Réacteur Astrid : technologie miracle ou dangereuse chimère ?..

Ils ne pensent qu’aux profits..

Début juillet 2012, à l’occasion de la signature d’un accord entre le CEA et Bouygues Construction, un projet nucléaire bien discret est sorti de l’ombre : le réacteur Astrid.

Ce prototype est le représentant de la fameuse « 4ème génération » de réacteurs : une étiquette bien moderne pour un projet qui, pourtant, n’a rien de fondamentalement nouveau. Quelles sont les caractéristiques d’Astrid ? Pourquoi l’industrie nucléaire y tient-elle autant ? Et quels sont les risques et les déboires liés à ce projet chimérique ?

Astrid, kézaco ?

Astrid : ce sigle en forme de joli prénom est censé être le prototype d’un nouveau modèle de « réacteur à neutrons rapides au sodium ». Ce réacteur dit de « 4ème génération », présenté par le Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA) comme « une rupture technologique avec tout ce qui s’est fait jusqu’alors », n’est pourtant qu’une version à peine modifiée de Superphénix, le surgénérateur fermé en 1997 après une douzaine d’années d’activité réduite pour cause de pannes multiples.

Le projet Astrid est porté depuis 2006 par le CEA, en partenariat avec Areva, EDF, Bouygues Construction, Alstom… En 2010, il avait déjà bénéficié de 650 millions d’euros dans le cadre du « grand emprunt pour les investissements d’avenir ». D’ici fin 2012, les pouvoirs publics sont appelés à décider de sa poursuite.

Si tel était le cas, la réalisation du prototype de 600 MW débuterait en 2017 (la fabrication des coeurs commençant, elle, en 2016), pour une mise en service prévue vers 2020. L’exploitation commerciale de réacteurs d’un modèle comparable commencerait censément vers 2040.

Une technologie miracle ?

Tout en laissant à la filière EPR le temps d’un déploiement dans les décennies à venir (déploiement toutefois compromis par les déboires des chantiers de Flamanville et Olkiluoto), Astrid ouvre des perspectives alléchantes pour l’industrie nucléaire.

En effet, ce réacteur pourrait, nous dit-on, « recycler » bon nombre de matières nucléaires, en utilisant comme combustible aussi bien de l’uranium peu enrichi, de l’uranium appauvri et du plutonium que des combustibles usés.

« Un parc de [réacteurs à neutrons rapides] d’une puissance équivalente à l’actuel parc EDF français pourrait ainsi fonctionner durant au moins 2500 ans avec les seuls combustibles « usés » et l’uranium appauvri ou de retraitement entreposés aujourd’hui dans les installations françaises ! », prétend ainsi le CEA. Dans la mesure où il produit du plutonium, le réacteur Astrid pourrait aussi produire son propre combustible, réglant le problème d’une éventuelle pénurie d’uranium.

Une option parfaite, permettant de générer de l’énergie à l’infini ?

Selon le CEA, Astrid permettrait aussi de réduire la durée de vie de certains déchets, les « actinides mineurs » : par le processus dit de transmutation, ces matières nucléaires se transformeraient en d’autres dotées d’une période radioactive plus courte (mais toujours supérieure à plusieurs siècles !).

Le mythe du combustible inépuisable

De l’énergie à l’infini ? Cela semble trop beau pour être vrai. À tel point que même d’ardents promoteurs du nucléaire nuancent les affirmations enthousiastes du CEA, soulignant que démarrer un seul « réacteur à neutrons rapides » de taille industrielle nécessite dans les faits de réunir une énorme quantité de plutonium.

De facto, choisir cette option « oblige » à poursuivre le nucléaire et à construire de nouveaux réacteurs « classiques » pour produire ce plutonium.

Un alibi pour esquiver le problème des déchets

Astrid constitue ni plus ni moins qu’un alibi pour l’industrie atomique : pour démarrer la filière des réacteurs de 4ème génération, il faut construire d’autres réacteurs avant… Et surtout, la perspective d’un « recyclage » futur du combustible usé et du plutonium fournit une formidable caution pour continuer à faire tourner les centrales sans se soucier des dangereuses matières qu’elles produisent !
 

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Auteur : dan29000

Source : danactu-resistance.over-blog.com

Article relayé par : kannie pour Sauve-la-Terre

Volti

9 Commentaires

  1. Et aussi une formidable opportunité pour s’autodistribuer un maximum de fric entre “amis” requins.

  2. une chose est sur sans nucléaire impossible de continuer notre croissance énergétique ! va falloir choisir , regarder l’inde et la panne géante la bas le gouvernement fait des pieds et des mains pour avoir des central nucléaire ! tout comme la chine mougeon réveillon nous : ou on ce calme en consommation de bien électrique ou on ferme notre clapet.

    http://membres.multimania.fr/malraux77/accidentnucleaire/imagesdnts/Tchernobyl.gif

  3. Je crois me souvenir d’un article de jean pierre petit explicant les dangers de ce type de réacteurs qui fonctionnent avec un refroidissement au sodium.
    Il en faut de grandes quantités. Et lorsque l’on est pompier on connaît les difficultés pour éteindre un feu de sodium ( réagit à l’eau)
    La moindre fuite ( ce sont les accident les plus courants aujourd’hui ) et on se retrouve avec quelque chose que l’on ne sait pas physiquement arrêter.
    Je rappelle juste qu’un feu aussi fort à côté d’un réacteur au plutonium est très efficace pour disséminer ce plutonium à tous les vents.
    Le plutonium ayant une durée de vie de 200 000 ans.
    Je crois que sous radiation il ne survit que les rats, les scorpions et certaines araignées.
    On pourra toujours espérer une ré colonisation dans 300 000 ans …

  4. Je ne peux comprendre cette envie de continuer dans la voie du nucléaire… Les déchets représentent un tel problème à très très long terme, et même les déchets enterrés à des profondeurs incroyable polluent notre planète. Les futures générations devront vivre avec la pollution générée par notre incapacité à dire STOP et à s’opposer aux lobbys du nucléaire. Pourquoi ne pas investir massivement dans d’autres sources d’énergie plus propres qui soient durables et non contraignantes pour les générations futures. Quelle dommage…

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