1972-2012 : le Club de Rome (1) confirme la date de la catastrophe…

Les alertes succèdent aux alertes, la consommation débridée dans un monde fini qui n’est pas extensible, nous mène droit dans le mur. Les profits de quelques uns passent avant l’intérêt de tous, c’est un constat. Mais il serait grand temps que le consommateur boulimique, révise sa copie. Vouloir ce qu’il y a de mieux pour soi même et les siens, est un réflexe normal s’il y a derrière, une réflexion sur le bien fondé de cette accumulation de “biens de consommation”. Ce dont les humains profitent aujourd’hui, sera introuvable demain. L’opulence et l’abondance d’aujourd’hui risque de n’être plus qu’un souvenir, les générations suivantes auront un jugement sans appel. Il vaudrait mieux faire les efforts volontaires aujourd’hui, que d’y être obligés plus tard sans préparation. Pensez un peu! qu’au moins 10 litres d’eau potable partent dans les toilettes, alors qu’il y a des êtres humains qui doivent faire plusieurs dizaines de kilomètres par jour, pour quelques litres d’eau.

Il y a quelques semaines, le Club de Rome célébrait le quarantième anniversaire de son célèbre rapport (surnommé «Halte à la croissance?»), dit aussi Rapport Meadows, du nom de son principal rédacteur. Ce rapport avait été présenté au public le 1er mars 1972, à partir d’une commande faite par le même Club de Rome (créé en 1968) au Massachusetts Institute of Technology (MIT) en 1970.

Cette célébration a donné lieu à un symposium le 1er mars 2012, dont les conclusions sont présentées sur le site du Club de Rome. Dans le même temps, un des organisme en charge du rapport, le Smithsonian Institution, rend public une version actualisée pour 2012 du rapport de 1972.   

Il s’agit, en fait d’un second rapport, utilisant la même méthodologie que le premier, avec les mêmes acteurs, le Club de Rome commanditaire et le MIT exécutant. Les instruments d’analyse ont cependant été modernisés, pour tenir compte des importants progrès accomplis dans les méthodes d’observation et de prévision.

Le point essentiel, que tous les gouvernements, que toutes les entreprises, tout les média auraient du noter, est que le rapport de 2012 confirme celui de 1972. Celui-ci donnait soixante ans au système économique mondial pour s’effondrer, confronté à la diminution des ressources et à la dégradation de l’environnement.

La situation est confirmée par la formule du Smithsonian Magazine, «The world is on track for disaster…», autrement dit, “tout se déroule comme prévu pour que survienne le désastre”.

Ce désastre, comme le résume le physicien australien Graham Turner, qui a succédé à Dennis Meadows comme rédacteur coordonnateur, découlera du fait que, si l’humanité continue à consommer plus que la nature ne peut produire, un effondrement économique se traduisant pas une baisse massive de la population se produira aux alentours de 2030.

Le désastre n’est donc plus loin de nous, mais tout proche. 2020 est d’ailleurs considéré par certains experts comme une date plus probable. L’effondrement pourrait se produire bien avant 2030. Autrement dit tous les projets envisagés pour le moyen terme de 10 ans seraient impactés, voire rendus inopérants. Les rapporteurs font cependant preuve d’optimisme, en écrivant que si des mesures radicales étaient prises pour réformer le Système, la date buttoir pourrait être repoussée.

Rien ne sera fait

Mais nous devons pour notre part considérer, y compris en ce qui concerne nos propres projets, collectifs ou individuels, qu’aucune de ces mesures radicales ne seront prises. Le système économico-polirique, selon nous, ne peut se réformer. Ce sont en effet les décisions des gouvernements, des entreprises et des médias qui convergent pour que tout continue comme avant, business as usual, ceci jusqu’au désastre. Une petite preuve peut en être fournie par le fait que pratiquement aucune publicité n’a été donnée par aucun des acteurs que nous venons d’énumérer à la publication de cette seconde version du Rapport.

Insistons sur le fait que ce n’est pas seulement le réchauffement global qui est incriminé par les rapporteurs, mais plus généralement l’épuisement des ressources et, au-delà, d’une façon plus générale, le saccage catastrophique de l’environnement sous toutes ses formes, autrement dit “la destruction du monde”. Pour l’empêcher, il ne faudrait pas seulement réduire notre production de gaz à effets de serre, mais s’imposer une décroissance radicale, à commencer par celle qui devrait être mise en oeuvre dans les pays riches, qui sont les plus consommateurs et les plus destructeurs.

Vains espoirs. Il suffit de voir comment, lors des élections françaises de cette année, la question a été évacuée des enjeux politiques. Dans le même temps, on envisage sérieusement de relancer la recherche des gaz de schistes et d’entreprendre des forages profonds en Méditerranée…Petit exemple, car des mesures autrement plus dangereuses se préparent en Arctique et ailleurs.

 

Les opinions publiques se rassureront en faisant valoir que si ce nouveau rapport n’est pas discuté, si des milliers d’ « experts » de tous ordres ne le mentionnent pas, c’est parce qu’il est le produit d’un étroit groupe de pression comptant sur le catastrophisme pour prospérer.

Nous pensons pour notre part que certains décideurs, discrets mais influents, prennent au contraire ces prévisions très au sérieux et se préparent, évidemment par la force, à protéger leurs avantages face à la révolte des milliards d’humains qui seront touchés par le futur effondrement.

 

Un article de Jean-Paul Baquiast, déniché par Jacques et publié par blogs.mediapart.fr

Auteur : Jean-Paul Baquiast

Source : blogs.mediapart.fr partagé avec TerreSacrée

Voir aussi:

Pierre Rabhi : « Nous sommes devenus consentants à l´absurdité du monde »

La simplicité volontaire avec Pierre Rabhi

Note: Le Club de Rome est un groupe de réflexion réunissant des scientifiques, des économistes, des fonctionnaires nationaux et internationaux, ainsi que des industriels de 53 pays, préoccupés des problèmes complexes auxquels doivent faire face toutes les sociétés, tant industrialisées qu’en développement. (Wikipedia)

 

Volti

27 Commentaires

  1. Il va y avoir un “boom” des matières premières. Peut-être un krach des actions, des obligations et des dérivés, mais les matières premières, c’est une certitude.

  2. “c’est parce qu’il est le produit d’un étroit groupe de pression comptant sur le catastrophisme pour prospérer”

    Cet étroit groupe c’est qui ? Hein ? Personne ne les connait. Il faut les envoyer sur la face caché de la lune, qu’ils ne nous fassent plus chier ! 

    • Il ton fait quoi les E.T pour leur souhaiter un tel malheurs !

        • J’ai déjà regardé ça l’autre jour … A part un morceau de fusée Soyouz, probablement en lien avec un lancement de satellite, on ne saura pas ce que c’est, vu que les autorités l’ont confisqué 🙂 Mais cet article, c’est n’importe quoi : le truc en question n’a rien d’un “morceau de métal déchiqueté” . J’en ai marre de ces journalistes à deux balles qui parlent d’âge glaciaire quand il y a trop de glaçons dans leur Coca :angry:

          • C’est le pire article explicatif qu’on voit quand ils
            ne savent pas quoi “inventer”, je l’ai mis juste parce que
            une réponse faisait référence aux E.T… :rotfl:

      • Je ne suis pas trop dur, il semblerait qu’ils y ai un projet “survivaliste” là bas. Et bien qu’ils y aillent de suite, merci pour l’humanité.

  3. Hier, j’ai justement parlé de cela à une personne bien implanté dans le système, obnibulé par le financier: tout à fait conscient que le monde actuel court à sa perte, le seul argument qui m’a été opposé est: par exemple si la France adopte le projet de la décroissance, elle court à sa ruine, les autres pays l’avaleraient économiquement. Cet argument peut certes être entendu si l’on ne change pas de dogme économique (et ce genre de personne n’imagine pas un instant qu’il puisse y avoir une autre voie), mais ce qui est sous-jacent et ce qui motive surtout cette classe à ne rien changer est le fait qu’elle amasse de l’argent ou des placements qui lui permettront au moment opportun de s’en sortir (en marchant sur les autres, contrairement par exemple à la recherche de vie autonome).Si je choisis une image illustratrice, on est donc dans le cas d’une agression de personne seule dans le métro par un groupe: les gens se disent: si j’y vais, les autres me suivront ils? sinon je risque gros car je ne veux surtout prendre aucun risque. Et j’attends donc que les autres bougent.

    • Pour sauter de joie en attendant ce qui va nous tomber dessus
      après les élections! ça a le mérite au moins de ne pas cacher les choses 😉
      http://www.jovanovic.com/blog.htm

    • Mais si !

      On peut parfaitement faire de la décroissance sans être phagocyter (englouti) par autrui!
      Il suffit de revenir à des mesures qui ont fait leurs preuves historiques (en acceptant de se voir taxé de rétrograde et bien d’autres choses bien plus désagréables…!)  :

      -Rétablissement des frontières.
      -Rétablissement des taxes d’imports (si nécessaire.) 
      -Rétablissement des lois de régulation de flux, couplé à une reprise étatique des richesses structurelles et stratégiques du pays.
      – Reprise totale de sa souveraineté monétaire !
      Favoriser notre indépendance par une production consommation intra muros.
      Et surtout réactualiser la notion « d’intelligence avec l’ennemi » et  « d’acte de haute trahison » (en tout genre ; industriel, financier, politique) envers le peuple français, assortie d’une peine extrêmement dissuasive.

      En clair, faire tout l’inverse de cette farce que l’on nomme mondialisation (sanguinaire et suicidaire)!

      PS : J’aime bien les utopies à contre courant.
      Surtout qu’elles provoqueraient une forte baisse inévitable de niveau de vie…..Mais c’est le seul moyen pour espérer la conserver pour tous………………la vie !
       

      • Il vaudrait mieux le faire en toute conscience, qu’obligés quand il
        y aura urgence. Ca donnerait le temps de s’adapter aux “acharnés consuméristes”
        et le passage serait moins “douloureux”.
        Pourtant ce n’est pas faute de le dire….
        Sony va supprimer 10.000 postes dans le monde dans l’année
        la chaîne de 5.400 magasins allemands Schlecker vient de fermer définitivement:
        plus de 11.000 salariés de la chaîne de drogueries en redressement judiciaire Schlecker s’apprêtaient à recevoir leur lettre de licenciement après l’échec de négociations entre Etats régionaux allemands pour garantir un crédit de 70 millions d’euros”
        Duferco a annoncé la fermeture du site de Carsid…Le groupe s’était donné jusqu’au 1er semestre 2012 pour trouver une solution concernant le haut-fourneau qui emploie 1000 personnes
        etc…etc…

      • Ben oui Engel…… c plus ou moins ce que MLP propose non?

        • Peut-être, ou peut-être pas !

          De toute façon, en stratégie politique elle n’est pas à la hauteur !

          La déliquescence sociétale n’est pas encore assez avancée pour que ce type de parti puisse espérer avoir le soutien (visible ou caché) du véritable pouvoir politique*

          *Le véritable pouvoir, ou du moins le reste du véritable pouvoir étant les parlementaires et les hauts fonctionnaires (ENA, écoles des mines, etc…). 

      • Tout à fait d’accord mais là beaucoup vont reprendre sans parfois s’en rendre compte le couplet des mondialistes : “repli sur sois blah blah”.

        Mais tu as tout à fait raison : retrouver en supermarché des pomme granny-smith  venant de Nouvelle Zélande, est ce que ça a un sens ?
        Tout ça pour faire économiser à l’importateur et au distributeur quelques euros par tonne ! 
        A côté de ça nos agriculteurs vont avoir du mal à vendre les leur et peut être les exporteront en Argentine ? 

  4.  
     
    L’homme est apparu comme un ver dans un fruit,
    comme une mite dans une balle de laine,
    et a rongé son habitat en sécrétant des théories

    pour justifier son action.
    – Jean Dorst, La nature dé-naturée.


     
    Il y a urgence à passer du “ce que je veux” :cell: :camera: :tv: :computer: :console: :airplane: à “ce dont j’ai besoin” :clover: :rose: :watermelon: :hammer: :knife: , il nous faut maintenant réapprendre le bon sens.
     
     
     

    • + 1000

      le bon sens voudrait que l’on donne un bon coup frein dans mon enoturage nous sommes déjà plusieur uniquement ce que on a réellement besoin.

      un petit truc se poser les 2 questions clées est-ce réparable? et en a t’on vraiment besoin il y a aussi la lecture des étiquettes très important mème si je l’avoue il faut souvent se munir d’une loupe 🙂    

  5. vous parlez de l eau et les automobiliste qui roule a bride abattu pour quoi ,  on ce le demande pour toujours allez plus vite alors que le carburant augmente
    il y a 5 ans les procés pour infraction était a peu pres de 400 millions d euros    ils sont passer a 650 million d e  et le chiffre va en augmentant  l etre humain veut allez a travers tout et ce fiche de tout ces règlements 
     

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