François Hollande, un futur-président qui ne s’annonce pas mieux que Nicolas Sarkozy…

Dire que François Hollande est notre futur président serait une bêtise pour l’heure, non seulement nous ne sommes pas en mesure de certifier que les élections présidentielles auront lieu, cela va dépendre des négociations avec la Grèce et de leur impact sur l’économie européenne si elles échouent (pour faire court…), mais la position de François Hollande en tant que futur-premier homme politique français ne dépend que de certains sondages qui sont pour la plupart orientés, il n’y a qu’à comparer avec la plupart des sondages non-officiels du net pour s’en rendre compte.

François Hollande sait donc s’entourer pour sa campagne, seulement son entourage n’augure rien de bon, surtout pour les petits citoyens qui sont habitués à jouer les vaches à lait. C’est le CAC40 qui fait sa politique et qui prépare le terrain…

En choisissant comme directeur de campagne le vice-président du Cercle de l’Industrie – lobby réunissant les PDG des principaux groupes industriels français – le candidat de la gauche de droite aux prochaines élections présidentielles a envoyé un signal, on ne peut plus clair, aux marchés financiers : l’alternance ne constituera pas une menace, bien au contraire, pour les classes possédantes. Après José Sócrates, José Luis Zapatero, George Papandréou et Elio Di Rupo, François Hollande sera-t-il le prochain dirigeant socialiste à prétexter la « crise des dettes publiques » pour imposer aux travailleurs l’austérité et la régression sociale ? Au vu du pédigrée de ses responsables de campagne, il y a tout lieu de le craindre : c’est que les principaux conseillers dudit candidat se signalent par leur proximité avec le monde des affaires et leur volonté de rassurer l’Europe des marchés. A moins de quatre mois des élections, un passage en revue des troupes s’imposait.

Pierre Moscovici (directeur de campagne)

Ex-ministre en charge des Affaires européennes dans le gouvernement de Lionel Jospin,  Pierre Moscovici est vice-président du Cercle de l’Industrie. Ce lobby, représentant les intérêts des trusts français à l’échelle européenne, a été créé en 1993 par Raymond Lévy, alors président de Renault, et Dominique Strauss-Kahn, qui venait tout juste de quitter le ministère de l’Industrie et du Commerce extérieur. Partenaire du MEDEF, de l’Institut de l’Entreprise et de la Table ronde des Industriels européens, le Cercle de l’Industrie s’est doté du conseil d’administration bipartisan suivant :

Denis Ranque (président)
Administrateur de CMA-CGM, de Saint-Gobain et du Fonds Stratégique d’Investissement français ; ex-PDG de Thalès

Pierre Moscovici (vice-président)
Membre du Parti socialiste, ancien ministre chargé des Affaires européennes (1997-2002)

Alain Lamassoure (vice-président)
Membre de l’UMP, ancien ministre chargé des Affaires européennes (1993-95)

Jean-Yves Naouri (trésorier)
Directeur des opérations du groupe Publicis. Son frère, Jean-Charles Naouri, a été directeur de cabinet de Bérégovoy à Bercy et associé-gérant de Rothschild & Cie Banque, avant de prendre le contrôle du groupe de distribution Casino, et de devenir l’une des plus importantes fortunes de France estimée, en 2011, à 883 millions d’euros par le magazine écofi Challenges. Jean-Charles Naouri est aussi conseiller de la Banque de France, administrateur de Rothschild & Cie Banque et de Fimalac. Cette dernière holding, chapeautant l’agence de notation Fitch Ratings, appartient à un proche de Laurent Fabius : Marc Ladreit de Lacharrière.

Benoît Potier (administrateur)
PDG d’Air Liquide, administrateur de Danone et de Michelin, vice-président de la Table ronde des Industriels européens

Louis Gallois (administrateur)
PDG d’EADS, administrateur de Michelin, ex-directeur de cabinet de Jean-Pierre Chevènement au ministère de la Défense

Pierre-André de Chalendar (administrateur)
PDG de Saint-Gobain, administrateur de Veolia Environnement

Pierre Gadonneix (administrateur)
Président d’honneur d’EDF, ex-administrateur de France Télécom, Elf-Erap, Usinor, Renault

Bertrand Collomb (administrateur)
Administrateur des sociétés Total, DuPont et Reuters Founders Share Company, conseiller de la Banque de France, président d’honneur de Lafarge et ex-vice-président d’Unilever

Michel Sapin (responsable du projet présidentiel)

Ancien ministre délégué à la Justice (1991-92), ministre de l’Économie et des Finances (1992-93), et ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’État (2000-02), Michel Sapin pourra, en cas de victoire à la présidentielle, s’appuyer sur ses ex-conseillers : Thierry Aulagnon (directeur de cabinet à Bercy) est membre du comité de direction de la Société générale ; Eric Lombard (conseiller technique à Bercy) est président de BNP Paribas Cardif et du Groupement français des Bancassureurs ; quant à Godefroy Beauvallet (conseiller e-Government au ministère de la Fonction publique), il dirige actuellement le Fonds Axa pour la Recherche.

Les conseillers économiques de François Hollande (1)

Elie Cohen
Directeur de recherche au CNRS et à Sciences Po, membre du Conseil d’analyse économique auprès du Premier ministre, il est aussi administrateur des firmes EDF Energies Nouvelles, Steria et PagesJaunes, ex-administrateur d’Orange et Vigeo.

Jean-Hervé Lorenzi
Professeur à l’Université Paris-Dauphine, président du Cercle des économistes, membre du Conseil d’analyse économique auprès du Premier ministre, ex-conseiller du président du groupe Havas et du Premier ministre socialiste Edith Cresson, actuel administrateur de BNP Paribas Assurances, de la Cie financière Edmond de Rothschild, et membre du conseil d’orientation de l’Institut Montaigne, think tank créé par Claude Bébéar (Axa).

Jean-Paul Fitoussi
Président de l’Observatoire français de la conjoncture économique (OFCE), membre du Conseil d’analyse économique auprès du Premier ministre, ex-coordonnateur de la « Commission sur la performance économique et le progrès social » – lancée à l’initiative du président Sarkozy – et président de la sous-commission de la « Commission des Nations-Unies sur la Réforme du système monétaire et financier international », ce chroniqueur du Monde et de La Republicca est aussi administrateur du trust financier italien Sanpaolo IMI, de Telecom Italia et de Banca Sella Holding.

Emmanuel Macron
Ancien membre de la « Commission Attali pour la libération de la croissance » – installée par le président Sarkozy – et actuel associé-gérant chez Rothschild & Cie Banque.

Stéphane Boujnah
Ex-membre de la « Commission Attali pour la libération de la croissance » et conseiller de Dominique Strauss-Kahn à Bercy, il est aujourd’hui le patron de la branche française du groupe financier espagnol Santander.

Forts de leurs positions dans le monde des mass-médias (Libé, Le Nouvel Observateur, Le Monde), les jeunes loups du capitalisme à la française sont désormais en mesure de faire coup double : dénoncer, à longueur de chroniques ampoulées, les « excès » des marchés financiers, tout en bénéficiant des profits symboliques et, plus encore, matériels associés à leur statut de dirigeants de la haute banque et de la grande industrie. Un économiste tel que Daniel Cohen – membre de l’équipe de campagne de Martine Aubry – a pu ainsi prêcher la bonne parole « régulationniste » dans l’émission de France Télévisions « Fric, Krach et gueule de bois », à l’appui de poncifs sur les traders fous, l’aveuglement libéral et la droite de Reagan et Thatcher, sans que Pierre Arditi, animateur de la soirée, ne juge bon de préciser que cet éditorialiste au Monde siégeait, au même moment, à la banque d’affaires Lazard, au conseil scientifique de la Fondation Jean-Jaurès et au think tank « A Gauche, en Europe », une boîte à idées sociale-libérale créée par Rocard, Strauss-Kahn et Moscovici. La boucle est bouclée.

(1) Pour plus d’informations sur la contribution apportée par ces économistes à la campagne de François Hollande, lire Fanny Guinochet et Gaëlle Macke, « Ces économistes et ces patrons qui soutiennent François Hollande », Challenges, 16 octobre 2011.

Pour en savoir plus sur les travaux de Geoffrey Geuens, vous pouvez lire son ouvrage, La finance imaginaire, aux éditions Aden : http://www.aden.be/index.php?aden=la-finance-imaginaire

Source: Jolimai.org

Benji

13 Commentaires

  1. Depuis le temps que l’on dit que ce sont les mêmes …

  2. STOP!!! :stop:
    Faut arrêter de parler de lui comme s’il allait devenir président à coup sûr… attention aux effets des textes et des mots sur le mental des gens, c’est comme ça qu’on arrive à convaincre certains hésitants de voter pour lui…
    Pourquoi écrire futur-président???
    Il n’est PAS président… RIEN ne dit qu’il le sera un jour et si par malheur il le devient … pauvre France….

    • Regarde le temps qu’il passe à la TV et le nombre de garde du corps
      et tu sauras qui a été choisis pour être président…

    • Tout est fait pour qu’il le soit : même Sarko en annonçant hausses de TVA et suppression des 35 heures.
      Sarko fait tout pour ne pas être au 2nd tour.
      Le système fait tout pour que Hollande soit face à Le Pen au 2nd tour et que les veaux se mobilisent derrière lui pour faire face à “la bête immonde”.
      C’est tout ce qu’ils ont trouvé pour que Hollande semble un tant sois peu légitime.

  3. faite comme moi , je bosse plus depuis 15 ans (rmi) c’est peu sur  je suis certes pas le plus heureux mais en aucun cas le plus malheureux , je me lève quand je veux mon réveil à des toiles d’araignée , et surtout c’est l’état qui me paye et pas l’inverse ! oui la retraite ok si comme je le pense personne ne la verra dans un avenir proche il me restera la violence si je suis à la rue !!! exemple : ultimatum à ma mairie genre je vous donne 1 mois pour me venir en aide et y’aura pas de seconde demande , un mois plus tard si on me laisse crever j’arrive avec 5 litre d’essences et je dit tout le monde dehors !!! au pire je serais logé gratuitement par l’état à 65 ans je riSque pas le viol (prison) au mieux je serais entendu et la je bleuf pas hors de question que je meurent dehors dans l’indifférence comme beaucoup qui se dise digne bah merde mourir congelé c’est être digne ? maintenant soyons claire si demain on me propose un vrais boulot (cdi) je fonce mais je rêve plus 43 ans niveau cm1 au mieux pas bosser depuis 15 ans personne ne voudra de moi(du moins pour leurs critère je sais tout ce qu’il y’a à savoir j’en apprend tout les jours). je crois que j’ai dit merde au System des ma rentré en cours préparatoire que j’ai redoublé idem pour le ce1 , ce2 , cm1 et cm2 j’ai tout redoublé véridique au grand désespoir de mes parent , sa m’empêche pas de maîtriser l’informatique et avoir un culture général correct appris par moi seul . je ne suis pas un mougeon tout ces gens qui râlent pour la plupart embrasse le système et l’adore !!! (belle voiture , multimédia , baraque mieux que sont voisin ect ect) moi j’ai haï le System pratiquement à la maternel ou personne ne pouvait rien faire de moi (ronde débile , sieste ect refus catégorique) oui le système ne changera pas vous l’aimer trop par contre difficile de ce l’avouer n’est ce pas ? le but de la plupart des gens ? avoir plus et mieux on appelle sa la croissance non ???

  4. A quand un article sur biquette :sheep2:
    au point où on en est :cute:

  5. C’était même pas Hollande qui devait être élu, c’était DSK souvenez vous, mais il s’est suicidé, alors en désespoir de cause….
    L’actuel, vous l’avez tous vu en direct; c’était urgent de venir mettre une taxe à 3 mois des élections ? elle ne serait en vigueur qu’en Octobre en plus.
    Du suicide, je vous dis pour laisser le champ libre à gouda.
    C’est tout pipé d’avance il faut faire vivre la pseudo démocratie
    De toutes les façons ils obéissent tous les 2 aux mêmes, alors l’un ou l’autre c’est la même politique à quelques détails près. 
    Ce qui est vraiment important, c’est qu’il n’y ait personne d’autre. Il faut faire barrage àux autres. Regardez ce qui se passe. Les vrais dangers pour leurs magouilles ce sont ceux qui n’arrivent à avoir les signatures….

  6. BIDON OR NOT BIDON, tel est la question, que ce soit lui ou l’autre, c’est pareil, ils travaillent pour eux et leurs potes, VOUS NOUS le peuple de France, ils s’en tapent le cul.

  7. Je vais quand même voter pour lui, c’est la seule chance qu’on a de virer le nain et il est plus humain.

  8. Avec ce genre de révélations qui ne font bien sur jamais la une d’aucun des journaux médiacrates, préservant l’image néanmoins totalement frelatée d’un candidat choisit par l’oligarchie qui compte sur lui pour préserver ses intêrets, et son système, en abreuvant le quotidien des citoyens avec des sondages et des articles élogieux mais bidonnés, ça montre combien il est un véritable “ennemis” de la finance.
    Il en parlait d’ailleurs récemment avec un amis philosophe “socialiste”, “humaniste” et proche du peuple comme lui, devant une salade à 140 €.

    L’enfariné et tous ses amis “socialistes”, ne l’oublions pas, c’est assis sur la souverainneté du peuple en permettant l’application du traité de Lisbonne, copié/collé du TCE de 2005 et rejetté par les citoyens par référendum.

    Rien que pour cela, et même dans la perpective tout à fait hypothétique d’un 2ème tour Hollande/Le Pen (aucun des 2, selon moi, ni sera fort heureusement), je n’irai pas voter. Même avec une pince à linge, l’odeur sera bien trop forte.

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