Bombardements aéronavals sur Gaza pour essayer les nouvelles armes israéliennes en vue de l’imminente guerre contre l’Iran

Reçu de l’auteur et traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio pour Mondialisation.ca

Missile

© Inconnu

Vérité sans détours au New York Times : la sanglante opération de huit jours coordonnée depuis des mois avec les Etats-Unis.

« Pour Israël le conflit de Gaza est un test pour l’affrontement contre l’Iran » (For Israel, Gaza Conflict Is Test for an Iran Confrontation).

C’est le titre de l’enquête publiée aujourd’hui par le New-York Times sur les vraies motivations qui ont conduit Benjamin Netanyahu à déchaîner un ouragan de mort et de destruction sur un million et demi de Palestiniens (174 morts, 1 400 blessés) :
« Le conflit, qui s’est conclu, pour le moment, par le cessez-le-feu entre Hamas et Israël, a eu l’apparence de l’ultime épisode d’une épreuve de force périodique – écrivent David E. Sanger et Thom Shanker, auteurs de l’enquête – mais selon des fonctionnaires étasuniens et israéliens une seconde planification stratégique a été mise en évidence. L’affrontement a été quelque chose ressemblant à un préambule pratique de tout futur affrontement contre l’Iran dans lequel ont eu un rôle évident des roquettes potentialisées capables d’atteindre Jérusalem et de nouveaux systèmes anti-missiles pour les neutraliser ».L’article du quotidien new-yorkais étend un voile pieux sur les fictions propagandistes de Jérusalem, partagées avec zèle par les mass media occidentaux, selon qui l’ultime tuerie de civils à Gaza aurait été provoquée par quelque roquette Qassam tombée sur les colonies juives dans les territoires occupés. « En réalité – lit-on dans l’enquête – le premier coup dans le conflit des huit jours entre Hamas et Israël a été décoché, dans une logique rigoureuse, un mois avant sur Khartoum, capitale du Soudan, avec une autre mystérieuse conflagration dans la guerre d’ombres contre l’Iran ». On souligne ainsi comment la dénonciation soudanaise – selon laquelle quatre chasseurs bombardiers israéliens auraient détruit un dépôt de missiles à moyenne portée Fajr de fabrication iranienne destinés au Hamas – a ensuite été validée par des sources officieuses étasuniennes et de Jérusalem. Sanger et Shanker citent ensuite une source au-dessus de tout soupçon, Michael B. Oren, historien militaire et ambassadeur d’Israël à Washington : « Dans la crise des missiles à Cuba – a déclaré avant-hier le diplomate à Washington – les Etats-Unis n’affrontèrent pas Cuba mais l’Union soviétique. Dans l’opération « Pilier de défense » (ou Colonne de nuée, NdT) Israël n’a pas affronté Gaza, mais l’Iran ».

Analogie impropre, lit-on sur le New-York Times, parce qu’à l’époque l’Union soviétique essayait de transférer à Cuba un arsenal nucléaire, tandis qu’à Gaza les roquettes et certains de leurs composants étaient conventionnels, et de ce fait imprécis comme l’ont révélé des sources israéliennes.

On déduit de l’enquête qu’Israël a délibérément provoqué le lancement de missiles à courte portée Qassam et à moyenne portée Fajr sur son propre territoire pour tester, sur un plan opérationnel de guerre, son système anti-missiles « Dôme d’acier » basé autour des centrales nucléaires de Dimona (avec environ 400 ogives atomiques et thermonucléaires et autant de vecteurs intercontinentaux et à moyenne portée) et autour de Tel Aviv et Jérusalem.

Le système, composé de Patriot de nouvelle génération d’un coût de 275 millions de dollars, a été fourni à Israël par les Usa, faisant ainsi grimper à environ trois milliards et demi de dollars le financement annuel du contribuable étasunien pour la défense de son allié moyen-oriental. Selon des sources gouvernementales de Jérusalem, « Dôme d’Acier » aurait intercepté 350 roquettes lancées depuis Gaza, aucune n’étant dirigée sur des centres habités, avec une destruction de 88 % des cibles (selon des sources officieuses de Washington le système de défense aurait fonctionné seulement à 30 %, étant donnée aussi la trajectoire imprécise et imprévisible des missiles du Hamas).

L’enquête du New-York Times éclaire l’étroite collaboration entre Washington et Jérusalem dans les préparatifs de l’offensive contre Gaza, et dans celle à plus ample portée prévue dans de prochains mois contre l’Iran : y sont citées les manœuvres aéronavales Usa /Israël d’octobre dernier avec l’approvisionnement en vol des avions à l’enseigne de l’étoile de David, et celles avec le concours des Emirats arabes unis et le Royaume Saoudien dans le Golf Persique.

Une fiction donc, l’« énergique médiation » de la secrétaire d’état Hillary Clinton pour obtenir un cessez-le-feu. Et celle du président égyptien aussi prend une signification diverse s’il est vrai que les objectifs des dévastations et des massacres à Gaza ont été temporairement atteints, que l’analyse des résultats requiert un minimum de deux semaines, que la mobilisation de 75 000 réservistes israéliens et le déploiement de 200 chars sur les frontières méridionales ne prévoyaient pas l’invasion du territoire contrôlé par Hamas, mais faisaient partie des manœuvres militaires en vue d’un vaste conflit moyen-oriental bien plus catastrophique. Le tout évidemment dans le droit de l’état juif à défendre ses citoyens de l’agression des terroristes de la Bande de Gaza : un droit exalté par la presse et les télévisions occidentales.

Délirants à ce sujet les titres et articles du Corriere della Sera du 22 novembre : « Gaza, stop aux incursions et ouverture des passages », « La signature de l’Egypte sur la paix d’Obama », « Etre père dans un pays (ndr : Israël) éternellement vulnérable », «… sang et terrorisme », « Israël est plus sûr. Hamas à la croisée des chemins » et puis page 40, insensée plus que toute autre même si elle était prévisible, l’intervention de Bernard-Henri Lévy qui s’en prend aux quatre chats qui critiquent Israël. Titre : « Hamas, une bande de héros pour les incontournables indignés d’Europe ».

Source: Mondialisation.ca

Benji

Un Commentaire

  1. On sera à quoi s’en tenir dans quelque semaines alors…

    On vit dans un monde incompréhensible… espéreront de toute nos force qu’ils n’attaquent jamais l’Iran ou la Syrie…

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