Les crédits immobiliers dégringolent, malgré la baisse des taux

Serait-ce la bulle immobilière tant redoutée qui éclate? Pourquoi y échapper alors que les Pays-Bas et l’Espagne ont subit cette même bulle? Cela devait bien arriver un jour…

Un appartement à vendre dans un immeuble à Paris

Le montant des crédits immobiliers accordés en 2012 en France a chuté de 26,4% par rapport à l’année précédente, qui avait déjà affiché une baisse de 4,2%, un repli continu que n’a pas endigué la baisse des taux d’intérêt, désormais à des niveaux jamais vus.

Par rapport à 2011, plus de 40 milliards d’euros de crédit manquent à l’appel.

En 2012, le total des prêts à l’habitat accordés se situe entre 117,5 et 120,5 milliards d’euros, a indiqué à l’AFP Michel Mouillart, professeur d’économie à l’Université Paris-Ouest et auteur de l’étude de l’Observatoire Crédit Logement/CSA, publiée jeudi.

Le montant exact n’est pas encore arrêté, certaines opérations pouvant être considérées comme finalisées en 2013 et non en 2012, a-t-il expliqué.

En cause, la fin du PTZ+ (prêt à taux zéro) dans l’ancien, un format moins favorable du dispositif Scellier pour l’investissement locatif, la hausse des prix mais surtout un fort attentisme, lié à la dégradation de la conjoncture économique.

Après un premier semestre calamiteux (-33,1%), la production (de crédits immobiliers) ne s’est pas ressaisie, mis à part en octobre et novembre, relève l’étude, malgré la baisse continue du niveau des taux d’intérêt.

Le taux moyen a ainsi atteint le plus bas niveau de l’histoire en décembre, à 3,22%. Selon les données publiés par l’Observatoire, il aurait même continué à baisser durant les premières semaines de 2013, pour s’afficher à 3,19%.

Sur l’ensemble de 2012, 79,2% des prêts ont été accordés à un taux inférieur ou égal à 4%, contre seulement 60,7% en 2011.

Pour 2013, le montant des crédits accordés “va descendre encore un peu”, prévient M. Mouillart, pour se porter autour de 110 milliards d’euros.

Peu d’écho pour le “Duflot”

“C’est probablement la fin de la chute”, annonce-t-il, tout en prévenant que cet atterrissage ne sera pas lié à un redémarrage du marché. “Il y a un minimum d’opérations qui doivent être réalisées”, sauf à imaginer un effondrement économique, explique-t-il.

Outre l’incertitude économique, la fin du Scellier et le redimensionnement du PTZ+ promettent d’affaiblir la demande de prêts.

Le nouveau PTZ+ affiche des plafonds de ressources abaissés, ce qui restreint la population qui y est éligible. De 72.000 PTZ+ en 2012, la production devrait descendre à 55.000 en 2013, selon les estimations de M. Mouillart.

Quant au Scellier, le nouveau dispositif dit “Duflot” ne rencontre aucun écho auprès des investisseurs. Le barème des loyers qui doit être utilisé pour définir concrètement les plafonds applicables n’a pas encore été publié, ce qui ne permet pas d’effectuer des projections financières.

Pour M. Mouillart, le nouveau calibrage du Scellier en 2012 a fait baisser l’investissement locatif de 20.000 unités par rapport à 2011 et le passage au Duflot devrait de nouveau faire reculer les acquisitions de 15.000 unités supplémentaires.

Sur le front des taux, il ne faut plus compter sur une baisse sensible, comme celle de 2012. “On est sur la fin de la baisse, très certainement”, prédit M. Mouillart, projection confirmée par plusieurs banquiers.

L’année 2013 devrait ainsi marquer une stabilisation, voire une très légère remontée d’ici l’automne.

Quant à une correction du marché, de nature à relancer la demande, M. Mouillart se montre très prudent. “Aucun de ceux qui annoncent des baisses de 10% ou plus n’a de véritable modèle de prévision”, prévient-il.

Source: Boursorama

Benji

Les commentaires sont clos.