Bouffe : global gâchis pour total gaspillage…

Vous croyez qu’ils en ont parlé à l’Elysée avec le locataire provisoire, les milliardaires engagés?

Nous l’avons tous entendu lorsque enfant, nous récriminions à terminer notre repas : « finis ton assiette, pense à ceux qui n’ont rien à manger ». Argument qui ne portait généralement pas, tant nous peinions à comprendre en quoi le fait de finir ou pas notre assiette aller donner de la nourriture à ceux qui en manquaient.

Et pourtant le lien est bien réel : plus nous gaspillons notre nourriture au nord, plus nous rendons difficile son accès aux populations du sud. Pourquoi ? Comment ? C’est ce que nous verrons.

On se pince quand on lit ce genre de chiffre et pourtant c’est bien le tiers des aliments destinés à la consommation humaine qui est perdu ou gaspillé entre le champ où il est produit et notre assiette. Un tiers !

Quand près d’un milliard de personnes souffrent de la faim (925 millions de personnes dans le monde ne mangent pas assez pour s’assurer une bonne santé. Chaque nuit, une personne sur sept sur la Terre se couche ainsi le ventre vide. Source FAO). C’est plus qu’indécent, c’est criminel !
Ces prochains jours, un gros coup de projecteur décliné en plusieurs actions et supports va être porté sur le gaspillage alimentaire.

Un livre : La grande (sur-) bouffe (Pour en finir avec le gaspillage alimentaire) de Bruno Lhoste

Encore un excellent ouvrage proposé par les éditions Rue de l’échiquier.

Le constat est tragique ! Du champ de production à notre assiette, c’est un processus très varié qui se déploie avec une même conséquence finale : un gaspillage alimentaire massif !

Bruno Lhoste cerne dans une première partie toutes les causes de ce gaspillage en analysant chacune des étapes propice aux pertes. De la production agricole, au transport et au stockage, en passant par la transformation, la distribution et la consommation, tout semble mis en oeuvre pour que la perte soit maximale !

On reste abasourdi de lire qu’en restauration collective, les “professionnels doivent respecter un grammage minimum […] dans 95% des cas, les proportions effectivement servies sont supérieures à ces indications, surtout pour les légumes et les féculents. De plus, il semble que ces recommandations incluent dans leur calcul une partie non consommée et conduisent donc à conforter le gaspillage !”.

Même accablement en découvrant que c’est le pain qui reste l’aliment le plus jeté dans les foyers. Dans notre société de surproduction, où les hypermarchés entassent des montagnes de nourriture, les aliments sont devenus des produits de consommation comme les autres, dont nous ne connaissons plus le lien à la terre et auxquels nous n’accordons plus guère de valeur et que nous jetons donc sans scrupules.

Et dans notre monde à l’économie globale et interconnectée, plus nous gaspillons, plus nous renforçons la pression sur les prix, selon l’inflexible loi de l’offre et de la demande, en particulier sur le marché des céréales.

Le voilà établi le lien entre les aliments qui vont engraisser ma poubelle et le presque milliard d’humains souffrants de la faim : “Les quantités considérables gaspillées en Occident contribuent directement à accentuer la tension sur les marchés, et à pousser les prix à la hausse”, écrit Bruno Lhoste.

Parce que comme l’affirme l’auteur “la chaîne de production agroalimentaire ‘sur-industrialisée’ et mondialisée est devenue aujourd’hui contre-productive, gaspilleuse de ressources et destructrice de la santé des hommes et de la nature”, il est plus que temps de repenser le système.
Bruno Lhoste propose une réponse globale en 6 ‘R’, comme Réduction – Réutilisation – Recyclage – Reconnaître – Reconnecter – Réapprendre. Il nous encourage aussi à générer des boucles vertueuses qui se fonderont sur la relocalisation de notre alimentation, le fait de manger moins mais mieux et d’abandonner un régime alimentaire encore trop dopé aux protéines animales.

Notre salut alimentaire viendra-t-il des territoires sans gaspillage (en référence au concept de “territoires à énergie positive”, les TEPos), c’est sur cet espoir que Bruno Lhoste conclu son ouvrage précis, documenté et efficace. A lire et à diffuser très, très largement autour de soi !

A noter que c’est Tristram Stuart qui a préfacé cet ouvrage, le même Tristram Stuart que l’on retrouvera dans le reportage diffusé sur Canal Plus le 17 octobre.

Un événement : le banquet des 5000

Grand repas gratuit à base de légumes et de fruits disqualifiés, le samedi 13 octobre à 13h sur le parvis de l’Hôtel de Ville de Paris.Ce grand repas organisé par Canal+ sera exclusivement réalisé à partir de produits destinés à être jetés : carottes tordues, pommes de terre difformes et autres produits frais disqualifiés encore parfaitement consommables.

Au programme :

• Un curry géant de légumes pour 5000 personnes
• Des leçons de cuisine pour remettre à l’honneur les abats par Pierre Jancou et Yves-Marie le Bourdonnec
• Des recettes simples et bluffantes anti-gâchis par Louise Denisot et Fred Chesneau
• La rencontre avec des cochons « recycleurs »
• Des jus de pommes pressés sur place
• Disco Soupe qui vous attend muni de vos économes pour confectionner des salades géantes en musique

Inutile de réserver, il suffit simplement de venir sur place.

Auteur : Agnès

Source : www.ecoloinfo.com

Article relayé par : kannie

Volti

7 Commentaires

  1. Bonjour,
    Etant l’auteur de cet article, j’aurais aimé que vous me demandiez (au moins )l’autorisation pour le reprendre dans vos colonnes.
    Cela s’appelle de la propriété intellectuelle.
    Cordialement.

    • Désolée pour l’article que j’ai repris du site TerreSacrée.org
      J’ignorai qu’il était protégé par copyright, vous êtes citée et votre site de publication aussi,
      mais je peux le retirer si ça vous fâche 🙂 mille excuses ♥♥

    • C’est beau la solidarité…

      Ta charité et ta tolérance loue avec verve et panache la sincérité de tes propos et la noble valeur des objectifs que tu poursuis.

  2. Bon ! On va pas en faire un plat !

    Ok, je’m casse !

  3. C’est la surproduction qui est à remettre en question. Parce que des gens produisent et veulent s’en mettre plein les fouilles, il s’ensuit des super-marchés plein de produits inutiles au lieu qu’il s’y trouve l’essentiel, et les gens se croit obligés de tout acheter sans discernement et gaver les gosses qui finissent par dégueuler.

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