La France sous l’œil des agences de notation

C’est vrai qu’elles avaient un peu relâché la pression ces agences, se concentrant plus sur les pays en train de “couler plus officiellement”… Mais si elles doivent ré-attaquer l’hexagone, c’est n’est pas Hollande qui va jouer la défense, il a déjà montré son manque de capacités et de volonté face aux USA ou à Merkel.

DÉCRYPTAGE. Moodys’, Standard & Poor’s et Fitch ont au moins maintenant une vision plus nette de la stratégie adoptée par l’exécutif en place depuis maintenant six mois.

On les avait presque oubliées, ces agences de notation… Après avoir donné une sorte de satisfecit à la France sur sa volonté de remettre les finances publiques en ordre, elles surveillent maintenant comme le lait sur le feu les premières décisions de politique écono­mique prises par le gouvernement Ayrault. Et à cet égard, la séquence hexagonale sur la re­lance de la compétitivité pourrait faire office de test sérieux.

Alors que Standard & Poor’s avait dégradé la France en janvier dernier, Moody’s, elle, avait fait le choix de laisser un état de grâce à François Hollande à l’issue de l’élection présidentielle. Elle indiquait alors vouloir lui donner quelques mois supplémentaires pour juger effectivement sa politique économique. Et avait ainsi maintenu le AAA hexagonal, non sans l’assortir d’une «perspective négative». En d’autres termes, une dégradation interviendrait à moyen terme si Paris ne donnait pas «une image plus claire» de sa politique économique et des réformes structurelles qu’elle comptait mettre en œuvre, prévenait-elle.

Question clarté, l’horizon se dégage un peu. Moodys’, Standard & Poor’s et Fitch ont au moins maintenant une vision plus nette de la stratégie adoptée par l’exécutif en place depuis maintenant six mois.

Le «pacte national» en lui-même ne devrait pas décevoir les marchés. Tout simplement parce qu’ils ne s’attendaient à rien! «Tout le monde avait prévu que le débat sur la compétitivité, qui ne s’attaquait pas au vrai problème du poids de la fiscalité en France, ne serait qu’une sorte de leurre dans la politique économique. Nous avons donc tous anticipé qu’il n’y aurait pas d’effet significatif sur la croissance française à horizon deux-trois ans», explique un analyste.

En revanche, son financement – et donc son impact sur les finances publiques – sera, lui, scruté à la loupe. C’est donc sur l’application du pacte que Jean-Marc Ayrault ne va pas devoir déraper. Et là, le gouvernement n’a pas le droit à l’erreur. C’est le véritable enjeu des prochaines semaines.

Les agences de notation n’auront, en effet, pas manqué de relever que le gouvernement prévoit notamment 10 milliards d’économies sur les dépenses pour financer son dispositif de crédit d’impôt aux entreprises mais sans en donner le moindre détail. Si elles constatent que la majorité parlementaire traîne des pieds à adopter le texte qui les obligera à cet effort, la sanction tombera. Si elles ne voient pas venir rapidement des réformes structurelles qui permettront des économies durables, la sanction tombera également. Si elles ont le moindre doute sur la capacité du gouvernement à tenir son engagement de ramener le déficit public à 3 % fin 2013, comme il s’y est engagé, la sanction tombera une nouvelle fois.

Pour l’instant, du côté des agences, c’est motus et bouche cousue. «Nous sommes en contact régulier avec elles», se borne-t-on à dire au ministère des Finances. «Et aujourd’hui, nous empruntons à des taux historiquement bas…», rappelle Pierre Moscovici. Pourvu que ça dure!

Source : lefigaro.fr

Benji

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