”

    je pense oui que les réserves sont presque épuisés, ou en tout cas ne seront jamais suffisante pour bientôt tout le monde.
    Si jamais la vrai crise financière éclate en même temps que la fin du pétrole facile, alors une époque sera bien terminé.
    Ne pas oublier que ce sont les ressources en énergie qui nous permettent 7 milliards d’individus aujourd’hui.

    Et oui, il n’y a même pas besoin de chercher des complots judéo-maconniques pour trouver un scenario apocalyptique,
    il suffit de laisser courir notre système idiot jusqu’au bout, jusqu’au bout des dettes, et des ressources.
    C’est tellement évident que l’on devrai donner un nom à cette fameuse loi qui va finir par bientôt tout rééquilibré.

  9. pour la nouvelle generation ça va etre dur , ils croyent que tout tombe comme ça en claquant des doigts !!les fous seront lachés !! un remake des invasions barbares !!
    il y a deja longtemps qu’ils sont en recession !
    faut voir la bas les gens laissés au bord de la route !!

  10. L’argent,l’argent,les euros,les dollars,l’or,monsignor quel or est-il ? Triste monde que cela surtout pour les personnes ne vivant que dans l’optique d’engranger des richesses au détriment d’autres personnes ou d’autres peuples,voilà deux citations Amerindiens,la première citation est, je crois, notre futur proche,la deuxième citation devrait nous faire réfléchir sur notre rôle sur terre.
    “Lorsque l’homme aura coupé le dernier arbre, pollué la dernière goutte d’eau, tué le dernier animal et pêché le dernier poisson, alors, il se rendra compte que l’argent n’est pas comestible”

    “La différence entre les blancs et les indiens, c’est que les blancs pensent que la nature leur appartient, tandis que les indiens pensent que c’est eux qui appartiennent à la nature”

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