Paul Jorion, économiste: «Nous vivons un désastre annoncé»

La révolution est proche suivant Paul Jorion, économiste de renom, depuis le temps qu’on en parle! Cela fait maintenant 1 an qu’on annonce le pire ici, et ça traiiiiine… Bien sur il ne faut pas être trop pressé, mais à attendre “le Messie”, on fini presque par ne plus y croire…

/ Photo Philippe Matsas

Photo Philippe Matsas

Paul Jorion est devenu célèbre avec la crise des subprimes de 2007 qu’il avait été un des seuls à voir venir : il travaillait aux USA dans le milieu bancaire après avoir été trader en France. Depuis, il ne cesse de mener la controverse sur son blog et par ses livres. Le 12 janvier, il sera l’invité à Lyon de la Villa Gillet, avec l’essayiste Nicolas Baverez et l’historienne Sophie Wahnich, sur le thème de la révolte. En avant-première l’entretien qu’il nous accordé

>> Le pessimisme domine, en ce début d’année. Pouvez-vous nous donner une raison d’être optimisme ?

Oui : les politiques savent ce qu’il faudrait faire… Le discours de Monsieur Sarkozy à Toulon, le 25 septembre 2008, a été à ma connaissance la seule déclaration par un politique qui non seulement prenait conscience de la gravité de la situation, mais aussi expliquait les mesures à prendre pour sauver le cadre existant. Mais ensuite, rien n’a été fait, ni en France ni ailleurs, pour mettre en œuvre ces mesures.

>> Vous êtes l’un des rares économistes qui ont vu monter la crise des subprimes… Pour 2012, que voyez-vous ?

Je veux préciser que, si j’ai pu en 2004-2005 faire une analyse juste de la situation, c’est parce que j’étais dans une fonction privilégiée pour la comprendre: je travaillais dans le secteur des subprimes, sur la gestion et la validation des modèles financiers. Je ne suis pas aujourd’hui dans les mêmes conditions… Il faut dire aussi que nous sommes entrés dans une période où il existe une telle multitude de facteurs, conditionnels les uns par rapport aux autres, qu’il est très difficile de prévoir ce qui pourrait se passer. Ceci posé, je dirai qu’il est assez improbable que les choses s’arrangent si on ne fait rien. Dans le cas de la zone euro, depuis l’éclatement de la crise début 2010, toutes les décisions sont prises trop tard pour être efficaces. Il faudrait renverser la vapeur, mais on ne voit pas bien comment ce la pourrait être fait… Nous vivons un  désastre annoncé.

>> Quelles seraient les mesures à prendre, selon vous ?

La plus importante serait, au lieu de prendre des mesures qui impactent négativement les salaires, d’augmenter le pouvoir d’achat pour reconstruire une demande sur le marché…

>> En clair, surtout pas la rigueur ?

La rigueur est la pire des choses. Elle ne se justifie que par rapport au pacte financier européen, mis en forme sous le nom de « règle d’or », et qui est fondé sur une erreur de logique économique élémentaire.

>> Pourtant, la plupart des experts, à commencer par Nicolas Baverez avec qui vous débattrez à la Villa Gillet, estiment que nous avons vécu trop longtemps au-dessus de nos moyens, qu’il faut maintenant payer la facture…

C’est complètement faux. Ce qui s’est passé depuis les années 70, c’est une prédation accélérée des investisseurs financiers et des dirigeants sur les entreprises. Les salaires ont de fait  stagné, alors qu’on vivait une période d’explosion de la productivité, grâce en particulier à l’introduction des ordinateurs. Il faudrait donc plutôt dire : les dirigeants des grosses entreprises et les actionnaires ont vécu au-dessus des moyens des salariés.

>> Même diagnostic sur l’Etat-providence, que ces experts veulent démanteler ?

Mais si la France, et l’Europe en général, n’ont pas encaissé le coup de la crise des subprimes aussi durement que les Etats-Unis, c’est justement grâce au bouclier que représente la protection sociale. C’est le dernier mécanisme de défense contre l’effondrement du système capitaliste, la dernière chose qu’il faudrait attaquer… Mais la crise est utilisée comme prétexte pour démanteler la protection sociale, non parce qu’elle coûterait trop cher, mais parce qu’on continue d’appliquer ce programme ultralibéral qui a pourtant été complètement contredit par les faits depuis 2008.

>> Dans le discours de Toulon que vous évoquiez, Nicolas Sarkozy annonçait vouloir réformer le capitalisme, le moraliser. Mais vous, vous écrivez que « Le capitalisme est à l’agonie » (Editions Fayard, 2011)…

Oui, le capitalisme est à l’agonie parce qu’on n’a rien fait.

>> Il était donc sauvable ?

Oui, le capitalisme était sauvable. Et la responsabilité de la disparition du capitalisme sera  entièrement à la charge des politiques et des responsables de banque centrale qui pouvaient sauver le capitalisme en 2009, mais ne l’ont pas fait.

>> Et pourquoi ?… Pourquoi Nicolas Sarkozy, dont vous semblez saluer la lucidité en septembre 2008, n’aurait ensuite pas agi ?

Il y a la tentation très humaine de vouloir croire que les choses pourraient s’arranger d’elles-mêmes, ce qui diminue la pression pour imposer de vraies mesures. Et puis il y a eu un rapport de force perdu entre Monsieur Sarkozy ses partenaires, par exemple une rencontre avec Monsieur Obama, qui a fermé la porte à toutes les mesures qu’il proposait.

>> Vous écrivez, dans « La guerre civile numérique » (Editions Textuel, 2011)), que nous sommes dans une « situation prérévolutionnaire ». N’est-ce pas exagéré ?

Non, le parallèle peut être fait avec 1788 : tout le monde a bien analysé la situation, mais la classe dirigeante reste « assise  sur ses mains », comme on dit en anglais, elle espère que les choses vont s’arranger d’elles-mêmes. C’est criminel.

>> Vous pensez donc que les gens vont se révolter ?

Oui… Les mouvements d’indignés sont des protestations qui restent assez domestiquées. Dans certains pays, les gens réagissent en fonction de leur degré de souffrance : ils manifestent un peu quand ils souffrent un peu, et davantage s’ils souffrent plus… Mais en France, on n’a pas cette tradition. On encaisse jusqu’à un certain seuil, et puis ça explose.

>> Et vous pensez que nous y sommes ?

Oui, on arrive à un seuil. Cela se manifeste de manière indirecte, dans le nombre de gens qui se disent prêts à voter pour le Front national. Je discutais l’autre jour avec un chauffeur de taxi : il m’a fait une analyse de la situation qu’on dirait d’extrême gauche, et à la fin il m’a expliqué qu’il allait voter pour Marine Le Pen… Cela n’avait pas de sens au niveau politique, mais c’était sa manière à lui d’exprimer son indignation.

>> La campagne présidentielle peut-elle permettre de mieux débattre et d’avancer vers des solutions ?

Les candidats « éligibles », Messieurs Sarkozy et Hollande, resteront dans le cadre défini par la Banque centrale européenne et le FMI, c’est-à-dire l’absence de mesures véritable, comme depuis 2010. Les gens manifesteront leur désaccord par des votes de protestation, par les votes blancs et nuls, et par l’abstention. Les gens vont voter contre des candidats, pas pour des programmes.

> Jeudi 12 janvier, 20h30, Théâtre de la Croix-Rousse à Lyon : « Quand le peuple agit : révoltes, révolutions, réformes », débat entre Paul Jorion (www.pauljorion.com/blog), Nicolas Baverez et Sophie Wahnich. Renseignements : 04.72.07.49.49 et www.croix-rousse.com.

Source: leprogres.fr

Benji

18 Commentaires

  1. Jorion est un plaisantin mis en place par Attali pour créer une alternative au système bancaire des banques centrales , ceci bien évidemment ,sans toucher au privilège exorbitant de la création monétaire privée.
    C’est pour cela qu’il est invité partout  ,au contraire de  E Chouard , qui dénonce l’escroquerie mais qui ne peut jamais s’exprimer sur les grands médias.
    Ce type fait parti intégrante du système de spoliation.
    Ce que ne dit pas le cuistre Jorion, sur cette video :
    http://etienne.chouard.free.fr/Europe/forum/index.php?2011/09/30/147-comprendre-la-dette-publique-en-quelques-minutes

    • Jorion dit que Attali la juste aider pour publier son livre parce qu’il ne trouvais pas d’éditeur. T’as d’autre info parce que moi, il m’endors…
       

      • Désolé Bouffon, pas d’autre info , simple raisonnement  :  Cui bono ?
        – Quelle est l’utilité de Jorion  pour la population ?
        – Que nous apporte ce type  en terme d’analyse et de prospective , de réforme indispensable et motivée ?
        Ma réponse : Rien.
        Donc ,Jorion est un  clampin du système à bien remuer les bras pour qu’on le voi partout dans le poste et nous dire qu’il n’y a rien à changer dans notre économie , que c’est comme ça depuis toujours ,que c’est la théorie dominante, qu’il faut  payer la dette , continuer à délocaliser , puis finir par accepter un bol de riz comme salaire journalier pour être compétitif pour produire des godasses à la chaine et pouvoir ainsi exporter en Inde ou le pouvoir d’achat n’est pas très élevé.
        C’est de la merde en barre.
         
         

        • Certes, mais en même temps, il est anthropologue, pas manager, monétariste, banquier ou historien.
          Il est un peu à l’image de jovanovic ou Messan et les autres. Un donneurs d’alertes nécessaire pour éveillé les conscience. Parce que les merdia ne font pas leur job.
          Les solutions on les connait tous, elle sont dans les manuel scolaire, d’histoire et dans l’huile de coude. Mais collectivement elle doivent tous passée par le filtre de la démocratie et la population n’a pas les base pour comprendre le problème.
           
           

          • …Les solutions on les connait tous, elle sont dans les manuel scolaire…
            les solutions , le cuistre Jorion n’en parle pas  , et ces solutions ne sont pas dans les manuels scolaires.
            Tu l’ignores ?
            Bouffon , pourquoi tu défends ce gugusse imbécile  ?
            Tu es sous son charme ?
            Non seulement Jorion ne rend aucun service à la population mais il indique des solutions qui sont sans issues.
            C’est un malhonnête.
            Par salubrité publique , les inutiles , les parasites et les larbins du système sont à accrocher en haut des lampadaires avec uns bonne corde.

    • je plussoie, ceux qui sont dans la lumière ne sont pas digne de confiance, et puis effectivement, le temps passe, mais il ne montre jamais du doigts l’essentiel.
      Un en-fumeur de première digne successeur de touati.

    • J’ai été sur son site et il ne répond pas à la question de création monétaires par les banques et ne crois pas en Chouard non plus ,c’est pour cela qu’il peut passer à la TV..

  2. @Benji
    Cela fait maintenant 1 an qu’on annonce le pire ici, et ça traiiiiine… Bien sur il ne faut pas être trop pressé, mais à attendre « le Messie », on fini presque par ne plus y croire…
    Allo Mac Fly y’a quelqu’un ?
    On est en crise depuis le 11 septembre, on a juste eux un petit reprise entre 2004 et 2007, pas de quoi fouetter un mouton, c’était surtout des subprime et obligation d’état.
    C’est ça l’injection monétaire, la crise dure beaucoup plus longtemps et la reprise n’est pas franche.
    Donc maintenant tu regarde le Zimbabwe et tu vois que pour imprimé leur billet et sortir de l’hyperinflation, il leur à fallut 8 ans.
    Le Défaut de l’argentine c’est 4 ans celui de la Grèce est de 2 ans et on a même pas sorti les calculatrices.
    Alors calme, tranquille la faillites mets des années pour arrivé, le sort du pays est scelle en un jours et après faut 10 ans pour te refaire un crédibilité en t’accommodant des problèmes comme l’électricité, l’eau, les service publique etc…
    Si on compare à 29 comme certain la qualifie c’est 8 ans de crise, 6 ans de guerre aux bouts et ensuite 10 ans pour relancer la machine.
    Alors si tu veux de la vitesse tu prends un tortue et un escargot et tu fais une course. Ça t’apprendras à relativiser.
     

  3. L’HOMME NA PAS DE LIMITE
    IL VEUX TOUJOURS PLUS PLUS
    SE QUI LE REND AVEUGLE ET SOURD
    SI ILS OUVRERAIT SON CŒUR , SA VUE LUI REVIENDRA

  4. l’attente du Messie est la base du Messianisme Juif, et, de toutes leurs actions Politiques, économiques…. ce messianisme est dans tous les Films Ricains : le bon venant tuer les méchants….

    Pour que leur Messie arrive, ils doivent créer le chaos…. Peut-être auront-ils bientôt leur chaos tant désiré….. sans leur Messie.

    • LE BON NE TUE PAS SI ILS EST BON
      PAS PLUS QUE LE MESSIE PUISQU’IL EST BON
      L’HOMME SANS CHARGE TRÈS BIEN TOUS SEUL ILS EST L’ACTEUR DE SA DESTRUCTION
       

  5. E.Chouard est un mec génial, qui devrait être beaucoup plus entendu. Son problème, c’est la communication, il est souvent confus, veut expliquer trop de choses en même temps et se perd dans son développement. Il faut aider ses idées à progresser, elles représentent une authentique alternative.

  6. ce type nous la fais anti-libéral tout en saluant la “lucidité de sarko” !!! c’est + que louche, vade retro Judas Jorion, et vive Lordon!

  7. Vous avez tout faux sur Jorion 😯 découvrez son blog
    Bien sur il ne dit pas la même chose que chouard que j’admire aussi.
    Ce que PL préconise présuppose quasiment la disparition de la dette et la remise
    à plat de la création monétaire. Chacun son rôle !

    • oui,j’ai été sur son bloc et je répète qu’il ne PARLE JAMAIS du financement des ÉTATS par les BANQUES PRIVÉES  et que si vous lui poser la question il ne vous répond pas..,
      Pour Mr CHOUARD les réponses que j’ai reçu est que c’est un INCOMPÉTENT.
      Mr P Jorion est remarquable d’intelligence mais il désire passer à la TV avant tout ..
      J’adore tout ces gens qui veulent la disparition de la dette et qui ne supprime pas la cause de la dette qui est clairement définie par E Chouard ,que ne ferais t’on pas pour passer à la TV ?

    • Bon en même temps j’ai demander à Marc Faber ou c’est le mieux pour immigré et recommencer sa vie et le type il me réponds:
      “partout si vous n’avez pas peur de bosser”
      Alors merde quoi.
      En plus le type, il sais même plus écrire sa langue maternel on a du converser en Anglais et après le type il osent prétendre que les autres que c’est des paresseux alors que sa newsletter est 300 $ par ans.
      Moi aussi je veux bien être payé pour faire une lettre A4 par mois et tu me donne 12 clients et je peux déjà survivre, avec 32 je sort de la précarité avec 43 je rentre dans la classe moyenne et au de-là, j’installe ma boite au Delaware et je deviens citoyen du monde.
       

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