Europe-USA : la zone de libre-échange dont rêve Bruxelles

Allons toujours plus loin dans l’info, sachant que ça, vous ne l’aurez pas à la télévision!

ENQUETE Vous croyiez que le temps du protectionnisme était venu? Pas au sein de la Commission européenne, qui travaille depuis plusieurs mois, en lien avec Washington, à la création d’un grand marché transatlantique.

Le représentant américain au Commerce Ron Kirk et le commissaire européen au Commerce Karel de Gucht, à Davos le 28 janvier 2012 (Sipa)

Le représentant américain au Commerce Ron Kirk et le commissaire européen au Commerce Karel de Gucht, à Davos le 28 janvier 2012 (Sipa)

La vague protectionniste n’a pas encore submergé Bruxelles. Alors que les tentations en ce sens semblent progresser sur le continent, la Commission européenne travaille à la création d’une vaste zone de libre-échange qui regrouperait l’UE et les Etats-Unis, voire l’Alena (Etats-Unis, Canada, Mexique). Le projet a plusieurs noms de code: “Accord de croissance économique transatlantique” (ACET) en français, ou “Transatlantic free trade agreement” en anglais. Mais dans les deux cas, l’objectif est le même: lever l’ensemble des dispositifs protectionnistes (barrières douanières, quotas, restrictions d’accès aux marchés publics, droits de propriété, indications géographiques…) qui entravent les relations économiques entre les deux blocs “occidentaux”.

A Bruxelles, le dossier a été pris en main par le commissaire européen au Commerce, le Belge Karel de Gucht, nommé en 2009. Depuis plusieurs mois, il parsème ses discours de références à ce qui est devenu le grand projet de son mandat. Ainsi, le 30 mai dernier: “Je crois que l’Europe et les Etats-Unis doivent rebâtir leur relation économique par une initiative commerciale bilatérale globale. (…) Il doit aborder toutes les questions pertinentes, en particulier les points suivants: la suppression de tous les droits de douane, la libéralisation des services et l’accès aux marchés publics”, déclare-t-il.

Côté américain, c’est le représentant au Commerce Ron Kirk, mandaté par le président Obama, qui suit les discussions. “Notre intention est de parvenir à un accord global”, a glissé il y a quelques jours l’ancien maire de Dallas, venu en tournée en Europe à la fin du mois de mai pour défendre les positions américaines, qu’il résume en une expression: “la libéralisation totale de l’accès aux marchés”, qu’il s’agisse de biens, de services ou d’investissements.

Une réalité dès 2014 ?

Pour afficher leur détermination, les deux hommes, qui assurent que “les choses avancent bien”, ont arrêté un calendrier serré. Un rapport préliminaire de l’état des discussions doit être rendu public à la fin du mois de juin, avant que des recommandations précises soient présentées à la fin de l’année 2012. Karel de Gucht et Ron Kirk veulent ensuite aller vite. Ils espèrent que les négociations, ouvertes début 2013, seront bouclées en 18 mois. Donc que cette vaste zone de libre-échange devienne une réalité dès la mi-2014…

S’il aboutit, le projet donnera naissance à un gigantesque marché commun. D’après les chiffres fournis par Karel de Gucht, la valeur des biens et services échangés en 2010 entre l’Europe et les Etats-Unis atteignait 670 milliards d’euros. La relation bilatérale, qui représentait 40% du PIB mondial et un tiers des exportations et importations globales, employait alors 15 millions de personnes des deux côtés de l’Atlantique. Notons au passage que, cette année-là, la balance commerciale penchait nettement en faveur de l’Europe, de 73 milliards d’euros.

Une vieille idée qui n’a jamais été poussée aussi loin

L’idée n’est pas neuve. Elle remonte aux années 90. En témoigne cet article du New York Times, daté du 21 juin 1995, qui fait état de discussions informelles entre le secrétaire américain au Commerce de l’époque et plusieurs responsables politiques européens sur une éventuelle “Transatlantic free trade area”. Mais le lancement, à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), du cycle de Doha en 2001 repousse le projet dans les armoires. Jusqu’à ce que les négociations de l’OMC s’enlisent. L’idée d’un marché transatlantique est déterrée le 30 avril 2007 par le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, le président américain George W. Bush et, au nom du Conseil européen, la chancelière allemande Angela Merkel, qui déclara un jour trouver cette idée “fascinante“.

Les trois dirigeants signent une déclaration appelant à une plus grande intégration entre les deux rives de l’Atlantique, qui “bénéficiera aux citoyens de nos pays et à la compétitivité de nos économies”. Conscients de l’immensité de la tâche, ils créent à cette occasion un “Conseil économique transatlantique” chargé de préparer le terrain. Il est aujourd’hui coprésidé par Michael Froman, un conseiller de Barack Obama, et… Karel de Gucht.

Poussée par de multiples lobbys oeuvrant à Bruxelles et à Washington, comme le Centre for European strategy, le think tank New Direction (parrainé par Margaret Thatcher) ou le Center for transatlantic relations, l’idée de ce grand espace sans contrainte pourrait n’être encore qu’une vieille lune si Barack Obama en personne ne lui avait donné l’impulsion qui lui manquait. Le 28 novembre 2011, le président américain cosigne avec les dirigeants européens une déclaration par laquelle une étape est franchie, avec l’installation d’un nouvel organe appelé “High Level Working Group on Jobs and Growth”. A sa tête sont désignés Ron Kirk et Karel de Gucht. C’est dans le cadre de ce mandat qu’ils doivent remettre leurs recommandations d’ici la fin de l’année.

Source et article complet sur Challenge.fr via Brujitafr.fr

Benji

6 Commentaires

  1. C’est mieux le libre échange que le protectionisme qui ne sert qu’à protéger les pays colonialistes défaillants. Le problème, bien sûr, des gens sans scrupules, sans foi ni loi qui verront leurs domaines de prédation s’agrandir. Donc, globalement, ça ne changera pas grand chose. On va bientôt découvrir la nouvelle monnaie dollar euro : le douleuro !

  2. ce n’est pas nouveau cela fait des années que des années qu’ils négocient cette accord, l’année derniere l’Europe a accepté le boeufs au hormones lavé à l’acide citrique. ça un des accord il y en a encore beaucoup comme ça………. mais il y a également beaucoup de points de discordes.

    sinon notre cher KDG est accusé de fraude impots l’affaire remonte a 2005 il aurai omis de déclarer 1,2 mil. d’euro suite a la vente d’action d’une police d’assurance il aurai également en 2008 revendu toute ses actions de Fortis Bank avant que celle ci soit recapitalisée par l’état Belge, et revendue au groupe BNP Paribas “just in time”

  3. Hummmmm les bons produits OGM des US vont déferler chez nous, on en mangera cette fois-ci autant que les ricains, sans parler des tonnes de pesticides qu’ils utilisent, beaucoup plus que nous encore, et la viande, parlons-en, leurs animaux sont eux aussi désormais modifiés génétiquement pour diverses raisons.

  4. UN BEL ARTICLE SUR LE LES PROCHAINS OBJECTIFS DES OCCIDENTAUX (ET SURTOUT DES ETATS-UNIS) CONCERNANT L’OPERATION “NOUVEL ORDRE MONDIAL”:

    http://www.legrandsoir.info/pressions-sur-la-russie-les-etats-unis-se-frayent-un-chemin-vers-la-victoire-en-syrie-a-coups-de-meurtres-en-masse-land.html

    ça risque de chauffer, que les Etats-Unis parviennent à leurs fins ou non…

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