Consommation et surconsommation

CONSOMMATION ET SURCONSOMMATION dans ecologie et consommation soif-300x224L’accès à la consommation nous est présenté comme la source du bonheur, alors que paradoxalement, être consommateur rend vaine toute tentative d’accéder au bonheur. La publicité est là pour nous rappeler à l’ordre, pour créer l’insatisfaction, le manque et une dépendance par rapport à des produits qui jusque-là n’étaient pas indispensables à l’épanouissement, et qui s’ajoutent à nos besoins. Il serait plus sage de ne pas tenter d’avoir tout ce que l’on nous propose, mais de savoir apprécier ce que l’on a. Il faudrait d’ailleurs faire en sorte de se libérer de la surabondance (également surabondance de pollution, d’uniformisation, de stress … etc !) plutôt que de convoiter avec obsession ce qui nous fait défaut (le pouvoir d’achat, l’emploi, l’innovation, les parts de marché, la croissance, etc), pour plus de simplicité et moins d’illusionnisme. Posséder le dernier « iphone » est-il indispensable à la vie ?

Comment les hommes faisaient-ils avant toutes ces technologies higtech qui se régénèrent indéfiniment ? Comment vivaient-ils, étaient-ils épanouis, étaient-ils en manque? En manque de quoi, de bien matériel ? Mais combien de ces choses sont vraiment utiles à notre épanouissement ? Ne servent-elles pas plutôt à cacher notre frustration devant ce monde que nous avons de plus en plus de mal à comprendre et à appréhender ?

L’expansion du développement transforme sur son passage l’autarcie des peuples en misère, et partout sur terre, goûter à « l’économie de marché » devient une addiction qui se substitue à tout mode de vie alternatif (gratuit) et indépendant (libre). Ce système économique arrivera à son apogée quand la mondialisation aura transformé toutes les cultures et toutes les ressources naturelles en marchandises identiques.

Aujourd’hui l’argent ne représente plus rien de concret et se répand plus vite que les réalités du monde qui nous entoure, l’économie s’est emballée comme un taureau fou. En se déconnectant de la réalité, elle est devenue nocive. Cette pseudo science économique régit les décisions politiques de tout bord, mais dans ses savants calculs, elle oublie un facteur essentiel et déterminant : les limites de la planète. En revanche elle est la source de gains faramineux pour une petite oligarchie constituée de financiers qui ont su endetté des pays en voie de développement comme le Brésil, aujourd’hui contraint à rembourser sa dette en puisant dans les poumons de la planète : la forêt Amazonienne.

En renouvelant obsessionnellement le marché pour amasser des gains, le progrès technologique a rendu la surproduction et la surconsommation responsable de la plus part des problèmes écologiques. Croire en l’émergence d’une nouvelle technologie pour régler ces déséquilibres serait alors un nouveau piège du progrès. Il est impératif de réduire notre impact sur la planète, nous ne sommes pas des consommateurs nés. Cette surconsommation nous est imposée malgré nous par le modèle de développement capitaliste. Aujourd’hui cette doctrine consumériste est une foi quasi-religieuse et fondamentaliste. Nous sommes pris en otage par le culte et le conditionnement de la consommation. Dans cet empire économique tout n’est pourtant pas régi par le matérialisme, et il existe quantité d’alternatives pour contribuer à son bien-être.

S’il est parfaitement humain d’avoir des désirs autres que nos besoins fondamentaux, passé un certain seuil ces désirs exacerbés deviennent déraisonnables et finissent par être une source de problèmes pour soi et les autres. De plus l’ironie veut qu’une fois l’objet de son désir obtenu, on est toujours insatisfait. Ces deux constats permettent d’établir que le bonheur ne s’achète pas, le bonheur s’apprend en s’ouvrant au monde et en établissant une éthique personnelle, et non en suivant des modèles préétablis.

Geoffrey PIOTROWSKI

A lire également : DE QUOI AVONS-NOUS BESOIN ?

“vivre simplement pour que simplement d’autres puissent vivre”…GANDHI

Source: 2ccr

Benji

33 Commentaires

  1. Consommation sans i !

  2. Ca me fait penser à ce magnifique texte de Fred Vargas
    – 7 novembre 2008 –

    BONNE LECTURE!

    Nous y voilà, nous y sommes.

    Depuis cinquante ans que cette tourmente menace dans les hauts-fourneaux de l’incurie de l’humanité, nous y sommes. Dans le mur, au bord du gouffre, comme seul l’homme sait le faire avec brio, qui ne perçoit la réalité que lorsqu’elle lui fait mal.

    Telle notre bonne vieille cigale à qui nous prêtons nos qualités d’insouciance. Nous avons chanté, dansé. Quand je dis « nous », entendons un quart de l’humanité tandis que le reste était à la peine.

    Nous avons construit la vie meilleure, nous avons jeté nos pesticides à l’eau, nos fumées dans l’air, nous avons conduit trois voitures, nous avons vidé les mines, nous avons mangé des fraises du bout monde, nous avons voyagé en tous sens, nous avons éclairé les nuits, nous avons chaussé des tennis qui clignotent quand on marche, nous avons grossi, nous avons mouillé le désert, acidifié la pluie, créé des clones, franchement on peut dire qu’on s’est bien amusés.

    On a réussi des trucs carrément épatants, très difficiles, comme faire fondre la banquise, glisser des bestioles génétiquement modifiées sous la terre, déplacer le Gulf Stream, détruire un tiers des espèces vivantes, faire péter l’atome, enfoncer des déchets radioactifs dans le sol, ni vu ni connu. Franchement on s’est marrés. Franchement on a bien profité. Et on aimerait bien continuer, tant il va de soi qu’il est plus rigolo de sauter dans un avion avec des tennis lumineuses que de biner des pommes de terre. Certes.

    Mais nous y sommes.

    A la Troisième Révolution. Qui a ceci de très différent des deux premières (la Révolution néolithique et la Révolution industrielle, pour mémoire) qu’on ne l’a pas choisie.

    « On est obligés de la faire, la Troisième Révolution ? » demanderont quelques esprits réticents et chagrins.

    Oui. On n’a pas le choix, elle a déjà commencé, elle ne nous a pas demandé notre avis. C’est la mère Nature qui l’a décidé, après nous avoir aimablement laissés jouer avec elle depuis des décennies. La mère Nature, épuisée, souillée, exsangue, nous ferme les robinets. De pétrole, de gaz, d’uranium, d’air, d’eau.

    Son ultimatum est clair et sans pitié : Sauvez-moi, ou crevez avec moi (à l’exception des fourmis et des araignées qui nous survivront, car très résistantes, et d’ailleurs peu portées sur la danse).

    Sauvez-moi, ou crevez avec moi. Evidemment, dit comme ça, on comprend qu’on n’a pas le choix, on s’exécute illico et, même, si on a le temps, on s’excuse, affolés et honteux. D’aucuns, un brin rêveurs, tentent d’obtenir un délai, de s’amuser encore avec la croissance.

    Peine perdue. Il y a du boulot, plus que l’humanité n’en eut jamais. Nettoyer le ciel, laver l’eau, décrasser la terre, abandonner sa voiture, figer le nucléaire, ramasser les ours blancs, éteindre en partant, veiller à la paix, contenir l’avidité, trouver des fraises à côté de chez soi, ne pas sortir la nuit pour les cueillir toutes, en laisser au voisin, relancer la marine à voile, laisser le charbon là où il est –attention, ne nous laissons pas tenter, laissons ce charbon tranquille- récupérer le crottin, pisser dans les champs (pour le phosphore, on n’en a plus, on a tout pris dans les mines, on s’est quand même bien marrés).

    S’efforcer. Réfléchir, même. Et, sans vouloir offenser avec un terme tombé en désuétude, être solidaire.

    Avec le voisin, avec l’Europe, avec le monde.

    Colossal programme que celui de la Troisième Révolution. Pas d’échappatoire, allons-y. Encore qu’il faut noter que récupérer du crottin, et tous ceux qui l’ont fait le savent, est une activité foncièrement satisfaisante. Qui n’empêche en rien de danser le soir venu, ce n’est pas incompatible. A condition que la paix soit là, à condition que nous contenions le retour de la barbarie, une autre des grandes spécialités de l’homme, sa plus aboutie peut-être.

    A ce prix, nous réussirons la Troisième révolution. A ce prix nous danserons, autrement sans doute, mais nous danserons encore.

  3. FAUX .

    “rembourser sa dette en puisant dans les poumons de la planète : la forêt Amazonienne. ”

    N’associer pas les “poumons de la planète” à la forêt Amazonienne.

    Les poumons de la planète c’est les Océans.

    exemple de source :

    http://www.linternaute.com/science/environnement/est-ce-que/06/poumon-terre/poumon-terre.shtml

  4. “comment les hommes faisaient-ils…”…et les femmes alors ?…parce que, s’il y a une telle frénésie de consommation , il suffit de s’arrèter devant les caisses d’1 supermarraket (de mes 2)ou derrière les vitrines pour observer la gent féminine dans tout son épanouissement…acheter pour paraitre, acheter ce qui parait (le mieux le meilleur)mais si vite qu’il n’y a pas le temps de lire les étiquettes , accepter que sa propre progéniture bouffe de la merde à la cantine etc etc etc :c’est une véritable catastrophe, un génocide programmé et bien appliqué par la femme “occidentale” évoluée, libérée !!! laissez moi rire , tous ces salamalecs cache une vérité beaucoup plus simple : vous avez PERDU LE BON SENS , VOUS ETES DES ESCLAVES et j’ai de la compassion pour vous…

    • +1000 !!
      Ca me terrifie aussi!!

      … on joue aussi sur la culpabilité des parents, on ne peut absolument pas ne pas leur acheter les mêmes choses que leurs petits copains sous peine de les traumatiser et d’être de mauvais parents… on me dit Mais il faut bien qu’ils vivent avec leur temps”!!!!!
      AU SECOUUUURS!!

    • Je vais des X au Colruyt mais autres mangeoires idem (Belgique) et tu serais étonner de voir des gens hypnotisés par les emballages,je fais vite et quand je repasse ils sont au même rayon,ils sont scotchés ,des X en couple aussi,c’est dingue pour passer,il y a également les rayons DÉGUSTATIONS,vins,charcuteries,friandises,amuses toi à surveiller le comportement du dégustateur,de vin par ex,une étude du comportement qu’on ne trouve qu’au ZOO.

      • 😀

        Ils lisent peut-être la composition des produits, ce qui en soi serait un fameux progrès parce que moi, je ne vois jamais personne qui lit ce qu’il y a dans ce qu’ils achètent!…

        • oui,c’est surtout les vieux couples qui débattent de cela,c’est réjouissant de voir le divertissement qu’offre ces centrales,musique d’ambiance,odeurs,éclairage etc,etc avant les gens allaient à la Messe,maintenant c’est Gd Surface.

        • et cet article du dessus pue le “philosophe de goche(de mes 2) qui oublie de parler du role fondamental de la (sale)propagande amicalement dénommée LA PUB qui sert UNIQUEMENT les intérèts financiers et génocidaires DE QUI , greoffrey piotrowskik t’es d’abord pour ne pas nommer la clique à rotchild et juif-consortium franc-maçonnique

    • Parce que les bonshommes et leurs besoins de montrer leur puissance à travers des grosses machines à moteur et des gadgets virils de préférence hors de prix consomment moins que les femmes ?
      En fait les deux sont des animaux qui cherchent à s’accoupler avec le meilleur parti possible depuis la nuit des temps, ni plus ni moins…
      Avant un maquillage à l’argile, des coquillages et quelques animaux de rente ça suffisait bien, mais ça fait des millénaires que les hommes et les femmes rivalisent d’idées pour paraître mieux que leur voisin(e) et je ne sais pas si il est possible de changer ça.

    • Bonjour la mysoginie… on se demande ce qu’ont pu vous faire (ou ne pas faire) les femmes pour mériter autant de critiques ! Après les heures de travail, ce n’est pas toujours facile de faire les courses pour nourrir la famille après être passée chez la nounou récupérer les gosses ! Sans compter le travail qui attend encore à la maison… Si certaines femmes avaient des compagnons un peu plus courageux qui font leur part du travail, plutôt que de passer leur temps sur l’ordi et devant la télé, les enfants seraient peut être mieux nourris et éduqués. Et ça c’est du vécu… En ce qui concerne la compassion gardez là pour vous !

    • Il est évident que c’est la même chose pour les hommes mais ils achètent d’autres choses…

      Les pères aussi acceptent que leur gosses bouffent de la merde et ils sont les premiers à jouer avec eux aux jeux vidéos!!
      Ils ne font pas plus que les mères pour sortir de ce système!

      Les parents sont culpabilisés et lobotomisés par les pubs…aussi bien les pères que les mères!
      Et les enfants aussi!

  5. Je vous invite à chanter! sa libère!
    voici le texte de notre chanson “Consomme”
    que vous trouverez également via le lien suivant:
    http://souduresoudure.com/

    “Une saison passée, tes vêtements sont à jeter
    Ta voiture est neuve, elle est bonne à changer
    Salope de manucure, maquillage et peinture
    Changement de cosmétiques te redore la plastique.

    Tu jettes ton téléphone, il te faut un smart phone
    T’achètes un écran plat, tu le trouves déjà trop gras
    Maison banalisée, il faut tout redécorer
    Change, achète puis jette !!

    Esclave de tes crédits
    Pour combler tes envies
    Bosser pour consommer
    Sinistre vérité
    Dors ! Chie ! Mange ! Consomme !

    La machine s’accélère, tu penses à ton salaire
    Hausse de la croissance, le but de l’existence
    Ces quelques milliardaires, exploitent la misère
    Ta vie a moins de sens que le cours de l’essence.

    Il faut te relever, pour ça faut consommer
    Pas d’inquiétude, ton banquier va t’aider
    Un crédit de plus, y’a plus qu’à rembourser
    Change, achète puis jette !!

    Esclave de tes crédits
    Pour combler tes envies
    Bosser pour consommer
    Sinistre vérité
    Dors ! Chie ! Mange ! Consomme ! “

  6. merci soudure,beau résumé.

  7. merci à vous d’avoir écouté
    par contre désolé pour la faute dans mon commentaire précédent “ça libère” c’est mieux…

  8. les grands magasins les temples de a surconsommation

    http://www.youtube.com/watch?v=PiWFksPBCac

    et oui mesdames malheureusement la surconsomation est de notre fait incapable de resister a un petit shopping entre copine, mea culpa mea maxima culpa j’avoue je cracque pour les chaussures mais je me soigne :-))))non sérieux chaque achats est maintenant bien réfléchit. mais je vous joint un petit reportage pour comprendre comment on est arriver la!!

    Zola a a fait un Roman Au bonheur des dames ARTE un excellent reportage
    http://www.youtube.com/watch?v=eCeu18Ym9DY

    http://www.arte.tv/fr/au-bonheur-des-dames-l-invention-du-grand-magasin/4184850,CmC=4184854.html

  9. Un bon moyen de voir la différence: faisons ce que nous consommons, ne prenons pas du tout prêt: créons nos randos avec des cartes quitte à se perdre, cuisinons nous même quitte à rater (si possible avec nos propres produits que nous échangerons les au passage (c’est mieux que de s’acheter mutuellement des cadeaux) bref à tous moments ressentons, vivons….de ce fait nous ralentirons naturellement: nous irons moins loin car le but ne sera plus le même, pareil pour nos autres besoins et désirs, plus simplement satisfaits. Alors l’hyper-complexité destructrice n’aura plus lieu d’être, la simplicité de la vie rejoindra celle de la nature….Pas si simple me direz vous, il y en a finalement assez peu de ces moments décrits, mais c’est bien ce qui fait l’intérêt du parcours, de les faire croître!

    • j’adore l’idée de la rando avec carte et de se perdre de toute façon je me perd mème avec GPS 🙂

      • Ah le grand frisson à la tombée de la nuit ou dans le brouillard, à hésiter entre deux chemins!!!!!!Des souvenirs marquants qui coutent pas cher; c’est là qu’on redécouvre l’intuition…

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